starlit night
Elle lui avait jeté une grenade dégoupillée à la figure. Et désormais, elle attendait de constater les dégâts. Joshua semblait fasciné par son assiette. Aïe. Elle regretta de ne pas avoir formulé les choses différemment. Avec plus de tact. Elle était trop bourrine, parfois. Les regrets tourbillonnaient dans sa tête, se heurtant à des dizaines de pensées différentes. Seulement, il était trop tard. Elle ne pouvait pas effacer ses mots. Alors elle essaya de penser à autre chose, en attendant qu'il dise quelque chose, n'importe quoi. Tout ce qu'elle parvint à se dire, c'était que lui ne s'était pas posé la question du couteau-fourchette vs doigts. Alors, avec un sourire amusé, elle écarta ses couverts, et s'attaqua également au burger - qui était absolument excellent, si ce n'était l'arrière-goût amer que lui laissaient ses regrets. Et l'attente. Si bien que, lorsqu'il finit enfin par parler, elle faillit s'étouffer en avalant. "J’ai l’impression qu’on se prend trop la tête." Remarque qui lui arracha un sourire."Je ne te le fais pas dire." Et le soulagement qui l'envahit lorsqu'il se décida enfin à sourire était sans limite.
Puis il se mit à énoncer les problèmes qui s'élevaient entre eux, preuve qu'il avait tout compris. "Ma célébrité t’exposerait, ce n’est pas ce que je veux pour toi." Ce n'était pas ce qu'elle voulait non plus; mais le fait qu'il le dise lui-même et le présente de cette manière lui donnèrent envie de tout oublier, comme si ce n'était qu'un léger détail qui n'importait pas. Ce qui était faux. "Ta situation est précaire parce qu’au moindre faux pas, ils peuvent t’envoyer ailleurs." Vrai aussi. Elle avait déjà une identité de secours toute prête au cas où. Un de ses nouveaux hobbies. Après, ça, ce n'était pas le coeur du problème. Partir ailleurs, ce n'était rien, dans un sens. Elle l'avait déjà fait une fois. Certes, elle préférait à tout prix l'éviter. Mais ce n'était pas grave tant qu'elle n'était pas totalement exposée. Mais ce fut la question qui suivit qui l'acheva: "Pourquoi est-ce qu’on ne s’accorderait qu’une nuit ?" Comme s'il souhaitait réellement plus. Comme s'il ne voulait pas s'arrêter à ça, comme s'il voulait une vraie relation. Que répondre à ça? Elle n'avait aucun argument à lui opposer. Et le coup de grâce: "Si on ne doit pas se voir pour éviter des dommages collatéraux, alors autant d’arrêter de vivre et ne rencontrer personne." Il avait totalement raison. C'était ce que son coeur lui disait, alors que sa raison essayait encore de résister de tout son poids. Limité, le poids. Alors elle se passa une main dans les cheveux avec un soupir impuissant. "Tu ne me facilites pas du tout la tâche." En cherchant ses mots, elle s'empara d'une frite, qu'elle trempa dans la sauce avant de la mâcher consciencieusement. Mais il la devança. Une fois de plus. "Mais je respecterai ta décision, je comprends aussi que ça soit plus facile." Et elle fronça légèrement les sourcils, tout en piétinant sa raison. "Je n'ai jamais aimé les solutions faciles. On ne vit pas pleinement si on vit facilement." C'était ce qu'on lui avait toujours appris, toujours répété. Prendre des risques. Vivre à fond. Sans regrets. Seulement, elle ne pouvait foncer dans le tas sans s'assurer que d'autres ne seraient pas touchés autour d'elle. Si ce n'était qu'elle, elle enverrait les fédéraux se faire voir et elle vivrait comme ça lui chantait. Et tant pis pour son identité. Mais ce n'était pas qu'elle. Alors elle releva les yeux, accrochant son regard à celui de Joshua. "Toi, qu'est-ce que tu voudrais?" Il n'avait pas à attendre qu'elle choisisse pour deux; ce n'était pas juste envers lui, et elle n'avait pas à lui imposer quoique ce soit. Même s'il était assez gentleman pour respecter sa décision. Et sa décision, c'était qu'elle ne voulait pas se limiter à une seule journée.
Puis il se mit à énoncer les problèmes qui s'élevaient entre eux, preuve qu'il avait tout compris. "Ma célébrité t’exposerait, ce n’est pas ce que je veux pour toi." Ce n'était pas ce qu'elle voulait non plus; mais le fait qu'il le dise lui-même et le présente de cette manière lui donnèrent envie de tout oublier, comme si ce n'était qu'un léger détail qui n'importait pas. Ce qui était faux. "Ta situation est précaire parce qu’au moindre faux pas, ils peuvent t’envoyer ailleurs." Vrai aussi. Elle avait déjà une identité de secours toute prête au cas où. Un de ses nouveaux hobbies. Après, ça, ce n'était pas le coeur du problème. Partir ailleurs, ce n'était rien, dans un sens. Elle l'avait déjà fait une fois. Certes, elle préférait à tout prix l'éviter. Mais ce n'était pas grave tant qu'elle n'était pas totalement exposée. Mais ce fut la question qui suivit qui l'acheva: "Pourquoi est-ce qu’on ne s’accorderait qu’une nuit ?" Comme s'il souhaitait réellement plus. Comme s'il ne voulait pas s'arrêter à ça, comme s'il voulait une vraie relation. Que répondre à ça? Elle n'avait aucun argument à lui opposer. Et le coup de grâce: "Si on ne doit pas se voir pour éviter des dommages collatéraux, alors autant d’arrêter de vivre et ne rencontrer personne." Il avait totalement raison. C'était ce que son coeur lui disait, alors que sa raison essayait encore de résister de tout son poids. Limité, le poids. Alors elle se passa une main dans les cheveux avec un soupir impuissant. "Tu ne me facilites pas du tout la tâche." En cherchant ses mots, elle s'empara d'une frite, qu'elle trempa dans la sauce avant de la mâcher consciencieusement. Mais il la devança. Une fois de plus. "Mais je respecterai ta décision, je comprends aussi que ça soit plus facile." Et elle fronça légèrement les sourcils, tout en piétinant sa raison. "Je n'ai jamais aimé les solutions faciles. On ne vit pas pleinement si on vit facilement." C'était ce qu'on lui avait toujours appris, toujours répété. Prendre des risques. Vivre à fond. Sans regrets. Seulement, elle ne pouvait foncer dans le tas sans s'assurer que d'autres ne seraient pas touchés autour d'elle. Si ce n'était qu'elle, elle enverrait les fédéraux se faire voir et elle vivrait comme ça lui chantait. Et tant pis pour son identité. Mais ce n'était pas qu'elle. Alors elle releva les yeux, accrochant son regard à celui de Joshua. "Toi, qu'est-ce que tu voudrais?" Il n'avait pas à attendre qu'elle choisisse pour deux; ce n'était pas juste envers lui, et elle n'avait pas à lui imposer quoique ce soit. Même s'il était assez gentleman pour respecter sa décision. Et sa décision, c'était qu'elle ne voulait pas se limiter à une seule journée.
© charney
invictus
beyond this place of wrath and tears, looms but the horror of the shade, and yet the menace of the years finds, and shall find, me unafraid. it matters not how strait the gate, how charged with punishments the scroll. i am the master of my fate: i am the captain of my soul. pathos