Fais-moi voyager de tes mots, de tes baisers ∞ Adam

Fais-moi voyager de tes mots, de tes baisers

Adam ∞ Emma

La soirée touchait doucement mais sûrement à sa fin. Adam avait décidé de raccompagner Emma chez elle malgré le peu de distance qu'elle avait pour rentrer. La jeune femme était partisane de l'écologie et si elle pouvait choisir un bar près de chez elle pour éviter de prendre sa voiture et polluer inutilement, elle le faisait. Donc, c'est ce qu'elle avait fait. Il devait être dans les environs d'une heure du matin, peut-être deux lorsque les talons de ses bottines marrons claquaient contre le bitume sur le chemin du retour. En réalité elle n'avait pas spécialement fait attention à l'heure, seule la fatigue lui avait indiqué qu'il était tard et qu'il était temps de rentrer si elle voulait être en forme au boulot dès demain matin. Pour tout dire, elle n'avait pas vu le temps passer en la compagnie d'Adam et des quelques verres partagés entre deux anecdotes et autres aventures. Il la passionnait. Ces verres, c'était en quelque sorte grâce à la muraille de Chine qu'ils les avaient partagés et Emma avait sut noter ce regard rêveur qu'il avait eu en l'évoquant. Forcément, elle avait demandé en savoir plus alors il lui avait raconté une partie de ses voyages, de ses aventures grandioses mais aussi de ses déceptions humaines. Il avait réussi à la toucher, l'émouvoir et la fasciner. Il avait tellement vu, tellement vécu qu'elle regrettait presque son attachement à son pays natal qui résonnait dans son accent italien qu'elle avait quitté seulement il y a trois ans pour venir s'installer ici. Il lui avait donné envie de parcourir le monde autrement que dans les livres qu'elle pouvait consulter à la bibliothèque. Au fond, par rapport à lui, elle n'avait pas vécu, elle s'était contentée de se laisser porter par le cours des choses et de la vie, et c'était bien dommage. « Si demain je suis pas au boulot à l'heure c'est que je serais parti à l'autre bout du monde pour une destination inconnue. Je te fais confiance pour aller les prévenir de ne pas m'attendre. » Avait-elle dit sur un ton plaisantin bien que l'envie de tout quitter pour s'en aller était peut-être un peu là, seulement réfrénée par le fait qu'elle était trop coincée et rangée pour sauter le pas.

 

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Laisse toi emporter par mes mots, par mes baisers

Adam ∞ Emma

Tous les bons moments ont une fin … Adam aurait pu rester des heures à discuter avec la méditerranéenne, à en apprendre plus sur elle et ses origines chantantes, à l’entendre rire et à apprécier chacun de ses regards. Mais l’homme savait combien il était précieux de s’arrêter, de conserver une image intacte, parfaite d’un moment. De ne pas prendre le risque de s’ennuyer et d’entacher ce souvenir. Une image simple et naturelle, spontanée et sans superflus. Il y’a bien longtemps qu’Adam n’avait pas été aussi détendu en présence d’une femme, en présence d’un autre être humain en réalité. L’homme du genre loup solitaire n’était pas très enclin aux contacts sociaux. Il n’était même pas certain de la voir ce soir, persuadé qu’elle ne passerait pas la porte du bar ses longs cheveux bruns flottant sous un courant d’air, vêtue de blanc, lui offrant une vision presque divine. Mais elle était venue. Et c’était ensemble qu’ils passaient à nouveau la porte du bar, Adam s’étant proposé de la raccompagner chez elle pour prolonger encore un peu ce moment. Les talons de la brune claquaient sur le sol et brisaient le silence des rues endormies par la nuit. « Je t’ai convaincu ? C’était presque trop facile … ». Un léger sourire aux lèvres, Adam était heureux d’entendre que ce qui le fascinait avait réussi à la toucher. Bien qu’il avait compris au fil de la soirée qu’elle ne sauterait pas le pas d’un claquement de doigt. « T’en fais pas pour ton travail, je te couvre ». Son bras se lançait sur les épaules d’Emma dans un geste naturel, il la pressa doucement contre lui pour la réchauffer de la fraîcheur de la nuit. « Alors elles sont quatre comme toi ? ». Le sourire malicieux, Adam revenait sur ce qu’elle lui avait dit un peu plus tôt dans la soirée sur sa famille et notamment ses quatre sœurs avec qui elle vivait. Une fratrie aussi élargie, ce n’était pas tous les jours qu’on en rencontrait. Surtout si les sœurs étaient aussi jolies que celle qu’il avait contre lui.
 

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Fais-moi voyager de tes mots, de tes baisers

Adam ∞ Emma

La fraicheur de la nuit se glissait sous sa veste faisant frissonner légèrement sa peau. Elle n'avait pas opté pour la plus chaude des tenues mais il fallait avouer qu'elle ne s'attendait pas à sortir du bar aussi tard et donc avec une température aussi basse pour Los Angeles. L'hiver s'approchait et ça se sentait malgré tout. D'habitude peu habile avec les hommes, elle avait cette tendance à écourter les conversations mais pas avec Adam. Au grand bonheur de la brune, il avait beaucoup parlé, donc elle avait beaucoup écouté. Il l'avait fait voyager, un peu, rêver, beaucoup. Il était de ces chanceux à avoir traversé une petite partie de la planète et Emma l'enviait dans un sens même s'il n'avait pas vu que du bonheur à chaque coin de rue, il fallait rester réaliste. Elle se plaisait alors à croire qu'elle aussi, un jour, elle parcourerait le monde de long en large, découvrant comme il l'avait fait par le passé des civilisations et traditions qu'on pourrait croire inconnues du monde tant elles sont différentes. « Il y a convaincue et convaincue tu sais. » Il l'avait convaincue mentalement, mais il restait à la convraincre physiquement pour qu'elle se décide un jour à monter dans un avion autre que pour un voyage humanitaire. « Tu vas me remplacer? Tu te sens capable de faire redémarrer des coeurs? » S'il l'avait connue une nuit où elle l'avait recoussu en tant que médecin généraliste urgentiste, elle était avant tout médecin spécialisée en cardiologie. Malgré le sérieux de sa question, elle ne pouvait s'empêcher de rajouter quelques mots plaisantins tout en glissant son bras autour de sa taille tandis qu'il l'avait ramenée contre lui. « Je sais pas pourquoi je te demande, je suis sûre qu'avec toi un regard suffit pour que le coeur des filles et éventuellement des gays se mettent à battre la chamade. » Quoi? Il était séduisant, charmeur et Emma savait qu'il en était conscient, alors à quoi bon le cacher? Hochant la tête, son esprit se tournait alors vers ses sœurs lorsqu'Adam abordait la question. « Et ouais quatre. Victoria, Appia, Mathilda et Davina. Tu peux les imaginer un peu plus pâles, un peu plus châtains/blondes que brunes et un peu moins disciplinées... » Pour ne pas dire moins coincées. « ... Et t'as mes sœurs, à peu près. » Ses origines cubaines la différenciaient bien évidemment de ses sœurs physiquement, mais elle s'en fichait. Les brimades lorsqu'elle était jeune étaient oubliées, aujourd'hui on ne se moquait plus d'elle pour sa différence physique, on se contentait simplement de lui demander le pourquoi poliment. « Tu vas peut-être les apercevoir si elles sont pas couchées, on sait jamais. » Le montrant gentiment du nez, elle souriait doucement. « Et interdiction de les draguer. Je sais qu'elles sont très belles et quasiment irrésistibles, j'ai beau être contre la violence tu risques le coup de pied aux fesses, t'es prévenu. » Bien évidemment elle plaisantait... quoi que...

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Adam ∞ Emma

Cela aurait été naïf de sa part de croire qu’en quelques heures, il avait été capable de persuader la jeune femme de prendre des décisions qu’elle n’avait jamais prise de sa vie. Adam n’était pas si prétentieux. Mais il considérait ce moment comme une étape, une première petite victoire. Allez savoir pourquoi, il s’était mis en tête de la sortir de son quotidien trop bien rangé. Peut-être parce qu’elle éveillait un réel intérêt en lui, peut-être parce qu’il se lançait un nouveau défi. Lui-même n’était pas au clair sur ses motivations. « J’ai vu ça dans des dizaines de films, je suis prêt à prendre la relève. Défibrillateur ! ». Le ton presque militaire, il garda son sérieux un instant avant de découvrir une rangée de dents dans un sourire taquin. Adam été impressionné par le métier de la jeune femme qui demandait un sacré tempérament et un cœur bien accroché. Elle tenait littéralement la vie de ses patients entre ses mains, ce qui pouvait en décontenancé plus d’un. « C’est ton cœur que tu dois entendre gronder dans ta poitrine quand tu tiens celui de quelqu’un entre tes mains. ». C’était peut-être de cette façon-là qu’elle obtenait son shoot d’adrénaline, cette petite substance qui se glisse dans les veines et nous donne l’impression de mourir tout en nous sentant plus vivant que jamais. Une substance qu’Adam recherchait encore et encore. L’homme qui se mit à rire sous les mots de la jeune femme. « Je ne sauverais donc que des femmes et des hommes gays. Ça risque de pas être très pratique … ». L’air faussement songeur, il riait de plus belle, accrochant son regard à celui de la jolie brune. « Quand je te regarde tu sens ton cœur qui bat la chamade ? ». C’était elle qui l’avait formulé ainsi, Adam ne faisait que reprendre ses mots. Il mettait les pieds dans le plat, mais il adorait ça. Ses petites provocations pour mettre mal à l’aise ou pour pousser à bout. C’était aussi sa façon à lui de tester le répondant d’Emma, un répondant qu’il allait mettre à rude épreuve en parlant de ses quatre jolies sœurs qui selon ses dires avaient toutes un profil différent. « Cinq filles, je ne sais pas si ça me plait ou si ça me fait peur … ». Adam qui ne comprenait déjà pas sa cadette et les femmes en général ne se voyait pas vivre avec cinq jeunes femmes. Néanmoins, certaines idées peu catholiques bien plus plaisantes lui passaient par l’esprit, avant la mise en garde d’Emma. « Je n’en draguerais qu’une promis. ». Est-ce que sa promesse la rassurerait ? Pas sûr, en tout cas, sur le ton de la plaisanterie, Adam en disait un peu plus sur l’intérêt qu’il portait à Emma.
 

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Fais-moi voyager de tes mots, de tes baisers

Adam ∞ Emma

Elle ne put s'empêcher de rire lorsqu'il évoquait le défibrillateur. Ok, ça aidait, parfois grandement selon la situation, mais ça ne faisait clairement pas tout et surtout pas le plus important sinon tout le monde pourrait être médecin chirurgien cardiaque sans aucun diplôme seulement en connaissant la notice des défibrillateurs sur le bout des doigts pour être plus rapides que d'autres. Alors forcément, imaginer Adam prendre sa place avec l'engin dans les mains prêt à en démordre avec les patients et leurs cœurs défectueux, ça ne pouvait que la faire sourire. Hochant doucement la tête à ce qu'il venait de dire, elle ne pouvait pas nier le contraire. Il est vrai que chaque intervention qu'elle faisait, classique ou non, exceptionnelle ou non, lui apportait une source de stress qui se transformait vite en adrénaline. Après tout, lorsqu'il s'agit de l'organe le plus vital dans le corps humain, tout est une question de secondes. Même le meilleur d'entre eux était emprunt au stress et à l'adrénaline, mais le paradoxe restait que malgré tout ça et la rapidité des interventions, ils se devaient de rester calme, minutieux et garder leur sang froid. Garder le contrôle, en permanence, c'est ce qu'Emma savait faire de mieux. « Tu laissera les hommes hétéros à l'une de mes collègues, ça devrait le faire. A moins de les virer gay mais dans une situation comme ça, tu vas avoir du mal. » Elle préférait en rire qu'en pleurer. Mais pour le coup, elle fut complétement prise de court par la question d'Adam. Est-ce que son cœur battait la chamade lorsqu'il la regardait? C'était une question intéressante, mais c'était surtout encore mal la connaitre pour prétendre qu'elle répondrait aussi facilement. « D'après toi? Te penses-tu capable de sauver mon cœur s'il déraille? » Se sentit-il capable de faire battre la chamade à son cœur s'il le voulait? Elle lui retournait la question, en quelque sorte, bien qu'elle ne sous-entendait pas si son cœur à lui battait la chamade mais plutôt s'il avait envie de faire battre celui d'Emma. L'arroseur arrosé bien qu'elle avait eu l'occasion de constater au cours de la soirée son sens de la répartie donc elle s'attendait un peu à toutes sortes de réponses et surtout pas celle qu'elle pourrait éventuellement attendre. « Ça fait toujours moins peur que cinq garçons. » Oh que oui elle cherchait à le provoquer en retour. Bon, elle ne pouvait pas dire que cinq filles c'est simple, d'autant plus vivant ensemble mais elle était persuadée qu'il y avait bien pire que cela. L'avantage de leur foyer c'est qu'elles s'aimaient, bien au delà de la perception humaine, Emma aimait à le croire en tout cas. Se détachant de lui, elle avançait d'un pas légèrement plus rapide pour prendre deux ou trois mètres d'avance et marcher à reculons tout en l'écoutant. Son expression mi-indignée mi-maligne en disant long à elle toute seule sur la réponse taquine qu'elle allait lui sortir. « Tu sais qu'on parle de mes sœurs? Techniquement je ne peux pas être ma propre sœur donc... » Donc ce n'est pas elle qu'il draguera, voilà où elle en voulait en venir et elle le savait bien assez intelligent pour qu'il le devine de lui-même sans qu'elle ne finisse sa phrase. Levant les mains innocemment, tout en faisant attention de ne pas tomber en descendant du trottoir à reculons, elle lui lançait un sourire malicieux. « Mais si tel est ton souhait, je te laisserais avec elles, tu pourras choisir celle que tu veux. » Prenant un coin de rue tout en se remettant dans le bon sens de la marche, elle constatait qu'ils s'approchaient de son immeuble.

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Adam ∞ Emma

Faire battre des cœurs d’un regard bien placé pourquoi pas, néanmoins Adam n’était pas prêt à faire chavirer ceux des hommes. « Je les laisserais à tes collègues, je préfère faire battre le cœur des jolies femmes tu comprends ? ». Ses attirances, ses pulsions masculines restaient toutes dirigées vers les femmes même si Adam mentait un peu. En réalité, il ne s’imaginait pas faire battre le cœur d’une femme actuellement, au contraire, il espérait qu’aucune d’elles ne soit assez stupide pour s’amouracher de lui. Il n’avait rien à promettre, rien à offrir et sa dernière relation en date en était la preuve parfaite. Alors quand Emma retourna habilement la question du blond, il se mordit l’intérieur de la joue, cherchant les quelques mots justement dosés. Ne rien lui promettre, ne rien miroiter. Juste glisser ses doigts le long de son dos jusqu’au creux de ses reins, fermement et lentement à la fois, pour qu’elle les sente sensiblement à travers le tissu. « Je n’en sais rien, mais j’essaierai. Autant que je le peux … ». Le sourire taquin, le regard plongeant, Adam lui assurait qu’il n’hésiterait pas à faire battre son cœur juste le temps de quelques heures, de toutes les façons possible, si elle lui en laissait la moindre petite opportunité. Pourtant, malgré cette assurance apparente, l’homme avait du mal à la cerner. Etait-elle intéressée ? Ne cherchait-elle qu’un ami ? Avec elle, les signaux prenaient une ambiguïté particulière. Ce qu’il appréciait, Adam voyait cela comme un nouveau challenge, un défi à relever, un jeu à jouer alors qu’elle lui filait entre les doigts. S’écartant physiquement de lui, s’échappant symboliquement de son emprise. Il la suivit du regard, plaça ses mains dans ses poches tout en continuant à avancer, vers elle. Il écoutait attentivement les mots qu’elle débitait, décidément Emma savait retourner ses discours et éviter ses remarques. Et l’homme ne répondit pas. Pas tout de suite. Il attendit, tapis dans l’obscurité des rues qu’elle ne se retourne pour faire quelques pas furtifs et rapides jusqu’à elle et encercler fermement ses hanches de ses mains imposantes. Son nez venait trouver son oreille, enivré par l’odeur de ses cheveux, pour chuchoter quelques mots. « Tu serais prêtes à m’offrir tes sœurs comme ça sur un plateau ? ». Ils n’avançaient plus, la maintenait là, au beau milieu de la rue, dos contre lui. « C’est dommage, je passais un bon moment avec toi. ».
 

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Adam ∞ Emma

Il cherchait ses failles, elle cherchait les siennes. C'était un peu le jeu du chat et de la souris sans savoir qui des deux étaient le chat. En réalité, ils semblaient mener la danse à tour de rôle. Ils se cherchaient, se trouvaient parfois pour mieux s'éloigner ensuite et revenir à l'assaut. C'était spécial entre eux. C'était pas de l'amour, il ne fallait pas exagérer non plus, ce n'était pas une amitié dur comme le fer, ils ne se connaissaient pas assez pour cela. C'était autre chose, une attirance probablement, aussi bien physique que psychique. Du côté d'Emma en tout cas. Elle ne pouvait pas le cacher, il était séduisant, mais elle avait surtout envie d'apprendre à le connaitre davantage, de discuter avec lui, d'en savoir plus. Il était passionnant et peut-être que ça le rendrait un peu moins idyllique au fur et à mesure de leurs conversations mais elle s'en fichait. Au fond d'elle c'était ça, elle avait envie de le connaitre, point final. Pas d'arrières pensées, pas de projets, pas de film sur la rencontre idéale par hasard et autre coup de foudre qu'on pouvait voir dans les contes de fées. Non. Juste eux, le temps qu'il leur ait donné de passer ensemble et c'était justement ce dernier et leurs conversations et affinités qui feraient le reste. Elle n'attendait rien de lui, il n'attendait probablement rien d'elle et c'était bien mieux ainsi. Si cela devait se faire, ça se ferait naturellement, Emma n'avait aucune envie de forcer les choses et malgré son âge que certains peuvent trouver avancé la qualifiant ainsi de célibataire endurcie, elle continuait de se trouver bien assez jeune pour prendre son temps. C'était d'ailleurs pour cette raison qu'elle n'avait rien répondu à l'affirmation d'Adam tandis que les doigts de ce dernier s'étaient faufilés sur sa chute de rein, la faisant légèrement frémir. Tenter de faire battre son cœur, autant qu'il le peut. C'était presque mignon si son regard ne sous-entendait pas des choses interdites pour Emma. Il restait un homme avant tout et elle n'était pas un lapin de trois semaines. Ce regard, il n'était pas le premier à le poser sur elle et il ne serait probablement pas le dernier. S'éloignant de lui, elle ne put s'empêcher de jouer sur les mots, retournant les paroles du blond contre lui en prétextant qu'il ne parlait que de ses sœurs. Naturellement, elle s'était donc remise dans le sens de la marche, fière de son coup, c'était vrai. Elle pensait même lui avoir coupé l'herbe sous le pied mais ça, c'était avant qu'il ne l'attrape par surprise, posant ses mains sur ses hanches et la retenant contre lui. « Qui a parlé de les offrir sur un plateau? Je t'autorise seulement à passer du temps avec elles. Elles sont bien assez grandes pour faire leurs choix toutes seules. » Elle faisait confiance à leurs parents pour les avoir éduquées d'une certaine manière, elle faisait donc confiance à ses sœurs, peut-être trop, naïve qu'elle peut être parfois. Tournant un peu la tête vers lui, elle captait un instant son regard, haussant les épaules comme si tout était limpide comme de l'eau de roche. « Ça ne tient qu'à toi. La balle est dans ton camps. » De passer du temps avec elle ou avec ses sœurs, de continuer ce moment jusqu'au point de non retour. Pointant du doigt un peu devant elle, elle semblait désigner un endroit non loin d'eux. « A toi de choisir si tu veux venir boire un dernier verre, on est à deux immeubles du mien. » Quelques pas seulement. L'inviter à l'appartement, ça n'avait rien de méchant après tout, non? Se détachant finalement de lui une nouvelle fois, elle prenait les devants. Il avait le choix entre la suivre ou faire demi-tour pour mieux rentrer chez lui.

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Laisse toi emporter par mes mots, par mes baisers

Adam ∞ Emma

Ses mains fermement posées sur ses hanches, son souffle chaud sur sa nuque, Adam effleurait l’envie de la saisir au vol, de la maintenir contre lui pour finalement la soumettre. Une pulsion, une envie totalement masculine qu’il éprouvait dans ses relations avec les femmes, mais qu’il n’éprouvait pas de la même façon avec elle … Le jeu semblait plus attrayant que la finalité. Parce qu’elle ne fondait pas sous ses regards, parce qu’elle n’acquiesçait pas bêtement sous le moindre de ses mots. Des mots qu’elle semblait entendre et écouter, putain que c’était bon de se sentir écouté. Une sensation qu’il avait presque oubliée … Auprès d’Emma, Adam avait passé une soirée différente de celle qu’il avait l’habitude de passer avec une femme. Il n’avait pas cherché le discours le plus rapide pour atteindre la satisfaction de ses pulsions primitives. Il s’était simplement laissé porter et emporter par ses regards fascinés et son aplomb caractérisé. Un aplomb qu’il retrouvait à présent tandis qu’il essayait de susciter une jalousie vaine chez la jeune femme envers ses sœurs. La balle était dans son camp, mais il ne savait plus qui menait la danse. Au bout de son doigt, il observa le vide qu’elle désignait. La suivre ou en rester là ? Objectivement, il n’avait aucune raison d’en rester là, de couper court à ce moment qui se passait si bien jusqu’ici. Mais peut-être qu’il était trop gourmand, qu’il en voulait toujours plus et au bout du compte, peut-être trop. Adam resta immobile alors qu’elle lui filait une nouvelle fois entre les doigts. Ne se rendait-elle pas compte qu’elle ne lui laissait pas le temps de réfléchir, qu’elle ne lui laissait pas vraiment le choix ? Adam s’en persuada. Lentement, tout en glissant ses mains à l’intérieure de ses poches, l’homme se remit en marche. Il la regarda du bas des escaliers, monter les quelques marches de son immeuble devant lequel ils étaient arrivés, avant de les gravir à son tour. Sa présence juste derrière elle, valait mieux que milles mots. Il se fichait bien de ses sœurs, aussi jolies et intéressantes puissent-elles êtres, il ne doutait pas des paroles d’Emma. Seulement Adam ne recherchait pas ça, de la drague pour de la drague, il ne recherchait rien à vrai dire, si ce n’est, passer un peu plus de temps avec elle. Parce que pour l’instant c’était la seule chose qu’il désirait.

 

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Fais-moi voyager de tes mots, de tes baisers

Adam ∞ Emma

C'était étrange ce qui se jouait entre eux. Ce n'était pas de la séduction mais ce n'était pas pour autant de l'indifférence. Emma ne savait pas vraiment comment l'expliquer et de toutes les manières, elle n'avait pas envie de le faire, elle voulait juste le vivre, et ça s'arrêtait là. Si cela devait durer, tant mieux, parce qu'elle aimait ce qu'il se passait mine de rien et si cela devait s'arrêter, elle ne pourrait pas dire que cela lui manquerait mais ça serait dommage, sans aucun doute possible. Elle ne cherchait pas spécialement à le séduire, elle ne cherchait pas non plus à l'ignorer. Elle s'intéressait à lui, pour qui il était, voilà tout et cela semblait convenir à Adam. Comment le savait-elle? Elle l'avait sentit au cours de la soirée, tout simplement. Ce sourire qu'il avait affiché sur ses lèvres lorsqu'il lui contait ici et là ses aventures, ça ne trompait pas. Il semblait content de parler de lui, de ces aventures qui l'avait construit et Emma n'en était que d'autant plus fascinée. C'était idiot probablement, il était son inverse ou peut-être qu'au contraire, il l'a complétait. Il avait osé ce qu'elle se contentait de rêver et elle était raisonnable là où il ne l'était pas. Oui, elle aimait croire qu'ils n'étaient pas que des contraires mais bien des compléments et c'était peut-être ça qui faisait qu'ils s'entendaient relativement bien. Assez bien pour qu'elle sente sa présence derrière elle tandis qu'elle avait monté les quelques marches de son immeuble pour accéder à la porte d'entrée. Un code, un bip et quelques secondes plus tard, ils se retrouvaient à l'intérieur. Pas besoin d'ascenseur, ils n'avaient qu'un étage à monter alors Emma prenait de nouveau les devants pour les guider vers son appartement qu'elle partage avec ses sœurs. « T'as pas peur quand même. Je pourrais être une dangereuse psychopathe qui fait sa gentille pour mieux séquestrer les hommes chez elle. » Une phrase qui contrastait tellement avec ce sourire amusé qu'elle affichait sur son visage.

Un cliquetis plus tard provoqué par ses clés, elle entrait en silence dans l'appartement, refermant la porte derrière Adam. « Bienvenue chez les Castello. » Un salon d'une taille proportionnelle au nombre d'habitantes s'offrait à eux, ouvert sur une cuisine aménagée bien que pseudo séparé par un bar. Un couloir quant à lui semblait desservir sur les chambres individuelles et les deux salles de bain indispensables pour une famille exclusivement féminine. On pouvait clairement détecté dans le style le pays d'origine des demoiselles qui étaient en Amérique depuis seulement trois ans. « Fait comme chez toi. Je t'en pries. » Installes-toi, retires ta veste, bref, ce qu'il voulait en sommes. Quant à elle, elle se dirigeait vers le frigidaire l'ouvrant un peu pour y voir ce qu'elles avaient à boire. « Lait, jus de fruits, vin blanc sec, bière... » Ouvrant un placard près du réfrigérateur, elle continuait sa petite liste. « Passoa, Vodka, Whisky. » Se tournant un peu vers lui, elle semblait attendre une réponse. « Je te sers quoi? Ça serait étonnant que tu veuilles de l'eau pour un dernier verre. » Disait-elle un sourire malicieux aux lèvres comme si elle tentait de l'insulter d'alcoolique, pour plaisanter évidemment. Si de son côté elle ne buvait pas d'alcool et ses sœurs non plus - ou bien elle est loin de s'en douter - elles n'en restaient pas loin des hôtes et se devaient d'avoir ce type de boissons entre leurs murs pour satisfaire leurs invités et Adam était incontestablement celui d'Emma.

 

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Adam ∞ Emma

Le quarantenaire avait pris sa décision au moment où il avait posé le pied sur l’escalier qui menait à l’appartement de la jeune femme. Un dernier verre, en soi tout ce qu’il y’a de plus banal si cela n’était aussi chargé de représentation dans l’esprit collectif. Adam ne savait pas vraiment ce qu’il acceptait. Boire et échanger, comme ils le faisaient depuis déjà plusieurs heures ou d’autres choses qu’il refusait encore de s’avouer ? Quoi qu’il en soit, pour l’instant, l’homme ressentait simplement le besoin de ne pas la quitter.

Un étage plus haut, la jeune femme lui lança un avertissement qui le fit sourire malicieusement. Adam ne voyait pas une quelconque once de méchanceté en elle, encore moins un vice qu’elle s’évertuerait à cacher sous des airs angéliques. Emma avait simplement l’air d’être quelqu’un de bien et le quarantenaire n’avait plus l’habitude d’en croiser … « Ne t’en fais pas, je sais me défendre ». Ce qui était à moitié vrai. Parce qu’Adam savait surtout provoquer et attaquer. Envahi par cette pulsion destructrice qui le menait parfois à sa propre destruction. Mais ce n’étaient pas ses choses-là qu’il voulait partager avec elle. Peut-être honteux inconsciemment de cette partie obscure de son être, peut-être certain que ça la ferait fuir, il préférait continuer sur quelque chose de plus léger, la distraire avec de l’humour. « Et puis ça ne serait peut-être pas si désagréable ». La porte cédait sur l’univers d’Emma. Adam observa les grandes pièces sans prétentions dans lesquelles vivaient la jeune femme et ses quatre sœurs. Sous ses instructions, il ôta sa veste qu’il déposa sur l’accoudoir du canapé sur lequel il prenait place. Son regard se déposa sur la demoiselle qui fouillait les placards de la cuisine à la recherche de quelque chose qui pourrait le satisfaire. « Un whisky s’il te plait ». Une bière aurait été bien plus raisonnable mais le quarantenaire ne savait résister modérément aux saveurs du liquide ambré. « Dit celle qui ne boit pas mais qui à les placards remplis d’alcool ! ». L’un n’empêchait pas l’autre, Adam en était conscient. Mais il n’avait pas pu s’abstenir de lui rendre sa raillerie. « C’est plutôt sympa pour un repère de psychopathe ». Un sourire espiègle indécrochable aux lèvres, Adam saisit le verre que lui apportait la jeune femme. « Tu te fais à ta nouvelle vie américaine ? ». Parce que lui n’y arrivait pas. Depuis ses vingt-cinq ans, Adam n’avait pas connu d’adresse, de maison. Il n’en avait jamais vraiment ressenti le besoin non plus. Toute terre représentait pour lui une nouvelle terre d’accueil. Il n’avait pas besoin d’investir un lieu ou de sentir chez lui parce qu’il aurait la sensation de passer à côté des merveilles que le monde lui offrait, le monde entier lui appartenait plus qu’un petit bout de terre ou quatre murs à son nom. Adam voulait tout voir, tout vivre. Ce qui était en total contradiction avec la vie qu’il s’était promis de mener à Los Angeles. A quarante ans, il n’avait jamais été aussi incertain. A quarante ans, il n’avait jamais été aussi perdu. Et peut-être qu’Emma elle, ne l’était pas.
 

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Adam ∞ Emma

Elle ne pouvait s'empêcher de sourire. Adam avait réponse à tout et plus particulièrement aux plaisanteries ridicules et douteuses de la jeune femme. Emma, une psychopathe en puissance. Il fallait avouer que c'était la blague de l'année, ou éventuellement la remarque avec le moins de crédibilité au monde. Adam le savait, l'avait probablement vu et ressenti, l'Italienne n'a rien de méchant, peut-être même qu'elle était trop gentille en fait. Cette chère bonne poire finirait par se faire avoir un jour ou l'autre, nul doute possible, mais pour l'heure, elle préférait en rire avec son partenaire de soirée. Savoir se défendre... peu étonnant et tout le monde aurait pu le remarquer un peu plus tôt lorsqu'il la tenait entre ses mains, là où Emma semblait être une crevette par rapport à lui. Là aussi, aucun doute n'était admis. Même si la jeune femme était une psychopathe, Adam aurait sut se défendre sans difficulté. Mais ce qu'elle retenait le plus pour le coup, c'était sa remarque d'après, celle où il insinuait que d'être retenu chez elle ne serait peut-être pas si désagréable que cela en a l'air. Emma n'avait rien répondu, se contentant de lui lancer un regard qui en disait bien assez long et aurait très bien put être remplacé par le sympathique "t'es trop con" accompagné de ce fameux sourire qui laissait savoir que cela n'avait rien d'une insulte, bien au contraire. Finalement elle finissait par lui offrir son univers, son chez elle, où elle l'invitait à s'installer et à faire comme chez lui, ne tardant pas à lui proposer un verre dont la réponse ne mit pas de temps à venir. Tandis qu'elle lui servait son verre et qu'elle prenait simplement de son côté un jus de fruits, elle se mit à rire à sa remarque. « Merci, c'est gentil. On essaie de ne pas éveiller de soupçon pour les voisins. » Après tout un appartement glauque serait beaucoup plus suspect pour une activité de psychopathe qu'un appartement accueillant comme celui des Castello. Le rejoignant sur le canapé, elle prenait place près de lui après lui avoir donné son verre. La question qu'il vint alors à lui poser était relativement intéressante. En sommes, se sentait-elle chez elle, comme une véritable américaine? C'était assez difficile à dire mais... « Plus ou moins. On peut pas dire que c'est désagréable parce que j'arrive à faire ce qui me plait donc c'est le principal mais c'est pas le rêve américain non plus qu'on nous vends sans cesse en Italie ou ailleurs. » Haussant doucement les épaules, elle trinquait avec lui, accrochant son regard au sien. « Je préfère l'Italie quand même, c'est moins... carré. » Une référence à ses innombrables buildings et immeubles qui les entourent et qu'elle trouvait forcément bien moins joli que l'architecture italienne. « T'as pas envie de partir ailleurs de ton côté? » Après tout, il avait tellement voyagé que cela serait peu étonnant qu'il souhaite de nouveau changer d'endroit, de ville, de culture.

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Laisse toi emporter par mes mots, par mes baisers

Adam ∞ Emma

Cinq jeunes femmes vivaient ici et pourtant, le calme régnait à travers les pièces du chaleureux appartement des Castello. Peut-être que les jeunes femmes n'étaient pas là, peut-être étaient-elles déjà couchées, Adam n'avait pas eu le loisir d'en apercevoir une pourtant bien curieux de découvrir les doubles ou plutôt les quintuples de celle qu'il apprenait à connaître depuis quelques heures. Des jeunes femmes qui avaient tenu à apporter un peu de leur Italie natale dans leur lieux de vie américain lui donnant les couleurs et les odeurs du sud, de la méditerranée. Un appartement qui n'avait rien à avoir avec le repère d'un psychopathe tel que l'on pouvait se l'imaginer, une simple stratégie pour ne pas éveiller les soupçons des voisins selon la jeune femme qui arrachait un rire à Adam. « Ok peut-être que finalement je vais me méfier de toi. ». Les yeux rieurs il inspecta le contenu de son verre comme si elle avait pu y introduire une substance suspecte. Puis, il reposa son regard sur elle tout en lui posant une question qui lui tenait à cœur. Celle qui concernait son ressenti vis-à-vis de sa nouvelle vie, de ce nouveau départ qu'elle n'avait pas forcément choisi mais qui tombait dans une période de sa vie où cela était peut-être presque nécessaire. Une période de sa vie durant laquelle elle a pu rêver d'une Amérique différente de celle qu'elle connaissait à présent. Une Amérique bien, voir trop différente de son Italie natale qu'elle idéalisait encore … Sûrement à juste titre. Mais l'argument qu'elle avançait si simpliste et véridique à la fois fit rire le quarantenaire.  « C'est sûr que les buildings n'ont rien à voir avec l'architecture de ton pays, mais s'il n'y a que ça qui te perturbes, tu t'en tires bien. ». Après un clin d'œil à son attention, Adam passa son bras derrière elle sur le haut du canapé. S'il n'avait pas envie de partir ailleurs ? Si, tous les jours … Mais quelque chose ou plutôt quelqu'un le retenait. Sa fille dont il venait d'apprendre l'existence et qu'il ne se voyait plus quitter aujourd'hui. Et son frère, cloué dans un lit qui n'attendait que le feu vert pour basculer du mauvais côté de la ligne. Adam se redressa légèrement et contempla le vide quelques instants, cherchant quoi lui répondre qui n'anéantirais pas l'ambiance de la soirée. « J'aimerais repartir mais pas tout de suite. J'ai besoin de profiter un peu de ma fille avant de projeter d'acheter un nouveau billet d'avion. ». Il avait donc choisi de parler du positif, de celle qui animait des sourires sur son visage et éclairait ses yeux d'une lueur qui ne l'avait jamais possédé auparavant …
 

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Fais-moi voyager de tes mots, de tes baisers

Adam ∞ Emma

Secouant la tête en riant doucement pour ne pas réveiller ses sœurs, elle ne disait rien de plus concernant sa fausse identité de psychopathe qu'elle s'était inventée en très peu de temps entre le moment où il avait décidé de la suivre et le moment où ils étaient rentrés chez elle. Les yeux suspects d'Adam en regardant son verre la faisait rire mais elle ne voyait plus l'intérêt de s'attarder sur cette plaisanterie puisqu’une question bien plus intéressante pointait le bout de son nez dans la conversation. Était-elle heureuse, ici, en Amérique? Arrivait-elle à s'y faire? Si on lui posait la question dans plusieurs jours, elle répondrait probablement par la négative mais ce soir, elle ignorait tout de ce qui allait lui tomber sur la tête dans un mois environ et répondait donc le plus simplement du monde qu'elle aimait ce qu'elle faisait ici mais qu'elle regrettait l'ambiance et les paysages de son Italie d'origine. Forcément, cette affirmation si simpliste qu'on aurait cru sortie de la bouche d'une enfant guère impressionnée par les buildings fit rire Adam, et Emma avec, qui le poussait gentiment. « C'est pas bien de se moquer Lewis, vraiment pas. » Naturellement la jeune femme lui retournait la question, curieuse de savoir ce qu'en pensait un voyageur comme lui. A vrai dire, elle le voyait mal stagner ici très longtemps. Il lui avait tellement raconté de choses sur ses voyages et son regard avait tellement parlé pour lui lorsqu'il le faisait, qu'elle ne l'imaginait pas rester en Amérique pour vivre une vie paisible. Les voyages lui manquaient, elle en était quasiment certaine. Se tournant un peu sur le côté tout en posant son coude sur le dossier du canapé - sans écraser le bras d'Adam, bien entendu - et en posant sa main contre sa tête pour la soutenir, elle l'écoutait parler, pour le coup, relativement étonnée. « Ta fille? » Non, elle ne lui demandait pas de répéter, elle avait très bien entendu justement, elle en était juste très étonnée. « Je pensais pas que tu avais eu le temps de faire une fille avec toutes tes aventures. » Disait-elle en souriant, loin de s'imaginer toute l'histoire qu'il y avait derrière. « Pourquoi tu l'emmènes pas avec toi? Sa mère ne veut pas je suppose. » Emma et sa simplicité d'esprit. Comme la plupart des gens, elle s'était imaginé qu'Adam avait été en couple, peut-être marié, avait conçu un bébé avec la femme qu'il aimait et cette histoire avait fini en séparation comme il est si commun de nos jours avec à la clé, une garde partagée de la jeune fille.

 

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Laisse toi emporter par mes mots, par mes baisers

Adam ∞ Emma

Ce n’était pas bien de se moquer, mais Emma pouvait lire toute l’affection qu’il mettait dans cette plaisanterie. Avec elle, il n’avait pas à se montrer froid ou hostile. C’était simple et complètement naturel. Tant, que lorsqu’elle lui retournait la question à propos de sa vie aux Etats Unis en comparaison avec celle qu’il avait pu mener ailleurs, c’était naturellement qu’il avait évoqué sa fille. Cette petite chose dont il n’avait pas pu parler autour de lui, dont il n’avait pas su parler autour de lui. Comme si elle faisait partie de quelque chose de trop privé, de trop précieux pour qu’il ne puisse l’exposer à ce qui composait sa vie aujourd’hui. Un chaos sans nom dont il était toujours le coupable. Sa relation désastreuse avec une étudiante, sa dernière discussion houleuse avec son frère avant son hospitalisation, le départ de JJ qu’il avait aidé à sortir d’un hôpital spécialisé et qui faisait il ne sait quoi, il ne sait où. Adam ne voulait prendre le risque de la plonger dans son univers, un univers qu’il ne maîtrisait pas et qui ne comportait ni rien de beau, rien de doux. Si ce n’est peut-être Emma. Cette jeune femme qui changeait un peu la donne. Qui apportait par sa personnalité un peu de lumière dans ses abysses que représentait son existence. Son bras se déposa sur le dossier du canapé tandis qu’elle se tournait un peu plus vers l’homme qui semblait avoir captivé son attention avec cette soudaine révélation. Quand avait-il eu le temps de faire un enfant ? Il ne le savait pas lui-même. « Je n’ai pas vraiment eu le temps. ». Précisa t-il en appuyant sur ces derniers mots. Cela ne voulait pas dire grand-chose, mais il voulait lui faire comprendre que les choses n’avaient pas été aussi organisées et ordonnées qu’elle pouvait se l’imaginer. Adam n’était pas prêt à parler des circonstances de l’arrivée de sa fille, il n’était pas prêt à en parler parce qu’il avait honte, parce que c’était encore trop dur de faire face à ses quatre années perdues, qu’il aurait pu passer à voir grandir sa fille et qu’il ne pourrait jamais rattraper auprès d’elle. Peu importe la force, peu importe l’envie qu’il y mettrait, le temps perdu l’était à jamais. « Je pense qu’elle serait incapable de se séparer d’elle, même le temps d’un voyage. ». Il sourit, légèrement mais sans grandes convictions. Les choses étaient plus complexes que ce qu’il n’en disait. Et peut-être qu’un jour il serait prêt à lui raconter les détails de son histoire. Mais pour l’instant il ne s’en sentait pas capable. Il préférait noyer son regard dans celui d’Emma, pour oublier, un peu. Il préférait dégager une mèche de cheveux qui ne cachait pourtant pas son visage. Il préférait s’approcher, dans un moment de silence, pour effleurer ses lèvres comme pour lui demander une autorisation. Puis finalement, venir goûter ses lèvres sans attendre qu’elle ne l’ait autorisé.
 

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Fais-moi voyager de tes mots, de tes baisers

Adam ∞ Emma

Éveiller la curiosité d'Emma était probablement la chose la plus simple du monde à faire. Il suffisait d'aborder un sujet et soit elle s'y connaissait un peu et elle pouvait répondre sans souci, soit elle posait des questions, tout simplement, pour être calée sur le dit sujet. Il arrivait néanmoins qu'elle ne cherche pas spécialement à s'enfoncer dans un sujet précis, jugeant facilement s'il est sensible ou non. « Je vois... » Et le sujet de la fille d'Adam ou plutôt la manière dont elle avait été conçue était justement un sujet sensible qui, visiblement, ne plaisait pas spécialement au principal intéressé. Bien entendu elle ne doutait pas de l'amour que le père pouvait porter à sa fille mais elle se doutait bien que cela ne devait pas être agréable d'apprendre son rôle de père sur le tard. C'est en tout cas ce qu'Emma comprenait lorsqu'il évoquait le fait qu'il n'avait pas eu le temps, sous-entendu qu'il n'avait pas vraiment été mis au courant de cette grossesse et que lui-même ignorait comment cela avait pu arriver. Pour cette raison et probablement pour éviter de lui faire de la peine, elle ne cherchait donc pas à faire confirmer ses hypothèses ou, au contraire, les faire infirmer. Elle préférait évoquer plutôt la présence des deux protagonistes dans un possible voyage où il pourrait l'emmener avec lui pour lui faire découvrir un monde inconnu probablement pour elle mais surtout pour passer du temps avec elle. Elle voyait bien dans son regard qu'il aurait aimé pouvoir le faire mais ça c'était sans compter sur la mère de la jeune fille. « C'est dommage. » Bien que compréhensif en même temps qu'elle ne laisse pas sa progéniture s'envoler n'importe où avec un homme qu'elle connait à peine dans son rôle de père. Ça n'avait pas l'air d'être une situation des plus simples c'est donc avec beaucoup de compréhension et de compassion qu'elle lui lançait un regard en souriant tendrement. Étrangement le silence qui s'était soudainement installé n'était pas pesant. Peut-être parce que les gestes de l'homme envers elle remplaçaient à merveilles des mots qui n'étaient pas posés, qui n'avaient pas besoin d'être dits pour être compris. Son visage s'approchant, son regard avait quitté le sien pour se poser un instant sur ses lèvres, ce seul instant de suspens vite interrompu par un baiser. Un baiser qu'elle partageait non sans une certaine satisfaction d'y avoir le droit. Elle n'était pas du genre entreprenante mais lorsqu'on lui donnait, elle recevait de la plus simple des manières, prolongeant même légèrement ce baiser avant d'y mettre fin dans un sourire mi-espiègle mi-gêné. Captivant son regard, elle chuchotait contre ses lèvres, comme si elle était prête à lui révéler un secret. « C'est le moment où les filles craquent pour toi en général? » Disait-elle avec un sourire malicieux sur les lèvres. Soupirant exagérément comme si elle fantasmait, elle poursuivait, amusée. « J'avoue qu'il y aurait de quoi craquer, en soi. » Oui en soi... si seulement elle ne se l'interdisait pas.

 

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