Le silence règne.
Tic, toc, tic, toc, fait l'horloge accrochée au mur, alors que nous regardons partout autour de nous pour éviter de se regarder dans les yeux.
À quand remonte la dernière fois que nous avons réellement cohabité ensemble? Tu avais facilement huit ans... Tu étais encore une gamine.
Et maintenant?
Je ne sais même pas à qui j'ai affaire. Évidemment que je sais à qui j'ai affaire. Un seul regard suffit pour confirmer que tu es bien elle: Kimberley, l'issue de mon sang, ma descendance biologique. Et pourtant... Je ne sais pas à qui j'ai affaire. Ce que tu aimes. Qui tu es. Je l'admets: c'est de ma faute. Je n'ai pas assez prêté attention. Je ne me suis pas assez intéressé... À toi. À ta vie. Et maintenant que je me retrouve face à toi, je réalise à quel point il s'agissait d'une erreur.
Mais cela ne nous avance pas plus que cela.
Tu es ici, désormais. Que dire, que faire?
Merci pour ce généreux cadeau, Deborah, dont on aurait très certainement pu se passer, l'un comme l'autre...
Mais bon. Tu es ici. C'est un fait. Et tu restes ma fille. Alors on va bien trouver un moyen de faire en sorte que ça fonctionne, pas vrai?
Mais que dire, que faire?
Je sèche totalement.
Je sens que tu m'attends, et cela ne m'aide pas davantage à trouver les bons mots. Quel dommage que Bartosz se soit terré dans sa chambre. J'aurais bien pu bénéficier de son aide. Ou de ses conseils.
Finalement, je me décide à tenter une approche. Ne dit-on pas toujours que c'est à travers la nourriture que les gens se rassemblent le mieux?
« Je suppose que tu n'as pas encore diné? »
Excellent, Pete. Digne d'un Pullitzer. Ce n'est certainement pas avec cette imagination que tu as écrit tes meilleurs romans. Ni avec cette imagination là que tu as su charmer sa mère.
Mais tu n'es pas Deborah, n'est-ce pas? Étrangement, même après le divorce, lui parler reste moins effrayant que de te parler à toi.
Effrayant.
Je l'admets. Mais silencieusement. Je ne sais jamais quoi te dire, car j'ai toujours peur d'abimer cette relation qui semble si fragile, entre nous.
Tu es ma fille. J'aimerais que tu me respectes. J'aimerais que tu m'admires.
Et je sais à quel point il peut être difficile d'obtenir ces deux éléments. Surtout auprès des adolescentes comme toi. Alors ménage moi, je t'en prie. Sois indulgente avec ton vieux père.
@Kimberley Michaels
Tic, toc, tic, toc, fait l'horloge accrochée au mur, alors que nous regardons partout autour de nous pour éviter de se regarder dans les yeux.
À quand remonte la dernière fois que nous avons réellement cohabité ensemble? Tu avais facilement huit ans... Tu étais encore une gamine.
Et maintenant?
Je ne sais même pas à qui j'ai affaire. Évidemment que je sais à qui j'ai affaire. Un seul regard suffit pour confirmer que tu es bien elle: Kimberley, l'issue de mon sang, ma descendance biologique. Et pourtant... Je ne sais pas à qui j'ai affaire. Ce que tu aimes. Qui tu es. Je l'admets: c'est de ma faute. Je n'ai pas assez prêté attention. Je ne me suis pas assez intéressé... À toi. À ta vie. Et maintenant que je me retrouve face à toi, je réalise à quel point il s'agissait d'une erreur.
Mais cela ne nous avance pas plus que cela.
Tu es ici, désormais. Que dire, que faire?
Merci pour ce généreux cadeau, Deborah, dont on aurait très certainement pu se passer, l'un comme l'autre...
Mais bon. Tu es ici. C'est un fait. Et tu restes ma fille. Alors on va bien trouver un moyen de faire en sorte que ça fonctionne, pas vrai?
Mais que dire, que faire?
Je sèche totalement.
Je sens que tu m'attends, et cela ne m'aide pas davantage à trouver les bons mots. Quel dommage que Bartosz se soit terré dans sa chambre. J'aurais bien pu bénéficier de son aide. Ou de ses conseils.
Finalement, je me décide à tenter une approche. Ne dit-on pas toujours que c'est à travers la nourriture que les gens se rassemblent le mieux?
« Je suppose que tu n'as pas encore diné? »
Excellent, Pete. Digne d'un Pullitzer. Ce n'est certainement pas avec cette imagination que tu as écrit tes meilleurs romans. Ni avec cette imagination là que tu as su charmer sa mère.
Mais tu n'es pas Deborah, n'est-ce pas? Étrangement, même après le divorce, lui parler reste moins effrayant que de te parler à toi.
Effrayant.
Je l'admets. Mais silencieusement. Je ne sais jamais quoi te dire, car j'ai toujours peur d'abimer cette relation qui semble si fragile, entre nous.
Tu es ma fille. J'aimerais que tu me respectes. J'aimerais que tu m'admires.
Et je sais à quel point il peut être difficile d'obtenir ces deux éléments. Surtout auprès des adolescentes comme toi. Alors ménage moi, je t'en prie. Sois indulgente avec ton vieux père.
@Kimberley Michaels