Pour le moment ... Pour le moment, je ne peux pas la laisser s'en aller. Elle se débat avec furie, elle se débat avec férocité et Dieu seul est témoin du point auquel cela la rend magnifique. Glorieuse. Et pourtant, je ne la lâche pas, malgré ses protestations et malgré ses accusations. Parce que contre toute attente, je n'en ai pas "strictement rien à faire", de sa vie, justement, et si elle était un peu plus raisonnable, elle le comprendrait, elle aussi. Si j'avais pensé à elle ? Évidemment que j'avais pensé à elle. Relâchant légèrement mon emprise, je me contente de déclarer, d'un ton grave, presque solennel :
- Si je n'avais pas pensé à toi, tu ne serais pas là, actuellement.
Tu ne serais pas là, non, tu serais morte. Je me retiens de le préciser car je trouve cela contre-productif mais je sais, de toutes manières, que je n'ai pas besoin de le lui expliquer car elle est assez intelligente pour le comprendre d'elle même. Je lui ai sauvé la vie, toute à l'heure, et quoi qu'elle puisse me dire, elle ne pourra jamais changer ce fait là. Elle me demande également si j'avais pensé à ses sentiments et si le désir de lui demander si elle avait pensé aux miens est plus que fort, je n'y cède pas pour autant. Puis, sa dernière phrase me frappe comme une violente gifle. Je te faisais confiance. Tristement, je plante mon regard dans ses yeux bouffis. Nous aussi, on leur faisait confiance ... Comme quoi, la confiance est une commodité rare, de nos jours.
- Il s'est passé beaucoup de choses, ce matin. Tu as besoin de te reposer. Tu y verras plus clair après. Je me contente alors d'ajouter, avec objectivité. Il faut que tu y voies plus clair ... Cela me permettra également de sortir dehors afin de passer un rapide coup de fil. Joyce ... Il faut qu'elle sache ... Il faut qu'elle soit mise au courant.
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