Chauffer Adam. J’adore ça. Pour la simple raison que je vois qu’il est réceptif à moi, que ça confirme son attirance pour moi. Et aussi parce que ça m’amuse et m’excite autant que lui. Il faut dire que je craque pour cet homme. Je sais qu’au fond, on ne se connait pas. Enfin, un peu… il s’est ouvert à mois il y a un moment de ça, quand on s’est rabiboché. Bref, je suis dingue, j’en ai peur mais je lutte, je me donne des frissons. D’ailleurs, je ne peux m’empêcher de le regarder d’une façon si … « chaleureuse » ? « Non, on apprends à conseiller les couples sur leur relation… C’est ironique alors j’ai jamais su nous gérer… » Je me pince la lèvre, c’est vrai après tout, je suis tellement perdue avec Adam. Il me trouble, me perd. Il sera ma perte.
Une perte pour un bien. J’aime rire, j’aime être sensuelle et parfois, ne pas l’être. Être moi, quoi. Je ne cesse de changer ma façon de le regarder. Tantôt sensuelle, tantôt joueuse et bien d’autres facettes qui s’animent en moi. « Je ne sais pas. Tu as été sage pour mériter un bon… dessert ? » avais-je conclus. J’aime jouer, m’amuser, et Adam était le meilleur partenaire pour ça. Et l’unique que je veux. Je n’ai pas envie d’un autre pour ça.
Il faut dire qu’il y a quelque chose entre nous. On fait quelque chose de banal comme préparer des sandwiches et voilà que je trouve le moyen d’avoir une attitude aguicheuse. Le pire, c’est que je suis frustrée. Il ne semble pas retenir le passage sensuel de mon doigt sur ma langue. Je fais comme si je ne suis pas touchée de sa non-réaction, je me retiens encore plus… Faire du footing, dans les bois. Bonne idée. Je mange mon sandwich, par petites bouchées…
« Ok. Je vais voir ce que je peux mettre. Je n’ai pas amené toute ma garde-robe. » Je souris puis une fois terminé, je me lève. M’approchant d’Adam, je me penche pour déposer un baiser au coin de ses lèvres. « Je vais mettre quelque chose de plus… chaud. » Je prends mon sac et je regarde ce que je peux mettre. Pas beaucoup de choix, j’ai vraiment pris ce que j’avais sous la main.
Je ressors donc de la chambre avec un petit short, assez moulant, un débardeur qui cachait à peine le soutien-gorge en dentelles. Je ne pensais pas qu’on allait faire « ce genre » de sport. Et puis des chaussures de villes, mais c’est toujours mieux que des ballerines. Je me rapproche du professeur, glissant ma langue sur mes lèvres. « On y va ? Ça nous fera digérer. » Instinctivement, ma main passe le long de mon décolleté, suggérant la présence de ma poitrine déjà mise en avant par mon débardeur.
Je lui fais signe de me suivre et je sors de la maison. Je ne quitte pas des yeux le bel américain. Une fois qu’il est prêt, je me glisse près de lui et je l’embrasse d’une intensité suggérant une seule chose : du sexe. Encore et inlassablement. « J’espère que vous sortez couvert, Monsieur Lewis, assez pour supporter la chaleur de ce … footing. » Je sens mon sang afflué dans des parties intimes de mon corps. Oh, si l’envie de le taquiner n’était pas là, j’aurais déjà sauté sur l’occasion pour goûter à nouveau à lui, à sa présence, à l’inspiration de mes sentiments pour lui.
Je m’échappe. Je cours quelques mètres avant de me retourner. « Attrapez-moi, Professeur, si vous n’êtes pas trop vieux pour ça. » Outch, la pique. Je sais qu’il est endurant, je sais de quoi il est capable physiquement. Je ne peux l’égaler. Mais je voulais avoir raison de son âme grâce à mon accent écossais. Je reprends le départ de ce « footing », d’une allure plutôt rapide afin de mettre de la distance entre nous. Plus je serais loin, plus il sera torturé de ne pas m’avoir près de lui. Je l’espère… du moins.