La réaction de la jeune fille privée de sa pâtisserie ne se fait pas attendre. Si Aaron a englouti la tartelette avec un plaisir loin d’être gêné, Adélaïde quant à elle le fustige d’avoir agi comme un traître. Évidemment, il s’en réjouit et ne le cache pas le moins du monde. Blondinette lui assure qu’elle ne mourra pas de faim sans son dessert mais lui se doute bien qu’il s’agissait pour elle du principal plaisir gourmand de son déjeuner.
─ Je pense à ta ligne, rétorque-t-il, l’air faussement sérieux. Il ne faudrait pas que tu prennes un gramme de graisse avec l’été qui arrive.
Il en connaît, des femmes qui luttent obstinément contre les kilos - voire même les grammes - en trop, au point d’avoir comme meilleure amie leur balance. Des mannequins pour la plupart, mais pas seulement. Aaron les a côtoyées et les côtoie encore tous les jours. Comme tant d’autres individus, il ne niera jamais apprécier une svelte et lisse plastique car elle est ce qu’il a appris à relier à la beauté au fil des années, mais malgré cela, les femmes qui savent se faire plaisir auront toujours sa préférence, quelles qu’elles soient et peu importe comment elles se font plaisir. Se priver ne fait pas réellement partie de son quotidien et il préférera toujours la compagnie de personnes qui aspirent à cette même orientation, hommes ou femmes. Alors bien sûr, sa remarque à l’adresse d’Adélaïde n’est qu’une énième marque de dérision, preuve de la connivence qui les lie déjà l’un à l’autre. A vrai dire, c’est surtout sa propre gourmandise et l’envie de plaisanter qui l’a contrôlé.
Mais le plaisantin ne s’attendait certainement pas à un revers de la médaille pareil. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, le restant de la tarte atterrit sur son visage, commandé par une main adroite et un esprit bien trop vengeur à son goût, pour le coup. Devant la porte de son studio, Aaron se retrouve bien bête comme ça, avec le visage recouvert de rouge. Mais plus palpable encore est son exaspération, qui prend naissance au cœur de sa fierté d’homme à l’élégance toujours irréprochable.
─ Sullivan… Tu sais combien coûte cette chemise ? Lui demande-t-il alors en rouvrant ses yeux sur elle et en se retenant fort de ne pas relancer l’attaque. J’espère pour toi que la tâche partira au lavage.
Il la maudit un peu, mais c’est lui qui a commencé, il le sait. Il n’aurait pas dû lui voler son dessert fruité et voilà comment il paye sa fourberie.
─ Peut-être que je te montrerai ça après avoir trouvé de quoi être plus présentable. Ce n’est pas comme si j’avais des clients à recevoir tout l’après-midi.
Aaron lui adresse un regard à la fois rancunier et amusé avant d’ouvrir la porte et de se diriger jusqu’à la petite pièce qui sert de salle d’eau dans ce studio qui a de base été conçu comme un logement. Il regarde l’ampleur des dégâts dans le miroir et c’est bien sûr les morceaux de tarte sur son visage qu’il voit en premier. Ensuite il constate en effet une tâche rouge au niveau du col de sa chemise blanche.
─ Et merde…
Il attrape un torchon et s’essuie le visage du mieux qu’il peut avant de hausser le ton pour appeler Adélaïde.
─ Tu peux aller jeter un coup d’oeil dans le placard de mon bureau, à ta droite ? Voir s’il n’y a pas une chemise qui traîne.
Aaron ne laisse pas vraiment le choix à l’étudiante avec le ton directif qu’il emploie. C’est quand même elle qui l’a mis dans cette situation impromptue ; la moindre des choses serait qu’elle obéisse à cette injonction sans râler. En attendant, il commence déjà à déboutonner sa chemise.
─ Je pense à ta ligne, rétorque-t-il, l’air faussement sérieux. Il ne faudrait pas que tu prennes un gramme de graisse avec l’été qui arrive.
Il en connaît, des femmes qui luttent obstinément contre les kilos - voire même les grammes - en trop, au point d’avoir comme meilleure amie leur balance. Des mannequins pour la plupart, mais pas seulement. Aaron les a côtoyées et les côtoie encore tous les jours. Comme tant d’autres individus, il ne niera jamais apprécier une svelte et lisse plastique car elle est ce qu’il a appris à relier à la beauté au fil des années, mais malgré cela, les femmes qui savent se faire plaisir auront toujours sa préférence, quelles qu’elles soient et peu importe comment elles se font plaisir. Se priver ne fait pas réellement partie de son quotidien et il préférera toujours la compagnie de personnes qui aspirent à cette même orientation, hommes ou femmes. Alors bien sûr, sa remarque à l’adresse d’Adélaïde n’est qu’une énième marque de dérision, preuve de la connivence qui les lie déjà l’un à l’autre. A vrai dire, c’est surtout sa propre gourmandise et l’envie de plaisanter qui l’a contrôlé.
Mais le plaisantin ne s’attendait certainement pas à un revers de la médaille pareil. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, le restant de la tarte atterrit sur son visage, commandé par une main adroite et un esprit bien trop vengeur à son goût, pour le coup. Devant la porte de son studio, Aaron se retrouve bien bête comme ça, avec le visage recouvert de rouge. Mais plus palpable encore est son exaspération, qui prend naissance au cœur de sa fierté d’homme à l’élégance toujours irréprochable.
─ Sullivan… Tu sais combien coûte cette chemise ? Lui demande-t-il alors en rouvrant ses yeux sur elle et en se retenant fort de ne pas relancer l’attaque. J’espère pour toi que la tâche partira au lavage.
Il la maudit un peu, mais c’est lui qui a commencé, il le sait. Il n’aurait pas dû lui voler son dessert fruité et voilà comment il paye sa fourberie.
─ Peut-être que je te montrerai ça après avoir trouvé de quoi être plus présentable. Ce n’est pas comme si j’avais des clients à recevoir tout l’après-midi.
Aaron lui adresse un regard à la fois rancunier et amusé avant d’ouvrir la porte et de se diriger jusqu’à la petite pièce qui sert de salle d’eau dans ce studio qui a de base été conçu comme un logement. Il regarde l’ampleur des dégâts dans le miroir et c’est bien sûr les morceaux de tarte sur son visage qu’il voit en premier. Ensuite il constate en effet une tâche rouge au niveau du col de sa chemise blanche.
─ Et merde…
Il attrape un torchon et s’essuie le visage du mieux qu’il peut avant de hausser le ton pour appeler Adélaïde.
─ Tu peux aller jeter un coup d’oeil dans le placard de mon bureau, à ta droite ? Voir s’il n’y a pas une chemise qui traîne.
Aaron ne laisse pas vraiment le choix à l’étudiante avec le ton directif qu’il emploie. C’est quand même elle qui l’a mis dans cette situation impromptue ; la moindre des choses serait qu’elle obéisse à cette injonction sans râler. En attendant, il commence déjà à déboutonner sa chemise.
Vois-tu, mon petit, tout dépend de l'aplomb, ici. Un homme un peu malin devient plus facilement ministre que chef de bureau. Il faut s'imposer et non pas demander. Maupassant