Re: Fantasy

Bleu.
Bleu.
Bleu.
Rouge.

Le A, c'est le bleu et le rouge en même temps.

ªU$×QöÕµ«Õ«µÔÔ

ou alors

01001100 01101001 01110011 01100001 00101100 00100000 01100011 01011100 00100111 11101001 01110100 01100001 01101001 01110100 00100000 01101100 01100001 00100000 01110000 01100101 01110100 01101001 01110100 01100101 00100000 01100110 01101001 01101100 01101100 01100101 00100000 01100110 01100001 01101110 01110100 11110100 01101101 01100101 00101101 01110110 01101111 01111001 01100001 01100111 01100101 00101100 00100000 01110001 01110101 01101001 00100000 01100100 01101001 01110011 01110000 01100001 01110010 01100001 01101001 01110011 01110011 01100001 01101001 01110100 00100000 01100100 01100001 01101110 01110011 00100000 01110101 01101110 00100000 01110000 01101100 01100001 01100011 01100001 01110010 01100100 00100000 01100101 01110100 00100000 01110010 01100101 01110011 01110011 01101111 01110010 01110100 01100001 01101001 01110100 00100000 01100100 11101001 01100111 01110101 01101001 01110011 11101001 01100101 00100000 01100101 01101110 00100000 01110000 01110010 01101001 01101110 01100011 01100101 01110011 01110011 01100101 00101110 00100000 01001101 01100001 01101001 01110011 00100000 01101100 01101111 01110010 01110011 01110001 01110101 01100101 00100000 01110011 01100001 00100000 01100100 01100101 01101101 01101001 00101101 01110011 01101111 01100101 01110101 01110010 00100000 01110000 01100001 01110011 01110011 01100001 01101001 01110100 00100000 11100000 00100000 01101100 01100001 00100000 01110100 11101001 01101100 11101001 00101100 00100000 01101100 01100001 00100000 01110000 01110010 01101001 01101110 01100011 01100101 01110011 01110011 01100101 00101100 00100000 01100011 01100101 00100000 01101110 01011100 00100111 11101001 01110100 01100001 01101001 01110100 00100000 01110000 01101100 01110101 01110011 00100000 01100101 01101100 01101100 01100101 00100000 01100101 01110100 00100000 01100101 01101100 01101100 01100101 00100000 01101110 01011100 00100111 01100001 01110110 01100001 01101001 01110100 00100000 01110000 01101100 01110101 01110011 00100000 01110001 01110101 01100101 00100000 01110011 01100101 01110011 00100000 01111001 01100101 01110101 01111000 00100000 01110000 01101111 01110101 01110010 00100000 01110000 01101100 01100101 01110101 01110010 01100101 01110010 00101110

à traduire. ou pas. par ici. ou par là bas.

Dans la jungle, elle court, cette folle, cette Lisa.
Fille de la nuit, fille de l'envie.
Fille de soleil.
Fille du A.
Et le vent brasse et masse la plante de ses pieds tandis qu'elle monte le haut des bananiers.
Vers le haut.
Là haut.
Plus haut.
Toujours plus haut.
Et elle tend la main pour saisir une banane.
Et tout l'arbre disparaît.
Et elle flotte dans le néant.
Et la lune disparaît.
Et c'est noir.
Nuit des temps.

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Spoiler :

il faut savoir se taire
appuyer le silence
pour l'emphase du sens
se taire comme parler -
pour dire ce que les mots oublient,
ce que nos phrases bégaient,
se taire ;
sans fautes, sans lexique, sans grammaire,
se taire pour penser pour laisser le temps
passer ;
se taire d'abord comme les prémices d'un discours
se taire pour chanter l'amour
il faut savoir, seul ou dans la foule,
se taire quand naît le jour

un poème qui résonne comme une énième énigme et je perds l'horizon de vue, il s'engouffre dans le noir comme un jaillissement d'étoiles, une lumière qui s'affère dans le néant ;
un poème qui résonne et qui scintille comme mes pupilles lorsque je dis ton nom, sans le savoir, loin où ma tête se perd, lorsque je dis ton nom, sans le connaître même, c'est ton a qui résonne comme l'amour, l'amour...

l'amour est une guerre
des fourmis qui nous rongent
une tranchée infinie dans laquelle on plonge
l'amour au hasard
de nos âmes et conquêtes
est une guerre une bagarre
dans nos coeurs, sous nos couettes
l'amour -
cette blague à l'eau de rose
parfum du jamais - ou une rose jamais éclose
l'amour -
ah l'amour est une guerre
qui m'attrape et qui m'assaille
qui me blesse, qui me terre
là

dans tes draps
sous la chaleur de ton mystère

"Dites AAAAH."

Ah.

Aah.

Aaah.

AH!

Comme la douleur? Le rire? La fierté? L'extase? Comme la fille qui jouit ou l'homme qui git au sol, souffrant, baignant dans une mare de son propre sang. Comme le marteau piqueur, les marteaux de son coeur. Comme le tambour. Ah. Ah. Ah.

HA!

Elle t'aime.
Non.
Elle ne t'aime pas.
Non.
Non.
Toujours non et jamais oui.
Les soucis, les soucis. Les soucis, c'est elle, les soucis.
Elle les cherche, elle les invente. C'est elle, c'est ses amis. Ils la suivent. Partout. Dans la nuit. Derrière le voile. Entre les feuilles d'un buisson. Trop gâtée. Gâtée pourrie.

Bien nourrie, bien logée. Toujours bien habillée. Rien n'est trop bien, pour la fille de son père. Rien n'est assez bien pour la fille de sa mère. Tout est toujours idéal, parfait, perfectionné.

Ennuyant.

C'est ennuyant, une vie sans échecs, sans erreurs.

Elle les cherche, ses erreurs.

Dans les yeux mensongers des garçons.

Elle voit que la serrure est rouillée mais elle tente quand même, systématiquement.

Déverrouiller les coeurs.

Et lorsqu'elle se coupe sur la porte, elle se mord la lèvre pour arrêter de pleurer.

HA!

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Spoiler :

le son
de la basse
m'entraîne et je glisse

les notes cristallines
et le contrepoint mesuré
d'une partition
d'une mélodie d'un air incessant

et le son de la basse toujours
qui vibre et tourmente mon coeur

je n'ai cessé d'essayer de comprendre
ce qui te pousse, au loin de mes rêves
qui tu es ce que tu veux et pourquoi-
pourquoi dis-moi n'es-tu qu'une ombre
qui se propage contre les murs qui noircit
mes aventures;
dis-moi pourquoi
vraiment jamais
je ne te vois
quand je ferme les yeux

dis-moi enfin
c'est un supplice
une torture une misère dis-moi pourquoi tu es faite de poussière
pourquoi tu me glisses entre les doigts pourquoi
la basse t'accompagne
cette mélodie
qui m'assaille

pourquoi...
pourquoi il n'y a que moi dans le noir
une fois qu j'essaie que je ne cesse
d'essayer de te saisir
pourquoi dis-moi quand presque je te touche

pourquoi

tu disparais

Dis-moi que j'ai tort,
Que tu ne me quitteras pas.
Dis-moi que c'est faux,
Que tu reviendras.

Dis-moi, parle moi, ne me laisses pas comme ça.

Elle continue son aventure malgré elle. Le A se termine dans un silence mort et décadent. Il fait froid, ici, et elle ne sait pas pourquoi, mais elle le sent. La petite blonde continue de courir de façon frénétique et affolée. À la fin de sa phrase, elle se rend compte qu'elle n'a pas de chemin sur lequel danser.

Vide.
Blanc.
Vierge.
Dénué de sens.

Vierge.

Elle, n'est plus vierge depuis longtemps.
C'était son meilleur ami. Et elle l'aimait, il fut un temps.

Son histoire n'est plus vierge, ensevelie sous les mots de son passé.
Los Angeles, Santa Monica, Westwood, Renfield, Andrew, Brandy, Jacob, Noah...

Miranda.

Les mensonges qu'elle se raconte pour faciliter son existence.
La colombe n'est pas toujours aussi blanche qu'on le croit.
Elle rampe jusqu'à la tranche, enjambe la crevasse, arrive à l'autre page et découvre un gigantesque B.

Il y a deux trous, dans le B.
Ses mains s'y accrochent comme à deux poignées.

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Spoiler :

Mes draps. Je les sens sous mon ventre mes draps. Mes coussins sous ma tête, ma chambre, mon lit, la diégèse de l'espace qui m'entoure s'insuffle dans mes sens, et je reprends conscience-
presque, je reprends conscience. Je respire, j'essaie doucement de me réveiller, de sortir de cette torpeur. Doucement ouvrir la bouche et parler - ah, oh Wolf putain, mais où es-tu.

Coincé entre une part de réalité et un bout de rêve, à ne pas savoir comment habiter ton corps, tu te perds dans le néant, tu as peur de sombrer, d'être coincé dans l'espace vaste de l'éternité.

Une neige
qui frôle les arbres
une neige sur les feuilles
qui blanchit un paysage ;
une neige qui tombe
comme les poussières
de ton passé
une neige qui s'envole
qui suit les oiseaux
qui dansent avec eux

dans les nuages

Coincé dans l'apparté, ce no man's land, coincé. Les bras; coincés! Les yeux; coincés! Tout, coincé, ici, apathique, ici, sans voix, paralysé. Mais cette volonté est insupportable, jamais satisfaite, elle ne voit jamais le jour ; cette volonté de respirer, de sortir des ténèbres. Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah! mais va-t-en, laisse-moi sortir, je t'en prie; ah!

les traces de pas sur le diamant
les montagnes qui font chanter le vent
les traces de tes pas qui se perdent
sous les arbres
comme une lune qui se cache

dans les nuages;

je te perds.

B

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Spoiler :

I can't shake that feeling
I can't take it off my mind
It's burning holes in my head

Burning holes in my head.

Ce sentiment, je peux pas m'en défaire,
Il ne quitte pas mes pensées
Il fait des trous dans mon crâne,

des trous dans mon crâne.

Elle dort, à poings fermés.

Les sourcils froncés, elle semble contrariée. Mais calme, pas agitée. Ses poings, serrés, démontrent une certaine tension. Il y a quelque chose qui la perturbe, dans ses songes, dans ses pensées. Il y a quelque chose qui la perturbe, dans ses rêves qu'elle finira de toutes manières par oublier. Oublier. Toujours oublier. Ses rêves, toujours, elle finit par les oublier. Ça, c'est quelque chose auquel elle a fini par s'habituer.

Et pourtant, alors qu'elle dort, à poings fermés, ils lui semblent tous tellement réels, ces rêves...

Faisons à nouveau le plongeon dans ses pensées.

***

Lisa dort, mais elle est ici.
Elle halète encore, épuisée par sa course. Ses jambes tremblent sous le poids de son corps mais elle les ignore et s'agenouille près du B. Le B. Le grand B. Gigantesque B. Ses mains s'y agrippent, bien que la paroi lisse glisse comme du réglisse. Elle continue de s'y accrocher, croit y voir le reflet de sa jupe plissée. Regarde ses jambes. C'est un pantalon, non une jupe qu'elle porte. Son visage, confus, essaie de comprendre, tandis qu'elle se rapproche de l'ouverture à nouveau. Une... Fenêtre...? Sur elle, sur pas elle? Sur qui, sur quoi?

Une fenêtre, et elle continue de s'avancer.
Sa tête, à travers l'ouverture du haut, passe sans soucis, mais ce qu'elle voit de l'autre côté ne l'intéresse pas. Une forêt enflammée, ça ne l'intéresse pas. Alors elle se détache et se recule à nouveau, avant d'essayer l'autre fenêtre, la grande fenêtre, celle du bas, le grand trou béat en bas du B.

Vitre.

Elle hurle mais le silence perce sa voix et la fait saigner. Les mots qu'elle crache se décomposent et tombent en ruines à ses pieds, près de ses souliers. Elle pleure et les lettres qui constituent ses larmes creusent des marques indélébiles dans sa peau.

Elle hurle encore.
Une fois, et ses tympans explosent.
Sourde.
Il n'y avait pas de son, mais elle est sourde, et maintenant elle entend tout, tout le temps.

Elle hurle.
Une deuxième fois.
Et les murs inexistants, ces murs de blancs, qui n'ont pas d'angles, ni de coins, ces murs qui semblent n'exister que pour lui dire qu'elle est quelque part, se froissent.

Et elle pleure encore, son poing s'abat.
Contre la vitre, la deuxième fenêtre du B.

Elle hurle, encore, manquant de réveiller Lisa.

Lisa sue, transpire, murmure dans son sommeil.
Lisa se retourne, contrariée. Inconsciente du combat qui se déroule dans ses pensées.

Elle hurle encore.

La vitre se fracasse.
Les murs se fracassent.

Tout tombe en ruines et elle aussi.

Elle tombe, elle tombe, son sang noir de jais.
Elle tombe, elle tombe, à travers la fenêtre tranchante du bas du B.

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Spoiler :

une obscure chaleur
comme profonde dans les eaux
mystérieuse, elle submerge ;
cette chaleur, elle s'empare
de moi
l'eau est claire, pourtant,
je n'y vois pas les feux
qui animent tes yeux

je ne vois qu'à travers les vagues les dernières traces d'un sourire, fondu enchaîné sur l'obscurité qui explose- non qui implose, qui s'auto-détruit, qui cesse simplement sous la pression de la chaleur d'exister ; qui aspire son essence même et qui embrase
le feu
dans ton regard...

l'eau me coule, elle me pousse tout au fond, vers les ténèbres ; elle noircit, s'épaissit, rougit comme meurtrie, rouée de coups... elle en dit trop l'eau, elle noie mes poumons mais pas mon coeur ; je m'efface dans la panique, sous mes paupières je te vois
tu découles de mon obscurité, de mon dernier soupir, tu es le visage derrière le battement final ; puis plus rien... alors je m'efface dans la panique, et sous mes paupières n'apparaît que
le feu
de ton regard

oh dieux
comment ne pas périr
fondre, dieu du ciel et ceux des cieux ;
fondre et disparaître...

dites-moi comment ne pas se consumer

sous le feu
de son regard

♭out. Le ♭out du monde. Il n'y a qu'un seul ♭out. Une seule extrémité. Une seule fin envisagea♭le.

Des cascades de lave et des tornades d'eau. Des cyclones de terre, des volcans de vent. Le ♭out du monde. Elle ♭oit. De l'eau. L'eau qui s'échappe de la tornade, qui tom♭e en fines gouttelettes dans son coquillage nacré. Agrippant son rocher, elle s'accroche, les mains ensanglantées. Il y a ♭eaucoup de choses qui lui traversent l'esprit, en ce moment même.

La solitude en est une. La peur en est une autre.
Elle est enfermée, emprisonnée par ces cataclysmes et la cascade de lave qui sem♭le ne jamais vouloir se terminer.

Du haut de son rocher, elle ose. Elle s'aventure un petit peu, laissant sa tête dépasser afin de pouvoir voir ce qu'il y a, là-♭as, là où le monde se termine.

La lueur ♭lanchâtre l'aveugle et l'assourdit.

♭♭♭

♭lanchâtre

♭♭

♭♯♭♯♭♯

♯♯♯

♪♫♫♪♫

Désintégrée dans le vent, elle devient son propre chant ; sa propre mélodie.

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Spoiler :

"Non, Wolf, recommence—"
la règle sur les doigts, le sang ;
plus un bruit.

Des tables vides, chaises trop petites
silhouettes s'entassant dans les classes
chaînes de feuilles mortes et grincement de balançoire ;
des visages sans expression, sans sourire, sans regards —

"Dis-moi, Wolf, as-tu peur du noir?"
L'écho d'une vieille pensée, un au-revoir
sa voix m'est inconnue, ses mots comme un miroir
m'attrapent et me force à la reconnaître:

"Les portes se ferment
celles des placards, celles des cauchemars,
les portes se ferment à jamais, locked sous une couche de regrets"
comme les chansons du soir.

Wolf, il était musicien — pas toi, l'autre, celui qui a disparu
pianiste malade, rencontre malheureuse
il était maudit comme ton père ; l'autre encore
hors du Loup solitaire.

Wolf, il était amoureux
amoureux de son art, une syllabe sur la langue
amoureux de ses muses, de leurs mystères
de ces anges

des bateaux qui tanguent
des histoires sans fin —

Wolf — non, pas toi, enfin ; ça suffit, recommence!