Lilas!
Je venais tout juste de rentrer de mon shopping compulsif (et pis il faut dire aussi que ma mère venait juste de me dire que je devais ramener mon boule en France) quand j'entendis mon téléphone émettre des sons étranges. Oh quelqu'un était en train de m'appeler. D'un coup tous mes paquets tombèrent à terre et je décrochai en manquant de faire la même. "Hmpf ?" La voix de mon petit-ami résonna dans mon oreille et je devinai à son ton que quelque chose clochait. "keskiya ?"
Merde. "Fin février, je comptais t'appeler pour te le dire... Tu vas me manquer, tu sais!"
Je soupire. "Pas vraiment non. Ma mère a reçu la convocation du tribunal ce matin... Je vais à nouveau faire la une des journaux."
"C'est gentil mais tu sais si tu ne peux pas venir, je ne t'en voudrais pas." Je passais une main sur mon visage. "J'espère bien. Voilà maintenant des années qu'il hante mes cauchemars et que je peine à dormir quand je suis toute seule. J'hésite à chercher un colocataire..." Je marquai un temps. "Bien sûr. Tu veux aller voir quoi ?
"Ah elle songe à déménager avec son copain ? Je trouve ça bien. C'est une étape dans la vie d'adulte. Je sais pas, je pensais mettre une annonce à la fac. Ma mère me l'a déconseillée "avec mon expérience, tu comprends et blablabla" elle veut que je me prenne un nouveau chien mais plus gros." J'eus un léger rire avant de passer une main dans ma tignasse. "Non, non tu ne m'as jamais fait me sentir comme tel. J'ai juste un grand manque de confiance en moi, selon ton psy. D'ailleurs c'est marrant mais vous avez le même nom de famille. Comme tu veux pour Hollywood, je te suivrais au bout du monde." Je me mis une claque mentale puis l'écoutai me parler. "C'était au début ou du moins avant que j'éprouve de forts sentiments à ton égard. Je le sens bien, on va être heureux tous les deux. Ou on va essayer." Je jouais avec une mèche de cheveux avant de réflechir. "Hmm, oui. Sinon je serai pas prête à... enfin tu vois. Je suis peut-être une nana qui aime retirer sa robe quand elle est saoule mais je suis pas le genre à écarter les cuisses devant le premier venu. ça semble romantique, je suis pas romantique d'ailleurs, mais disons que je me suis jamais sentie aussi connectée avec quelqu'un qu'avec toi. Après on a tous nos déviances et t'attends pas à ce que je sois la meilleure amante du siècle quand on sait que j'ai connu qu'un... BREF mais j'essaierai. Je sais que t'as eu beaucoup d'amantes et d'amants d'ailleurs." Je me gratouille légèrement la tête. "Disooooons qu'après notre rencontre à la fac, j'ai fait des recherches. Une orgie ? Vraiment ? T'as des vidéos j'espère ?" J'éclatai de rire. "T'es fidèle en couple j'espère ? Si t'accepte que je sois officiellement ta copine bien sûr. Si la monogamie te dérange pas, je veux bien combler tous tes désirs, si t'acceptes les miens."
"Vous faites comme vous voulez. Je ne me mêle pas des histoires de famille. Sache que si tu veux, tu peux venir quand tu veux chez moi. Si tu te sens seul, si tu t'ennuies, si je te manque, si tu veux voir la perfection... J'ai une clé pour toi d'ailleurs." Je marquai une pause avant de lui avouer que j'avais fait des recherches sur lui. "Oh... Bah disons que je suis un peu -beaucoup- devenue paranoiaque depuis... enfin tu vois donc toutes les personnes que je côtoie, je fais des recherches sur eux. J'ai des dossiers, je fais flipper je sais." Je passais une main dans mes cheveux, dans ma nuque avant de tousser légèrement. "Tu sais, je t'accepte comme tu es. Venant d'une tarée agoraphobe paranoiaque et bipolaire donc à tendance suicidaire... Ah et je vois souvent mon agresseur dans ma chambre ce qui fait que j'ai des hallucinations. Donc je peux pas juger tes défiances." Je l'écoutai se justifer. "Mais t'as rien à justifier. Aaron Scott Tyler, je t'accepte comme tu es." Je fis un léger sourire derrière mon portable avant de me mordre la lèvre inférieure. "Bah on sait jamais, je sais pas de quoi tu es atteint hein ? Quand j'étais à l'asile, j'ai eu toute sorte de tarées avec moi. Attention, je dis pas que tu es taré, le prend pas mal mais mais... AH JE DIS QUE DES CONNERIES ET CA ME STRESSE!" Je me rendis compte que je tremblai comme une feuille. "Je veux pas te perdre ok ?" Je sentis un malaise s'installer et j'inspirai longuement. "Bien sûr qu'on est ensemble." Je levai les yeux au ciel. Les mecs sont si stupides. "Je t'aime ok ? Tu l'oublies pas ça sinon je te frappe." Je souris doucement. "ça marche. On se retrouve pour miam ou devant le ciné, ou chez moi, ou chez toi... OUUUUUUUUUUUUU" J'étais en train de péter une pile. "Bref je me tais."
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