Putain d’ascenseur. Mon doigt ne cesse de presser le bouton de la machine. Mais rien, aucune lumière m’indiquant que l’engin se met en marche, aucun bruit, rien. J’appuie encore, j’appuie plus fort lorsque sa voix vient résonner dans mon dos. Le couloir est vide, mais dans ce genre d’hôtel, les touristes vont et viennent et je dieu sait que je n’aime pas me mettre en spectacle. Je me raidi, me renfrogne mais les mots qu’il me lance me touche en plein cœur. Me casser encore … Trois ans … M’exclure de la famille. Je serre les poings et les posent contre le mur, prenant sur moi un maximum pour calmer ce sang bouillonnant dans mes veines qui me poussent inexorablement à détruire … Simplement tout détruire. Mais pour la première fois de ma vie, je garde un minimum de contrôle, sûrement parce qu’il s’agit de mon frère et me tourne simplement vers lui, les mains tremblantes d’énervement vers le ciel. « T’sais quoi ? T’as raison ! ». Mes yeux exorbités par la colère s’arrêtent sur lui alors que je fais preuve d’une mauvaise foi incroyable, une mauvaise foi qui n’existe qu’à cause de la douleur de ses mots trop justes qui me ronge le coeur. « Tout est de ma faute, j’ai chié, j’ai pas été le frère parfait ou rêvé et aujourd’hui, je vais continuer à vous décevoir, parce que je ne sais pas faire autrement ! Ouais je me casse ! ». Parce que vous ne me permettez pas de faire autrement. La mâchoire serrée, je le défi de dire autre chose quand la porte de l’ascenseur s’ouvre dans mon dos. Et dire que la famille restait la chose la plus importante à mes yeux.