Il m’éjecte purement et simplement. Le rapprochement commençait à me plaire pourtant, dommage encore une fois. Je retombe lourdement sur mes fesses et me redresse en me hissant à l’aide de la rambarde. Bon, alors on fait quoi, il reste sur sa position de mec solitaire qui n’a pas besoin d’aide, ou il lâche un semblant de leste. Je cale mon coude et pose un index et mon pouce sur le menton, tout en l’écoutant. « Et pourquoi pas… Je veux dire les cauchemars, les insomnies, tout ça existe déjà au quotidien, donc pourquoi ne pas tenter une échappée belle… Tiens regarde y’a 1 mois, j’ai descendu un gosse, enfin descendu… Non je l’ai ouvert en deux avec un couteau, ses viscères ont dégoulinés sur mes pompes, son regard est devenu vitreux et finalement il est allé choir sur le sol. Tous ces petits détails là, ben ils n’auront de cesse d’être. Ici ou ailleurs… » Je compris alors que du coup, mon speech abondait en son sens, je pinçais les lèvres et réfléchissant. « Ouais bon, c’est peine perdu, si à chaque pas sur une plage déserte je me retrouve à penser à mes victimes… L’esprit vacances n’y sera pas… sauf avec un shoot d’héroïne peut être. » Je ris, alors que le bipeur à ma ceinture se mit à sonner. Je ne le regardais pas de suite, continuant de le reluquer, lui, sans une once de retenue. « Bien… bien, bien. » Je me penchais pour regarder mon bipeur, c’était donc ce que je craignais, j’avais été suivit en train de le suivre… Chouette un peu d’action. Pas suivis par nos employeurs communs, non, plus par des gringos qui avaient surement une dent contre l’un de nous deux. J’ai beau avoir des radars, des mouchards and co, un peu partout, y’a des fois où c’est pas facile, et là si nous ne bougions pas, Co-Op serait notre tombeau. « Bon, je vais pas y aller par 4 chemins, y’a des méchants qui… » Je marchais vers le bord du toit, et regardais en bas, pas loin de 5 Mercedès s’étaient garées en bas… Intéressant. Mafia Russe ? Mafia Chinoise ? Je n’ai pas franchement envie de le savoir tout de suite, j’ai un mec à garder en vie pour l’heure. « … Qui arrivent… Donc toi et moi, on va faire équipe, d’une parce que tu es ma mission, de deux parce que j’ai décidé que ce serait ça. » Je m’approchais de lui d’un pas rapide, et fis claquer un truc sur son poignet, en terminant ma phrase. Je tendis une main, soulevant la sienne, menottes. je souris largement… « J’aurais préféré plus d’intimité, mais soit, tu veux faire le con, je vais la faire aussi… Dommage pour toi, je n’ai pas les clés. Donc soit, tu acceptes de me suivre, soit on crève ensemble, juste le temps que les niakwé grimpent les marches, tu préfères quoi ? » Lui dis-je de but en blanc. « Bon… Très bien… » Je me tournais vers les escaliers pour accueillir notre futur baston de tous les diables et peut être même notre mort. Je passais ma main libre vers mon dos, sous ma chemise à carreau était dissimulé un étui long, qui lui-même dissimulait un grand couteau, je le sortis alors prenant garde à ne pas m’effleurer la peau de la lame, ça me ferait saigner à coups surs. « J’espère que tu es agile de tes mouvements p’tit père, parce que la chorégraphie ne risque pas d’être la même pour le coup."