Am I Wrong

@Riley Lockwood

Casque sur la tête, tu roules aussi vite que possible sur ta vespa dans les rues de Santa Monica. Il te reste un dernier client à livrer. Lockwood. Gros stress car il ne te reste plus que 3% de batterie sur ton téléphone et tu utilises le GPS dessus. Tu ne le sais pas encore, mais tu t'es planté dans le nom et l'adresse de livraison. T'as pris celui de la semaine dernière. Fausse manip'. Heureusement, tu arrives à temps à l'adresse indiquée. Tu gares ta vespa là où tu peux devant l'immeuble. Tu te saisis de la pizza dans le coffre du bolide et tu sors de de ta poche ton téléphone qui n'a plus de batterie. Evidemment. Tu ne peux donc pas prévenir le commanditaire. Coup de bol, quelqu'un sort de l'immeuble et te tient la porte. Super ! Tu remercies la personne via un grand sourire à peine perceptible car t'as gardé ton casque puis tu te retrouves dans un hall qui t'est familier. T'as déjà livré ici, c'est une certitude. De là, tu cherches le nom indiqué sur le carton pour sonner via l'interphone. Tu dis simplement : - Bonsoir, c'est votre commande. -, sans pour autant préciser de quoi il s'agit. Un homme te précise l'étage et le côté à suivre. D'accord. Tu empruntes l'ascenseur et te retrouve rapidement face à un trentenaire devant le seuil de sa porte. - Bonsoir, voilà pour votre pizza. - A en voir la tête de l’homme qui se trouve devant toi, il y a clairement un problème. Il n’avait pas l’air de s’attendre à ta venue. D’ailleurs, son visage t’est familier. Mais tu ne le remets pas tout de suite. - Quelque chose ne va pas ? - Tu peux être perspicace parfois. Tu enlèves finalement ton casque de moto pour dévoiler ta tête. C’est qu’il faisait chaud là-dessous.

Vendredi, et la journée s'est terminée tard[1]. Le canadien commence à s'habituer à sa vie Californienne, à défaut de réellement y trouver goût. Tout est si similaire au Canada. Et à la fois, si différent. Comme les gens, moins agréables, moins avenants. Et la vie qui semble étrangement moins facile, d'un seul coup[2]. Les coutumes locales, le taux d'armes à feu... Tant de choses lui paraissent inhospitalières dans ce lieu inhabituel. Et pourtant, il a choisi d'y rester. Sa clinique a ouvert, il y a bientôt deux mois[4], et si la clientèle a beaucoup à envier au commerce qu'il avait vendu à Vancouver, il commence, peu à peu, à rendre sa nouvelle entreprise viable. Le bâtiment, plus cher que dans sa lande natale, et bien moins impressionnant, ne payait pas de mine. Mais Riley était déterminé à reconstruire sa vie plus proche de Miley[5][6], et tous les autres détails ne sont qu'accessoires à ses yeux.

Le vétérinaire commence à inspecter le réfrigérateur tristement vide de sa cadette, absente pour une fonction professionnelle, lorsque la sonnette de la porte d'entrée retentit. Ouvrant doucement la porte d'entrée, le brun regarde curieusement le livreur qui lui tend une pizza[7]. Visiblement stupéfait, la perplexité du Canadien se trahit par la confusion qui se lit dans son visage[8]. « Je ... Je crois qu'il y a erreur: je n'ai pas commandé de pizza. » La gêne se dessine sur son visage et prend contrôle de son corps, sa main grattant son crâne alors que son embarras se traduit dans les moindres de ses faits et gestes. Une personne moins honnête aurait très certainement accepté la commande sans broncher. Mais pas Riley: ce n'est pas sa pizza, la prendre ne serait pas honnête, et les choses ne vont donc pas plus loin que cela.

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[1]Mais pas aussi tard qu'elle se serait terminée si il vivait encore au Canada, n'ayant pas encore reconstruit sa base de clientèle au même titre que celle qu'il entretenait là bas.
[2]Surtout loin de papa et maman, bien évidemment[3].
[3]Ils lui manquent quand même beaucoup. Tant et si bien que Riley les appelle tous les jours.
[4]Ce fut laborieux, mais avoir des parents friqués, ça facilité bien des choses, parole de népo-baby.
[5]Un désir potentiellement rattaché au décès soudain et inattendu du dénommé Ashley Lockwood, son frère cadet particulièrement adoré de tous, surtout de lui.
[6]Un détail qui exaspère bien évidemment cette dernière, qui aimerait bien qu'il retourne se gaver de sirop d'Érable en Colombie Britannique.
[7]Pizza qu'il n'a pas commandée.
[8]Qui reste plutôt agréable à regarder, quelle que soit son expression, il faut bien l'admettre.

Le garçon qui se trouve devant toi semble stupéfait, presque comme si tu venais de lui annoncer une mauvaise nouvelle alors qu’il n’en est rien. Tout va bien. Au contraire, tu lui apportes sa pizza donc il devrait être content, non ? Est-ce que la taille n’est pas la bonne ? Est-ce que l’odeur ne lui plaît pas ? Tu te poses vingt milles questions. Autant être cash et lui demander ce qui ne va pas. Sa réponse te laisse bouche-bée. Il n’a pas commandé de pizza. Ah. - C’est pas vous Lockwood ? - Son nom de famille t’imagine. Tu lui montres d’ailleurs qu’il est bien inscrit sur un papier agrafé au carton de pizza avec la bonne adresse. Le souci c’est qu’il y a eu erreur au démarrage à la pizzeria. Mais ça, il est impossible de s’en rendre compte maintenant. A la limite, tu pourrais vérifier sur ton téléphone mais le souci c’est que tu n’as plus de batterie et qu’il est éteint. - C’est bizarre.. vous vivez seul ? C’est peut-être quelqu’un de votre entourage. - Tu insistes un peu car il suffit qu’il soit en coloc’ et pas informé de la commande. Cela peut arriver. Sans quoi, ça t’embêterait fortement car t’es certain que quelqu’un a passé commande au téléphone un peu plus tôt et donc cela signifierait que la bonne personne ne serait probablement pas livré. Cette théorie se confirme d'ailleurs quelques instants plus tard. - Ce qui m’embête c’est la personne qui a commandé et qui attends impatiemment sa commande. Et le souci c’est que mon portable n’a plus de batterie. - Tu exprimes tout fort le fond de ta pensée. Impossible pour toi de prévenir le bon client ou même d’appeler le co-gérant pour qu’il s’en occupe. T’es un peu embêté là.

Miley Lockwood aime ce message

À la réponse du livreur, le visage de Riley semble davantage se confondre.[9] « Je suppose que si, oui », se contente-t-il finalement de répondre, avant de se gratter la tête. « Mais je peux vous assurer que je n'ai pas commandé de pizza. »[10] À la question du livreur, le visage de Riley semble encore plus davantage se confondre.[11] « Avec ma soeur, mais elle n'est pas là ce soir ... » finit-il par répondre, toujours aussi perplexe. Miley aurait-elle décidé de lui commander une pizza afin qu'il ne meure pas de faim en son absence?[12] Le livreur refuse l'offre de Riley, l'impressionnant de par son intégrité. Il n'est pas très au fait des moyens des personnes exerçant cette profession[13] mais il se dit que ça ne doit être une carrière particulièrement lucrative. C'est donc plutôt honorable de la part du jeune homme de ne pas accepter son paiement. Mais puisque Miley avait à priori commandé la pizza...[15] « Ça doit être ma soeur, alors. Elle est de sortie ce soir donc je parie qu'elle s'inquiétait que je n'aie rien à manger: son réfrigérateur est vide! »[17] Mais finalement, il s'avère qu'il ne s'agit pas de sa soeur. Et Riley est déçu. « Cela m'embête que vous soyez venus jusqu'ici pour rien, attendez » finit-il quand même par souffler, avant de partir à la quête de son porte-feuille. Le châtain revient quelques secondes plus tard, avant d'en tirer un billet de $20. « Tenez, pour l'essence. J'insiste. »[18] Pendant son absence, le livreur ôte son casque, révélant un visage qui l'intrigue par sa familiarité, sans pour autant que le vétérinaire ne parvienne à le resituer[19]. Riley s'apprête à prendre congés du livreur lorsque celui-ci lui admet ne plus avoir de batterie.[21] « Oh ... Tu as un iPhone? Je peux te prêter mon chargeur, si tu as besoin? » Ce sacré Riley. Toujours aussi généreux. Toujours aussi gentil.
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[9]Par ceci, comprendre « il écarquille des yeux et semble particulièrement confus, et c'est probablement particulièrement mignon ».
[10]Son honnêteté aura raison de lui un jour, parole de narrateur.
[11]Si, si, c'est bel et bien possible: il suffit de le regarder. Regardez, il a l'air particulièrement confondu, là, non? Bon.
[12]Ce serait bien une première fois, mais Riley est optimiste. Et puis il la connait à la fois si peu, et pourtant, si bien, qu'il se dit qu'elle serait bien capable de faire une chose pareille par peur de le retrouver mort affamé en rentrant chez elle, et de devoir gérer son enterrement.
[13]En ce qui le concerne, il a uniquement affaire à un livreur, après tout. Riley ignore tout de la situation de Yori, ce ne serait pas drôle sinon (et surtout, certainement pas crédible: ce n'est que la deuxième fois qu'ils se rencontrent!)[14]
[14]Et la première fois était si brève et sans substance que l'un comme l'autre ne semble pas s'en souvenir.
[15]Il est mignon, quand même, non? @Miley Lockwood rirait bien si elle était au courant qu'il la croyait capable d'autant d'altruisme.[16]
[16]Ou elle roulerait ses yeux au plafond. Ou les deux.
[17]Un détail digne d'un film d'horreur, en ce qui le concerne, d'où le point d'exclamation.
[18]L'argent n'a pas la même valeur lorsqu'on en a jamais manqué.
[19]Il faut dire que Riley rencontre beaucoup de gens de par sa carrière, et qu'il est donc impossible de se rappeler de chaque visage[20].
[20]Aussi mignon soit-il.
[21]Autant dire que rien n'est plus irrésistible aux yeux du Canadien qu'une personne en besoin d'aide. C'est comme une addiction: il ne peut pas s'empêcher d'intervenir. #syndrômeduhéros

La réponse du bellâtre qui se trouve devant toi est quelques peu confusante. Il n’a pas l’air sûr de s’appeler Lockwood. Tu te dis qu’il y a anguille sous roche et qu’il te cache surement quelque chose. Est-ce qu’il habite bien ici ? Il t’affirme en tout cas ne pas avoir commandé de pizza, ce qui t’embête beaucoup. Tu réfléchis un instant et imagine qu’il peut être en colocation et que quelqu’un d’autre ici aurait pu passer la commande. Tu ne vois que ça. Il vit avec sa sœur mais elle n’est pas présente ce soir. Mince. - Peut-être qu’elle a commandé mais s’est trompée d’adresse alors ? - Cela peut arriver si elle a laissé son adresse par défaut en livraison. Faute d’inattention. Tout est possible. En tout cas c’est ta théorie car tu ne vois pas vraiment d’autre option. Lui s’imagine qu’elle a commandé pour lui de peur qu’il n’ait rien à manger. C’est mignon et une touchante attention sauf qu’elle aurait pu le prévenir quand même. Cela aurait évité toutes ces incompréhensions d’une part et d’autre. Soudain, tu te rappelles que non, ce n’est pas possible puisque c’est toi qui as réceptionné le coup de fil et qu’il s’agissait de la voix d’un homme. - Je ne crois pas que ce soit votre sœur. J’ai eu un homme au téléphone. - Tu lis aussitôt sur son visage la déception de savoir que non, sa sœur n’est pas attentionnée. - Il doit s’agir d’une erreur de notre part. Désolé. - Et c’est à cet instant précis que le trentenaire te dit que cela l’embête que tu sois venu jusqu’ici pour rien et part chercher ses sous te laissant en plan. T'en profites pour retirer ton casque de moto car tu crèves de chaud. - C’est gentil mais je ne peux pas accepter. Ou alors prenez la pizza et mangez là ! - Tu lui tends à nouveau le carton en espérant qu’il s’en empare. 20$ c’est un peu plus que le prix avec la livraison mais ce n’est pas grave. C’est tout ce que tu as à lui offrir. En tout cas c’est bien intentionné mais tu ne peux pas accepter son paiement alors qu’il n’a rien commandé, à moins qu’il ne prenne la pizza. Il ne l’a pas demandé de base mais tant pis. Tu espères seulement qu’il n’a pas encore mangé. C’est qu’il est un peu tard. Dans l’histoire, ce qui t’embête c’est qu’une personne ne recevra pas sa commande vu que tu n’as plus de batterie sur ton téléphone pour rectifier l’erreur de livraison. A moins que.. ton interlocuteur se propose de te dépanner. - Euh.. oui, j’ai un Iphone. Si ça ne te dérange pas, je veux bien, merci beaucoup. - Cela créer tout de suite une certaine proximité. D’ailleurs, tu rentres chez cet inconnu au visage pourtant familier. En le suivant vers le salon pour charger ton téléphone, cela te revient soudainement. - Tu ne serais pas vétérinaire par hasard ? - Tu espères que tu ne le confonds pas mais t’es plus à ça près au pire. C’est assez perturbant car il n’est pas en tenu de travail et c’est surement pour ça que tu ne l’as pas reconnu plus tôt. En plus de ça, t’étais assez perturbé par cette erreur de commande. Tu l’es toujours d’ailleurs.

Ses sourcils se froncent, visiblement contrarié par la nouvelle.[22] « Oh, d'accord. » Petit silence, avant que le brun ne retrouve sa conciliation habituelle. « Ce sont des choses qui arrivent », se contente-t-il de raisonner, un sourire chaleureux aux lèvres, avant de se décider à proposer de payer le livreur pour le dérangement, par principe. Celui-ci lui informe qu'il ne peut pas accepter le paiement sans que Riley ne prenne la pizza. Le brun semble légèrement embarrassé, pour ne pas dire inquiet. « Tu es sûr? Je ne veux pas que cela te crées des problèmes avec ton autre client. Ou ton employeur. » Le motocycliste lui admet également ne plus avoir de batterie dans son téléphone. Autant dire que Riley n'a pas besoin davantage d'informations pour lui proposer de recharger son téléphone dans l'appartement de Miley.[23] Ils s'arrangeront pour la pizza une fois le téléphone rechargé.

Riley guide le livreur à l'intérieur de l'appartement[24] C'est finalement la question de son interlocuteur qui lui met la puce à l'oreille, Riley réalisant que la familiarité du visage de son interlocuteur n'est peut être pas si coïncidentelle que cela. « Oui, je suis vétérinaire. Je travaille dans la clinique à quinze minutes d'ici. Tu y es déjà passé d'ailleurs, je crois, non? » Se saisissant du chargeur soigneusement rangé[26] dans le tiroir de la table basse, il le tend alors fièrement à Yori. « Et voilà pour toi! Il y a une prise dans le mur, derrière la télé. » Il désigne l'emplacement de celle-ci d'un geste de la main. Riley réalise que le livreur a probablement soif après s'être déplacé jusqu'ici. « Est-ce que tu voudrais quelque chose à boire? Un verre d'eau? »[27]
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[22]Il ne l'admettrait jamais à voix haute, mais ça l'attriste un peu que sa soeur n'ait finalement pas été attentionnée à son égard, ça lui aurait pourtant fait très plaisir.
[23]C'est un coup de chance qu'ils ont tous deux un smartphone Apple!
[24]Que le narrateur décrira dans une prochaine réponse, après avoir obtenu de plus amples informations de la part de la seule, l'unique, l'incomparable @miley lockwood![25]
[25]Bien qu'il s'agisse probablement d'un appartement un peu moins soigné et organisé que l'appartement élégant et moderne que Riley occupait à Vancouver.
[26]Par ses soins, bien entendu.
[27]Et pas grand chose d'autre, d'ailleurs: il vient de se rappeler que le réfrigérateur était vide et que les placards l'étaient probablement tout autant.

Heureusement, l’homme qui se trouve devant toi ne semble pas t’en vouloir de le déranger avec cette histoire de pizza alors qu’il n’a rien demandé. Il se montre même gentil et compréhensif face à cette situation gênante qui visiblement est due à une erreur de ta part. Tu ne comprends pas vraiment comment c’est possible de livrer une pizza à quelqu’un qui n’a rien demandé. Surtout que tu as la bonne adresse et le bon nom sur le carton. Serait-ce une farce de ton associé ? T’en doutes vu que tu as eu quelqu’un au téléphone un peu plus tôt. Impossible de joindre le commanditaire pour le moment en tout cas. - Oui, sûr. Je suis gérant donc ça ne posera pas de souci à qui que ce soit. - Tu annonces de but en blanc car il t’a visiblement pris pour un simple livreur. C’est à toi que revient la décision. La pizza sera froide sinon donc autant qu’elle soit mangée rapidement. Quant au vrai client, tu trouveras une solution par la suite lorsque tu auras rechargé ton téléphone puisque le trentenaire te le propose gentiment. Cela t’arrange fortement car t’es pas sûr de pouvoir retrouver le chemin retour sans GPS et puis il faut que tu préviennes ton associé. De fait, tu pénètres dans son antre sans prêter attention à l’appartement car tu n’as qu’une seule idée en tête pour le coup : recharger ton portable. Mais lorsque tu regardes de nouveau l’individu, tu réalises que tu l’as déjà vu. C’est le véto chez qui t’es allé la dernière fois avec Romy. Celui-ci semble se rappeler également de toi. - Oui, je suis passé il y a quelques jours avec ma chienne Romy. C’est un bouledogue français de treize ans qui a des problèmes respiratoires. - Tu resitues le contexte en espérant qu’il se rappelle bien de toi ou du moins de l’animal. C’est qu’il doit en voir beaucoup des chiens au quotidien. Tu ne lui en voudrais pas de ne pas se rappeler. D’ailleurs, c’est plutôt toi qui t’en veux de ne pas l’avoir reconnu plus tôt. - Merci beaucoup. - Tu te précipites derrière sa télé pour aller récupérer sa prise et brancher ton téléphone. Tu ne te rends pas compte que tu lui offres comme vue ton derrière bien musclé. Heureusement qu’on ne voit pas ta raie des fesses. Tu poses ensuite ton téléphone sur le meuble de la télé et reste à proximité pour le rallumer dès que possible. Tu t’accroupies d’ailleurs pour ne pas rester penché. Ton hôte te propose gentiment de boire quelque chose. Tu t’apprêtes à décliner par politesse mais en y réfléchissant bien, il est vrai que tu as soif. - Je ne dis pas non. Merci. - Tu lui offres un sourire timide alors que tu croises son regard azur. Tu le trouves incroyablement séduisant. Tu t’étais d’ailleurs fait la même réflexion la première fois que tu l’avais vu à son cabinet.

Riley a l'impression d'avoir mis les deux pieds dans le plat avec son commentaire.[28] Gêné et embarrassé, il se gratte le crâne, confus en excuses. « Je suis terriblement désolé! Je n'aurais pas dû supposer... »[29] Mais au moins cela résout la situation. Riley lui tend le billet. « Disons que c'est ma commande, dans ce cas. Tu tombes à pic: je me demandais justement ce que j'allais bien pouvoir manger ce soir! » Et un sourire chaleureux, qui se dessine sur ses lèvres. Parfois, le destin fait bien les choses.

Riley accepte la tarte, qu'il va déposer sur la table du salon avant d'aller chercher le chargeur de son iPhone pour l'offrir au livreur. Celui-ci le reconnaît finalement, créant une situation amusante pour les deux interlocuteurs. « Ah oui, exact, Romy! Comment va-t-elle? Est-ce que son nouveau traitement fonctionne bien? »[32] Riley est bien trop occupé à chercher Ash du regard pour remarquer le joli fessier de Yori.[33] Mais où se cache donc ce fameux chat?[34] Riley reporte finalement son attention sur Yori lorsque celui-ci s'accroupit. « Si tu veux tu peux t'asseoir sur le canapé » finit-il par offrir, en désignant le meuble de la main.

Son « invité » accepte finalement son offre pour un verre d'eau, et Riley part donc à la cuisine. En revenant, muni d'un verre d'eau, de deux assiettes, et de deux paires de couverts, leurs regards se croisent, et Riley se retrouve à sourire à l'intention de Yori. C'est qu'il a l'air gentil, ce livreur. Et Riley, il aime bien ça les gens gentils, ça le met de bonne humeur. Après avoir posé les assiettes et les couverts sur la table, Il lui tend donc son verre d'eau avant de l'inviter à manger la pizza avec lui.[37] « Si jamais tu as faim, il y en a bien trop pour une personne! » finit-il par affirmer. L'hospitalité à la canadienne est une des rares merveilles du monde moderne.
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[28]Consulter la précédente réponse pour savoir à quel commentaire nous nous référons ici.
[29]Il faut dire que le jeune homme avait l'air particulièrement jeune, aussi.[30]
[30]Non pas que Riley soit bien plus âgé à présent.[31]
[31]Sans oublier le fait que Riley n'était pas particulièrement plus âgé non plus lorsqu'il a ouvert sa première clinique vétérinaire, à Vancouver.
[32]Ce n'est pas vraiment conseillé de socialiser avec ses clients en dehors d'un contexte professionnel, mais que voulez-vous? Riley est avenant ET Canadien de surcroît, il ne faut pas lui en vouloir!
[33]Non pas qu'il l'aurait particulièrement remarqué pour autant. Pour toutes ses qualités d'observation en sciences et en médecine vétérinaire, il sait se montrer particulièrement obtus et aveugle dans certains contextes sociaux.
[34]Ash est le chat borgne handicapé que Riley a recueilli il y a quelques semaines. Au delà de ses handicaps, le chat est particulièrement déplaisant au regard compte tenu de son pédigrée: il s'agit d'un chat sphynx![35]
[35]Petit info du jour, ce genre de chats s'appelle aussi parfois un sphynx Canadien. Comme Riley![36]
[36]Même si, contrairement à un sphynx, Riley n'est pas particulièrement énigmatique.
[37]Tout simplement parce qu'il est gentil et généreux comme ce n'est plus permis, de nous jours. Sans aucune arrière pensée.[38]
[38]Si, si, je vous le promets! Parole de narrateur!

L’homme qui se trouve face à toi se confond en excuses. Tu ne lui en demandais pas tant. Il n’a rien dit de mal, juste fait une supposition incorrecte. Tu ne lui en veux pas. T’as rectifié le tir en lui avouant que t’es pas que livreur mais aussi patron de la pizzeria donc apte à prendre des décisions tout seul lorsque cela s’impose. - Il n’y a pas de mal. - Tu lui offres un sourire rassurant avant qu’il reprenne la parole pour enfin accepter la pizza que tu lui tends et déclarer que cela tombe plutôt bien vu qu’il n’a pas encore mangé et même qu’il ne savait pas quoi manger. Il est assez tard donc tu supposes qu’il devait être occupé à penser à autre chose ou alors il a pour habitude de dîner tardivement. C’est ton cas en ce moment. Tu manges dès que peux au taf. Souvent à la fin du service. Le hasard fait donc plutôt bien les choses. T’es aussi chanceux de tomber sur cet homme chaleureux, bienveillant et altruiste. Il te propose de charger ton tel chez lui, ce que bien évidemment tu acceptes. Tu n’as pas d’inquiétude à son sujet. Il n’a clairement pas l’air d’être un tueur en série. Ou alors il cache bien son jeu. De toute façon, il faut bien mourir de quelque chose un jour donc autant prendre des risques. Une fois chez lui, ton cerveau assimile que lui et le véto que tu as consulté la dernière fois c’est la même personne. Ce n’est donc pas la première fois que vous vous voyez. Mais les circonstances sont complétement différentes. Il prend tout de même des nouvelles de ta chienne, ce que tu trouves encore une fois adorable. Cela prouve qu’il ne fait pas ça que pour le fric. Il t’avait fait bonne impression et t’es prêt à retourner chez lui la prochaine fois. C’est que la véto habituelle de Romy a quitté la région et sa remplaçante à son cabinet ne t’as pas convaincu. - Elle va un peu mieux merci, son traitement lui fait du bien. - Ce n’est pas non plus révolutionnaire mais tu vois quand même une différence et tu la trouves moins fatiguée qu’avant ton rendez-vous chez lui. Maintenant, elle ne pète pas la forme non plus, elle n’est plus toute jeune et comme tout le monde te le répète c’est déjà un bel âge pour la race. - Merci. - Il est vrai que son fil de recharge est méga long, t’es pas obligé de rester accroupi à côté du meuble de la télé. Du coup, tu pars poser ton fessier sur le canapé. C’est bien plus confortable et ça fait du bien après une journée intense de boulot. Ton hôte du jour te propose un verre d’eau que tu acceptes volontiers. T’es accueilli comme un roi chez lui alors qu’il y a quelques minutes encore vous ne vous connaissiez pas. Peut-être est-ce dû au fait que tu sois l’un de ses clients ? Va savoir ! Ton regard croise le bellâtre qui semble mettre la table pour deux. T’es quelques peu gêné car il était simplement question d’un verre d’eau. Déjà que tu t’incrustes chez lui et lui pique son chargeur, cela fait beaucoup, non ? - Oh c’est gentil mais je dois passer un coup de fil pour le boulot. - Tu déclines pour le moment. L’urgence c’est d’appeler ton associé et de régler cette commande inachevée. Après avoir déposé ton verre d’eau sur la table basse, tu actives ta carte SIM et te dirige dans les contacts sur ton téléphone. Tu constates que tu as plusieurs appels en absence. Merde. Tu te lèves aussitôt du canapé pour aller à l’autre bout de la pièce. Tu chuchotes un - pardon. - un peu gêné de délaisser ton hôte avant que ton interlocuteur à l’autre bout du fil décroche. De là, tu expliques la situation à ton associé, un poil paniqué et lui demande s'il peut prendre le relais en rappelant le bon commanditaire sur la ligne commune de la pizzeria quitte à le livrer et lui offrir la pizza en guise de retard. Il te dit de ne pas t’inquiéter, que ce n’est pas grave et qu’il gère la situation. Tu le remercies vivement et lui dit que tu débarques au plus vite. Il te fait savoir que ce n’est pas la peine et que tu peux rentrer directement chez toi. Tu le remercies à nouveau. C’est vraiment un pote en or. T’as bien fait de t’associer à lui. - Tout est réglé ! - Tu annonces soulagé et avec un grand sourire au vétérinaire qui ne doit pas y comprendre grand-chose. A moins que si, il a dû entendre une partie de la conversation puisque vous vous trouviez dans la même pièce. D’ailleurs, tu ne sais plus vraiment quoi faire. Il y a ton verre d’eau qui t’attends et tu ne sais pas si sa proposition de manger avec lui tiens toujours.

Le sourire du pizzaiolo rassure le Vancouverite, qui se dit quand même que les États-Unis serait un pays bien plus agréable si tout le monde pouvait être aussi avenant que ce charmant livreur-entrepreneur. « C'est vraiment chouette que tu aies ton propre commerce, en tous les cas! Tu dois être bien fier! »[39] Le vétérinaire est rassuré d'apprendre que le nouveau traitement qu'il avait prescrit à la chienne de Yori semble faire son effet. Il était pratiquement convaincu que celui-ci verrait rapidement une légère amélioration au bout de quelques jours, et que la situation continuerait (idéalement) de s'améliorer dans les semaines à venir.[40] « Je suis vraiment heureux de l'apprendre. Normalement son état devrait continuer à se stabiliser. Ça reste toujours délicat pour les animaux plus âgés... Mais il y a parfois différentes pistes qu'on peut tester pour tenter de gérer au mieux leurs symptômes. En tous les cas, si jamais son état s'empire, n'hésite pas à repasser: je ferai tout mon possible pour aider! »[41]

[42]

Lorsque Riley propose à son invité de se joindre à lui pour le diner, celui-ci semble initialement refuser son offre. Un détail qui semble contrarier[43] le Canadien. Il faut bien noter que si cela fait désormais cinq mois que Dash est décédé, sa mort continue d'avoir un profond impact sur le vétérinaire, qui préfère largement la compagnie à la solitude.[44] « Bien sûr! Désolé, je n'ai pas réfléchi... Je ne te dérange pas davantage! » Si d'autres se seraient lancés et auraient attaqué la pizza sans demander leur reste, Riley est bien trop optimiste, et cultive encore l'espoir que Yori finira par accepter son offre. En attendant, il se tourne les pouces, et continue de chercher du regard, non seulement son chat, mais également celui de Miley. Mais où se cachent-ils donc?

Le Canadien offre un sourire à la fois chaleureux et rassuré face à l'affirmation de Yori que « tout est réglé ». Un soupir de soulagement s'échappe d'entre ses lèvres. « Oh, c'est vraiment une super nouvelle! » Il culpabilisait beaucoup à l'idée d'avoir volé la commande d'un des clients de Yori. Savoir que la situation s'est arrangée le rassure donc énormément.[45] « J'ai une assiette pour toi si jamais tu changes d'avis », se contente-t-il d'affirmer avec douceur, avant de soulever le couvercle de la boite pour en découvrir les contenus.[46][47]
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[39]Riley est facilement impressionné.[39b][39c]
[39b]Il faut dire que le monde est un endroit impressionnant.
[39c]Mais ça ne pourra jamais être pire que Dash.
[40]Mais la médecine n'étant pas toujours une science exacte, cela reste rassurant de savoir que ses instincts étaient corrects.
[41]Riley est bien trop poli et gentil pour pouvoir remarquer que la chienne de Yori n'est pas loin de frôler la mort, à son âge de mamie. Heureusement pour lui, il n'a pas besoin de le faire: son narrateur s'en charge volontiers à sa place, parce que son narrateur, lui, n'est pas gentil.
[42]Le narrateur saute le passage canapé et verre d'eau car il se prend pour Dieu, mais surtout parce qu'il n'a rien d'utile à ajouter à ce sujet.
[43]pour ne pas dire attrister
[44]Contrairement au narrateur, qui lui, serait horrifié à l'idée de devoir partager sa pizza.
[45]N'est-il pas tout simplement adorable?
[46]Il s'agit bien entendu là de sa façon polie de l'inviter à le rejoindre une deuxième fois.[46b]
[46b]Encore une fois, n'est-il pas tout simplement adorable?!
[47]La suite au prochain épisode, petits curieux!

Tu te contentes d’un sourire bienveillant lorsque ton client qui n’en est finalement pas un te félicite d’être patron et déclare que tu peux en être fier. C’est bien le cas. Ce qu’il ne sait pas en plus, c’est que c’est tout récent. Après avoir pénétré chez lui et sa sœur qui n’est pas présente, tu découvres qu’il s’agit de ton nouveau vétérinaire. Vous en venez à discuter de ta chienne Romy qui n’est pas au mieux de sa forme mais qui, depuis le traitement du docteur Lockwood, va un peu mieux. Il semble heureux de l’apprendre et te donne d’ailleurs quelques préconisations que tu écoutes attentivement. Il finit par te conseiller de ne pas hésiter à revenir le voir si jamais l’état de ton animal venait à empirer. - Merci, c’est gentil, je n’hésiterai pas. - Tu espères toutefois ne pas avoir à le revoir de sitôt dans son cabinet, sans quoi, cela signifierait qu’elle ne va pas bien. A moins que cela soit pour un renouvellement de ses médicaments même si à priori là tu en as pour un petit moment avec ce qu’il t’a prescrit et vendu. Tu poursuivrais bien la conversation en lui demandant si lui-même a un animal mais tu as la tête ailleurs. Ton téléphone ! C’est d’ailleurs pour cela que tu déclines son invitation à manger quelques instants plus tard. Heureusement, tu parviens à résoudre la situation avec un simple coup de fil à ton associé. Du moins, il va se débrouiller pour tout régler. De ton côté, tu te sens beaucoup plus léger et libéré d’un poids. - Oui tout est bien qui finit bien ! - C’est que tu te sentais vraiment mal de t’être trompé et de ne pas avoir pu délivrer la pizza au bon client même si dans ton malheur, t’es plutôt content d’être tombé sur le Dr. Lockwood. Il est vraiment très accueillant depuis le début et tu te demandes d’ailleurs si son invitation à partager le dîner à ses côtés tient toujours. D’autant plus que tu n’as pas mangé. Tu ne tardes pas à avoir ta réponse puisqu’il réitère sa proposition pour ton plus grand bonheur. - C’est d’accord mais à une seule condition ! - Tu annonces mystérieux alors que le regard de Riley s’accroche à tes lèvres. Tu sors aussitôt de ta poche le billet de 20$ qu’il t’a donné un peu plus tôt pour le déposer sur la table. Et avant qu’il refuse tu reprends la parole. - Et c’est non négociable. - Traduction : tu ne lui laisses pas le choix. Tu ne reprendras pas ses sous. Tu n’aurais même jamais dû les accepter. Il ne l’avait pas commandé la pizza donc tu ne vois pas pourquoi il devrait verser un centime. - C’est moi qui offre la pizza. - En plus de cela, vous allez la partager donc c’est la moindre des choses. Tu espères d’ailleurs que les ingrédients de celle-ci lui iront. Il s’agit d’une pizza Hawaïenne. Si la plupart des pizzas que vous confectionnez sont plutôt faites à bases d’ingrédients qui proviennent d’Italie, celle-ci est une exception. C'est qu'il faut s’adapter à tous les goûts. - Je peux connaître ton prénom ? - Après tout, vous allez dîner ensemble donc autant savoir comment s’appelle le charmant Dr. Lockwood.

Riley sourit face aux propos de son invité du soir. « Me voilà rassuré. J'étais inquiet d'avoir volé la commande de quelqu'un d'autre! » Le brun rit légèrement face à cette confession. Lui, voler quelque chose? Et puis quoi encore![48] Le vétérinaire est cependant légèrement embarrassé par la condition du pizzaiolo. Le concernant, il ne s'agit que d'un billet. Il ne se formaliserait pas pour si peu. Mais il sait à quel point $20 peut faire toute la différence, dans un nouveau commerce.[49] « Ce n'est vraiment pas nécessaire... » remarque-t-il finalement, sans pour autant insister: pour toute sa politesse, Riley sait également qu'il ne faut pas interférer avec les principes des gens. Il comprend que Yori pourrait avoir des objections morales à accepter son argent. Alors il fait ce qu'on lui a toujours appris de faire, et il lui laisse vivre sa vie comme il l'entend. « ... Mais je n'insisterai pas alors. » Sa politesse en prend cependant un léger coup, le brun ayant l'impression de trop profiter de la générosité de ce gentil livreur. Une idée lui vient alors en tête. Miles n'avait-elle donc pas quelques belles bouteilles de vin quelque part dans un coin de sa cuisine? Il lui semblait bien avoir vu un rouge millésimé 2015 quelque part... Victoire. Le Vancouverite brandit une belle bouteille[50] avant de la présenter à son invité. « Accepteras-tu au moins un verre de vin, en guise de remerciement? » Il espère que le jeune homme lui répondra à l'affirmative, son geste étant assez symbolique pour pouvoir potentiellement passer.[51] « Moi, c'est Riley. Enchanté. »[52] souffle-t-il finalement, sa voix douce et profonde guidant son introduction jusqu'aux oreilles de Yori, avec toute la tendresse et la bienveillance de son éducation, tandis qu'il lui présente sa main. « Et toi donc?» En disant ces mots, et une fois la poignée de mains terminée, Riley soulève le couvercle de la pizza pour constater, avec émoi, qu'il s'agit d'une fameuse « Hawaïenne »[53][54]. « Oh, une Hawaïenne! » s'exclame-t-il donc d'un étonnement sincère. Le brun n'est pas déçu. Il est simplement surpris.[55] Le vétérinaire découpe alors la pizza en deux, d'une précision digne d'un chirurgien, avant de servir deux assiettes; la première est bien évidemment posée devant Yori. « Bon appétit! » affirme-t-il avant de s'installer dans sa chaise.
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[48]Riley n'a jamais volé ne serait-ce qu'un carré de chocolat de sa vie entière. On ne les éduque plus comme ça, les jeunes de nos jours, c'est le narrateur qui vous le dit!
[49]Du moins, il imagine, n'ayant jamais eu besoin de $20: la banque de Papa et Maman[49b] s'avère être un créancier très généreux avec ses débiteurs.
[49b]Il ne s'agit, bien entendu, pas du nom d'une véritable banque, mais bien de ses parents, Mr. et Mme. Lockwood!
[50]Qui restera sans nom compte tenu de l'absence de culture oenologique du narrateur.
[51]Même si la bouteille est si belle que @Miley Lockwood risque de l'étrangler en apprenant qu'il l'a « gaspillée » sur le livreur. Oops.
[52]Remarquez comment Riley n'hésite pas une seule seconde avant de partager son prénom: bien qu'il soit un Docteur, il préfère largement qu'on l'appelle par son nom. C'est ainsi qu'on l'a toujours appelé, et c'est ainsi qu'il est le plus à l'aise.
[53]Pour info, Riley tolère mal l'ananas, trop « piquant » pour sa langue délicate. N'est-il pas tout simplement des plus précieux?!
[54]Pour info-bis, Riley est également particulièrement frappé de voir ce parfum de tarte, compte tenu du fait qu'il s'agissait, bien naturellement, de la pizza favorite de Dash.
[55]Pour comprendre cette réaction, se référer aux notes [45] et [46b]: il est tout simplement trop adorable pour pouvoir ressentir autant de négativité face à un parfum de pizza.

Libéréééé, délivréééé, tu ne te tromperas plus jamaiiiis ! C’est un peu ton état d’esprit pour le coup après avoir raccroché. T’étais vraiment en panique et là tout va beaucoup mieux. Tu ne manques pas de le faire savoir à ton hôte, qui s’estime aussi rassuré. Il avait l’impression d’avoir piqué la pizza de quelqu’un d’autre. Tu secoues vivement la tête tout en fronçant les sourcils. - Tu n’as volé la commande de personne. - Tu rectifies aussitôt. C’est toi qui lui a offert la pizza. Certes, elle était destinée à quelqu’un d’autre au départ mais à présent c’est la sienne. C’est toi qui l’a décidé, après tout, t’es le patron. Le client initial aura droit à une autre pizza, qui en plus, lui sera offerte en guise de dédommagement. Tout le monde est gagnant comme ça. Le problème est résolu. Du moins, tu l’espères. T’as confiance en ton associé. Il est formidable ! Mais peut-être pas autant que le vétérinaire qui te propose une seconde fois de manger avec lui. Tu acceptes mais tu ne veux pas abuser de sa gentillesse non plus donc tu lui rends ses sous. Sans quoi, c’est du vol car il n’a rien commandé du tout. En plus de ça, t’as quand même l’impression de t’incruster entre ton chargeur et ce dîner. Tu l’as dérangé pour rien. Heureusement, il ne semblait pas vraiment occupé et il n’avait pas encore mangé. - Je peux être une vraie tête de mule donc il ne vaut mieux pas insister. - Tu rétorques avant de rire. Voilà l’un de tes défauts, avec le fait que tu sois étourdi. En tous les cas, le marché est conclu. Tu t’installes à sa table avec un sourire timide. T’es gêné de te retrouver face à ton véto et en même temps, tu te sens plutôt à l’aise. Il a été hyper bienveillant avec toi et ce, depuis le départ. D’ailleurs, il continue ses attentions puisqu’il te propose un verre de vin en guise de remerciement. Sauf que tu ne vois pas pourquoi il aurait à te remercier. Tu n’as rien fait du tout. C’est toi qui devrais être reconnaissant dans l’histoire. - Volontiers, mais tu n’as pas à me remercier de quoi que ce soit. - Bon, le verre de vin, tu ne diras jamais « non ». Tu le dévores du regard quelques secondes plus tard tout en trempant tes lèvres dans le verre alcoolisé. Tu es sous son charme, c’est une certitude. Et c’est bien la première fois que cela t’arrive avec un garçon. C’est qu’il est différent des autres. Et il dégage quelque chose d’hyper positif. C’est d’ailleurs pour ça que tu lui demandes son prénom. - Enchanté également, moi c’est Yori. - Tu sers la main de Riley Lockwood tout en ne le quittant pas du regard. Il se passe quelque chose en toi, clairement. Serait-ce donc ça le coup de foudre ? Le bellâtre s’exclame devant la pizza. C’est bien une Hawaïenne oui. Tu lui offres un timide sourire. Ce n’est pas la spécialité de la maison mais elle est bonne, pour l’avoir déjà goûté. Il la découpe d’ailleurs avant de te servir. - Bon appétit. - Tu réponds timidement avant de te mettre à manger et boire ton vin. Tu aimerais entamer un nouveau sujet rapidement mais rien ne vient. C’est difficile de faire connaissance avec un inconnu quand tu ne sais pas grand-chose de lui. Finalement, une idée te traverse l’esprit. - Tu as ouvert ton cabinet il y a longtemps ? - Il ne te semble pas. Quand t’y es allé, il y avait encore quelques travaux.

Le vétérinaire rit légèrement à la réflexion de son interlocuteur. « C'est noté », se contente de répondre lorsque Yori lui affirme avoir son caractère. Il peine à l'imaginer, le pizzaiolo semblant bien trop agréable et sympathique pour que Riley puisse ne serait-ce que l'imaginer être désagréable. Mais on lui avait également appris à croire les gens lorsqu'ils lui disent quelque chose, alors Riley part du principe que Yori dit la vérité.[56] Un sourire se dessine au coin des lèvres de Riley face à la prochaine remarque de l'Américain. « Avant ton arrivée, je n'avais ni compagnie, ni repas. Maintenant, j'ai les deux. Je ne peux qu'être reconnaissant. » Et quelle compagnie de qualité: un jeune homme charmant, agréable, sympathique et généreux. Riley se sent immédiatement à l'aise en la présence du livreur.[57] « C'est vraiment un joli prénom, Yori. », observe-t-il alors, avant d'ajouter: « Tu viens d'ici? Moi, je viens du Canada. » La conversation est facile. Elle vient naturellement aux gens qui, comme Riley, n'ont rien à prouver, ni à cacher. Le Vancouverite rougit un peu lorsque leurs regards se croisent, pour une raison qu'il ne saurait exprimer. Il y a, dans le regard de Yori, une intensité qui le déstabilise particulièrement. Il se sent transpercé par ses yeux couleur châtaigne.

Une fois installé, Riley, muni de ses couverts, commence à attaquer la pizza. Ses yeux s'humidifient en repensant à son frère défunt, et à l'affection particulière qu'il avait pour la pizza Hawaïenne.[58] L'acidité de l'ananas lui brûle immédiatement la langue alors qu'il mâche lentement sa consommation, ses yeux continuant d'étinceler sous les lumières des lampes.[59] Bien qu'il a du mal à déguster son repas, Riley s'arme de son courage pour ne pas vexer son généreux interlocuteur: il serait bien triste de lui faire de la peine alors qu'il avait été si gentil avec lui. Il se retrouve cependant pris au dépourvu par la question du commerçant. Riley avale hâtivement la part qu'il avait encore en bouche[60] afin de pouvoir répondre rapidement à Yori. « Non, du tout. » Il prend une gorgée de vin pour aider l'ananas à passer le long de son oesophage, ses yeux rougis par l'intensité du plat et de ses émotions. « J'étais à Vancouver, avant. Mais je suis venu ici pour me rapprocher de ma soeur, Miley. » Riley marque un temps d'arrêt avant de poursuivre: « Mon... Notre petit frère est mort en mars d'une tumeur cérébrale, alors je suis venu pour son enterrement. Et je n'ai pas eu la force de repartir après ça. » Se livre-t-il trop?[61] Si les parents Lockwood étaient généralement plus calés sur les protocoles et les apparences, leurs enfants avaient tous, à leur façon, une honnêteté remarquable.[63][64][65] « C'était son parfum de pizza préféré » remarque-t-il tristement, en jouant avec le bout de la tarte avec sa fourchette, comme pour éviter de devoir en manger une nouvelle bouchée.
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[56]C'est certainement parce que le vétérinaire est aussi conciliant et accommodant que les gens ont rarement besoin de s'entêter face à lui.
[57]Il est d'ailleurs particulièrement heureux que celui-ci ait accepté de diner avec lui!
[58]Dash était tellement fan de cette confection qu'il a même un jour essayé de leur faire des smoothies à la Pizza Hawaïenne. Évidemment, c'était absolument infect. Mais Dash avait l'air heureux, et c'était le plus important.
[59]Qu'il trouve soudainement bien fortes.
[60]Manquant de s'étrangler de justesse, à la plus grande déception de Miley.
[61]Oui, bien évidemment que oui.[62]
[62]Je dirais bien « parole de narrateur » mais on m'a fait comprendre que j'aurais un gage passé la dixième mention et... Ah, merde... Putain fais chier...!
[63]Riley détient une honnêteté sincère et directe: il ne sait pas réellement mentir.[63a]
[63a]Tout ce qu'il sait faire, c'est tenter de masquer ses émotions pour ne pas vexer les gens, ou faire des mensonges blancs, ou d'omission (généralement peu convaincants) mais toujours uniquement dans l'objectif de ne blesser personne. La malice le fait pas partie de son vocabulaire.
[64]Miley, quant à elle, détient une honnêteté directe et cassante. Elle dit ce qu'elle pense, sans réellement avoir peur des conséquences. C'est le produit d'années passées à être reléguée au second plan, et elle en ferait presque de la peine si elle n'était pas aussi imbuvable.
[65]Finalement, le petit Ashley détient... Détenait une honnêteté naïve et incrédule, rafraichissante de par sa véritable cécité aux normes et conventions sociales.

Le vétérinaire s’estime chanceux d’avoir de la compagnie et un repas. Tu lui offres un sourire timide, un peu gêné car tu n’as pas l’impression d’avoir fait grand-chose si ce n’est avoir sonné chez lui pour lui livrer une pizza qu’il n’avait pas commandé. - De ce point de vue-là... - Tu ne vois pas trop quoi dire d’autre. En soit, il est vrai que tu lui offres le repas gratuitement et que tu lui tiens compagnie. Seulement, tu estimes qu’après tout ce qu’il s’est passé, c’est la moindre des choses. Il aurait très bien pu te fermer la porte au nez dès le départ ou te laisser te démerder avec ton portable déchargé et ta pizza. Bon nombre de personnes auraient réagi différemment. Mais tu es tombé sur une personne extrêmement bienveillante faut croire. Et c’est hyper plaisant. - Merci pour l’invitation. - Tu ne comptes pas faire le bénédicité mais tu lui es reconnaissant de partager son repas avec toi. Il n’était vraiment pas obligé. Cela semble lui faire plaisir et toi aussi. L’homme qui se trouve devant toi est charmant à tous les niveaux si bien que tu tombes peu à peu sous son charme. Riley. Tu retiens tandis qu’il te complimente sur ton prénom quelques peu original. - Merci. - C’est plutôt tes parents qu’il faudrait féliciter dans l’histoire car toi tu n’y es pour rien. Tu ne l’as pas choisi. Il te convient cependant et cela fait toujours plaisir d’entendre qu’il est joli. Il te demande ensuite d’où tu viens car lui est originaire du Canada. - Oui, je vis à Los Angeles depuis que je suis né. - Tu te perds à nouveau dans ses yeux bleux. Tu ne sais pas si un jeu de séduction s’installe ou si tu te fais des films et que t’es simplement troublé par sa beauté et l’aura positive qu’il dégage. - Il paraît que le Canada est un très beau pays. - Tu rajoutes ensuite comme pour lui prouver que tu t’intéresses également à lui. Tu fais au mieux pour poursuivre l’échange mais tu es assez intimidé et tu ne trouves pas forcément les mots que tu voudrais. Si bien que le silence finit par s’installer peu à peu alors que vous commencez à manger tous les deux. Vous vous souhaitez mutuellement un « bon appétit », puis, au bout d’un moment tu romps le silence pour lui poser une question dont tu connaissais déjà la réponse par déduction enfin de compte. Il a ouvert son cabinet de vétérinaire il n’y a pas longtemps. Tu ne te rends pas vraiment compte que l’homme en face de toi manque de s’étouffer et a les yeux rouges. Enfin si, tu constates quelques secondes plus tard son émotion lorsqu’il te parle de son frère décédé. - Je.. je suis désolé. - Tu ne sais plus vraiment où te mettre face à toutes ces révélations. Son petit frère est tragiquement décédé d’une maladie et forcément, ça te touche. Si bien que ta main est momentanément venue se poser en douceur sur la sienne comme pour tenter de le rassurer. C’est que tu es tactile comme garçon. - J’ai perdu ma mère subitement il y a quelques mois de ça. Je partage ta douleur. - Tu confesses même si pour le garçon, cela semble être plus récent. Il n’a visiblement pas encore terminé son deuil, cela se ressent à son émotion qui est palpable. Déjà, c’est une bonne chose qu’il ait réussi à en parler de lui-même. Il n’est pas dans le déni et a visiblement accepté la mort de son proche, même si elle est encore douloureuse, ce que tu comprends parfaitement. - Je n’ai jamais été fan des ananas sur une pizza. - Tu révèles subitement comme pour tenter de lui remonter le moral. Pour autant, tu peux en manger mais c’est clairement pas ton parfum préféré (contrairement au narrateur qui en raffole !).