Re: DOUZIEME INTRIGUE ⚑ Une ferme dans la ville (1er TG)

"D'accord, pas de problème." Lui souriais-je alors que nous nous dirigions vers l'endroit indiqué. Il se présenta à moi en tant que Clarence. Il me dit qu'il était soigneur au Zoo et responsable des félins. "Sérieusement ? Mais c'est génial ! Et les félins, ça ne te fait pas peur? Je ne sais pas comment tu fais !" Riais-je. J'adorais les félins, en particulier les lions blancs, mais de là à s'en occuper, peut-être pas. Je n'arrivais déjà pas à m'occuper de mon lapin et de mes souris quand j'étais petite alors un gros animal, non merci ! Ensuite, il me demanda pourquoi le journalisme au lieu d'actrice. "En fait, je ne voulais pas être actrice mais scénariste et réalisatrice de film, ou plutôt de série. Mais j'ai changé, au niveau comportement et choix de vie professionnelle, depuis que mon petit ami s'est tué en voiture, car on s'est connu dans la classe de cinéma, et désormais, je ne peux plus voir cette salle, ou faire des projets, qui me rappellent trop de souvenirs. Et puis je souhaite rencontrer personnellement mes artistes préférés et c'est pour cela que j'ai choisi le journalisme ainsi que le mannequinat." Nous étions enfin arrivés à destination. "Ça y est, on y est !" Souriais-je, soulagée de ne plus à devoir traîner le poids de ce ballot.

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Natacha COLLINS FARRUGIA.

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Au-delà de la condition de ses chaussures, Natacha s'intéressait enfin à celui qu'elle aurait pu considérer à vie comme son bourreau. Évidemment, elle paraissait impressionnée par le métier de Clarence qui ne put réprimer un sourire orgueilleux. C'était une réaction plutôt normale. Les novices étaient toujours fascinés par les animaux sauvages - souvent les félins de la savane - et oubliaient rapidement les conditions dans lesquelles ils étaient élevés au zoo. Il n'y avait presque aucune réelle interaction avec les bêtes adultes et quand par chance, quelques petits naissaient, plus aucun humain ne pouvait les approcher, passée la semaine d'existence. Les mères, en bonnes représentantes des mammifères, protégeaient férocement leurs progénitures. « Il faut un petit temps d'adaptation mais la sécurité nous empêche de toute façon de trop s'approcher d'eux. » Ils continuèrent de faire la papote tout en poussant les ballots de foin. L'agriculteur était visiblement satisfait de l'aide que les deux jeunes lui apportaient, sans même s'en rendre compte. Natacha lui révéla un peu de son histoire et Clay décida de ne pas trop relever les détails intimes : « Puis rien ne t'empêche de te reconvertir plus tard, ça reste de l'écriture. » De plus en plus d'étudiants nourrissaient les mêmes ambitions de devenir célèbre ou du moins de côtoyer la sphère artistiques. Il n'avait jamais vraiment compris, lui qui était bien dans son coin. Une fois leur labeur terminé, il laissa échapper un petit rire à l'exclamation de joie de la jolie brune. « Tiens un petit réconfort de la part de l'agriculteur. » Il lui tendit alors deux jus de fruit fraichement pressés qu'on venait de lui donner en guise de récompense. « Tu te plais ici ? »

"Oui c'est sûr. C'est vrai que le journalisme me rapproche un peu plus des gens, ce que je veux à l'origine, mais l'écriture de scénario et même de roman restent un passe temps que j'exerce encore aujourd'hui. Il m'arrive parfois d'avoir changé d'ailleurs et puis je me rappelle les raisons et ça me fait oublier cette nostalgie." Je lui souris et saisis la boisson Après une courte gorgée du jus de fruits fraîchement pressés en guise de récompense au travail fourni. Il est vrai que ça n'était pas dans mes habitude d'aider comme ça les gens. Surtout depuis la mort de Jean. Il était vraiment la partie de moi qui me rendait meilleure, une jeune fille douce, aimable, qui aimait aider les autres, toujours là pour ses amis. Enfin "amis" ceci était vite dit puisqu'ils n'ont pas su me comprendre lorsqu'il est mort. Ils aurait du être près de moi mais au lieu de ça ils m'ont mise à l'écart dans mon chagrin se disant que je me mettais seule à l'écart. Ce sont vraiment des salopards ! Mais heureusement, maintenant je suis celle que je suis, et je ne changerais plus pour un garçon. Perdue dans mes pensées, j'en avais oublié la présence de Clarence et sa question en suspend dans le vide. "Oui, j'adore Los Angeles, c'est différent de la France mais ici, au moins, lorsque l'on veut éviter quelqu'un, c'est plus facile !" ris-je. "Et si non parle moi un peu de toi. Qui se cache derrière ce grand Monsieur musclé qui aide les petits agriculteurs dans le besoin, qui renverse les jolies filles et qui sont soigneur de félins ?"

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Natacha COLLINS FARRUGIA.

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Natacha se révélait être finalement une jeune fille de son âge, une étudiante qui dissimulait des doutes et des regrets par un caractère parfois trop impulsif. Lui aussi avait été autrefois - il le demeurait toujours mais à un autre degré - quelqu'un de terriblement intuitif qui agissait avant de réfléchir. Quand on était étudiant, on croyait que le monde nous appartenait, qu'on était soit capable de changer la face de la vie, soit qu'on était emprunt à la plus dramatique des fatalités. Certains prenaient les choses en main, d'autres s'apitoyaient sur son sort et lorsque venait la fin des études, se retrouvaient face à des responsabilités trop lourdes. Natacha avait décidé de prendre les choses en main et il salua cette initiative d'un sourire presque attendri. Il buvait son jus frais tout en l'écoutant parler de L.A. C'était toujours drôle d'avoir l'opinion de personnes qui n'étaient pas nés là, qui découvraient encore les richesses et les coins sombres de la métropole. « C'est l'avantage de vivre au milieu de millions de personnes, on peut décider d'où on va. » Il acheva son verre d'une traite puis laissa son regard vagabonder autour d'eux à la recherche de quoi se resservir. Mais l'agriculteur vint plutôt leur signifier qu'il allait terminer l'activité et qu'il fallait sortir de cet enclos plein de foin. Clarence aida Natacha à sortir de là. « C'est qui ce grand monsieur musclé ? Tu comptes écrire un article sur lui ? » plaisanta-t-il en faisant mine de regarder autour de lui. Il retrouva son sérieux avant de dire : « Rien de bien original. Petit Anglais qui a vécu quasiment toute sa vie à L.A, aîné d'une grande fratrie et amoureux des animaux. Je crois que c'est toujours facile de se désigner par ses côtés positifs. » Sous-entendu : lui aussi avait ses propres secrets et ses remords, comme tout le monde.

L’agriculteur vînt nous dire que le travail était enfin terminé. Je ris à la remarque de Clarence. « Si j’en ai l’occasion un jour ça serait avec plaisir que j’écrirais un article sur toi ! Mais non, ce n’est pas mon but principal pour le moment, désolé de briser tes rêves… » J’aimais discuter avec lui, il m’apportait la maturité dont j’avais besoin uniquement par sa présence. « Ça on est d’accord que c’est le plus facile » soupirais-je. On ne peut pas dire que ma phase de deuil soit la meilleure de ma vie. J’ai couché à plusieurs reprises avec mon psychologue, avec l’un de mes profs. Je n’ose pas compter le nombre de garçon qui était passé dans mon lit et moi dans le leur durant cette période. Salope ? Oui, c’est à peu près le mot juste pour me définir mais je n’avais tellement plus rien à faire de ma vie et de ma réputation que je me suis laissée aller. Heureusement, Ethan est arrivé et, bien qu’il soit un de mes nombreux plans cul, il a su me faire sortir la tête de l’eau. Sans lui, j’aurais pu tomber encore bien plus bas. Ceci pour dire qu’il a bien raison, on dit toujours que la première impression est la meilleure. Et dans mon cas, ça l’est ! Si quelqu’un ne me plaît pas au premier abord, je n’attendais pas de voir le deuxième… Mon téléphone sonna : ma sœur venait au nouvelle. Je ne décrochai pas, mais je devais m’en aller alors je dis au revoir à Clarence, espérant avoir à nouveau une conversation captivante avec lui. Il était bel homme, c’est vrai, mais pour une fois depuis bien longtemps, ce n’est pas pour cela que je voulais le revoir…

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Natacha COLLINS FARRUGIA.

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