Sans réponse de ta part, nous serons malheureusement dans l'obligation d'archiver celle-ci mercredi. 
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Avec une insupportable vanité, elle s'était imaginé pouvoir sonder le cœur de tout le monde. Les évènements avaient montré qu'elle s'était complètement trompée. Austen
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« Hey, Alice, la forme ? »
Je m’accoudais au bureau d’accueil derrière lequel se tenait une petite rouquine qui sursauta en entendant ma voix, puis retint un rire nerveux. J’adorais l’aborder comme ça, ça ne manquait pas de la faire réagir de la même façon à chaque fois et à bien m’amuser en retour. Depuis le temps que je passais à l’hôpital une fois par semaine, on était presque amis ! Presque, oui, même si elle ne savait rien sur moi et que je ne savais rien sur elle non plus. Quoi qu’il en soit, c’était toujours plus sympa de faire face à ce genre de secrétaire-ci plutôt qu’à une vieille mégère. Un sourire s’afficha sur mon visage toujours aussi fatigué par la rémission que je vivais au jour le jour, mais lavé, cette fois, d’une bonne partie de la tristesse qui l’habitait. À nouveau, j’essayais de me reprendre et j’essayais de le faire bien, cette fois-ci. Après y avoir longuement réfléchi, j’ai finalement accepté le fait qu’il y avait des personnes que je devais simplement laisser derrière moi. Pas seulement elles, mais aussi les mémoires que j’avais à leur sujet, car tout ça me tirait vers le bas et m’empêchait d’ouvrir les yeux sur ceux et celles qui en valaient la peine. Il devait y avoir une issue autre que la mort, il devait forcément en avoir une… ne restait plus qu’à la trouver.
« On devait se voir avec Mr. Fox, aujourd’hui… »
FAUX. FAUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUX. Je n’avais absolument pas prit rendez-vous avec lui mais je savais très bien que tête en l’air comme il était, il allait sans doutes penser qu’il avait effectivement « oublié que je devais passer ». C’était mesquin de ma part, mais j’aimais beaucoup taquiner mon entourage, c’était un peu ma signature. Un jour, à ce rythme là, il finira forcément par me voir venir à 2km à la ronde. Mon regard clair suivi donc attentivement les gestes de mon interlocutrice qui avait décroché son téléphone. Boom. Parfait. Je remerciais donc la jeune femme, puis disparu le long d’un couloir, mains dans les poches, pour aller prendre l’ascenseur.
Mes paupières se fermèrent durant les quelques secondes que dura le déplacement de la cabine jusqu’à l’étage du souhaité et je me surpris à ne penser à rien, ce qui était vraiment agréable, lorsqu’on savait que mon esprit était sans cesses assailli par des réflexions diverses et variées. Silence de l’âme, un peu comme lorsque vous sortiez sous la neige et que la nature semblait réduite au mutisme le plus total autour de vous, comme mise en suspens. Si je me sentais ainsi, c’était tout simplement que je n’avais pas d’appréhensions quand à mon entrevue avec Abel. Je n’avais rien à craindre de lui, rien à craindre de ce qu’il pourrait penser ou me dire, rien à craindre, parce qu’il n’était pas une potentielle menace. Il m’aidait et surtout, il y arrivait. J’entendis les portes s’ouvrir et me redressais immédiatement pour continuer ma route jusqu’à la porte de la pièce derrière laquelle j’allais retrouver mon ami.
Sans bruit, j’actionnais la poignée et passais discrètement à l’intérieur du laboratoire, ceci avant de m’arrêter tout de suite et de m’adosser au mur adjacent à l’entrée, afin d’observer le jeune homme mettre ses affaires en ordre. Vous n’avez pas envie de savoir ce qui m’a traversé la tête à cet instant précis et je vous avoue que moi non plus, alors on va passer à autre chose tout de suite.
« Hey, je te dérange ? »
Sourire aux lèvres, je m’approchais finalement de lui avec calme. Où était passé mon attitude effrontée habituelle ? Au placard. Je l’avais mise au placard, depuis que ce type m’avait arraché à la mort. Depuis des semaines, je lui offrais ainsi la possibilité de mieux se familiariser avec le côté affectueux et docile de ma personnalité (parce que oui, il existait, mais n’était réservé qu’à un nombre d’individus extrêmement restreint ; ceux à qui je faisais confiance. Or, actuellement, il n’y avait que ma sœur et Abel sur la liste).
Vois-tu, mon petit, tout dépend de l'aplomb, ici. Un homme un peu malin devient plus facilement ministre que chef de bureau. Il faut s'imposer et non pas demander. Maupassant
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