Re: Shine (Oscariel)

Lorsqu'il me demande quel est le prénom de mon ami, je m'arrête sur mes pas, figés dans le temps et dans l'espace, pétrifié par le fait que je ne sais pas quoi lui répondre. "En fait, il n'a pas de prénom. [...] Je ne pense pas que tu le connaisses, de toute façon. [...] C'est le seul chinois dans l'équipe, on en rit souvent, lorsqu'on en parle" ne me semblent par ailleurs pas être de bonnes excuses. Optant donc pour le plan B (pourtant pas une si bonne idée que cela), je me décide à choisir un nom au hasard, priant intérieurement que leur équipe soit suffisamment grande pour en contenir au moins un portant ce nom.

- Mike. Il s'agit de Mike. Tu vois qui c'est ?

Bravo, Oscar, bien joué. Utilise le prénom de ton ex, c'est le meilleur moyen de tourner la page, tu as tout compris à la vie, toi. Adriel me dirige alors vers la salle de bain, et je me demande si, pour le coup, il a quelque chose à me reprocher au niveau de mon hygiène ou non. C'est étrange ... Pourtant, je croyais bien que j'en avais mis, du déo, avant de partir de chez moi ! En profitant qu'il ait le dos tourné pour renifler rapidement sous mes aisselles, tour à tour, ce n'est qu'après deux ou trois inspirations de vérification que je me permets de me redresser, rassuré. Je ne sens pas si mauvais que ça, au final. La visite suit simplement ce cours par hasard. Lorsqu'il me propose cependant de me doucher en me montrant une serviette qui semble tout droit sortie du lavage, je m'indigne un peu, m'apprêtant à protester, lorsque ce dernier quitte la salle de bain, me laissant seul, face à mon reflet et cette serviette trop blanche qui ne demande qu'à être utilisée. Eh bien soit ... Soupirant légèrement, je me penche un peu, histoire d'ôter les sandales portées par mes pieds. Je laisse ensuite mon short tomber au sol avant de déboutonner rapidement ma chemise, la déposant près du lavabo. Je baisse alors le caleçon enroulant ma taille, tirant sur l'élastique faisant en sorte qu'il s'accroche à mon corps, avant de ramasser le short et le caleçon et de les poser avec la chemise. Loin du sol. Et maintenant ? Contemplant mon reflet dans le miroir, je souris légèrement face à l'homme que je suis devenu, avec le temps. Dire qu'il y a neuf ans, j'étais encore tout rabougri ... Ma musculature n'était arrivée que tardivement, mais une fois qu'elle s'était développée, je n'avais que peu de choses à envier à Fabio. À mes yeux, il m'a certes l'air plus viril que moi, encore et toujours ... Mais ça, c'est parce qu'il est à la fois plus âgé que moi et, également, moins sensible et délicat, que ce soit sur le plan physique ou le plan spirituel.

Me faufilant alors derrière la vitre de la douche, j'allume l'eau avant d'attraper le savon et de commencer à m'en recouvrir le corps, chantonnant au passage les paroles d'une de mes chansons préférées. I met him out for dinner on a Friday Night, he really had me working up an appetite ... He had tattoos up and down his arm ... There's nothing more dangerous than a boy with charm ! (Candyman - Christina Aguilera) Ma douche ne dure pas plus d'une dizaine de minutes, m'en étant libéré à contre coeur (le jet d'eau ayant été incroyablement agréable) mais uniquement après avoir terminé mon concert gratuit. Je me rhabille alors hâtivement avant de me recoiffer rapidement devant le miroir, bien que le fait que mes boucles soient mouillées me dérange quelque peu ... Puis, je sors de la salle de bain, tout sourires.

- J'espère que l'attente n'a pas été trop longue.

Je ne me sens pas particulièrement propre après avoir remis les mêmes vêtements, mais au moins, je me sens rafraichi par cette belle, trop belle journée. À voir combien de temps il faudra à Adriel pour refaire grimper la température de mon corps jusqu'au seuil de la fièvre.

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Mike... Pendant un bref, instant, Adriel se passa la photo de l'équipe complète, de gauche à droite, afin de se remémorer tous les membres de l'équipe... Mike... Mike... Mickael, peut-être ? Non, pas de Mickael... Mike... Non, franchement, ça ne lui disait rien du tout. Mais il restait une solution : peut-être que c'était un remplaçant ? Certainement, sinon Adriel connaîtrait cet homme... Mike. Non, vraiment, ça ne lui disait vraiment rien du tout ! Il regretta presque de ne pas connaitre les remplaçants, parce que bon... il aurait été sur qu'il n'était pas venu pour lui. Pourquoi est-ce que ça sembler le contrarier, de ne pas avoir eu raison tout à l'heure ?

" - Pas du tout, désolé... C'est un remplaçant ? "

En tout cas, il était curieux de voir la tête de l'homme dont il parlait, et nota son prénom dans un coin de sa tête. Mais pour le moment, il ne voulait pas trop se prendre la tête avec, et profiter de la visite en compagnie d'Oscar. D'ailleurs, la prochaine étape sont les salles d'eaux... il y en a plusieurs, mais autant ne pas tout montrer, il n'en finirait pas... à la place, il le dirigea vers la plus grande des salles de bain, celle en marbre et bois. Un très beau mélange, qui plaisait beaucoup à Adriel. Il pouvait rester des heures dans cette salle de bain, surtout lorsqu'il faisait un temps quasi caniculaire. Elle restait toujours fraiche, et étrangement relaxante. Et là, pour la première fois, quelqu'un d'autre qu'un Snow allait y passer un moment... Une fois lui avoir donné le nécessaire, Adriel se plaça juste derrière la porte, s'asseyant à même le sol, buvant son coca cola resté dans sa main.

Comment est-ce qu'il avait pu se laisser déstabiliser comme ça ? Du coup, le petit break de la visite tombait à pic... Il décida de fermer les yeux, pendant quelques secondes, afin de... lui même ne savait pas, mais ça ne pouvait qu'être bénéfique, de se poser un petit moment pour penser à autre chose qu'à cette situation étrange. Mais voilà, rapidement, il entend l'eau à travers les cloisons, et sait bien qu'en ce moment même, Oscar est sous la douche, nu, et ses pensées se perdent de nouveau. Hum... Il n'était pas certain que ça soit une bonne idée d'y penser, et comme pour se forcer à arrêter, il bu une autre gorgée, se concentrant sur ses glaçons presque fondus. Mais voilà qu'Oscar attire de nouveau son attention, avec sa voix cette fois. à défaut d'avoir la vue, il a l’ouïe...  Candyman... Mais pourquoi cette chanson, en plus ? C'était de la provocation là ! Mais voilà, c'est pire qu'une sirène, alors il colle l'arrière de sa tête contre la cloison, afin de profiter de la chanson qu'il était en train de chanter, comme si... il avait oublié où il se trouvait.. ou alors pensait-il que les murs étaient insonorisés ? Il écoute alors le jeune homme, ne se relevant qu'à la fin de la chanson. Il n'allait pas tarder à sortir maintenant, alors autant qu'il ne le voit pas par terre, presque en train de l'espionner.

Il sort, et là, c'est le blocage. La vue est revenue, et elle n'en ai que plus perturbante. Mais pourquoi des gouttes glissent elles encore sur ses boucles ? Pour faire une sorte de diversion, Adriel lui rend son eau, tout en souriant un peu.

" - Non, ça va, tu as été rapide.. "

Trop rapide. Il l'aurait bien écouté un peu plus longtemps... est-ce qu'il était d'ailleurs conscient d'avoir chanté aussi fort ?

" - Candyman, non ? "

Il tend le bras, afin de lui montrer la direction à prendre. En fait, c'est la porte juste à côté de la salle de bain, donnant un accès directe l'une à l'autre. Du coup, ils repassent ensemble par la salle de bain pour finir dans la chambre. Sa chambre. Pas officiellement, mais celle qu'il utilise quand il en a besoin.

" - Et voilà ma chambre... J'ai rien choisi, mais je la trouve géniale... C'est la plus grande du yacht. Et... après, je pense qu'on a fait le tour, sauf si tu souhaites voir les autres pièces, mais elles sont quasiment pareilles que celles que tu as vu, en moins... grand. "

Il se tourne, faisant face à son invité. Il ne sait pas trop quoi faire, ni quoi dire. Il n'a qu'une envie, lui sauter dessus. Par forcement pour le plaquer sur son lit -bien que ça sois très tentant- mais il rêve de goûter à ses lèvres. S'il avait aimé l'écouter tout à l'heure, maintenant il souhaitait le faire taire. Il s'approcha d'un pas, puis deux. Il le regardait, également. Lutter.

" - J'espère que la visite ne t'aura pas trop déçu. Enfin, que l'idée que tu te faisais du Snow n'était pas erronée... "

Lorsqu'Adriel me demande si Mike est un remplaçant, je crois que mon visage s'illumine de joie, malgré moi. Il y a donc un Mike sur cette gigantesque équipe ?! Alléluia, Dieu existe et il vient de me sauver. Hochant vigoureusement de la tête, je m'empresse donc de lui répondre que : "En effet, il s'agit d'un des remplaçants ... Bien que le coach lui a promis qu'un jour, il pourra lui aussi faire partie de l'équipe à temps plein ! Je m'empresse de rajouter ce détail malgré moi afin de lui faire comprendre que mon ami - fictif, certes, mais mon ami quand même - a malgré tout un bon niveau en football et doit donc, par extension, avoir, lui aussi, un corps de rêve.

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Une fois ma douche terminée, je retrouve Adriel en dehors de la salle de bain. Lui demandant s'il n'avait pas eu à m'attendre trop longtemps pendant ma session karaoké improvisée sous une pluie torrentielle d'eau agréablement chaude, il me répond ce que tout jeune homme poli aurait répondu à sa place, à savoir que non : j'avais été rapide. Riant légèrement, j'attrape le verre d'eau qu'il me tend alors avant de lui déclarer, en toute honnêtement :

- Votre salle de bain est merveilleuse ... Ma mère en serait amoureuse, j'en suis persuadé.

Ma mère avait toujours été une fanatique des belles décorations à la fois anciennes, modernes et, surtout, luxueuses. Très luxueuses. Ainsi, ce mariage de bois et de marbre conviendrait très certainement à ses goûts pourtant bien spécifiques ... Peut être que si un jour les Snow se retrouvaient à revendre leur yacht, maman pourrait convaincre papa de le racheter, d'ailleurs ... Et après, il se nommerait le Luccheti. Heureusement que cela n'arrivera pas, dans ce cas là, parce que c'est un nom incroyablement laid pour un bateau. Et puis, il n'y aurait alors plus le bel Adriel pour le décorer et en faire la visite guidée ... Et ça aussi, ce serait fort dommage, à mon humble avis. Lorsqu'Adriel me sort le mot Candyman sans raison particulière, la surprise s'éprend de moi avant de céder place à la honte, légère et pourtant, bel et bien présente.

- Ah, tu m'as entendu ? Oui, c'est bien ça ... Désolé ...

Tentant tant bien que mal de rester composé, mes joues virent au cramoisi malgré moi tandis que je m'efforce à m'avancer un peu, histoire de lui tourner le dos. Heureusement qu'il venait de m'indiquer quelle direction prendre ! J'adore les hommes qui me permettent systématiquement de m'enfuir dès que j'ai envie de changer de sujet. Je suis comme ça, moi, après tout : une âme libre, un esprit vagabond. On me posera une question lorsque déjà, voilà que je suis en train de  répondre à la suivante ... Tant et si bien que je me retrouve systématiquement en décalage avec le reste de la société. Je ne réponds qu'à ce à quoi j'ai envie de répondre, préférant fuir ce qui m'embarrasse au profit de ce qui m'intéresse. Et les hommes qui me permettent de vivre, de penser et d'agir ainsi sont les hommes qui, à mes yeux, méritent une certaine reconnaissance dans la mesure où cela implique qu'eux, au contraire de beaucoup d'autres, sont à l'écoute de mes besoins et de ma personnalité. Et ça, c'est une qualité très importante qu'il faut retrouver chez les personnes avec qui on envisage de se lier, ne serait-ce que temporairement (à mes yeux, tout du moins). Nous entrons donc à nouveau dans la salle de bains (allez savoir pourquoi) afin d'emprunter une porte que j'avais remarquée, tout à l'heure, en venant me doucher ... Pour nous retrouver dans ... Une ... Chambre.

Ah. C'est donc ce genre de visite guidée ?

Il me présente sa fameuse chambre, précisant au passage que celle-ci est la plus grande du yacht, bien qu'il ne l'ait pas choisie. Légèrement agacé par sa vantardise à peine dissimulée par une honnêteté qui me semble artificielle, j'observe un instant le lit, cruellement grand et bien trop confortable pour une seule personne (n'ayant donc rien à voir avec mon "petit" lit double à moi, dans notre appartement avec Fabio) avant de lui répondre, avec détachement :

- Je suis un peu fatigué, en fait ... Je pense que ça va aller.

En effet, si Adriel compte me faire faire le tour de toutes les chambres à coucher, on n'aura probablement pas fini la visite en une seule et même journée. Et puis, maintenant, j'ai surtout envie de m'enfuir, tout simplement parce que j'ai l'impression qu'il a envie de coucher avec moi et, si l'idée me plaisait bien, avant de le connaitre, maintenant, elle ne m'attire étrangement pas plus que cela. Je suis compliqué comme garçon, en fait. Je ne savais jamais ce que je veux. Foutaises, Oscar : tu sais exactement ce que tu veux : tu ne veux pas qu'il se contente de coucher avec toi parce que tu veux qu'il te poursuive assez longtemps pour avoir envie de recommencer, une fois que l'acte sera terminé.

- La visite était superbe, ne t'en fais pas et ... Merci pour l'eau !

Lui souriant alors poliment, je me demande si je devrais m'en aller, s'il compte m'escorter, me retenir ou ... Un silence s'installe donc entre nous, silence passé à le regarder nerveusement dans l'attente de la suite des évènements.

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Votre. Adriel avait été surprit par un tel mot, se demandant s'il n'avait pas fait quelque chose de mal pour qu'il passe maintenant au vouvoiement. À moins... qu'il parle de la famille Snow en général ? Ah, peut-être... c'était même fort possible, étant donné qu'il avait beaucoup insisté sur le fait que le yacht appartenait à sa famille, et encore plus à son père. Le porte monnaie humain. Était-ce si horrible à dire ? Considérer son père comme un porte monnaie avant un réel père ? Et pourtant, c'était bel et bien ce qu'il était, et ce qu'il sera certainement jusqu'à ce que la mort ne vienne le chercher. Si elle veut bien de lui, ce qui n'est pas certain...

« - Ah bon ? Bah... si elle veut un jour venir prend une douche ici, elle le peut... »

Mon dieu, mais pourquoi est-ce qu'il avait dit ça ? Avec de la malchance, il penserait qu'Adriel avait insinué la mère d'Oscar avait une hygiène corporelle douteuse, et qu'il proposait ainsi de les aider en leur offrant de quoi se laver, à la mère comme au fils. Ce qui n'était pas du tout son intention, autant être clair... et avec de la chance, Oscar ne ferait que le prendre pour un fou, qui ouvre sa salle de bain à tout le monde, et qui sort des propositions qui n'ont pas vraiment lieu d'être. En gros, Adriel n'était pas à son avantage dans tous les cas.

« - Ne soit pas désolé, tu chantes bien. »

Et immédiatement après, il regrettait ses mots... Non mais sérieusement, on aurait dit un gamin devant son idole, ou une connerie comme ça ! Alors qu'en fait, il avait juste voulu dire qu'il ne chantait pas comme une casserole, et que ça n'avait pas été une torture de l'écouter, au contraire. Heureusement pour lui, Oscar passa devant lui pour se rendre dans la chambre, suivant les indications d'Adriel sur la route à prendre. Et une fois dans la chambre, l'ambiance semble... se refroidir, tout au contraire d'Adriel. En fait, il avait l'impression qu'il ne s'attendait pas à venir ici, mais maintenant, il est trop tard. Du coup, pour cacher sa gêne, Adriel parle, et raconte l'histoire de la chambre, tout en indiquant quelques détails, du genre « C'est la mienne », et « Les draps sont en coton égyptien cousu main » et ce genre de choses. Mais ça ne semble avoir aucun effet sur lui. Il semble même vouloir mettre fin à la visite en lui signalant à quel point elle avait été « superbe » et en le remerciant. Reculant d'un pas, Adriel prend sur lui pour ne pas trop s'approcher de lui, même s'il semble attiré plus qu'il ne voudrait le montrer.

« - De rien, je... je te raccompagne ? »

Allez Adriel, reste concentré... Ne montre pas de point de faiblesse, fais.. comme sur un terrain ! Ne te laisse pas dominer, et ne t'incline pas. Met les chances de ton côté pour avoir ce que tu veux ! Il soupire légèrement, et finit par prendre les devants de la fin de visite, ramenant ainsi par des petits couloirs Oscar sur l'un des ponts. Le principal, où l'ont peut voir si on lève la tête, le jacuzzi et la terrasse du début de visite sur le pont supérieur. Maintenant que la visite était terminée, Adriel avait envie de dire à Oscar à quel point il avait été content de passer un peu de temps avec lui, mais il décida de le lui faire comprendre autrement. En plus, le contexte était idyllique, avec cet eau bleu dans le fond, et sur un beau bateau... Et puis, ils étaient tranquille, là, dehors. Les yeux d'Adriel se posèrent sur les lèvres du bel Italien, et s'approcha de lui, frôlant ses lèvres des siennes.