Re: DOUZIEME INTRIGUE ⚑ La rave party (3e TG)

Le baiser dure, ne dure que le temps d’une seconde. Une simple seconde pour déposer l’abandon sur le bout de sa langue, une simple seconde pour l’obliger à lâcher prise au réel … Malgré lui, malgré les conséquences. Et il m’en voudra, je sais qu’il m’en voudra … Mais peut-être pas tant que ça ?

La vile mission accomplie, mes lèvres délaissent les siennes, mes yeux l’abandonnent pour le retrouver lui (Wolf).

Lui, dont le regard brun ne m’a pas lâché, dont le regard brun me colle à la peau, m’enflamme, me griffe … me met à nue, jalousement à nue. Non, je ne serais pas sienne ce soir, non je ne serais pas sienne dès qu’il le déclare … Même sans un mot …

Alors je détourne les yeux, indépendante, je me libère de son emprise. Peut-être … Un peu …

Je n’ai pas fait ça pour lui faire mal ni pour blesser sa fierté d’homme, j’espère qu’il me croit, qu’il me croit moi et mes aveux silencieux …

Et une main s’accroche à moi, me happe dans un monde qui s’arrête soudainement de courir. Plus de musique, plus de mouvements si ce n’est un ralenti qui fait battre mon cœur à sa mesure … Lentement, si lentement qu’il pourrait s’arrêter, là. Que je pourrais crever là, sans la moindre inquiétude, le sourire, la drogue aux lèvres.

« T’as vu les lumières ? C’est beauuuuuu … » Pas de lumière, des flashs juste des flashs que mes yeux fascinés suivent même lorsqu’ils ne sont plus, c’est tragique Joshua, les flashs … Ils meurent … Comme cette sensation chaude dans mon cou, un liquide coule, s’écoule et disparait.

Est-ce que moi aussi je disparais ? Mes yeux clairs suivent les flashs jusqu’à ma peau, jusqu’à ce qu’ils meurent et plongent des parcelles de mon corps dans l’obscurité. Moi aussi je disparais … Merde « Josh je crois que je disparais … »

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. . Shine on you crazy diamond

Une fois de plus c'est Wolf qui paie mon mojito et je m'en délecte comme s'il s'agissait de boire l'eau de la fontaine de jouvence. Le verre entre mes mains me semble bien moue , comme si mes doigts pouvaient s'enfoncer dans la matière. Pourtant quand j'essaie, c'est impossible. Les effets du LSD sont fous, jamais je n'avais eu ce ressenti étrange. J'ai chaud mais je suis trop défoncée pour m'en soucier. Le rythme des sons qui défilent ont cette emprise sur moi qui m'oblige presque à aller danser. Je propose à Wolfram, enfin, je lui impose de me suivre. J'attrape son joint pour le mettre entre les lèvres et respirer pleinement cette autre drogue. Ce soir, c'est le grand soir. Je sais que je passerai la journée à dormir demain. Mais ce soir, je suis prête à m'amuser. Le brun finit par prendre une de ces pilules lui aussi, puis quand son regard croise le mien, je lui prend la main pour l'emmener avec moi sur la piste.

Je tire sur le joint et joue avec la fumée qui s'échappe de mes lèvres, alors qu'elle se colore sous l'effet des néons pétants. Expirer libère et détend tous mes nerfs, tous mes membres. C'est comme un soulagement parfait. Alors je ferme les yeux un instant, laissant mon corps danser selon les basses des sons. Quand je les ré-ouvre, je vois Wolf en face de moi, et immanquablement je souris. On a l'habitude des soirées ensemble, mais jamais ça n'a été aussi extrême. Je tire une nouvelle taffe, m'approche de lui, assez près pour pouvoir lui souffler toute cette fumée apaisante au visage. Ma main cherche la sienne dans le noir, pour lui passer le joint dans un premier temps, mais aussi pour la poser sur ma hanche. Nos corps se frôlent dans cette foule folle, nos regards se cherchent, et tout ça semble irréel. Je fais un pas en avant, assez franc pour venir l'embrasser pleinement. Je sais pas pourquoi, je m'enflamme bordel ! C'était pas prévu ça. Tout le reste non plus. Il n'y a pas d'explications, j'en avais juste envie, et c'est bon putain. La drogue dans mon corps décuple tout ce que je ressens. Je ne dis pas un mot quand j'abandonne ses lèvres. Je bois une gorgée de mojito et lui souris, continuant de danser comme si tout était anodin.

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La passion de Louise aura raison de moi, autant que celle de Molière a eu raison de lui. J'ai vu ces flammes danser sur ma peau jusqu'à entrer dans mes chairs et les brûler. Mon corps paralysé, j'ai senti la douleur crisper chacun des membres de mon corps. Et mon cri s'élevait dans la salle, transperçant le toit pour flotter jusqu'à la lune. Car c'est là-bas que j'ai abandonné ma fierté et mon amour propre.

Certes, j'avais peut-être plus ou moins remarqué la fureur qui venait de s'allumer dans le regard de Danny, mais ce à quoi je ne m'attendais, c'était à sa réplique. « Hn, je m’emmerdais à l’appartement, j’savais pas si tu étais là vu que la règle, c’est que TU dois venir quand t’es libre, sauf que tu viens pas si souvent que ça ! Alors j’m’occupe comme je peux. » Et sur ce, il tourna les talons, me laissant totalement abasourdi par sa réaction. Mais non... mais... ? Il avait vraiment dit ça ? Choqué par le comportement de mon cadet qui venait d'agir comme une diva de première, je peinais à cacher l'expression rattachée à mes émotions sur mon visage. Et voila, il était donc vexé parce que je l'avais regardé de travers, entre-autres, et partait désormais s'envoyer un verre d'alcool avant de détaler vers la piste de danse. Quand à moi, je me sentais bien con, pour le coup, ce qui me valut un gros soupir, puis un frottement du front avec le plat de la main. Je SAVAIS qu'il ne pourrait pas supporter le fait de tenir une couverture, je l'avais senti, bon sang ! Boudeur, j'attendis donc qu'il ait le dos tourné pour imiter sa sassy posture en faisant une grimace, comme un gamin. « Gngngngngnh... » Puis partis prendre un peu de hauteur afin d'avoir une meilleure vue d'ensemble sur la salle. De toute manière, vu nos comportements respectifs, les gens devaient nous prendre pour deux personnes de la même famille. Mais ça m'emmerde, cette prise de tête, tiens... j'étais déconcentré, maintenant. Mon regard balaya néanmoins les lieux et j'aperçus malencontreusement Ren qui venait aussi de se faire lâcher dans son coin (ça nous faisait un point commun, comme ça). Et puis des étudiants, encore des étudiants... des personnes plus âgées, aussi... ça ressemblait à une foire. Mon attention s'arrêta cependant sur une silhouette féminine qui me fis réagir lorsque j'aperçus son débardeur vert clair et je descendis alors aussitôt les escaliers pour traverser le hall, serrant les dents en grondant intérieurement contre les gens proches de Dan lorsque j'eus profité de passer par la piste de danse afin de vérifier ce que monsieur fichait. Néanmoins, je ne m'arrêtais pas. Mes pas m'emmenèrent plus loin, puis me firent brusquement dévier dès lors que les visages familiers de Miss Clarke et Mr. Armstrong entrèrent dans mon champ de vision. Je ne sais pas ce qu'ils fichaient là (y'avait vraiment tout L.A. Ici, c'est pas possible) et je ne sais pas dans quel état, mais il était hors de question de me faire voir. Et après ce long parcours du combattant, j'arrivais enfin jusqu'à l'intermédiaire, une jolie blonde de chez nous bien proportionnée, qui m'attendait avec un verre en main. Allez, je lui refile sa clé USB et je me casse d'ici, parce que je sens que ça va mal se terminer, sinon.

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When I grow up, I will be strong enough to carry all
the heavy things you have to haul around with you
when you're grown up
- Mathilda

Alors là, Will était tout bonnement adorable. Encore plus qu'un chiot ou un bébé phoque. C'était tellement adorable de venir l'aider à trouver Enzo, alors que ce dernier l'avait laissée tomber dans cet endroit si terriblement... glauque. Et flippant. Et dégoûtant. Parce que oui, dans son état, elle n'était pas spécialement en mesure de se souvenir que c'était elle-même qui avait laisser tomber son ami (mais juste pour aider Lachlan, hein). Mais en attendant, il n'empêchait que Will était adorable. "Il faut d’abord trouver des vivres avant de partir en chasse." Elle était bien d'accord. Même si un recoin de sa conscience lui indiquait que ce n'était pas une bonne idée. Du genre, pas du tout. Elle n'avait jamais très bien tenu l'alcool. "Il faut se ravitailler ! Deux mojitos !" Elle hocha alors la tête très vigoureusement, avant de se souvenir de son obsession du moment. Alors elle s'adressa au barman. "Avec du curaçao dedans, faut que ce soit bleu." En revanche, un soupçon de raison lui fit hausser un sourcil quand Will lui mit une pilule non identifiée dans la main, et elle la scruta avec méfiance."Aie confiance" La drogue, c'était pas trop son genre. Ca ne l'avait jamais été. Alors elle se contenta d'esquisser une petite moue d'enfant boudeur. "C'est quoi?" Elle était encore assez responsable pour de pas vouloir se fondre dans un monde tel qu'il apparaissait après prise de drogue. Parce qu'alors, elle ne savait pas ce qu'elle serait susceptible de révéler, ou non. Même si elle perdait de plus en plus ses inhibitions, au fur et à mesure des verres. Et elle s'en offrit une gorgée de plus. Puis elle vit Will grimper sur le bar, et éclata de rire, en agitant la main vers lui. "Hé, aide-moi à monter avec toi!" Elle finit par réussir à se hisser aux côtés de Will, sans renverser son verre ni perdre la pilule, et se mit à rire plus encore. "Lorenzooooooo? Je le vois pas. Tu le vois, toi?"

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invictus

beyond this place of wrath and tears, looms but the horror of the shade, and yet the menace of the years finds, and shall find, me unafraid. it matters not how strait the gate, how charged with punishments the scroll. i am the master of my fate: i am the captain of my soul. pathos

C’est comme si tout était nouveau pour lui. Il n’arrive plus vraiment réfléchir, et il est complètement subjugué par les lumières qui l’entourent. Les gens présents deviennent alors des silhouettes fantomatiques qui ne lui apportent pas grand-chose. Il ne voit qu’elle. « Oh Juliet, pourquoi donc es-tu Juliet ? Pourquoi je suis pas Roméo… » Il enlace sa meilleure amie, comme s’il voulait fusionner avec elle. « Tu peux pas disparaître, t’es ma lumière. T’es comme les étoiles dans ma vie, souvent loin, mais toujours là… Et j’me sens comme un petit homme voulant la plus belle étoile rien que pour moi, sauf qu’à chaque fois, j’me brûle les doigts. » Il n’aura plus conscience de ça d’ici demain, mais la drogue, c’est comme l’alcool, ça lui délie la langue. « C’est comme avec Teru… » Les lumières deviennent agressives, tous comme les sons dans ses oreilles, il papillonne, la serre encore, presque à l’étouffer, il ne se rend pas compte de sa force d’ours. Surtout pas dans un moment comme ça. « Si tu disparais, je veux disparaître avec toi… » Il a l’impression que le monde tourne et eux avec. Il se sent lourd et léger, il a chaud et froid, mal et bien. C’est terrible. C’est affreux.

Un, deux, trois... Les rayons de lumières qui tapent contre mes paupières fermées, c'est comme si je les sentais sur ma peau, réchauffer chacune de ses particules ; c'est comme si... Comme si... J'avale, difficilement, mes yeux restent fermés ; l'obscurité intolérable de mon esprit vagabond... je sens mon corps qui bouge et puis... Le contrôle. Le contrôle s'échappe, il glisse, coule de mes mains, de mon front, de chaque parcelle de mon corps volatile et s'écrase sur le sol ; le contrôle s'en va, sans difficulté pour une fois, sans barrière, sans frontière, il se délecte de ne plus être mien, il m'abandonne à la nuit et aux boums incessants de la foule et de la musique. Il me laisse un goût d'acide dans la bouche et des fourmis au bout des doigts.

Je sens mon corps bouger, je sens la gravité me tirer vers le bas, m'aggriper de ses doigts vicieux pour me faire tomber ; tomber sans jamais me relever, c'est ce que je sais, malgré tout ; si je tombe, j'appartiens aux enfers et-
je sens mon corps bouger ; presque danser contre mon gré, mais je ne vois rien, seulement les flashes de lumières éphémères qui illuminent quelque fois le sombre intérieur de ma tête.
Une minute, un mois ; des siècles? Le temps s'arrête et reprend, alors que je m'enferme dans mon esprit et en ressort sans aucun contrôle de mes pensées ; alors que le son sourd de la musique qui m'entoure résonne comme un écho dans mon corps presque creux ; alors que-

J'ouvre les yeux.
Tout devient abruptement... réel ; tout s'impose à moi en même temps et j'ai cette impression que le sol se rapproche dangereusement de moi, de voir flou, de ne plus rien comprendre. Alors en face de moi se dessine Zoé, je la vois, elle me réconforte ; son visage brille dans l'obscurité et elle danse, elle est plus habituée que moi à ne pas savoir ce qu'il se passe. Mais le temps d'un soupir, le temps d'un répis, mes yeux détourent son visage ; elle est presque trop près puis-

Elle m'embrasse.
Moi je n'y vois que du feu et je lui rends son baiser avec toute la ferveur qu'il reste en mon corps qui semble étranger. Serait-ce Zoé? Serait-ce un ange? Serait-ce réel? Je ne sais plus, mais je sens ma main attraper sa taille et presser son petit corps contre le mien sans aucune idée de notre réalité, sans aucun désir de la comprendre ; juste ici, et là, l'embrasser et sentir son pouls battre contre le mien au rythme même de la basse qui fait vibrer ma cage thoracique.
Je sens autour de mon cou ses bras qui m'entourent, ses doigts glacés sur ma nuque et le bout d'un joint qui attire mon attention et qui ne mérite que mes lèvres ;

alors je me détache d'elle et attrape ses doigts dans ma main. Elle me fait fumer longuement, sans jamais lacher le joint, et moi j'aspire, j'aspire... et la foule m'assaille ; elle m'empêche de réfléchir. Je l'amène près du bar, il me semble que j'y suis arrivé en une seconde et demi mais mon esprit n'a plus de temporalité, il s'est perdu dans la vague idée d'une relativité subjective.
Elle s'asseoit à côté de moi ; nous sommes proches - près? - proches - physiquement. Je lui commande encore à boire - moi je ne peux pas, boire - je sais qu'elle n'arrête jamais d'avoir soif. Comment boire avec un truc pareil dans mon système? Je cligne des yeux ; une fois, deux fois, il y a tant de choses qui se produisent et qui passent, comme un défilement ; je ne suis qu'un spectateur d'évènements hors de mon entendement.

Ses yeux me scrutent, portant une expression que je ne lui avais jamais vue. J'essaie de l'analyser, par-delà la drogue, l'alcool, le bruit et la nuit - oh, Zoé, ne me dis pas que tu regrettes - comme si j'embrassais mal, peut-etre? Je me penche vers elle et murmure à son oreille... "Je savais bien que j'étais ton fantasme", puis lui tends le verre en balançant au barman un billet vert qu'il s'empresse de mettre dans sa poche. Voleur.