Il avait râlé, pesté même pendant de longues minutes, presque une heure à dire vrai, mais finalement, il s’était plié à sa demande. Lorsqu’un peu plus tôt, Sybil avait parlé de cette fameuse après-midi sur la plage, Isay avait d’abord cru à une vaste plaisanterie et lui avait délibérément ri au nez, mais apparemment, la jeune femme n’était en rien en train de se moquer de celui qui s’avérait être officieusement son mari. C’était à partir de cet instant qu’il avait commencé à couiner tel un gamin de quatre ans, inimaginable pour lui de se rendre sur une plage, totalement nu, alors que sa sœur s’y trouverait aussi. Dans le genre plus gênant, l’on ne pourrait sans doute faire pire. Outrée par le comportement puéril de son aîné, Sybil s’était tout de même destiné à se rendre au point de rendez-vous, rien que pour la bonne cause. Oui, car le pire restait la récolte de maillots de bain pour les plus démunis… les plus démunis qu’Isay tentait d’éviter de peur que la misère soit contagieuse. Finalement, le trentenaire s’était décidé à se rendre à son tour à la plage sur sa luxueuse moto que l’on pouvait aisément entendre vrombir à des centaines de mètres. Autant ses vêtements, il les jeta dans le maigre sac qu’il avait emporté, tout comme les clés de son bolide et se retrouva bien rapidement devant l’une des responsables de l’association en question qu’il gratifia d’un sourire charmeur. « Profite bien chérie, un corps comme le mien, tu n’en verras pas deux dans toute ta vie… au vu de tes dents de cheval. » Ça, c’était gratuit. Un seconde plus tard et le grand blond fit tomber son short de bain Calvin Klein et tout en poussant un soupir, il le tendit à la demoiselle qui lui adressait un regard noir. Oh pitié, même un chaton ferait plus peur qu’elle. Isay divaguait au beau milieu de la plage, corps saillant et luisant, pectoraux et tablettes de chocolat fièrement exhibés… tout comme ses attributs masculins, mais peu l’importe, lui n’était pas pudique pour un souci. Ce qu’il redoutait cependant, c’était de voir sa sœur en tenue d’Eve. Pourtant, rien de mieux que pareille occasion pour renforcer l’idée selon laquelle ils formaient un couple et étaient mariés. Ses yeux scrutaient les horizons à la recherche de la belle blonde et enfin, il l’aperçut, s’avançant alors dans sa direction. Mais quel spectacle ne vint pas à se tenir sous ses yeux. Une jeune femme (Leaven) percuta Sybil, non sans s’octroyer un geste déplacé au passage : une main parfaitement placée sur la poitrine nue de sa sœur. Sa sœur… nue. Isay prit une profonde inspiration avant de rejoindre les deux femmes, attrapant la taille de Sybil d’une main tremblante et fixant l’autre blondinette qui se tenait devant lui. « Tu peux admirer, mais interdiction de toucher, celle-ci m’appartient. Il y a beaucul d’autres… ou beaucoup d’autres paires de seins à tripoter sur cette plage. Quelqu’un saura se dévouer pour toi. » Tu m’étonnes, avec des courbes comme celles de la demoiselle… courbes qu'il n'avait pu s’empêcher de souligner du regard au moment où il s'était approché.