Je suis du genre provocatrice, j’ai toujours été une femme fatale, le genre qui sait ce qu’elle veut et se joue des mecs. J’aurais pu me prendre des grosses claques dans ma gueule en ratant mon coup mais jusqu’à maintenant ça ne m’était jamais arrivé. Faut dire, très honnêtement et sans aucune prétention, que lorsque j’ai envie de quelque chose je l’obtiens quasiment à chaque fois. Lorsqu’on joue, c’est selon mes règles, demandez à Caden, il attendait toujours de fourrer la dinde que je suis, il se masturbe probablement très régulièrement en m’imaginant, nue et chaude comme la braise contre son pénis, me frottant telle Miley Cyrus à Robin Thicke mais ça n’arrivera pas. Pas tant que je n’aurais pas décidé du contraire. Avec Jamahl c’était peut-être la même chose, pour le moment je n’avais pas manifesté l’envie de me le faire, je prenais le temps mais qui sait, peut-être qu’il allait être le premier à me prendre de court ? Pouvais-je être battue à mon propre jeu ? « Gratuit et open bar, ah ouais ? » Je souris amusée, répondant, dans la provocation la plus totale. « Toujours ! » Un petit jeu est en train de naitre entre nous deux, une partie très agréable, les bases se posent progressivement et je suis curieuse de voir comment tout cela va évoluer. « Bah, ça aussi j’le garde en mémoire en plus du fait que t’sois gourmande, ça tombe bien, j’le suis aussi, avec certaines choses » Il attire mon attention, je croque une fois de plus dans mon cupcake, mangeant proprement. Quoi, c’est important de le préciser, comment séduire si tu manges comme un porc en t’en mettant partout autour de la bouche et en piapiattant toutes les deux secondes ? « Donne-moi un exemple, je suis curieuse. » Je lui tends une perche, voyons voir ce qu’il va répondre. Nous ne choquons aucun des passants que nous croisons sur notre route, logique puisque nous métaphorisons quand même énormément ce que nous voulons réellement dire, c’est déguisé et ça passe crème. Nous abandonnons les métaphores et les sous-entendus pour parler un peu plus sérieusement, il est temps que je lui donne quelques informations supplémentaires sur moi, au moins pour qu’il ne soit pas trop surpris de me voir sur scène s’il compte profiter d’un maximum de concerts. « Musicologie, ah ouais, mais je m’étais dit que vu tes talents d’actrice t’étais dans le théâtre ou j’sais pas quoi, ‘fin un truc dans l’genre quoi » Il a donc déjà regardé des films dans lesquels j’ai joué, c’est bon à savoir même si j’apparais très peu vêtue dans certains d’entre eux. Bon, surtout dans la scène d’un film d’horreur où, peu de temps avant d’être assassinée par un tueur en série, mon personnage se livre à du sexe avec une fille pour aguicher un autre mec. Cette scène était devenue culte, plus encore que ma mort assez épique elle aussi. « Je développe mon jeu d’actrice à côté, mais merci, c’est gentil. » J’ai pris pour habitude de préparer mes rôles en travaillant mes émotions, en trouvant des moyens de vivre l’émotion la plus intense, l’amour, la nostalgie… Ce sont des petits exercices que j’ai inventé et je m’en sors comme une reine. « ou dans la mode, ça aurait pu l’faire aussi, m’enfin c’est pas…attends l’oreille musicale c’le truc où t’peux reconnaitre toute sorte de mélodie ou que t’peux jouer sans avoir besoin de partition ? » J’acquiesce, hochant fièrement la tête. Peu de gens ont vraiment le don de reconnaitre toute sorte de mélodie et pourtant, je suis, semble-t-il, gâtée par la nature puisque je bénéficie sérieusement de cette capacité. « j’remarque t’es multi-talents » Il a raison, mais je ne vais pas m’arrêter là, il vient de me tendre une perche après tout. « Et tu n’as encore rien vu… J’ai appris beaucoup de choses en autodidacte… Beaucoup de choses qui peuvent servir ! » Je mords dans mon cupcake en le quittant pas du regard, il a le droit d’interpréter cela comme il le souhaite. « Et toi alors, t’es pas étudiant il me semble ? » Je connais déjà la réponse, merci ma popularité pour cela, mais je tiens à ce qu’il développe par lui-même.