Re: HUITIEME INTRIGUE ♫ LE COACHELLA, trajet en bus (groupe 1)

Elle s’assoit. Elle ne va pas chercher un autre siège pour éviter le supplice d’un trajet côte à côte. Elle l’accepte et il va falloir que j’en fasse autant de mon côté. Je m’enfonce dans mon siège, jetant mon regard sur ses jambes. Réflexe totalement masculin bien que je ne suis assez mal élevé pour tourner la tête vers la fenêtre et l’ignorer, ni à l’inverse pour la confronter à cette distance si … réduite. Je crois qu’elle et moi, nous n’avons jamais été aussi proches qu’à présent. Tout en restant si loin l’un de l’autre … Elle pense que je la déteste. Mais au fond, je ne ressens pas de sentiments aussi violents et négatifs à son égard. La seule chose qui me brûle en sa présence est ma jalousie. « Je ne te déteste pas ! ». Un point qu’il est nécessaire d’éclaircir. Mais pour la suite, ça devient beaucoup plus compliqué. Ma fierté me serre la gorge mais j’arrive à articuler quelques mots. « Tu es juste tout le temps là ! ». Physiquement ou symboliquement, elle envahit malgré elle l’espace et fait rejaillir cette jalousie produit d’une relation fraternelle complètement fusionnelle dans une période où j'ai du mal à retrouver ma place auprès de mon frère. Je ne sais pas ce qu’elle va comprendre et interpréter des mots que je viens de lui lancer mais c’est bien la seule chose que j’ai été capable de concéder. Mal à l’aise, je grogne sans même m’en rendre compte tout en passant une main sur ma tête comme pour me planquer, disparaitre.

voyage en bus - groupe 1

Et ça y est le voyage commence déjà depuis plus de deux heures. Vous comptez religieusement les heures qui vous séparent de l'été de vos rêves. Les gens parlent, écoutent de la musique, lisent ou dorment, dans cette ambiance géniale qui vous tenait à cœur quand vous avez décidé de prendre le bus. Tout aurait pu être parfait si le bus n'était pas tombé en panne. Quelques secousses, quelques frayeurs et vous voilà donc accosté sur le bord de nul part, (presque) pas de réseau, pas d'avenir, pas de Coachella. Mais comment allez-vous faire ?


PS : n’oubliez pas d’aller recenser vos points par ici !

« Je ne te déteste pas ! » J’écarquille les yeux sans comprendre. S’il ne me déteste pas, on ne peut pas dire que le monsieur m’aime bien, hein. J’avoue que là je ne comprends pas grand-chose à son délire. Alors je tente du mieux que je le peux de remonter le temps, d’en revenir à notre rencontre, j’ai pas l’impression d’avoir fait la peste avec lui, enfin faut dire que ça m’arrive souvent de le faire, mais au pire des cas … J’ai dû le draguer, ou je ne sais quoi. « Tu es juste tout le temps là ! » Quand je disais que c’était du délire, je n’en étais pas bien loin. Je suis tout le temps là. Je dois comprendre quoi, moi, à ça ? « Tout le temps là ? » Je répète comme un écho parce que franchement, je ne suis pas certaine d’interpréter sa phrase de la bonne façon. D’accord son frère et moi, on se voit quelques fois, certes il tombe parfois sur nous deux ensemble, mais je ne suis pas tout le temps avec lui, si ? Puis en plus avec l’arrivée d’Andreas, je veux ne pas dire mais … Je le vois moins, son frangin. Mais je n’ai pas le temps de réaliser réellement sa réponse que le bus semble ralentir.  Et fini par s’arrêter complétement. C’est une blague non ? Le festival se transforme en cauchemar. Alors je ne sais pas pourquoi, je me retourne vers Lukah, comme s’il pouvait faire quelque chose pour arranger ça. « Dis-moi qu’on n’est pas en panne. » Ou que tu es un très bon mécano qui s’y connait en moteur d’autocar. Je lui laisse le choix, c’est adorable, pas vrai ? Je sais, l’ironie est palpable dans toutes mes pensées. Faut que je me calme, sinon, je vais paniquer.

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Tu vois ce moment entre le sommeil et le réveil,
ce moment où on se souvient d'avoir rêvé ?
C'est là que je t'aimerai toujours,
c'est là que je t'attendrai.

Coachella, le fameux Coachella. Quand j'étais encore à New-York, jusqu'à mes dix-huit ans, je me souviens avoir rêvé pas mal de fois de me rendre à ce festival avec toute une bande d'amis pour vivre une semaine de rêve, et aujourd'hui, presque dix ans plus tard, voilà que tout prend forme, tout devient réel. C'est avec Grace que je me suis rendue jusqu'au bus et une fois dans le véhicule, j'ai certes croisé le regard de quelques personnes connues telles que mon cousin Lukah à qui j'ai adressé un clin d'oeil exagéré mais c'est une demoiselle aux longs cheveux blonds qui a retenu mon attention, au point de faire changer mes plans. Ce ne serait pas au côté de ma colocataire que je ferais le trajet mais bien à côté de Lisa. La Lisa de Snow, mon meilleur ami. Je l'ai déjà vue plusieurs fois, adressé la parole une fois seulement mais cette fois-ci, j'espère bien avoir une vraie discussion avec elle.

Le début du trajet se passe bien, dans une ambiance plutôt bonne, jusqu'à ce que par malchance le bus s'arrête... Aussitôt je me lève pour regarder en face, enfin surtout le chauffeur. Et quand je comprends que nous sommes en panne je me tourne, lance une mine dégoûtée à Grace au loin et me rassieds sur mon siège. « La poisse ! » Non mais, ça ne pouvait arriver qu'à moi ça ! Enfin, à nous ! Je me tourne vers Lisa et malgré la situation, lui lance un petit sourire légèrement teinté de sarcasme. « J'crois que tu aurais dû partir en moto ça aurait été plus rapide. » Oui oui, je sais que Snow s'est rendu au festival en moto, et je ne sais pas que ça sur lui, je sais tout plein d'autres choses à propos de son pseudo couple avec mademoiselle Lisa. Une meilleure amie, ça sert à être curieuse après tout.

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Avec une insupportable vanité, elle s'était imaginé pouvoir sonder le cœur de tout le monde. Les évènements avaient montré qu'elle s'était complètement trompée. Austen

Les yeux perdus entre les lignes de Gone Girl, le thriller de Gillian Flynn dont je n'ai entendu que de bons échos depuis sa parution, ce n'est qu'après avoir lu le premier paragraphe du troisième chapitre que je relève lentement des yeux afin de contempler la jeune femme s'était installée à ma gauche. Distraitement, je détaille furtivement son visage afin de m'assurer que je ne la connais pas déjà. Lorsque ma mémoire peine à associer ses traits à un prénom et à une identité, c'est sans plus attendre que je me replonge dans ma lecture, bien déterminée à finir ce livre aussi vite que possible afin de pouvoir commencer les trois autres bestsellers que j'avais emmenés avec moi, dans ma valise. Le voyage débute alors sans grandes encombres, le ronronnement familier du moteur me berçant lentement, tout au long de ma lecture. Les chapitres défilent lentement mais surement entre mon pouce et mon index, page par page, mes doigts se rapprochant avidement de la fin du récit au même rythme que mes yeux et ma curiosité. Lorsque je suis en plein milieu du huitième chapitre du roman, cependant, une violente secousse me fait sursauter, tant et si bien que le livre s'échappe d'entre mes doigts pour venir s'écraser contre le sol, se refermant au passage. Grommelant légèrement, je me penche rapidement afin de ramasser l'ouvrage, pestant en me rendant compte que je n'ai aucun moyen de retrouver la page à laquelle je me trouvais avant ce léger imprévu sur la route. Je vais perdre une bonne minute, au moins, pour retrouver mon emplacement exact dans le livre. Super. Lorsque je me rends compte que le bus n'avance plus cependant, c'est d'une sociabilité intéressée que je me tourne vers ma voisine de gauche avant de lui demander, doucement :

- C'est moi où le bus vient de tomber en panne ?

Génial. Balayant les allées du fond de la salle, je me demande si le véhicule ne contient pas, par miracle, un brun musclé et ténébreux obsédé par les voitures et la mécanique capable de nous sauver. Lorsque je vois peu de personnes correspondant au profil de ce que je recherche dans les rangées derrière moi, c'est découragée que je soupire avant de rouvrir Gone Girl. Si l'on va être coincés ici pendant un moment, autant en profiter pour avancer dans ma lecture, après tout, non ? Lorsqu'une voix parvient jusqu'à mes oreilles pour me parler de moto, cependant, c'est avec froideur que mon regard se tourne vers ma voisine. Je lui réponds alors en tout calme et avec politesse.

- Statistiquement, il y a plus d'accidents de motocyclette que de bus, sur la route.

Mais peut être que je ne sais pas de quoi je parle : ce n'est pas comme si cela fait six années que je fait des études de médecine, après tout.

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Spoiler :

C'est bien connu, Alice Collins ne peine pas à ouvrir sa bouche pour cancaner, quelle que soit la personne en face d'elle. Si je sais très bien qui est Lisa pour en avoir entendu parler plus d'une fois, j'ai cependant compris qu'elle ne m'avait pas reconnue. J'aurais pu m'en vexer c'est vrai, mais après tout, il y a plus de chance que je sois moi au courant de sa personne qu'elle de la mienne. Rien d'étonnant ici. Cela dit, sa réponse à ma petite remarque, bien que polie, ne m'inspire rien de bien chaleureux. Eh bien, il faut croire que mademoiselle Renfield n'est pas d'humeur à plaisanter, ça commence bien. Je lui lance donc un regard mélangé d'incompréhension et de déplaisance, car oui, je lui ai toujours trouvé un petit côté princesse assez irritant mais c'était de loin ; cette fois je l'ai à mes côtés. Pas de chance, sa froideur n'est pas partie. Peut-être parce qu'elle ne m'a pas reconnue ?

« Sauf que Snow roule très bien. Personnellement, je n'ai jamais peur à l'arrière de sa moto. »

Haussant l'épaule, je souris avec un petit air satisfait avant de m'enfoncer dans le siège et de croiser mes jambes. Après avoir fait un bref passage sur son bouquin, mes prunelles remontent sur les siennes avec un air malicieux.

« Enfin, je suppose que c'est pareil pour toi, n'est-ce pas ? L'amour donne des ailes c'est bien connu. »

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Avec une insupportable vanité, elle s'était imaginé pouvoir sonder le cœur de tout le monde. Les évènements avaient montré qu'elle s'était complètement trompée. Austen

Alors que j'attendais tranquillement que le temps passe, voyant de plus en plus de personnes monter dans le bus, connaitre des personnes et parler ouvertement, moi j'étais seule, dans mon coin, distante et pas bavarde du tout. Je ne connaissais personne et les seuls relations que j'arrivais à entretenir avec les autres c'était mes stip-tease au club, ce qui n'était pas de convenance en cet endroit plutôt confiné. Mais bon, je ferais de mon mieux pour m'accoutumer à ce genre d'évènement, que, il faut le dire, auquel je n'ai jamais vraiment assisté. Juste quelques petits concert par-ci par-là, mais rien d'aussi grand.
Puis alors je je tourna la tête vers le couloir du bus, je croisa le regard de Liam, mais celui-ci baissa le regard et continua la route. Etais-je vraiment si moche que ça ? Il était bien la seule personne que je connaissais ici et il semblait avoir peur de moi, à moins que ce ne soit que de la honte et dans ce cas-là, il devait filer son chemin. Je ne veux pas être sujette au blablatage négatif des autres et encore moins être 'la chose'. Alors je me contenterais juste pendant ce trajet d'être silencieuse, du moins, le plus que je le pourrais, j'allais essayé une expérience bien inédite pour moi, l'intégration à la troupe de jeunes...
Ce fut bien vite le cas, car une jeune femme c'était posté à côté de ma banquette (Scarlett) et me demanda : « Cette place est prise ? ». Je la dévisagea un instant avant avant de lui répondre. Ce n'était pas de la méfiance, juste le fait que j'en ai pas l'habitude. "Euh.. oui bien sûr." Je poussa mes affaires que j'avais posé et les mis sur mes genoux. Bon j'avais l'intention de lui adresser la parole, sinon le chemin serait long, très long, c'est pourquoi je tourna la tête vers elle et finis par dire : "Es-tu déjà allez à ce festival ?" Ouais, je sais, c'est banal, disons que je n'avais pas l'habitude de parler aux gens de manière spontané sans alcool dans le sang, ni au club à moitié nue... "Désoler si je te dérange, mais, moi c'est Babylone ."
Puis il y eu un bruit bizarre et le car s'arrêta. Oh oui, il fallait que ça arrive, le bus venait de tomber en panne... "Je savais que j'aurais pas du prendre le bus !"

Non je ne la déteste pas. Ce n’était qu’une simple question de jalousie, mêlée à une certaine animosité que son comportement provoquant avait développé au fil des semaines, au fil des mois. Mais de la à la détester … Je ne ressentais pas autant de sentiment à son égard, même négatifs … Et quand je tentais de m’exprimer sur la question, elle semblait complètement perdue. Elle ne comprenait pas, au fond personne ne pouvait comprendre ce lien qui nous unissait Lys et moi, pas même la jalousie, la haine et l’amour. Je soupire ou grogne, presque agacé. « J’avais besoin de retrouver mon frère ». Laissé-je m’échapper, les dents serrées par la fierté, les mots étouffés par la souffrance qu’avait engendré ses retrouvailles entre lui et moi. Pour ne pas la confronter, je jette un regard à travers la vitre. Le bus semble perdre en allure et même se déporter sur le bas côté de la route. Lorsqu’il finit par s’arrêter complètement, je vins instinctivement poser une main sur mon crâne, dépité. « On est pas en panne princesse ». C’était bien ce qu’elle voulait entendre ? Oui je jouais à l’imbécile. Mais je ne savais me comporter autrement avec elle. « On ferait mieux de sortir, on va étouffer ici … ». Et pas seulement par la chaleur écrasante, l’ambiance, la situation me faisait déjà suffoquer, j’avais besoin d’air mais aussi qu’elle se lève pour pouvoir quitter mon siège. Au fond, ma proposition était paradoxale parce que je lui demandais de m’accompagner. Mais il était peut-être temps de crever l’abcès.

Lorsqu'elle me dit que Snow roule très bien, c'est légèrement agacée que je soupire, sans daigner lui adresser le moindre regard. Je ne connais pas cette demoiselle, ce qui me laisse dans le désavantage de l'ignorance, mais je mettrais ma main à couper qu'il s'agit :

a - / d'une amie du dénommé Snow
b - / d'une (ancienne ?) conquête du dénommée Snow
c - / d'une rivale cherchant à me montrer qu'elle lui correspond mieux que moi

- Beaucoup de cyclistes roulant très bien se retrouvent dans la salle d'urgences, chaque semaine. Jusqu'à preuve du contraire, il faut être deux pour faire un accident. Voire, même, plus, parfois.

Je pense notamment aux accidents dans les carrefours, lorsque trois ou quatre véhicules s'emboitent tous facilement dans un choc des plus cinglants. Beaucoup de blessés, de carrosseries abimées et de frais (médicaux ou mécaniques) à payer. Lorsque la jeune femme se redresse dans son siège, j'en profite pour lui lancer un regard de travers afin de mieux la détailler. Qui es-tu, ma jolie, à t'assoir à côté de moi ainsi, prétextant tout savoir de ma vie ? Elle est mignonne, c'est un fait ... Mais elle ne m'impressionne pas plus que cela. Je ne me sens, en tous les cas, aucunement menacée par sa présence.

- Pour tout t'avouer, je ne suis pas très enthousiaste face aux motocyclettes. J'ai donc préféré léguer ma place à l'une des nombreuses volontaires bien plus susceptibles d'apprécier l'expérience que moi.

La regardant avec un air de défi, j'ajoute finalement :

- Je suis donc étonnée que tu sois ici, avec moi. Peut être que Snow a oublié de t'appeler ? Ce n'est pas de ta faute, ma belle, tu n'es pas moi. Lui souriant alors cordialement, je reporte mon attention sur les pages de Gone Girl, priant intérieurement que la brunette se décide à me laisser en paix, intimement convaincue, cependant, que les festivités ne faisaient que de commencer. Le voyage sera long, ça, j'en suis persuadée.

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Spoiler :

Noah était en train de chanter tranquillement dans son banc lorsqu'il sentit le bus ralentir. Il regarda par la fenêtre et remarqua qu'ils n'étaient pas encore arrivé au Coachella. Pourquoi donc s'arrêtait-il ? Une pause pipi ? Il constata aussitôt qu'ils n'étaient pas où une halte routière. Et puis, vient l'idée de la panne. C'était une blague ? Il n'était tout de même pas en panne... Il devait rejoindre sa petite amie lorsqu'il allait arrivé et il savait que s'il était trop en retard, elle allait le laisser tomber. Il regarda alors tout le monde s'activer pour descendre de l'autobus. Pendant ce temps, lui il prit son cellulaire. Il n'avait quasiment pas de réseau. Il essaya tout de même d'envoyer un message à sa petite amie. Il soupira et se passa la main dans les cheveux lorsque son portable lui indiqua qu'il lui était impossible de l'envoyer. Il se retourna alors vers Emily. « Mily, dis moi que tu as quelque chose à manger.... » S'il ne mangeait pas bientôt, il savait que sa glycémie allait chuter et qu'il risquait de tomber dans les pommes. Il avait bien quelques petits sachets de sucre, mais il voulait s'assurer qu'il ne pouvait pas rien manger d'autre avant de prendre son dernier recours. Surtout qu'il ne savait pas combien de temps il allait devoir attendre.

Ça y est, j'ai réussi à l'agacer en deux-deux la Lisa, Miranda, Tralala. Je ne pensais pas que ce serait aussi rapide. D'ailleurs, je ne pensais pas non plus que l'on se prendrait le bec pour si peu, et si je suis en grande partie responsable de cette ascension verbale, je crois que je lui en veux un peu aussi pour ne m'avoir pas reconnue. Franchement, quand je suis venue m'accrocher à Snow le soir de l'anniversaire de Lisa, elle n'a pas pensé utile d'enregistrer ma tête ? Ça ne doit pas être une fille normale. Ou alors, peut-être qu'elle se fiche un peu des filles qui tournent autour de Snow. Non pas que je tourne autour de lui, non, je suis juste une partie intégrante de sa vie. Et si mademoiselle Lisa n'est pas au courant, alors je me dois de lui remettre les pendules à l'heure. Rappelons tout de même qu'en venant m'asseoir à côté d'elle, je n'ai jamais voulu être désagréable avec elle. Là, suite à sa tirade sur les dangers des deux roues, je marmonne un petit quelque chose de presque inaudible en signe d'acquiescement bref, en lui faisant comprendre au passage que tout cela ne m'intéresse guère dans l'immédiat. Non mais c'est vrai, elle croit vraiment que c'est le moment pour me faire une leçon de conduite ? En tout cas, d'après ses dires, elle ne semble pas friande des sensations fortes, ou tout du moins de liberté qu'offre la moto. Ma foi, Snow devra faire sans... Je croise mes bras, mes jambes, et esquisse un faible sourire en coin à sa dernière question.

« Oh ne t'en fais pas pour moi, j'ai juste préféré partir en bus pour privilégier les rencontres. Et puis, je croyais qu'il emmènerait sa dulcinée du moment. »

Je la dévisage un peu trop, j'en ai conscience, mais la vérité c'est que je suis réellement intriguée par cette fille. Elle est différente des autres conquêtes de Snow, distinguée, très (trop ?) en retenue. Coincée, même. Enfin, ce ne sont que mes impressions.

« Je ne suis pas une fille intéressée par Snow, tu vois. Je suis sa meilleure amie, Alice. On s'est déjà rencontrées toi et moi à ta soirée d'anniversaire, mais à ce que je vois, tu as la mémoire courte à défaut d'être calée en médecine. »

Oups, c'était tentant.

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Avec une insupportable vanité, elle s'était imaginé pouvoir sonder le cœur de tout le monde. Les évènements avaient montré qu'elle s'était complètement trompée. Austen

Lorsqu'elle me parle de la dulcinée du moment de Snow, l'envie irrépressible et fort alléchante de lui abattre la paume de ma main sur la joue ne passe pas inaperçue. Je me retiens, cependant. Tu es une femme digne, distinguée et composée. Tu n'es pas comme toutes ces autres hystériques, constamment en besoin de se mettre en avant et de créer des scandales. Reste calme, Lisa, reste calme, et tout ira pour le mieux. Ce n'est que peu convaincue que je desserre des crocs, après un bref instant d'hésitation, pour recoiffer mes cheveux d'un geste furtif de la main et lui répondre, sans pour autant la regarder.

- J'espère que tu es comblée niveau rencontres, dans ce cas là.

Mon ton n'est pas très accueillant ni très chaleureux, mais soit, elle devra faire avec parce que je n'ai aucune envie de jouer les hypocrites avec une potentielle rivale. Après toi, moi je suis tout sauf comblée de te voir ici, à mes côtés ... Mais moi aussi, je vais devoir faire avec, visiblement. Lorsque l'inconnue (parce qu'en effet, je ne connais toujours pas son nom, avec toutes ces histoires) me dit ne pas être intéressée par Snow, je feins l'indifférence, haussant des épaules avec désinvolture. Je doute fortement que cela soit vrai mais soit, admettons. Ce n'est pas comme si cela devrait m'affecter, d'une façon ou d'une autre. Aux yeux du public, Snow ne m'impressionne pas tant que cela et je n'ai aucun complexe justifiant une potentielle jalousie vis-à-vis des autres femmes dans sa vie. Essayons donc de continuer à préserver cette illusion que je cultive depuis bien des mois, maintenant.

- Alice comment ?

Mes yeux sont légèrement plissés. Mon ton, quant à lui, est neutre, distant, passager. Comme si déjà, elle ne m'intéressait plus et que mes pensées avaient commencé à s'attarder sur un tout autre sujet.

- Parce que je n'ai aucun souvenir de t'avoir déjà rencontrée, ou même d'avoir déjà entendu parler de toi ... Façon subtile de lui faire comprendre que Snow avait visiblement trouvé des choses plus intéressantes desquelles me parler que de sa petite personne.

Il faut dire que si ce qu'elle avance est véridique, elle devait être considérablement différente, ce soir fatidique ... Bien maquillée, bien habillée ... Ce soir de mars, cette dénommée Alice avait peut être même été belle. Étrangement, je suis cependant incapable de me souvenir d'un quelconque entretien entre elle et moi, probablement parce que ce soir là, j'étais bien trop focalisée sur l'arrivée de Snow pendu au bras de Thea pour pouvoir réellement penser à autre chose. Comme quoi, ça, je ne l'oublierai jamais,

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Spoiler :

Je suis comblée à 99%, disons. Même elle, j'étais contente de la trouver assise dans ce bus, m'imaginant déjà sympathiser avec celle qui intéresse Snow, et voilà que désormais je regrette presque d'être venue lui adresser la parole. Néanmoins, je n'en perds pas mon répondant pour autant. Je peux être aussi sympathique que garce en fonction de ce que j'ai en face de moi, en général, j'ai peu de scrupules à me comporter de telle ou telle sorte.

« Presque. »

Bientôt elle me demande de lui donner mon nom avec un air indifférent qui me donne envie de lui tirer ses longs cheveux blonds d'ange jusqu'à la voir hurler. Elle n'a rien d'un ange, bon sang, c'est hallucinant. Qu'est-ce qu'il lui trouve Snow ? J'ai oublié de lui demander ça, tiens. A noter pour la prochaine fois où l'on se voit. Et là, mes oreilles pensaient en avoir assez entendu mais contre toute attente, elle me renvoie une énorme pique. Douloureuse, et ça, même physiquement je ne peux pas le nier. Alors il ne lui aurait jamais parlé de moi. Ja-mais. Pas une seule fois ? Alors qu'on est si souvent ensemble, qu'on se parle presque tous les jours ? Je ne sais pas ce qui me retient de sortir de ce bus pour aller courir après Snow et le castrer. Qu'il ne fasse jamais de gosses, et surtout pas avec cette fille qui a tout d'une vipère. Après avoir fusillé du regard cette dernière, je l'observe de haut en bas et me redresse, prête à m'en aller.  

« J'aurai tout entendu. »

Mes mains s'agrippent au siège de devant et en me relevant, je lui adresse un dernier regard dédaigneux.

« Ah une dernière chose avant de partir, parce que je suppose que tu t'en fous de savoir « Alice comment » », dis-je avec un petit air de princesse à la noix, « avant de songer à passer enfin à l'acte avec Snow, je te conseille de chercher à en savoir un peu plus sur sa vie parce que là, clairement, t'es à un niveau bien médiocre. »

Après lui avoir servi un dernier sourire à deux cents pour cent faux, je décide de me diriger vers la porte du bus pour aller prendre l'air. Bon sang, on est au milieu de nulle part et dans ce nulle part, j'ai eu le chic de tomber sur la pire blonde de Los Angeles. Théa n'avait pas tort à son sujet, décidément. Bref, je regarde l'horizon quand j'entends derrière mon dos que quelqu'un descend à son tour du bus... (peut-être toi !).

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Avec une insupportable vanité, elle s'était imaginé pouvoir sonder le cœur de tout le monde. Les évènements avaient montré qu'elle s'était complètement trompée. Austen

« J’avais besoin de retrouver mon frère » Je n’étais pas au courant que je le lui avais retiré, moi, son frère. On s’est connu, on a bien accroché, et puis, je crois que c’est tout. Je veux dire par là que je n’ai jamais eu dans l’intention de lui « voler » sa relation ou quoi que ce soit, ça parait, d’ailleurs, vachement étrange de penser cela. Enfin je n’ai pas le temps de répliquer, parce que c’est à ce moment-là que le bus se décide à tomber en panne. Alors sans pouvoir me contrôler je me tourne à nouveau vers lui, après un regard furtif vers Alice qui me rend mon regard désespéré, pour lui demander de me dire ce que j’ai envie d’entendre. « On est pas en panne princesse » Du regard noir que je lui lance j’aimerai qu’il puisse en conclure que je ne suis pas vraiment encline à jouer sur les mots. « On ferait mieux de sortir, on va étouffer ici … » J’avoue que pour le coup je m’interroge, je ne sais pas, est-ce que je dois le suivre, est-ce que c’est vraiment ce qu’il me propose ? Peut-être qu’il parlait en terme de généralité et que je n’y suis pas vraiment comprise dedans. En tous les cas, je me lève, parce qu’il a besoin que je bouge afin de se lever à son tour. Et puisque je trouve son idée des meilleures … « D’accord. » Je me mets à le suivre dans l’allée du bus. En moins de temps qu’il le faut pour le dire, on se retrouve hors du bus, et sans hésiter je sors une cigarette de mon sac afin de l’allumer. « T’en veux une ? » Par pure politesse je lui demande, avant de réaliser que je ne sais même pas s’il fume. Preuve que je ne le connais réellement pas, dans le fond, et c’est peut-être le problème de notre relation.

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Tu vois ce moment entre le sommeil et le réveil,
ce moment où on se souvient d'avoir rêvé ?
C'est là que je t'aimerai toujours,
c'est là que je t'attendrai.

Je peux voir l’incompréhension dans son regard, à vrai dire je ne me comprends pas vraiment non plus. Je ne suis simplement pas ce genre de type. Haineux et à la rancœur facile. Une rancœur qui n’est, je le sais mieux que n’importe qui, même pas justifiée … Alors quand elle se lève, je l’intime d’un signe de tête à passer devant moi pour pouvoir sortir du bus. Le soleil est écrasant, mais ça me fait du bien de rejoindre l’air extérieur, ne serait-ce que pour m’éclaircir les idées. Et lorsqu’elle me propose une cigarette, je me sens un peu con. Cette fille n’a rien de méchant, au contraire. J’hoche la tête et attrape le tube de tabac tassé. « D’habitude je ne fume qu’avec Lys, mais je vais faire une exception … Merci ». Et généralement il ne s’agit pas de tabac, mais pour une fois, je pouvais changer mes habitudes. « J’ai été un peu con avec toi … ». J’attrape son briquet sans même la regarder, tiraillé par la honte et tire sur ma cigarette.