Re: dead, dead, my battery's dead. [/w. javier + adriel + emily + jamahl]

Y a une sacré tension dans la pièce, p’tain, Syd, tu la sens ? C’est un truc de dingue ! J’sais pas d’où c’est partit ! Ils se sourient, en mode cordial avant de s’envoyer des sacré réflexions dans la tronche. Mon dieu, dans quoi j’suis tombé moi ? Faut juste que j’y fasse pas gaffe, que j’reprenne mes esprits avant de m’casser, ouais mais le truc, c’est que j’ai pas pris mon plan avec moi et que j’sais pas comment j’rentre jusqu’à ma tente. Autant c’pas loin malgré ce que j’aurais pu croire, ouais, j’sais pas et j’sais pas à qui demander, ils sont tous trop occupés à se tirer dans les pattes. On pourrait croire qu’ils se connaissent depuis des siècles et que le courant est jamais passé. ‘fin, j’pige pas, comment d’gens qui viennent apparemment de s’rencontrer se supportent si peu, c’pas possible. « Ouais, j’taffe, j’bosse à la cuisine, si tu passes au resto à l’occaz, hésites pas à m’demander, j’te ferais un trucs spécial » que je lance avec un sourire et un clin d’œil, quelques ondes positives pourront pas faire d’mal dans ce bordel. « Goldman-Sachs, c’quoi ? c’un truc important ?» j’demande à Emily en essayant d’être discret histoire que l'autre blonde m'entende pas, ça doit être encore une des ces choses importantes que j’ai du louper en envoyant l’monde s’faire foutre. Pfiou, c’est dur d’vivre en marge du monde.

Oh. Mon. Dieu. ça partait vraiment dans tous les sens, et Adriel ne savait vraiment pas quoi faire entre tout ce petit monde. Il voyait que Javier était en train de se prendre la tête avec tout le monde, que les deux filles se montaient l'une contre l'autre, et que Jamahl à l'air d'être tellement à l'ouest que rien ne l'atteint. Adriel, lui, se fichait bien de tout ça, il pourrait repartir dès que son ipod serait un minimum chargé. La blonde se présenta à lui et d'un coup, ça fit tilt. Bien sur qu'elle connaissait ce nom, qui ne connaissait pas en même temps ? Tout comme Snow, en fait. Ah oui, la petite Sachs ! ça fait longtemps que j'ai pas croisé ton père. Elle semble étonnée, alors il ajoute. Adriel Snow. Comme dans Snow. Il l'a pas pu s’empêcher, la jeune femme s'était sentie.... Tellement supérieur en disant ça ! à lui de lui montrer qu'elle n'était pas toute seule, même si lui n'accordait pas d'importance à son "rang" niveau richesse. Il détourna la tête, regardant les autres. Comment la situation avait pu déraper comme ça ? en fait, il enviait presque le silence du début de cette rencontre, quand ils étaient tous dans leur coin... Ne sachant pas trop quoi faire, il finit par se lever, et fit le tour de la pièce, cherchant quelque chose d’intéressant.

Et voilà que la petite demoiselle en détresse se voulait plus forte que le grand méchant loup. Elle osait lui parler de féminisme à lui, l’Espagnol. Il s’apprêtait à lui lancer quelque chose de bien salé mais elle devait tellement avoir peur de sa réaction qu’elle coupa court à la conversation en se tournant vers l’autre drogué. Et sa batterie qui ne voulait pas se remplir. Si tu les voyais, freak show, je t’assure. Manque plus que la femme à barbe. « Enfin ... Si ça ne t'effraies pas trop. C'est vrai que vu ta tronche, tu ne dois pas avoir beaucoup plus d'expérience qu'un petit puceau. » Javier leva les yeux au ciel. D’une élégance rare cette jeune fille. On en trouvait peu de nos jours des prostitués de cette qualité. Cela ne méritait même pas une réponse. Est-ce que ça t’étonne si je te dis que l’espèce de blondasse est vulgaire ? Tu vois le tableau. Blonde. Cuissardes. Vulgaire. Et de parler de Goldman-Sachs. Elle devait s’en faire des boursicoteurs pour s’y connaître autant. Sans parler de s’y comparer. « Adriel, arrête de parler à cette pimbêche. Tu vaux tellement mieux. » Par tellement mieux, il n’entendait pas forcément sa personne mais quelqu’un d’autre que cette vulgaire blondasse. Même la prude féministe ferait l’affaire au point où on en était arrivé. Et le drogué qui ne semblait pas vouloir bouger de sa chaise. Sortant une bouteille de parfum, il lui en aspergea le dos pour faire disparaître l’odeur persistante. Le résultat n’était pas fameux mais mieux que ce qui se passait auparavant.

La silicone de Paris Hilton et le botox de Kim Kardashian s'allièrent pour donner un visage à la blonde qui cracha son venin contre le brun ténébreux, lui suggérant de venir la retrouver un soir sur un parking, à moins qu'il ne soit un "petit puceau". Décidément, la vulgarité avait de beaux jours devant elle avec une telle ambassadrice. Emily haussa les sourcils, ne daignant même pas tourner la tête vers elle. Le brun dont elle aurait tout de même voulu connaître le nom ne répondit pas à sa diatribe, se tournant vers Adriel pour lui conseiller -avec beaucoup de bon sens- de s'éloigner de la dinde de basse-cour portant de la haute couture. Peine perdue. Cette dernière venait de se présenter, insistant sur son patronyme avec satisfaction. Manque de chance, ce n'était pas ce genre de détails qui risquait d'impressionner Adriel : Emily le connaissait bien et elle savait que, malgré le milieu dont il était issu, il avait en horreur les prétentieux mettant en avant leur compte en banque. Sa réponse, ironique à souhait, le fit d'ailleurs bien sentir. Mais la blonde, apparemment dénommée Sapphire, s'était à nouveau tournée vers Emily, lui suggérant d'arrêter de se vanter. La jeune fille rétorqua :
"C'est juste de la culture. Mais va savoir pourquoi, ça ne m'étonne pas que ce monde te soit inconnu."
Sapphire la fausse blonde glosa ensuite sur son statut de vacancière. Emily ne releva pas : ça n'en valait même pas la peine. Répondant à Jamahl, qui lui parlait de son travail, elle lui fit un sourire lumineux quand il lui proposa de passer un jour au restaurant, sentant qu'il essayait d'alléger l'atmosphère considérablement tendue. Et, quand il l'interrogea sur Goldman-Sachs, elle expliqua, également à l'attention de la péroxydée :
"Goldman-Sachs ? Trois fois rien, une banque qui a fait faillite. Tu vois les pierres précieuses ? Souvent de loin, c'est beau, ça brille. Mais quand tu t'approches, tu t'aperçois que parfois, c'est une fausse, c'est laid, c'est vulgaire. Et bien, Goldman-Sachs, pendant la crise, c'était pareil."
Comment faire un parallèle entre les faux crédits de Goldman-Sachs et le saphir... Au hasard, bien sûr, le saphir.

Lorsque le vierge effarouché invite Adriel à cesser de converser avec moi, ma réponse est simple : je me retourne vers lui afin de le fusiller du regard. Qu'il ne joue pas aux malins avec moi parce que cela risque de très mal se terminer. Lorsque le concerné se présente plus pleinement, cependant, j'ai un léger déclic en me rendant compte que, si je ne me trompe pas, cet homme ne m'est pas inconnu. En effet, mon père avait souvent fait référence à la fortune des Snows, famille avec laquelle la mienne avait longtemps été très proche. Plusieurs fois, j'avais d'ailleurs eu le plaisir de fouler le sol de leur yacht familial, bien que cela doit bien remonter à des années auparavant - à une époque où je n'étais pas aussi parfaite que je le suis aujourd'hui et où lui était bien trop jeune pour qu'il me soit facile de le reconnaitre à l'heure actuelle.

- Nous nous sommes déjà croisés, si je ne me trompe pas. Et je m'arrête à cela. Les choses ne s'étaient pas bien terminées, entre Papa et M. Snow ... Logiquement, il en fut de même pour les relations amicales que j'entretenais avec Adriel. Cela doit bien faire huit ans que je ne l'ai pas vu, et je ne m'en suis que mieux portée, me concernant. Et ainsi, me voilà seule et découragée dans cette mer infestée de requins, entourée de personnes que je ne connais pas et que j'apprécie visiblement guère. Je suis décidément de très mauvais poil parce que lorsque la simplette au visage finalement pas si joli que cela se met à m'étaler sa culture en plein visage, cherchant probablement à m'en tartiner comme quelqu'un le ferait avec de la crème solaire, c'est d'un ton impatient que je lui réponds :

- C'est sûr que parler de Sodome te servira grandement. En temps de guerre, par exemple.

Personnellement, si mon pays se retrouvait envahi du jour au lendemain, je préfèrerais savoir utiliser un fusil que de tenter d'assommer l'ennemi avec de barbantes connaissances. Vraisemblablement, ils lui tireraient une balle dans la tête avant même qu'elle ne puisse commencer à parler de Gomorrhe, à celle-là. Lorsqu'elle se met à critiquer la banque de mon père, cependant, c'est avec hargne que je lui réponds :

-  Non mais t'es sérieuse là ?

La pointant d'un doigt accusateur, je lui renvoie ses propres paroles au nez, histoire de bien lui faire comprendre que la seule chose de fausse et de laide ici, c'est bel et bien elle.

- Tu crois que t'en es une, toi, de pierre précieuse ? Que tout le monde ici est aveugle au fait que tu sois et fausse, et laide, et vulgaire ? Tu crois que nous sommes tous épatés par ton brushing raté à trois francs six-sous et par ta robe de chez Target bradée à 10% de son prix original ?

Me rapprochant dangereusement de son visage, je lui marmonne froidement des derniers mots assassins.

- Je te conseille "affectueusement" d'investir le peu d'argent que tu dois avoir dans un miroir, parce qu'il serait grand temps que tu voies tous les défauts qui font de toi ... Ça, là. D'un air méprisant, ma main s'agite en direction de sa tête avant de naviguer vers le bas, histoire de désigner ses pieds. Je montre l'ensemble de ce qu'elle est, histoire de mieux pouvoir faire valoir le fait que quoi qu'elle puisse être, elle ne sera jamais comme moi : absolument et irrémédiablement parfaite.

extensionauto_awesomeac_unitvolunteer_activism


blondes bad bitches have more fun.

Spoiler :

Bordel, Syd, qu’est-ce que j’fous là moi ? Pourquoi j’me casse pas d’ailleurs ? Ouais, bonne question, la curiosité sûrement, parce que bon, contrairement à eux, j’ai pas d’phone à charger et ensuite j’suis un peu perdu et pas du tout en état. ‘fin, j’ai la flemme d’aller m’perdre dans tout le camping, à marcher de long en large sans savoir où j’vais ou si j’vais trouver ce que j’cherche. J’écoute la réponse de la fille à côté d’moi, Emily, ouais, et j’analyse ses propos. J’fais pas gaffe à la négativité qui en ressort ouvertement dirigé contre la blonde qui s’donne en spectacle depuis le début. « Oh, secteur bancaire, vu le nom, j’ai cru que c’était l’inventeur du godemichet » j’ris un peu d’ma connerie. P’tain, faudrait que je m’intéresse un peu plus à ce qui s’passe autour du mal, ça m’fera pas d’mal et j’aurais l’air moins con quand les gens évoqueront les noms aussi compliqués qui semblent importants dans cette société. Remarque, t’as raison, je m’en branle total, j’ai vécu jusqu’ici sans ces informations et j’étais pas malheureux, bien au contraire. « Dis… » que j’lance à la blonde après qu’elle ait pris une pause dans son monologue que j’ai pas vraiment écouté, trop de mots qui trouvent pas de signification dans mon cerveau prisonnier de Marie-Jeanne et puisque c’est pas pour moi, j’vais pas m’casser le cul à essayer de comprendre. « est-ce que tu pourrais parler un moins fort ? J’sais que c’que tu dis est intéressant mais J’ai un mal de crâne affreux là » que j’dis sans agressivité, ni rien, plutôt gentiment d’ailleurs, juste une petite grimace pour accompagner ma requête.

Adriel se tourne vers Javier, l'écoutant un instant. est-ce qu'il connaissait Sapphire ? Est-ce qu'il disait cela juste parce qu'ils s'étaient prit la tête juste avant ? Hum... là, Adriel ne savait vraiment pas où se placer, et refusait aussi de prendre un quelconque parti. Là, il voulait être la Suisse, simplement. Mais je crois que la pire des confrontations, c'était celle des deux filles. Ah, les femmes... pensa Adriel. Comment est-ce qu'elles avaient pu en arriver là ? Et Jamahl qui demande simplement à Sapphire de parler moins fort... Quelque chose disait à Adriel qu'au contraire, ça allait la mettre encore plus hors d'elle, surtout après sa remarque sur les sex toy... Du coup, pour la première fois depuis qu'ils sont arrivés, Adriel va se mettre en plein milieu du lot. Allez les filles, s'il vous plait, on peut se calmer un peu ? On va finir par attirer la sécurité, ou une connerie du genre. Vous pouvez pas juste... passer à un autre sujet ? Facile à dire, même lui n'avait pas d'idée. Alors on retourne chacun à nos prises, et on arrête de se prendre la tête ? C'est les vacances hein... Et bizarrement... Il avait l'impression que ça ne changerait rien du tout. Mais au moins, il aurait essayé ! Il finit par aller sur une des chaises, s'affalant dessus, posant sa tête contre le mur. Mon Dieu, il n'avait rien bu ni rien fumer, mais lui aussi commençait à en avoir plein la tête.

L'incarnation du prosaïsme et de l'avilissement s'échauffait, visiblement hors d'elle après sa réflexion sur la banque de son paternel idolâtré. Complexe d'Oedipe, quand tu nous tiens... Après un dernier regard langoureux à Adriel, elle se tourna vers Emily, déversant sa morgue contre la jeune fille. Après une pique sur Sodome que Sapphire elle-même ne devait pas comprendre, elle déversa son venin, pestant tout d'abord contre la prétendue vulgarité d'Emily. Puis, dans un grand geste de mépris, elle la pointa du doigt avec un désespoir feint -prenait-elle des cours de théâtre ? Non ? Et bien elle devrait, vu comment la comédie était mal jouée-,  elle eut la bonté de s'affliger sur les défauts d'Emily, lui conseillant vivement l'achat d'un miroir. Cette dernière se retenait de toutes ses forces pour ne pas rire, tant le spectacle qu'offrait la jeune femme était comique. Jamahl, toujours aussi déconnecté de la conversation et des tensions qui se déroulaient pourtant ses yeux, n'intervint que pour lui demander de parler moins fort, ce qui en théorie n'allait avoir aucun effet, au vu du caractère de la pimbêche égocentrique. La voyant se pavoiser de la sorte, Emily se sentait prête à détruire le piédestal de sable sur lequel Sapphire s'était elle-même instituée, en retournant le miroir pour que la volaille de bas-étage qu'elle était puisse se contempler. Il paraît que ce genre de filles passait son temps à se regarder le nombril... En plus d'un cerveau, elles avaient besoin de lunettes apparemment, car elles ne devaient pas voir la même chose que tout le monde dans leur reflet. Mais Adriel intervint avant qu'Emily n'ait eu la gentillesse d'exposer son point de vue à la fausse blonde, en proposant un retour au calme, au nom des vacances. Soit. Il était vrai, après tout, qu'elle était venue pour s'amuser, pas pour se prendre la tête avec une version vulgaire des nouveaux riches.
Se tournant vers son ami, et regrettant de l'avoir mis mal à l'aise, elle fit :
"Tu as raison. Ca n'en vaut pas la peine."
"Ca" pouvait désigner aussi bien la discussion que la péroxydée, c'était selon l'envie de chacun d'appeler un chat un chat. Par amitié pour Adriel -et Dieu sait qu'il fallait qu'elle en eût, de l'amitié-, elle résista à la tentation de lancer la flèche du Parthe en direction de la blonde. Pourtant, ce n'était pas l'envie qui lui manquait. Que la version plus idiote et plus vulgaire si c'est possible de Paris Hilton souffle un peu sur les braises, et le feu ne tarderait pas à repartir...

Je me sens ... Victime. Victime d'une injustice de la plus haute sorte. Je suis complètement indignée, voire, même, outrée. Comment osent-ils me traiter, moi, Sapphire Sachs de la sorte ? Fille du gérant de la banque Goldman-Sachs ? Ces gens hargneux ne manquent décidément pas d'audace, ça, je peux d'ores et déjà vous le garantir. Bien déterminée à ne pas me laisser faire et à leur dire leurs quatre vérités, je n'ai pas peur de les remettre à leur place et de leur rappeler une bonne fois pour toutes que la reine du Coachella, ici, c'est moi, et personne d'autre. Le courant d'air bleu semble par ailleurs bien décidée à tenter de me désintégrer avec son regard, mais moi, je suis au dessus de cela. Je compte la critiquer à nouveau lorsque l'héritier de la lignée Snow se met à tenter de calmer le jeu, ce qui semble par ailleurs fonctionner pour sa harpie. Si je suis déterminée, moi aussi, à couper court cette conversation, je tiens cependant à ce que cela soit fait sur mes propres termes. C'est pour cette raison que j'ajoute un simple :

- À qui le dis-tu ?

Le regard que je lui envoie explique clairement qu'en tout, je lui serai toujours supérieure. Puis, sans lui accorder une deuxième pensée, à cette brune mal coiffée, je me rassois sur l'un des sièges encore libre, attendant impatiemment que mon téléphone soit chargé à cent pour cent afin de pouvoir retourner à mes occupations, nettement plus intéressantes, importantes et surtout agréables que les échanges triviaux que j'ai pu avoir avec ces faibles représentants de la "populace". Seuls l'homme silencieux et Snow junior méritent ne serait-ce qu'une fraction de respect de ma part. Concernant les deux autres protagonistes, la guerre était entamée ... Et si nous sommes actuellement en pause, je suis une fille pugnace et je compte bien sortir victorieuse de mes combats. Coûte que coûte.

extensionauto_awesomeac_unitvolunteer_activism


blondes bad bitches have more fun.

Spoiler :

C'est un sketch, je t'assure, c'est un sketch. Ramène ton boule et le pop-corn qu'on s'amuse un peu. Les deux jeunes filles ne semblaient de toute façon pas avoir la même conversation. Leur seul point commun était d'être imbue d'elles-mêmes. Son attention se reporta sur le drogué qui lui, n'avait clairement pas de conversation. 25%. Cela n'en finissait pas. Il se demandait s'il n'allait pas finir par quitter la tente. Mais, en même temps, la tentation était trop grande. Il devait savoir qui allait voler le cœur d'Adriel. Dans un twist incroyable, il serait intéressant que le jeune homme se tourne vers le drogué pour l'embrasser. Cela rabattrait sûrement le caquet aux deux pimbêches.

Pimbêche #1 l'avait fusillé du regard. Comme si cela était quelque chose de pertinent en l'état. Sa tentative pathétique de draguer Adriel se solderait par un échec. Surtout s'il commençait à se rappelait à quoi elle ressemblait étant petite. Au vu de son insécurité flagrante et du botox sur son visage, elle devait sûrement être une petite grosse avec une coupe à la garçonne globalement affreuse. Se connectant à la Wifi du festival, Javier commença sa recherche de photos compromettantes. Si sa famille est si connu qu'elle le prétend, il y a sûrement des squelettes dans les placards d'Internet.

Ouais, j’sais que mon intervention va pas servir à grand-chose Syd mais tu m’connais, j’avais besoin de l’dire et ouais, j’ai grave mal au crâne. Ouais, j’sais que c’est grave vu ce que j’me trimballe mais c’est parce que j’ai pas choppé mon opium avant de partir, p’tain, ouais j’suis vraiment trop con, j’en ai pas assez pour le reste du séjour, ça va devenir la merde, la situation ne faisant qu’empirer. Bref, c’pas le moment d’y penser et d’être défaitiste, j’trouverais bien une solution, au pire hein…heureusement, y a l’autre mec qui intervient pour demander aux filles de s’calmer pour que les gens puissent continuer ce qu’ils étaient venus faire tranquillement, sans ce combat d’meufs. Gaaad, c’dingue c’que c’est compliqué une nana, surtout quand y en a deux dans une même pièce, t’sais un peu comme dans une meute quand deux loups alphas qui veulent soumettre l’autre, sans grand succès. C’est vrai que ça peut être divertissant, j’dis pas le contraire, surtout si elles finissent en baston dans la boue mais quand t’as une migraine comme la mienne, franchement pas d’masses. « Tu es à l’UCLA toi aussi ? » que j’demande à Emily, reprenant notre discussion. J’aime pas le silence, ni les disputes, donc si chacun pouvait discuter dans son coin tranquille sans brandir ses lances, ce serait top.

ça y est ! ils s'étaient un peu tous calmés... mais pour combien de temps ? Adriel sentait bien que c'était tendu quand même, entre les deux filles. Il sentait aussi que ça allait repartir, vu comme elles se répondaient, même dans la paix. Du coup, il soupira, et ne chercha plus à faire quoi que ce soit. Il ne comprenait rien, et ne voulant plus chercher à comprendre. Du coup, il se leva, et attrapa sa chaise pour aller la placer à côté de Javier. Il ne regardait pas son téléphone, car il détestait quand on lui faisait cela, mais se demandait bien ce qu'il pouvait faire depuis qu'ils étaient arrivés ici... Parce que bon, il n'avait pas décollé de l'écran. Doucement, Adriel chuchota. Alors, selon toi, qui sortira vivante ? Emily ou Sapphire ? Oui, bon, il fallait bien en rire maintenant... Adriel jeta aussi un regard à Jamahl, le regardant repartir vers Emily pour lui parler. Il ne savait pas si il cherchait vraiment à la draguer, mais bon.. Puis son regard se porta sur Sapphire. Une femme forte, elle l'a toujours été. Et si elle avait le caractère de son père, jamais elle ne renoncerait avant d'avoir gagné.

Javier pianotait frénétiquement sur son téléphone pour informer ses amies les plus proches du drame qui venait de se dérouler sous ses yeux. Mais Adriel avait choisi de calmer le jeu et tout ce drama s'était apaisé à l'instar d'un soufflé mal cuit. Il était grand temps de remettre des braises sur le feu afin d’attiser tout cela. Avec un peu de chance, les filles commenceraient à crier et à s'arracher les cheveux. Pimbêche #2 avait des mains de camionneur qui feraient sans doute des ravages sur les extensions de Pimbêche #1. Lui se contenterait de tout filmer pour ensuite le poster sur Youtube. Les combats de filles étaient toujours très prisés, même quand de la boue n'était pas impliqué. Adriel venait de ramener sa chaise à côté de lui, il ne pouvait pas s'empêcher de sentir ses joues rosir légèrement. « Alors, selon toi, qui sortira vivante ? Emily ou Sapphire ? » C'était l'occasion parfaite pour les comparer et jeter de l'essence sur le feu. C'en était même un peu trop parfait et Javier se demandait si le jeune homme n'avait pas fait exprès, sachant pertinemment que lui n'avait pas sa langue dans sa poche. « Emily a un avantage certain. Elle est belle. Enfin, plutôt mignonne. Mais Sapphire, passée outre son côté vulgaire, est plus impertinente et du coup intéressante. » Il retourna son attention sur son portable. Viens me sauver, fais quelque chose. Propose moi un truc là. Le freak show ne fait que continuer. Et apporte du parfum. C'est insoutenable.

Barbie continuait de toiser Emily du haut de sa taille mannequin, afin de bien lui faire comprendre que, même si elle déposait les armes, c'était elle qui avait gagnée. Du moins dans son esprit. Mais il ne devait pas y avoir grand chose dans son esprit, alors il fallait bien lui laisser au moins cette idée-là... La blonde se rassit, sourire victorieux aux lèvres, après avoir lâché suavement à Adriel qu'il avait raison.  Le brun ténébreux, quant à lui, restait toujours assis à l'écart, mais avait cessé de pimenter l'atmosphère avec ses commentaires et Emily se trouvait presque à le regretter. Le voir rabattre son caquet à Sapphire avait été un instant des plus plaisants. La chassant de ces considérations, Jamahl s'était rapproché d'elle, lui parlant à voix basse à propos de l'université. Répondant sur le même ton, c'est à dire pas trop fort, d'autant qu'elle se rappelait que le jeune homme avait dit quelques instants auparavant qu'il avait mal à la tête, elle fit :
"Oui, je suis venue directement de l'UCLA à la fin des cours pour aller au festival. Je rentre en deuxième année de droit en septembre. Et toi ?"
De l'autre côté du petit pentagone qu'ils formaient à eux cinq, Adriel avait migré à côté du brun dont elle ne connaissait toujours pas le nom.  Il lui chuchotait quelque chose et, à voir la manière dont leur deux regards se tournaient vers les deux filles, il était plus qu'évident qu'ils parlaient d'elles. Bien, bien, bien. Emily résolut de faire comme si de rien n'était : après tout, elle, elle n'avait pas grand chose à se reprocher, c'était Sapphire qui avait déclenché la tornade de phrases qui avait emporté tout le monde. Quoi qu'il en soit, l'inconnu et Adriel d'un côté, Jamahl et Emily de l'autre, formaient désormais deux petits groupes, laissant la blonde à l'écart. Cette dernière se retrouvait donc seule avec ses pensées. Autant dire totalement seule.
Sauf qu'entre temps, l'inconnu au bataillon avait choisi de relancer des braises, en décidant de comparer Emily à la version vulgaire de la blondeur, visiblement sous l'instigation d'Adriel qui se voulait pacificateur quelques minutes auparavant. Selon le brun, Sapphire était intéressante si on passait outre son côté vulgaire. Emily se retint de dire qu'il n'était pas possible de passer outre le côté vulgaire de la péroxydée. Combler le déficit de classe de la blonde revenait à vouloir remplir le tonneau des Danaïdes. Autant dire mission impossible. Ses commentaires légèrement sarcastiques lui brûlaient les lèvres, mais elle ne dit rien, du moins pour l'instant, ne voulant pas être celle qui relançait les bagarres. Ce n'était pas son genre. Mais que l'incarnation du manque de distinction et d'esprit fasse une seule remarque, et Emily ne répondrait plus de rien.

Ah, j’me disais bien que j’l’avais déjà vu quelque part cette nana, mais bon, tu connais l’état de ma mémoire, donc impossible de m’en souvenir. De toute façon, je lui avais jamais parlé avant donc, peu d’chance que j’m’en souvienne, hein et puis si je lui avais dit, ça, ça aurait fait pauvre plan de draguer, foireux, vu et revu. Et justement, j’essaie de m’améliorer, hein, c’est le but de ma venue ici, m’améliorer, être meilleur en drague et tout ça. M’enfin, c’est dur mais j’sais que Julian va grave m’aider, ‘fin, il saura me conseiller, ce mec sait ce qu’il fait, il a l’air d’avoir l’habitude d’emballer les nanas donc j’vais prendre en considération toutes ses remarques en mode bon élève, ce qui était jamais arrivé. « Ah ouais, j’me disais que ton visage m’disait un truc, j’suis à l’UCLA, ‘fin pas étudiant, j’taffe, j’suis cuistot là-bas, rien d’bien glorieux » j’ris un peu « en tout cas droit, respect, c’pas trop dur ? parait que c’est chaud comme filière, faut vraiment s’y adonner et aimer ça »