Re: (jaydan) we still have stuff to fix.

Après la pluie le beau temps, oui c’était ce qui se passait et j’espérais que ça allait rester le beau temps. On a vécu tant de mauvaises choses qu’il était hors de question qu’on en vive plus. Il était temps de commencer notre happy ending en construisant de bonnes fondations à notre couple. Donc plus d’engueulades pour le moment et on allait profiter l’un de l’autre. C’était ce qu’il fallait non ? Et puis, pourquoi pas renforcer notre couple… avec un voyage. A Paris. Je savais qu’elle adorait Paris puisqu’elle était fan de mode. Et puis là-bas, je pourrais tenter de voir les choses en grand. Pas une demande en mariage, mais un engagement considérable, qui la mettra en confiance quant à notre duo et sûrement qu’elle arrivera à faire les efforts nécessaires pour ne plus me mettre à l’écart. Oui, je voulais ça, je voulais la retrouver telle que je l’aimais depuis le jour où je me suis rendu compte que j’étais éperdument amoureux d’elle. Je l’avais embrassé, délicatement en posant mes lèvres sur les siennes. Ce n’est qu’en sentant qu’elle reposait à son tour ses lèvres sur les miennes que je savais qu’on était de nouveau bien. Un baiser de réconciliation. « Ta proposition d’aller prendre un truc à emporter et passer l’après-midi ensemble tient toujours… ? » Murmurait-elle contre mes lèvres. Je hochais doucement la tête, mes yeux encore fermés et mon visage presque collé au sien. Je voulais que nos lèvres soient de nouveau scellées dans un baiser mais elle reprenait la parole. « Parce que j’commence à avoir un petit creux… » A l’entente de ces mots, j’ouvrais les yeux pour plonger mon regard dans le sien, surpris de façon agréable. « T’as.. faim ? » Je voulais m’assurer d’avoir bien entendu ce qu’elle venait de m’avouer. Elle qui avait perdu l’appétit depuis notre rupture, la retrouvait enfin. Il était temps j’ai envie de dire. « J’dis pas non pour te retrouver, oh non. » Je me levais et je l’attirais de sa main pour la lever à son tour afin qu’elle se trouve face à moi. Je remettais une mèche de cheveux derrière son oreille et je plongeais mon regard dans le sien. « On va aller chercher à manger… puis on va aller dans ta chambre et j’vais te montrer à quel point j’suis amoureux de toi parce que tu m’manques et que mon corps te réclame depuis quelques jours maintenant. » avouais-je avec un petit sourire en coin.

Ça ne servait à rien non plus de lui faire la gueule pendant trente ans, je pense qu’il avait compris le message. Et j’avais aussi compris pourquoi il était monté aussi vite dans les tours quand je lui avais dit que j’avorterai, point à la ligne. De toute façon, c’était inutile de repenser à tout ça sachant que ça n’était qu’une fausse alerte et rien de plus. On n’avait pas pu passer du temps ensemble samedi parce qu’il était parti assez vite, alors je me demandais s’il voulait toujours qu’on passe un peu de temps ensemble comme il me l’avait proposé un peu plus tôt. Cette fois, je ne comptais pas l’envoyer chier, au contraire même. Malgré tout ce qui avait bien pu se passer, malgré tous nos problèmes, malgré les disputes, je l’aimais, c’était indéniable et ça me manquait de ne pas passer du temps avec lui. Nous avions aussi fait chambres à part pendant plusieurs jours, et dormir contre lui aussi m’avait manqué alors je comptais bien m’incruster chez lui jusqu’au lendemain matin au plus tard. Ou alors le kidnapper pour qu’il vienne chez moi, au choix. Je vis bien sa surprise quand je lui annonçais que j’avais un petit creux. Il ne devait pas s’y attendre, c’est clair. Depuis quelque temps je retrouvais l’appétit et j’avais un peu plus de plaisir à manger, comparé à plusieurs semaines auparavant puisque je m’étais fait à nouveau vomir. « T’as.. faim ? » Un léger sourire se dessina sur mes lèvres et j’hochais doucement la tête. Bon, faim était un grand mot quand même. Je répondais alors, « J’ai… un petit creux ouais… » C’était pas encore exceptionnel, mais c’était mieux que rien. « J’dis pas non pour te retrouver, oh non. » Je ris un peu et je le regardais se lever alors que sa main toujours dans la mienne pour tirer vers lui pour que je me lève à mon tour, me retrouvant alors face à lui. Je lâchais sa main pour enrouler mes bras autour de son cou, le regardant alors qu’il disait, « On va aller chercher à manger… puis on va aller dans ta chambre et j’vais te montrer à quel point j’suis amoureux de toi parce que tu m’manques et que mon corps te réclame depuis quelques jours maintenant. » Je souris en coin et j’hochais la tête, approchant mon visage du sien pour l’embrasser à nouveau, « C’est un programme qui me parait tout à fait intéressant… », murmurais-je avant de le lâcher pour prendre mon sac et reprendre sa main. Je l’attirais en dehors de la cage d’escaliers pour retourner dans le couloir, « Tu veux manger quoi ? », lui demandais-je alors que nous nous dirigions vers la sortie du bâtiment.

J’avais réussi à me calmer contre elle depuis qu’elle m’avait avoué qu’il n’y avait pas de grossesse. Le but ensuite de la conversation était de la calmer elle contre moi. Et j’avais finalement réussi puisque je lui avais dit les raisons de mes agissements. Elle avait compris qu’elle avait une partie de tort dans cette histoire, une grosse partie. Je n’étais pas blanc comme neige mais elle non plus. On était finalement réconcilié, avec cette histoire dans le passé. Après tout, elle n’était pas enceinte et elle n’avait pas subi d’avortement. Elle était donc d’accord pour qu’on passe l’après-midi ensemble : manger ensemble, passer du temps ensemble… Comme des amoureux. « J’ai… un petit creux ouais… » Je souriais d’autant plus. Elle retrouvait doucement mais surement l’appétit et ça me faisait plaisir. Après tout, si je l’avais pas quittée, elle n’aurait pas replongé dans la boulimie et elle ne serait pas à tenter de retrouver l’appétit. On s’était redressé et on était collé l’un à l’autre, mon visage près du sien. Ses bras entouraient mon cou et j’entourais ses hanches de mes mains. Je lui expliquais clairement ce que j’attendais de cette journée avec elle, montrant explicitement que j’avais envie de lui faire l’amour. « C’est un programme qui me parait tout à fait intéressant… » Je hochais la tête, carrément d’accord avec elle. Elle me lâchait et récupérait son sac pour ensuite prendre ma main. On sortait de la cage d’escaliers, se dirigeant vers la sortie du bâtiment. « Tu veux manger quoi ? » Je me mis alors à réfléchir alors qu’on se dirigeait vers le parking. « Hm… Je mangerai bien du chinois. Toi, t’as envie de quoi ? » Je lâchais quelques secondes sa main pour la reprendre mieux afin d’entrelacer nos doigts ensemble. Après quelques dizaines de mètres, on arrivait à côté de ma voiture. « T’as ta voiture ou on fait comment ? » Je ne voulais pas laisser ma voiture et puis je suppose qu’elle non plus. Il allait donc falloir se diviser… Mais ça pouvait être faisable. Genre, moi je vais chercher à manger pendant qu’elle préparait la chambre.

C’était moi qui avais réclamé à ce qu’on soit deux jeunes étudiants en couple totalement normaux, et c’était ce que nous allions être cet après-midi. Nous avions vécu beaucoup trop de choses en même pas un an, et je me disais que nous retrouver nous ferait du bien, surtout après une dispute. Après tout, nous avions tout ce qu’il nous fallait pour être heureux. Nous étions amoureux, nous vivions en Californie, nous allions à une université plutôt reconnue, nous faisions ce que nous aimions. Oui, nous avions tout ce qu’il fallait pour être heureux, alors fini les mélodrames. Surtout maintenant que nous étions réconciliés. Et qui dit réconciliation, dit forcément, câlin. Je crois que c’était notre marque de fabrique, et décidément, jamais je ne me lasserai de lui faire l’amour, c’était un truc de fou. Quand je pensais qu’avant Aidan, je n’avais jamais fait ça… et bien j’avais loupé quelque chose, clairement. Ou pas, parce que j’étais quand même contente d’avoir attendu et qu’Aidan eut été le premier. Le premier et le dernier, j’en étais certaine. Ma main dans la sienne, nous sortions du bâtiment et je lui demandais ce qu’il voulait manger. Moi je m’en fichais, tant qu’on grignotait quelque chose histoire de ne pas avoir trop faim. « Hm… Je mangerai bien du chinois. Toi, t’as envie de quoi ? » J’haussais les épaules, le laissant entrelacer un peu mieux nos doigts. « Mh… du chinois ça me va aussi… » J’adorais chinois, et même si j’avais quelque problèmes avec la nourriture, j’adorais manger d’un peu de tout. En fait, c’était ce que je préférais : me diversifier. Chaque culture a une gastronomie qui lui ait propre et qui a quelque chose de délicieux. Nous arrivions sur le parking, et je repérais la voiture de mon petit ami, « T’as ta voiture ou on fait comment ? » Je secouais la tête et je retirais la lanière de mon sac de mon épaule, « Nope, j’suis venu en bus ce matin donc on peut prendre ta voiture ! » Je souris et je le laissais ouvrir celle-ci, ouvrant la portière pour me mettre du côté passager. Je bouclais tout de suite ma ceinture et j’attendais qu’Aidan soit installé et bouge la voiture pour le regarder et demander, « Au fait… t’aimes les tatouages ? » Il n’allait certainement rien comprendre, mais je voulais d’abord lui poser la question avant de lui proposer l’idée qui me trottait en tête depuis quelques semaines.

Catastrophe évitée, problèmes à moitié résolus – oui, y’en avait quelques-uns encore comme la confiance à retravailler – et réconciliation faite, il était temps de profiter de notre couple. Et pour faire comme tous les jeunes de notre âge, on allait s’enfermer dans une chambre, la sienne ou la mienne, et puis nous allions jouer à bow chica wow wow. That’s all. Pourquoi partir dans le compliquer quand le simple peut parfaitement convenir également. On se mettait donc en route vers le parking, et plus précisément vers ma voiture pour qu’on puisse se mettre en route. Sauf que j’avais pensé par la suite sur le fait qu’elle aurait pu venir également en voiture et qu’il allait falloir se séparer, ce dont je n’avais clairement pas envie là et c’était une des raisons pour lesquelles j’avais entrelacé mes doigts avec les siens. « Mh… du chinois ça me va aussi… » Je souriais, au moins, c’était fait. Mais arrivé à la voiture, je commençais donc à parler du problème logistique des voitures. Et en retirant son sac de son épaule, elle répondait avec un petit sourire sur les lèvres. « Nope, j’suis venu en bus ce matin donc on peut prendre ta voiture ! » Je sentais la pression d’une séparation éventuelle retomber aussi rapidement qu’elle était venue. Elle était là, avec moi et elle n’avait pas besoin de prendre le bus pour rentrer. Je serais son chauffeur et on pourrait aller partout où on veut aller, si l’envie d’être dans une chambre ne semble plus d’actualité. Je déverrouillais alors la voiture afin qu’on puisse entrer tous les deux dedans. Je m’approchais d’elle pour l’embrasser rapidement puis je retirais mon sac de mon épaule pour le foutre sur la banquette arrière avant de m’installer côté conducteur. Tous les deux installés, je démarrais et puis je m’engageais sur la route afin qu’on aille vers un traiteur chinois qui fait à emporter. « Au fait… t’aimes les tatouages ? » Je tournais la tête vers ma petite amie, les sourcils froncés. « Les tatouages ? » Je reportais assez vite mon attention sur la route tout en réfléchissant à la question. Finalement, je haussais les épaules, sans avis particulier. « Ouais, quand c’est beau ça peut être pas mal… Pourquoi ? » Si elle me demande ça, c’est qu’elle a une idée précise. Je la connais quand même… Donc ouais, elle a une idée derrière la tête.

Moi qui m’étais dit que j’irais voir Aidan juste en coup de vent dans ce couloir pour lui dire que je n’étais pas enceinte et donc que je n’avais pas avorté, c’était plutôt raté. Je m’étais pourtant répété encore et encore qu’il ne fallait pas que je craque et que je continue de lui faire la tête encore un ou deux jours pour qu’il comprenne vraiment que j’étais fâchée. Et moi, je me retrouvais au final dans sa voiture, prête à prendre la route pour passer l’après-midi avec lui. Qu’est-ce que vous voulez, j’étais amoureuse. J’étais juste dingue de lui, et depuis l’accident, j’avais appris que chaque moment passé ensemble était précieux, parce qu’il pouvait arriver n’importe quoi qui ferait que du jour au lendemain, nous serions amené à être séparés. Certes, ça n’était pas une manière de pensée très joyeuse, mais quand on a frôlé la mort, on y pense très souvent, et j’y pensais aussi quand nous étions séparés. Que nous perdions du temps à nous détester alors que la vie est courte et qu’on devrait en profiter. Je m’étais donc attachée correctement, chose aussi méga importante et Aidan mit la voiture en route vers un traiteur chinois. J’appuyais sur un bouton de la voiture pour activer le chauffage, parce que mine de rien il commençait à faire frisquet dehors et je demandais à Aidan ce qu’il pensait des tatouages. C’était un truc que j’avais en tête depuis quelques temps et je n’avais jamais vraiment osé lui demander, alors c’était le moment ou jamais. « Les tatouages ? » J’hochais la tête en souriant, attendant sa réponse en continuant de le regarder alors qu’il se concentrait sur la route et réfléchissait à ma question, « Ouais, quand c’est beau ça peut être pas mal… Pourquoi ? » Je me mordais la lèvre et je me redressais un peu de mon siège, passant ma main dans mes cheveux en lui expliquant le fond de ma pensée, « Mhh… en fait ça fait un petit moment que j’y pense, mais j’ai pensé qu’on pourrait genre.. faire un tatouage ensemble ? » Je me pinçais la lèvre et j’ajoutais, « Mais pas n’importe quoi… deux tatouages qui se complètent ou quelque chose comme ça, tu vois ? » En plus, j’avais toujours voulu me faire un tatouage mais je n’avais jamais su me décider quoi. Et l’idée qu’on puisse avoir le même ou quelque chose qui n’a un sens que quand on les met l’un à côté de l’autre, ça me plaisait. En espérant que ça lui plairait aussi.

J’avais été dur dimanche dans les sms envoyés à Jaycee parce que je ne voulais pas la voir tuer un bébé qu’elle portait. Je n’en étais tout simplement pas capable. Elle comme moi avions été élevé dans des familles assez conservatrices et contre l’avortement. Je n’étais pas spécialement contre à la base mais là il s’agissait de notre couple. Du moins, ça affectait notre couple. Mais on venait de se réconcilier puisque tout ça n’était qu’un malentendu. Heureusement qu’elle n’était pas enceinte et qu’elle n’ait donc pas fait cet acte, sinon l’après midi n’allait pas être celui qu’on va vivre. J’étais quand même heureux qu’elle soit venue me voir et qu’on se soit expliqué. C’était donc pour cette raison qu’on est partis tous les deux du bâtiment main dans la main en direction du parking et de ma voiture. Tous les deux bien installés et attachés, je nous ai mis en route vers le chinois qu’on préférait – autant aller où on préfère les plats – afin de commander de quoi emporter dans la chambre de Jaycee. Seulement, le trajet n’était pas silencieux puisque ma petite amie s’est mise à parler d’un sujet bien précis : les tatouages. J’étais dans un premier temps étonné de sa question, ce que j’en pensais. Et bien je n’en pense rien de particulier, même que ça peut être joli si c’est bien fait, mais voilà tout. Rien de bien pensé non plus. Je lui demandais donc pourquoi. « Mhh… en fait ça fait un petit moment que j’y pense, mais j’ai pensé qu’on pourrait genre.. faire un tatouage ensemble ? » Je tournais une nouvelle fois la tête vers elle pour regarder si elle rigolait et c’était visiblement pas le cas. « Mais pas n’importe quoi… deux tatouages qui se complètent ou quelque chose comme ça, tu vois ? » Je hochais la tête, regardant la route en comprenant où elle voulait en venir. Ouais, ça pouvait être sympa… A y réfléchir. « Hm… Et t’as déjà une idée de quoi faire, et où ? » C’était bien d’avoir l’idée de base, mais un peu plus poussé c’est mieux. Si c’est un gros machin sur le visage, c’est nul. Complètement nul, et je suis loin d’être d’accord. Mais un truc simple, bien placé et pas douloureux, ça peut le faire ouais.

Je voulais être à lui. Je voulais être à lui pour toujours. Et je voulais que lui aussi soit à moi. Et plus que tout, je voulais que lorsqu’une fille voie le tatouage qu’on pourrait faire, que cette fille voit qu’il n’y avait pas moyen avec lui. Qu’Aidan était mon petit ami, qu’il était à moi et à personne d’autre. Malgré tout ce qui nous était arrivés, je continuais à avoir peur qu’un jour, il trouve quelqu’un d’autre. Et le fait qu’à chaque fois qu’on se sépare, il aille se réconforter dans les bras d’une autre fille, ça ne me rassurait pas du tout, au contraire même. Parce qu’il m’aimait, je le savais, mais ça ne l’empêchait pas d’avoir envie d’autres filles pour pouvoir coucher avec elles aussi facilement. J’étais bien consciente qu’un tatouage n’allait pas l’empêcher de tomber amoureux de quelqu’un d’autre ou quelque chose comme ça… mais s’il acceptait de le faire, j’allais voir comme une preuve d’amour. Ouais, c’est ça, une preuve d’amour. Parce qu’un tatouage, ça va nous marquer à vie. Et c’était ce que je voulais. Je voulais le marquer à vie. J’espérais réellement qu’on finirait le reste de nos jours ensemble, mais avec tout ce qui s’était passé ces derniers temps, j’avais pris conscience qu’il y avait des chances, mêmes si elles étaient minimes, que ça ne soit pas le cas. J’expliquais donc le fin fond de ma pensée tout en le regardant et il hochait la tête, ce qui semblait être un bon début. « Hm… Et t’as déjà une idée de quoi faire, et où ? » J’haussais les épaules en regardant la route avant de reporter mon attention sur mon petit ami, « J’avais envie d’écrire genre… « I love A », mais je sais pas où… le poignet ou… le bas du ventre ? » Je souris un peu et j’haussais les épaules, « J’sais pas, t’en penses quoi toi ? » J’appuyais mon coude sur l’accoudoir et je me redressais un peu en voyant la rue où nous étions. C’était là où on avait eu l’accident et c’était la première fois que je repassais ici en voiture, et avec Aidan. Je déglutis, « Aidan… ralentis un peu… », demandais-je d’une voix tremblante. Ça pouvait paraitre bête après tout ce temps, mais tout à coup, me retrouver ici m’angoissait un peu.

L’idée du tatouage en elle-même n’était pas une si mauvaise idée. Moi qui suis un jaloux compulsif de tous les mecs qui l’approchent, encore plus maintenant qu’elle avait commis ce que je redoutais le plus. Oui, le tatouage était la marque qu’elle m’appartenait et que je ne la partage avec personne. Ni aujourd’hui, ni jamais. Alors finalement, j’étais bien tenté de le faire avec elle, si elle me proposait des idées qui pouvaient être intéressantes. Après, on pourrait toujours y réfléchir ensemble, c’était pas à exclure, mais je n’avais rien en tête à ce moment précis. Elle me prenait de court… Enfin on pourrait le faire dans la chambre, après avoir fait l’amour et s’être rassasié. « J’avais envie d’écrire genre… « I love A », mais je sais pas où… le poignet ou… le bas du ventre ? » Je réfléchissais, continuant sur la route et m’arrêtant aux feux qui se présentaient. « J’sais pas, t’en penses quoi toi ? » Je continuais de réfléchir, tapotant avec mes pouces sur le volant. « Mh… Les poignets. Plus visible pour les mecs qui tenteront de te draguer. » Ok, j’avouais clairement que c’était une marque de sa mise en couple avec moi, mais je m’en fichais. Quelque part, je savais qu’elle pensait la même avec moi. Je n’avais pas été blanc comme neige lors de nos deux ruptures alors elle avait le droit de penser ça. Finalement, j’arrivais dans une nouvelle rue, avec un feu au bout, sans vraiment faire gaffe lequel c’était. « Aidan… ralentis un peu… » Je fronçais les sourcils, ne comprenant pas trop. J’étais déjà à droite donc prêt à m’arrêter. « Qu’est-ce qui a ? » Je ralentissais comme elle me le demandait et redressant ma tête pour regarder où on était, je me rendais alors compte que nous avions eu notre accident au bout de la rue, au feu. « Tu veux que je m’arrête, que je change de rue ? » Elle était clairement en train de paniquer. Je ne m’étais pas rendu compte que c’était cette rue puisque ça m’était clairement sorti de la tête. On parlait tatouage et là, on se retrouvait là… Je voulais alors la réconforter, pour ne pas qu’elle se fasse une frayeur toute seule.

Bon, on avait encore le temps pour réfléchir à cette histoire de tatouage. L’idée m’était revenue d’un coup, et ça permettait de faire la discussion, de voir en premier temps si il était plutôt pour ou contre. Je ne savais pas du tout ce qu’il pensait des tatouages, mais moi j’aimais ça. Bien sûr, j’aimais les tatouages discrets, les mecs qui avaient des tatouages partout sur le corps, je trouvais ça tout sauf sexy contrairement à certaines filles. C’est pour ça que je donnais l’idée à Aidan, et ça semblait lui plaire aussi ce qui ne m’étonna pas. Parce que l’idée qu’on marque une partie de notre corps pour montrer qu’on aime l’autre, c’est clair que ça faisait comme si on portait une étiquette montrant au monde entier qu’on était avec quelqu’un, et ça pouvait facilement freiner les personnes qui pourraient bien nous draguer. L’idée me plaisait également pour ça, et je savais que c’était aussi le cas pour Aidan. D’ailleurs, sa réponse voulait tout dire. « Mh… Les poignets. Plus visible pour les mecs qui tenteront de te draguer. » Je souris en coin et je regardais la route en haussant les épaules, « Dans un sens, le bas du ventre ça me plaisait parce que tu serais le seul à pouvoir le voir… tu vois ce que je veux dire ? ». La voiture s’engagea dans une rue, et là, je me sentais mal. Parce que je pouvais reconnaître cette rue parmi beaucoup d’autres. C’était celle où nous avions eu l’accident. Du moins, au feu tout au bout de la rue. Je déglutis, et sans savoir le maîtriser, je commençais à paniquer. Je demandais à Aidan de ralentir, demande débile puisqu’il roulait déjà à une allure tout à fait modéré. « Qu’est-ce qui a ? » Je gardais mon regard fixé sur la route sans savoir lui répondre, et il comprit tout de suite. « Tu veux que je m’arrête, que je change de rue ? » J’hochais la tête lors de sa deuxième proposition, agrippant ma ceinture en essayant de me calmer, même si… je n’y arrivais absolument pas. Mon cœur battait hyper vite, je respirais plus rapidement. J’étais clairement en train de faire une petite crise d’angoisse. « Ouais… change de rue… ou arrête toi sur le côté je sais pas… » Je pensais que cet épisode de l’accident était révolu et que nous n’aurions plus à en reparler, mais apparemment, ça n’était pas encore totalement le cas.

S’il y avait bien un truc qui montrerait aux mecs qui approchent de trop près Jaycee qu’elle est à moi, c’est bien un tatouage. Il est hors de question qu’un mec vienne trop près vers elle sans que je ne sorte les griffes. J’ai failli la perdre plusieurs fois, je ne permettrais pas que ça arrive une nouvelle fois. Donc l’idée du tatouage me plaisait bien en effet, surtout si ça montrait qu’elle était prise, amoureuse et sans envie d’aller voir ailleurs. Bon, ça, je sais pas encore si c’est vrai ou pas, vu ce qui s’est passé le mois dernier… Mais dans l’idée, c’est ça. « Dans un sens, le bas du ventre ça me plaisait parce que tu serais le seul à pouvoir le voir… tu vois ce que je veux dire ? » Je souriais en coin, conscient de ce qu’elle voulait dire. Owi, un tatouage dont je serai le seul – avec le tatoueur – à connaitre l’existence et la forme. « Pourquoi pas les deux ? Un au poignet et un sur le bas du ventre. Enfin… ça va pas te porter préjudice pour ta carrière ? » Je sais pas, y’a certains métiers qui refusent de voir des tatouages sur le corps des gens… Avocat par exemple. Rien de visible, tout doit être caché avec les vêtements. Et puis on est arrivé dans cette fameuse rue où ma voiture s’est retrouvée totalement défigurée. Jaycee l’a bien reconnue et elle était en train de faire une crise de panique, d’angoisse ou je ne sais quoi, puisqu’elle me demandait de ralentir. Je n’avais tilté qu’en lançant mon regard devant moi où on était. C’était pour cette raison que je lui demandais ce qu’elle préférait : que je m’arrête ou que je change de rue. J’avais remarqué que je pouvais tourner à droite dans quelques mètres donc c’est l’occasion. « Ouais… change de rue… ou arrête toi sur le côté je sais pas… » Je devais me décider assez rapidement puisqu’elle était en état de stress total. J’enclenchais le clignotant à droite et dès que je pus, je tournais. Je m’arrêtais sur le bas-côté pour regarder ma petite amie et tenter de la réconforter. « Hey, calme toi, j’suis là. On est là, bien en vie, bien vivant. » J’attrapais sa main, entrelaçant nos doigts pour tenter de la calmer. Le contact ne pouvait être que bénéfique non ?

Je n’osais même pas imaginer la tête de ma mère si je lui disais que je voulais faire un tatouage. Je savais que ma mère détestait ce genre de choses. Quoi que je me demandais ce qu’elle dirait si je lui expliquais quel genre de tatouage je voulais faire avec Aidan. C’était une sortie de preuve d’amour que de me faire tatouer le « I Love A » sur mon poignet. Mais aussi la tête qu’elle ferait si je lui disais que j’avais envie de me faire tatouer quelque chose au bas du ventre. Parce que mon idée quant au bas du ventre, c’était de me faire un tatouage que seul Aidan connaisse. Parce qu’actrice ou pas, je ne me promenais pas à poils ou avec des vêtements mégas courts, on ne voyait donc jamais le bas de mon ventre. Limite, on pourrait le voir uniquement si je me mets en bikini sur la plage. « Pourquoi pas les deux ? Un au poignet et un sur le bas du ventre. Enfin… ça va pas te porter préjudice pour ta carrière ? » Je secouais la tête. Un tatouage, ça n’est pas interdit quand on est acteur tant que les tatouages sont discrets. En fait, ils doivent être assez discrets pour qu’on puisse les cacher sous du maquillage au cas où ça ne colle vraiment pas pour un rôle. Puis, nous arrivions dans cette rue, et je me suis tout à coup sentie vraiment mal. Aidan me proposer de s’arrêter ou alors de tourner à droite. A vrai dire, je m’en fichais, je voulais juste qu’on sorte de cette rue, parce que ça m’angoissait à mort de me retrouver là. Au final, il tourna dans la première rue qu’il put et s’arrêta sur le côté de la route pour essayer de me calmer. « Hey, calme toi, j’suis là. On est là, bien en vie, bien vivant. » Je déglutis et je serrais ses doigts entre les miens, hochant la tête en inspirant doucement,« Ouais… ouais… » Je fermais les yeux et je passais ma langue entre mes lèvres. Mon cœur ralentissait petit à petit, et je gardais sa main dans la mienne. « Désolée… j’sais pas ce qui m’a pris… » Je souris légèrement, un peu gênée. Je pensais vraiment que l’épisode de l’accident était terminé. Je me redressais et je lâchais sa main en la passant le long de ma ceinture en regardant la route, « Tu peux redémarrer… », annonçais-je en me pinçant la lèvre.

J’étais de plus en plus emballé par cette idée de tatouage, en effet. Faut dire que c’était une excellente idée puisque ça montrait que Jaycee était amoureuse et casée avec moi. Un bon moyen en soi d’éloigner les mecs un peu trop insistant qui ne prennent pas non comme réponse. Mais qu’ils essayent. Jaycee est à moi et personne d’autre ne l’aura. Et puis, si elle hésite entre deux endroits sur son corps, elle peut tout aussi bien faire deux tatouages différents. Un au poignet et un autre en dessous de son ventre. Et je la suivrais si elle ne veut pas être seule à en faire deux. Après tout, cette idée me plait alors autant la suivre jusqu’au bout. Je lui demandais d’ailleurs si ça n’allait pas lui porter préjudice au niveau de sa carrière et son hochement négatif de la tête m’indiquait que ce n’était pas préjudiciable. Donc tant mieux pour elle. Et quand on arrivait sur une rue qui se terminait avec un feu, Jaycee se mit à avoir une crise de panique, me demandant de ralentir. Je ne comprenais pas sur le coup, jusqu’au moment où j’ai reconnu la rue en question. Je m’étais alors dirigé dans une rue adjacente et je m’étais carrément arrêté pour pouvoir m’occuper d’elle. « Ouais… ouais… » Oui, on était là, en un seul morceau tous les deux, et c’est ce qui compte. Elle ne devait plus paniquer à cause de l’accident de voiture qu’on avait pu avoir il y a quelques mois et qui a carrément ruiné nos vies le temps de plusieurs semaines. Tenant sa main dans la mienne, je tentais de la réconforter le mieux possible en étant tendre, affectueux et attentif à ses besoins. « Désolée… j’sais pas ce qui m’a pris… » Je secouais la tête et je caressais sa joue de mon autre main, replaçant par la suite une mèche derrière son oreille. « T’as pas à t’excuser, ça arrive à tout le monde… » J’en avais bien eu des crises de panique avant de pouvoir conduire à nouveau normalement. Alors elle n’était pas à blâmer, loin de là. Elle se redressait, lâchant alors ma main pour regarder de nouveau devant elle en remettant bien sa ceinture. « Tu peux redémarrer… » Toujours tourné vers elle, je ne remettais pas le contact immédiatement. « T’es sûre ? On peut rester là un moment, même sortir si t’en as envie. Ou on peut repartir pour aller au chinois et rentrer direct après. » Après tout, oui, valait mieux pas s’attarder trop dessus.

Cet accident avait causé tellement de tords dans nos vies, et je pensais m’en être sortie beaucoup trop facilement. Comme si ça aurait pu être réglé aussi facilement d’ailleurs. J’avais toujours inconsciemment cherché à éviter de retourner dans cette rue, car je ne pouvais pas m’empêcher de penser à ce qui s’était passée cette soirée-là. J’avais tellement eu peur de mourir, et j’avais aussi eu tellement peur de perdre Aidan pour toujours. Parce qu’il y a perdre quelqu’un parce que cette personne s’éloigne de nous ou nous quitte, et perdre quelqu’un parce que cette personne meurt. Et qui dit une personne qui meurt, dit, ne plus jamais la revoir. Malgré tout ce qu’on m’avait appris, j’avais du mal à croire à une vie après la mort. Alors forcément, lorsque je me retrouvais à cet endroit, une vague de panique m’avait rapidement envahie, et je n’avais pas réussie à la calmer tant qu’Aidan n’était pas sortie de cette rue. Je ne voulais juste pas qu’on passe ce feu rouge, car c’était en démarrant à celui-ci que l’autre voiture nous avait percutés. Serrant très fort sa main dans la mienne, je m’excusais pour cette petite crise de panique et je fermais les yeux en sentant sa main sur ma joue. Il avait le don de m’apaiser. « T’as pas à t’excuser, ça arrive à tout le monde… » J’hochais la tête, respirant doucement en essayant de me calmer le plus vite possible. Une fois mon rythme cardiaque calmé, et ma respiration aussi, je me redressais et je replaçais bien ma ceinture en lui disant qu’il pouvait redémarrer. « T’es sûre ? On peut rester là un moment, même sortir si t’en as envie. Ou on peut repartir pour aller au chinois et rentrer direct après. » Je secouais la tête, tournant le regard vers Aidan en lui répondant tout de suite, « Allons au chinois… j’ai pas envie de repenser à ce qui vient de se passer… » Je baissais la vitre de la voiture côté passager pour me faire un peu d’air alors qu’Aidan redémarrait la voiture pour aller vers le restaurant chinois où nous devions embarquer à manger. J’essayais alors de reprendre la conversation histoire de me changer l’esprit, « Donc mh… pour le tatouage… tu serais d’accorda alors… ? » Je souris légèrement et j’ajoutais, « J’veux bien aussi en faire un sur le bas du ventre, mais je ne sais pas encore quoi par contre… un petit truc discret et mignon… » Il fallait que j’y réfléchisse, mais si Aidan avait des idées, qu’il me les donnes parce que je voulais aussi que ça lui plaise.

Voir ma petite amie aller mal comme ça, je n’aimais pas du tout ça. Il suffisait de voir quand nous n’étions plus ensemble. J’allais mal mais quand j’avais vu qu’elle était en pire état, j’avais mis ma douleur de côté pour m’occuper d’elle, ce qui a déclenché notre nouveau rapprochement. Et aujourd’hui, nous étions de nouveau ensemble. Je ne supportais pas la voir mal alors ouais, je faisais en sorte qu’elle aille mieux le plus vite possible, et s’il fallait changer de rue, je le faisais. Garé sur le bas-côté de la rue où on se trouvait à présent, je m’occupais de la rassurer et de la calmer afin qu’on puisse reprendre notre trajet. Ma main dans la sienne, l’autre caressant sa joue, je la réconfortais donc afin que sa crise de panique se calme. Je lui proposais de rester… ou carrément de faire comme prévu, c’est-à-dire aller au chinois et aller se poser dans sa chambre où on serait tranquille. « Allons au chinois… j’ai pas envie de repenser à ce qui vient de se passer… » Je hochais la tête et je me remettais donc en route. Je la voyais baisser le carreau de sa portière, sûrement pour avoir de l’air frais au visage, ce qui était une bonne idée. Me remettant en route, je faisais en sorte de trouver une route pour aller à notre chinois préféré tout en évitant le feu de la rue d’à côté. « Donc mh… pour le tatouage… tu serais d’accord alors… ? » Je hochais la tête tout en regardant la route pour pas avoir d’accident. Non, hors de question d’en avoir un aujourd’hui. « J’veux bien aussi en faire un sur le bas du ventre, mais je ne sais pas encore quoi par contre… un petit truc discret et mignon… » Je souriais en coin, imaginant alors un petit tatouage mignon que moi seul pourrait voir. Mais fallait également penser logistique puisque ça pouvait faire mal pendant plusieurs semaines et fallait pas que ça nous handicape. « J’suis partant pour le tatouage et… pour le petit truc discret et mignon, ça serait plus dans quelle optique ? » J’arrivais à côté du restaurant et je rentrais dans le parking afin de me garer. Enfin à l’arrêt, je récupérais mon sac à l’arrière pour choper mon portefeuille. « Au pire, on fera des recherches une fois posé dans ta chambre ? J’aurais déjà une meilleure vision de ton corps.. » avouais-je avec un sourire en m’approchant d’elle pour l’embrasser.