Re: dead, dead, my battery's dead. [/w. javier + adriel + emily + jamahl]

Je m'ennuie. Lalalalalala, sérieusement, je m'ennuie, et vraiment trop. C'est grave, là, pour le coup. Les quatre abrutis sont assis en deux paires de couples et ce serait presque mignon si ce n'était pas aussi écoeurant. Alors, je fais ce que toute femme parfaite se respectant ferait à ce moment là : munie de mon iPhone, j'immortalise la scène avant d'ajouter la fameuse "caption" que snapchat nous réclame systématiquement. Je vais envoyer cette photo à Dana, tiens, je suis quasiment sûre que ça l'intéresserait. "Une journée passée à se mêler à la populace." Et hop, envoyé. Fière de moi, je souris légèrement avant de regarder l'écran de mon téléphone et de me rendre compte que celui-ci est déjà chargé à trente-cinq pour cents. Génial. Je vais bientôt pouvoir me tirer d'ici, encore deux petites heures, quoi. Je me décide donc à appeler Dana, histoire de passer le temps, étant donné que les quatre légumes ne me semblent pas très inspirants, pour le coup (on pourrait probablement parler potager mais, vous l'aurez compris : ce n'est pas réellement mon domaine de prédilection). Alors, je vais dans mes contacts et j'appuie sur son prénom à quatre lettres. C'est un beau prénom. Quel dommage que sont utilisatrice le porte si mal. Il m'irait beaucoup mieux, en fait. Bref. Je porte le combiné à mon oreille et j'attends un instant avant d'entendre la voix engourdie de Dana me parvenir de l'autre côté de la ligne. C'est alors que je m'exclame :

- Dana, ma belle ! Comment vas-tu ?

La connaissant, je suis partie pour au moins une bonne heure de conversation. Chic, chic.

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Spoiler :

Jamahl, qui commençait apparemment à sortir de la torpeur dans laquelle l'avaient visiblement plongé la veille de l'alcool et de l'herbe illicite, semblait bien décidé à entamer la conversation avec elle. Emily en était contente d'autant que le jeune homme semblait assez sympathique et qu'elle était venue à ce festival pour faire de nouvelles rencontres, mais également car, Adriel ayant décidé de faire bande à part pour parler d'elle et de la midinette en cuissardes de cuir avec morgue et ironie -Dieu, que c'était surprenant venant de lui-, elle était contente de pouvoir discuter avec quelqu'un. Et également contente que ce quelqu'un ait choisi de discuter avec elle plutôt qu'avec la Pollypocket de chez Goldman-Sachs. Ce qui prouvait que Jamahl avait un minimum de bon sens, de savoir vivre, et une certaine idée de ce que devait être la classe, au contraire de la lolita en haute couture.
"Je me rappelle pas du tout t'avoir croisé..." fit-elle avec un sourire d'excuses. "Mais bon, je n'y suis que depuis un an, donc ceci explique peut être cela."
Jamahl orienta ensuite la conversation vers ses études de droit, et les yeux d'Emily pétillèrent. Elle adorait cette matière et en parler était toujours un plaisir.
"Franchement, moi, j'aime énormément. C'est vrai que c'est du boulot, mais c'est très intéressant, donc on voit pas le temps passer. Et toi, tu es cuisinier depuis combien de temps ? L'UCLA, c'est un stage dans des études de cuisine, ou tu es là depuis plusieurs années ?"
Elle ne savait pas trop quel âge lui donner... Vingt-cinq, vingt-six environ. Pas si vieux que ça, mais plus âgé qu'elle, assurément. Entre temps, Barbie s'était réveillée, et s'était visiblement mise en tête de montrer qu'elle savait se servir de son portable, comme les singes aiment à montrer qu'ils savent faire joujou avec un bout de bois ou des feuilles d'arbre. Visiblement, Sapphire les prenait tous les quatre en photo, avant d'envoyer ça à une de ses amies au QI sûrement aussi élevé que le sien. C'est à dire un QI bas. Très bas. Plus bas on pouvait pas, c'était les catacombes. Décidément résolue à se donner en spectacle -ou à se donner tout court, probablement, mais là le contexte n'était pas adapté-, la péroxydée prit alors de grands airs de diva -pour ses cours de théâtre, ça ne s'arrangeait pas ? Non ? Dommage- simplement pour rechercher un numéro dans son répertoire. Prenant alors une voix digne des plus grands faussets, elle commença mielleusement à parler à une certaine Dana. Devant tant d'impolitesse, Emily retint un soupir. C'était déjà affligeant de la voir, maintenant, on allait devoir l'entendre. Sortant alors une partition de son sac, elle résolut de la travailler mentalement. Après un an passé à devoir mettre de côté son violon à cause des cours, elle avait décidé de reprendre sérieusement pendant les vacances. Cherchant à se remémorer -en silence, elle- les notes, elle feuilletait donc les pages de La Discrétion, une sonate de Mozart, goûtant avec plaisir l'à propos que cela avait. Dans le même temps, elle continuait à tourner la tête vers Jamahl, pour bien lui signifier qu'elle était disposée à continuer la conversation s'il le désirait.

« Bof, pas grave, y a trop d’monde dans cette fac d’toute » que j’dis avec un sourire, répondant à ses excuses silencieuses. Elle a pas b’soin de se souvenir d’moi de toute, ça va pas changer sa vie, on est d’accord. Ouais, c’bon, j’ai pigé Syd, je t’emmerde, puissance mille enfoiré. Bon, c’vrai que t’as pas tort et au pire, ce sera l’occasion de faire connaissance. Non, pas comme ça, pour qui tu m’prends, j’sais qu’elle est jeune, j’ai pas que ça en tête, t’sais, elle est mignonne, c’est sûr mais à côté j’dois avoir fait les deux guerres mondiales. Bon pas exactement, mais t’as pigé l’idée quoi. « Ouais, c’est sûr, vaut mieux kiffer quoi, sinon ça devient vite pénible, j’voulais tester le médecin à l’époque mais c’était vraiment pas mon truc » j’ris un peu. L’père voulait que j’aie une activité qui fasse honneur, ‘fin qui s’éloigne de la cuisine et soit sérieuse, rapporte du fric, pour lui la cuisine c’était peu comme les métiers de l’art, juste pour déconner, bien en hobbies et c’tout. « J’suis là depuis janvier en fait, c’juste histoire d’avoir des revenus à la fin du mois et après on verra » j’hausse les épaules. C’bon toi, pas b’soin de rire, on sait qu’il m’reste jamais beaucoup à la fin du mois, mais elle a pas besoin de savoir. Soudain, l’autre fille, t’sais, la fille du créateur de godemichet là, ah non ,c’pas ça ? Banque ? J’préfère Godemichet, c’plus fun, perso j’kifferai bosser là-dedans, au moins faire un stage, ça doit être drôle, voir comment ils en viennent à créer tous ces sextoys qui ressemblent le plus souvent à des trucs bizarres que t’imagines pas t’foutre dans l’cul ou ailleurs. La fille à côté d’moi sort une feuille avec des inscriptions, on dirait un langage codé, ouais, j’sais que c’est une partition mais ça reste un langage codé, nan ? Faut l’avoir avoir appris pour l’comprendre, et heureusement je comprends un peu…très peu, disons qu’on utilise pas les mêmes pour apprendre à jouer du ukulélé avec le pénis. « Waaaah ! Musicienne en plus, trop cool ! tu joues de quel instrument ? »

Adriel s'était mit à parler avec Javier des filles, essayant de savoir qui pourrait gagner, entre les deux filles. Et il était assez d'accord avec les prédictions de l'Espagnol, sans prendre en compte la beauté et le reste, juste... ça allait être un match serrer. Adriel connaissait les deux femmes, l'une un peu plus que l'autre, mais l'autre depuis plus longtemps. Sapphire était comme lui, une battante, qui fait tout pour avoir ce qu'elle souhaitait. Emily, cependant, était quelqu'un qui ne lachait rien, et qui allait se battre pour ce qu'elle pensait être juste. Le combat s'annonçait très interessant, et surtout, plein de rebondissement. Mais bon, ce n'est pas pour autant qu'Adriel avait envie de les voir s'arracher les cheveux. La boue était bien plus sexy.

En tout cas, maintenant que c'était réglé, il n'avait pas vraiment à faire... Du coup, il regardait Javier pianoter sur son clavier. Pas interessant. Son regard se posa sur Emily et Jamahl. Si il pensait pouvoir la mettre dans son lit avec ces mots, il était loin du compte. Adriel avait souvent essayer de faire craquer son amie pour une nuit en sa compagnie, et même si c'était devenu un jeu de drague de son côté, il était certain que ce n'était pas en parlant de la pluie et du beau temps qu'il allait parvenir à ses fins. Du coup, il regarda Sapphire, qui était maintenant au téléphone. Avec une certaine Dana. Du coup, sans réflechir, il cria presque. Bonjour Dana ! C'était con, mais bon, il se faisait chier... et en plus, il n'avait toujours pas l'occasion de recharger son ipod.

Javier donna un coup de coude à Adriel. Qu'est-ce qu'il pouvait être gamin parfois. Mignon mais gamin. A croquer mais gamin. C'était impoli de faire ça et globalement très chiant pour la personne au téléphone et celle à l'autre bout du fil. Ne voulait-il donc pas continuer de lui crier dans les oreilles? Surtout, qu'au passage, il avait perdu au moins les deux-tiers de son audition. Un bruit sourd remplissait à présent son oreille droite et il craignait par dessus tout d'en avoir perdu l'usage. Mais Pimbêche #1 n'était pas en reste, à parler fort comme si elle était reine du monde et de l'univers, que seul comptait sa propre petite personne - et son énorme ego qui allait de pair avec. Personne n'osait réellement la remettre à sa place et c'en était bien navrant. Maintenant que deux groupes s'étaient formés, la laissant seule, elle ne se sentait plus si unique, l'entière conversation ne tournait plus autour d'elle et elle se sentait obligée d'attirer l'attention sur elle. Il y a des baffes qui se perdent ici. Viens me sauver et apporte de l'alcool que j'oublie cette fâcheuse matinée. Elle s'était mise debout en plus. Pour montrer quoi ? Qu'elle savait marcher avec ses cuissardes ou pour montrer qu'elle avait de grosses cuisses ? L'un dans l'autre de toute façon ... « Excuse-moi. Mais je pense parler en notre nom à tous en disant que je n'ai pas envie d'écouter ta conversation. Tu serais gentille de prendre ton faux sac Prada et d'aller passer ton coup de fil à l'extérieur. Ne t'en fais pas, ton ego te gardera la place. »

Amateurs. Tous des amateurs. S'ils pensent m'impressionner, ils sont réellement mal tombés, parce que, pour le coup, je ne suis absolument pas intéressée par ce que les quatre imbéciles de service peuvent bien faire de leur temps libre. Miss je-sais-tout étale donc probablement encore ses connaissances comme une chienne en chaleur à la recherche désespérée de quelque chose - en l'occurrence, de la reconnaissance de monsieur l'absent. Pour ma part, je suis encore en ligne avec cette chère Dana, qui commence à me raconter que hier, encore, elle avait discuté avec le vendeur ambulants de kebabs dont elle n'a de cesse de me parler depuis quelques jours. Roulant mes yeux vers le plafond en soupirant légèrement, je marmonne un simple :

- Décidément, Dana, on ne te corrigera jamais.

Avant continuer de l'écouter à moitié pour entendre le fin mot de son histoire. C'est alors que tête de têtard se met à me parler et que je l'écoute, distraitement, me déblatérer des mots qui, probablement, seront désagréable à entendre. Il devait très certainement être homosexuel pour être aussi hargneux et cynique envers les véritables femmes qu'il rencontre. Je ne vois aucune autre explication possible ... Sans vouloir vexer les homosexuels en général, hein, parce que moi, je suis complètement pour, hein.

- Et moi je pense pouvoir parler au nom de tous lorsque je te dis qu'il est grand temps que tu ailles te faire refaire le portrait. Et par un professionnel, de préférence. Je le regarde de travers avant d'ajouter : Quoi que, toute modification devrait très certainement pouvoir compter comme une amélioration, dans ton cas.

L'invitant à partir d'un simple revers de la main, je me rapproche de mon téléphone, impatiente, avant de marmonner, lentement :

- Oui, je suis encore là. Non, non, rien, ne t'inquiète pas. Un petit con qui se croyait tout permis, mais ne t'inquiète pas, je m'en suis occupée.

Riant alors légèrement face à la blague de mon amie, je me permets de rajouter un simple :

- Non, sérieusement ? Il t'a dit ça ?! Avant d'écouter le reste de son histoire passionnante avec impatience et une attention particulière.

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Spoiler :

Jamahl lui expliqua brièvement qu'il avait voulu devenir médecin, mais qu'il y avait renoncé, et que son travail de cuisinier n'était pour lui que temporaire. Il n'avait pas l'air de vouloir en parler plus que ça, aussi Emily choisit-elle de ne pas insister, sentant qu'elle avait effleuré un sujet sensible. Entre temps, la blonde insupportable continuait de parler mielleusement à sa "Danâââ", avec une voix toujours aussi désagréablement aiguë. Ce fut le moment qu'Adriel choisit pour lancer un tonitruant "Bonjour Dana !", qui fit éclater Emily de rire. Le message qui n'avait même pas besoin d'être subliminal était clair : "Raccroche, Barbie !" Bon, d'accord, Adriel n'avait peut être pas pensé "Barbie", mais Emily avait bien le droit de le rajouter. Ce nominatif qualifiait tellement bien la péroxydée au cerveau de la taille de sa puce de téléphone portable... Rien n'y fit : Shauna Sand semblait prendre un malin plaisir à étaler sa conversation devant eux, leur adressant un grand sourire qu'elle croyait triomphal, et Emily regretta de ne pas pouvoir lui dire qu'elle avait un bout de persil entre les dents. Histoire de mettre l'ambiance. Le brun ténébreux qui ne s'était toujours pas présenté intervint alors, lui demandant sans courtoisie et sans finesse d'aller parler dehors. La jeune fille se retint d'applaudir. Mais la blonde, si elle n'avait visiblement pas de capacités relationnelles, ni de sens de la mode, ni de classe, ni de réflexion, ni de capital sympathie, ni de... Bref, pour autant, elle avait du répondant. Le brun en prit pour son grade, avant que la siliconée aux extensions blondes ne commente bruyamment ce qu'elle croyait être un exploit rhétorique, et de continuer sur le même mode de raconter sa vie certainement fascinante si on n'avait comme centres d'intérêts dans la vie que les kebabs, les vendeurs, les vendeurs et les kebabs. Entre temps, Emily avait donc sorti sa partition de musique, et Jamahl l'interrogeait dessus, visiblement intéressé. La question de savoir s'il était intéressé par la musique ou par elle. Ou par les deux, éventuellement. Car, même si elle le trouvait sympathique, Emily n'était pas naïve au point de ne pas songer que, d'un point de vue extérieur, le jeune homme avait quand même l'air de la draguer. Elle ne le connaissait pas, elle ne pouvait donc pas anticiper, mais elle n'avait pas envie d'envoyer de signaux positifs qui l'encourageraient à continuer car, à l'heure d'aujourd'hui, elle n'était pas particulièrement intéressée. Alors qu'avec quelqu'un comme Adriel, qui la draguait -lourdement- depuis le début de l'année, elle ne se serait pas gênée pour le renvoyer dans les brancards, là, elle se retint. En effet, elle connaissait à peine le jeune homme, et ne voulait pas le froisser inutilement. Si ç'avait été un ami -comme Adriel-, elle aurait été plus explicite. Mais là, elle préférait attendre un peu avant de l'encourager dans sa démarche, si elle s'avérait être intéressée, ou de lui faire clairement comprendre que ce n'était pas le cas. Elle se contenta donc de répondre, poliment, avec un sourire :
"Du violon. Mais j'avoue l'avoir un peu mis de côté cette année... Tu joues d'un instrument, toi ?"
Après tout, il fallait bien faire connaissance. C'était quand même pour faire de nouvelles rencontres qu'elle était venue au Coachella.

« Du violon, sérieux ?! » que je m’exclame, surpris. ‘fin pas vraiment surpris, plutôt admiratif, ouais, ça doit être ça. J’ai toujours admiré les gens qui savaient en jouer ou bien du violoncelle, ça m’a l’air tellement compliqué cette histoire, comme si c’était un autre monde. J’ai essayé dans l’passé, chez un pote qui en avait un et bordel, j’ai rien pigé. Faut une certaine dextérité et une certaine souplesse que j’ai pas, faut croire mais c’est con parce que je m’en sors bien à la guitare, pas encore au ukulélé, du moins comme j’aimerais mais j’pers pas espoir, j’sais qu’un jour, j’y arriverais, c’qu’une question d’temps j’pense. ‘fin j’espère, j’vais continuer à m’entrainer dur, il parait que c’est en travaillant qu’on y arrive…non ? « Respect, j’suis admiratif ! J’ai essayé d’en jouer dans l’temps mais ça été un échec cuisant » j’ris de ma propre connerie, m’souvenant comment j’étais fier à l’époque après un mois de cours de montrer mes exploits à mes parents, ‘fin surtout ma mère qui restait à m’écouter avec un grand sourire et forcée de me féliciter ma prestation merdique parce qu’on ne blesse pas un enfant, bref, en grandissant c’est dingue quand on s’rend compte des nombres d’fois où les parents nous félicitaient des trucs pourris, comme les dessins qu’on faisait d’eux à l’école et qui ne leur ressemblaient même pas la plupart du temps. « J’joue de la guitare et du ukulélé, rien d’bien glorieux faut avouer, ‘fin j’aurais voulu savoir joué du violon ça quand même plus la classe » j’souris, c’est clair que ça la classe, pleins de gens jouent de la guitare alors que pour le violon non, du coup, ça lui donne une certaine classe, j’trouve moi. « T’en joues depuis combien d’temps ? »

Et ça repartait ! Et cette fois, c'était plus entre Javier et Sapphire... Adriel passa la main dans ses cheveux, regardant les deux pendant leur échange. Sapphire arrivait à garder une discussion alors qu'elle se prenait la tête avec l'Espagnol ? Bien... en même temps, cette Dana semblait ne pas avoir de discussion trèèès intéressante, donc ça devait être facile de suivre. Adriel haussa les épaules, et décida de se lever de nouveau, histoire de voir ailleurs si il y était... comme par exemple, à la porte. Il regardait les gens passer, essayant de trouver de l'occupation.. Il était assez tenté de rentrer chez lui, mais il tenait vraiment beaucoup à recharger son ipod. Et puis bon, Emily n'avait pas fini... Il se rendit rapidement compte qu'il n'y avait rien de bien interessant vers les passants non plus, alors... Bah il n'avait qu'à rester ici, au moins, il pourrait regarder ses deux "amis d'enfances" se prendre la tête. C'était une occupation comme les autres... il pouvait aussi essayer d'entendre ce que disait cette Dana, ni vu ni connu... Oui, voilà, c'est ce qu'il allait faire ! Du coup, il retourna à sa place, et s'adossa contre le mur, fermant les yeux, les mains ensemble, et doigts croisés sur son torse.

- Je n'arrive tout simplement PAS à y croire. AB-SOLUMENT PAS.

Une mine indignée d'affichée sur mon visage, j'écoute avec horreur la suite de l'histoire de Dana. Le vendeur de kebabs lui avait proposé assez explicitement de lui faire gouter au sien, de kébab, et lorsqu'elle lui avait dit non, il s'était, apparament, montré que trop insistant. Elle avait pratiquement dû l'assommer avec son sac à mains afin de pouvoir s'échapper de lui et ... Brrrr. Ce n'est pas étonnant que maintenant, elle refuse catégoriquement de s'approcher d'un kébab, qu'il soit à l'agneau ou au boeuf.

- Tu as bien fait de t'échapper, ce type ne me semblait pas nette.

Zieutant rapidement autour de moi afin d'observer les énergumènes dont j'ai hérité à mon arrivée ici, je soupire d'une manière trop prononcée.

- Un cas social ? Oui, oui, sans doute. Un peu comme les gens au centre de rechargement, en fait. Si, je t'assure.

Elle me demande alors en compagnie de qui je me retrouve, et je réponds, tout simplement :

- Un têtard qui se prend pour un prince charmant, une idiote qui se prend pour un génie et un type sonné comme la cloche de l'Église. Ah, et un beau gosse, aussi, mais lui, il a l'air assez effacé, par rapport aux autres. Mmh. Ouais, je suis à cinquante cinq pour cent, là, heureusement. Je vais bientôt pouvoir te rejoindre, du coup. On se voit pour le déjeuner ?

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