BLACK FOREST MARTINI - Finnegan

Ah, une sortie entre potes !

Quoi ? Ouais, je sais, ça sonne grave faux, mais faites comme moi : on le dit plusieurs fois, et on finit par y croire.

Le fait est que là, j’avais répété cette phrase en boucle depuis que la sortie a été évoquée dans nos SMS. Une sortie, entre pote, pour faire une balade en moto et du camping. Si au début, mon esprit avait clairement vagabondé de manière non chaste, je me suis forcé à garder l’esprit de : entre amis. On a défini cette nouvelle relation, et j’avais envie que ça fonctionne. Que le passé reste secret, et qu’on reparte sur des bases saines.

Alors ouais, j’avais fini par lui dire que ça me tentait bien, son histoire de balade. Même si j’avoue que le côté camping, je sais pas trop à quoi m’attendre, le côté balade à moto, j’ai pas fais ça depuis des années ! Pas plus qu’une balade d’une ou deux heures tout seul, quoi. Du coup, me voilà à califourchon sur ma bécane, jean, bottines, veste en cuir, et lunettes de soleil sur ma Harley. Ouais, j’ai sorti ma Harley, pour ce genre de balade. Les sportives restent pour la ville.

J’ai un sac à dos, avec ce que j’ai prévu pour passer la nuit en camping. J’ai pris du papier toilette, au cas où, et des petites barres chocolatées pour grignoter. Une trousse de toilettes, du rechange, et.. la base quoi, non ? Bon par contre je sais pas dans quel camping il nous emmène, mais j’espère que les sanitaires sont quand même pas trop loin. Je me doute qu’on va se retrouver en tente, sur un matelas gonflable et dans des sacs de couchage, mais j’ai pas du tout géré ça. J’espère qu’il a une tente fresh&black, histoire qu’on soit pas réveillé aux aurores par le soleil !

En tout cas la balade est géniale… Le bord de mer, je le prend souvent, mais je prend rarement le temps de bien regarder le paysage alors que là… on est là pour ça ! Le bord de mer laisse place à la forêt en fin de journée, où on est supposé camper. Je n’ai fais que suivre Finnegan, alors quand je le vois s’arrêter, je me gare juste à côté, et me lève de la moto. C’est super beau comme endroit, mais.. je ne capte pas du tout où se trouve l’endroit où on va dormir là.

- C’est stylé ici. On fait quoi, une pause de vingt minutes et on va au camp ?

Sauf que… Il a pas l’air de comprendre ce que je veux dire.

- … On va pas dormir ici, si ? …. Y’a rien, là

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Cet océan de passion qui déferle dans mes veines, qui cause ma déraison, ma déroute, ma déveine. Doucement j'y plongerai, sans qu'une main me retienne. Lentement je m'y noierai, sans qu'un remord ne me vienne.

KoalaVolant

Alors que ma sortie moto était prévue avec un bel apollon métisse aux yeux bleus, je me retrouve à finalement la faire avec toi. Mais entre potes, hein. Ouais, tout le monde y croit. Enfin, peut-être que toi tu arrives à y croire mais nos nombreux dérapages me font dire qu’on est pas prêt de réussir à être juste des potes. T’as pas l’air non plus à l’aise d’être des potes avec bonus alors nous sommes coincés dans cet espèce d’entre-deux bizarre où on avance pour mieux reculer. Bon en vérité, j’allais pas vraiment proposer à mon plan cul de l’autre soir de m'accompagner. J’ai dit ça pour te faire chier et ça a marché du tonnerre puisque tu as voulu m’accompagner.

Même si notre relation ressemble à un électrocardiogramme fou, même si on ne se comprend pas toujours, je suis content que tu sois là. Ça fait un moment que j’ai pas fait de pause avec le club et ça fait un bien fou de juste rouler et de penser à autre chose qu’à mes bilans de fin de service. On longe l’océan pendant plusieurs heures, les embruns flottant dans l’air et donnant un air de vacances à notre escapade. Il fait beau, pas trop chaud, quoi demander de plus ? A un croisement, je te dépasse pour te faire signe de me suivre. On laisse le goudron et les touristes derrière nous pour s’engager dans une route plus confidentielle qui s’enfonce dans la forêt.

Nos Harley sont arrêtés dans un coin et je commence à défaire les bagages que j’ai attachés à nos bécanes ce matin quand je relève le nez dans ta direction. Mes paupières clignent plusieurs fois pendant que je tente de savoir où tu veux en venir.

T’as cru qu’on allait camper dans un cinq étoiles ?

Un sourire moqueur étire mes lèvres. Oh bordel, on est pas sorti du sable si ça commence comme ça.

Je croyais que t’avais vu des films et que tu étais prêt ?

Je retiens mon rire et me remets à détacher nos sacs. Le coin est parfait. Il n’y a personne à plusieurs kilomètres autour de nous, il y a des arbres sous lesquels mettre la tente pour nous protéger d’une éventuelle pluie et il y a un ruisseau pas loin pour aller se débarrasser de la sueur de la journée. Je te jette les sacs de couchage et lance la tente un peu plus loin.

Ok, première étape : monter la tente avant la nuit. Je t’aurais bien proposé de dormir à la belle étoile mais je crois que t’es pas prêt pour ça vu la tronche que tu tires.

Je croise les bras sur mon torse et hausse un sourcil. Mes dents se plantent dans ma lèvres pour éviter de partir dans le fou rire du siècle.

Il est encore temps de faire demi-tour, Ez. Si tu pars maintenant, tu peux regagner un motel avant la nuit.

La provocation, il n'y a que ça qui marche dans ces moments charnières. Aucune envie que tu me plantes. On a dit qu'on campait alors on va camper. Même si tu dois bouder, Princesse.

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Attends… qu’est-ce qu’il est en train de faire là ? Il enlève tout l’équipement des motos ? On va vraiment pas repartir ? Alors là… Ouais, pour moi on allait profiter un peu de la vue, en buvant un petit coup, en fumant une clope si besoin, et hop, on serait repartis ! Et bien… Non. Putain, en plus il me confirme bien vite qu’on est arrivé. Fous toi de ma gueule comme tu veux mais… Ouais, dans mes films, c’est pas ça.

- Bien sûr que j’ai vu des films ! Et selon le scénario, j’devais atterrir dans un petit chalet avec des toilettes sèches... Un truc sympa...

Pas… rien. Je le regarde jeter la tente et les sacs de couchage. Bordel, qu’est-ce que je fous là moi déjà ? J’essaye quand même de me montrer investi, et je vais vers la tente, cherchant une feuille explicative pour la monter… Bien sûr qu’il n’y allait pas avoir de notice, ce serait bien trop facile… Lui devait connaitre le montage par coeur.

- La belle étoile c’est bien pour regarder les étoiles, pas pour dormir

Mais je ne fais pas plus de commentaire, et attrape la toile de tente, que j’essaye d’étaler, pour comprendre le sens.

- J’vais pas faire demi tour, nan. Si tu penses qu’un petit truc comme ça va m’arrêter !

Putain ouais, bien sûr que j’aurai pu faire demi tour ! Sauf que si je rentre, j’vais en entendre parler pendant des siècles, et.. J’aime bien l’aventure, donc bon. J’vais pas me laisser faire, et j’vais lui montrer que ça ne va pas m’arrêter.

- Enfonce les cordelettes dans le sol au lieu de dire des conneries.

Moi je passe des espèces de grandes barres dans des passants de la tente, lui donnant une forme. Bon, j’commence à capter le truc, c’est pas si compliqué au final ! Je le laisse quand même gérer le montage, l’aidant au maximum quand même. Une fois notre appartement de fortune monté, je me rend compte que.. Bah la tente est quand même petite. Pareil, dans le camping que je regarde à la télé, les gens peuvent être debout, y’a deux chambres, une pièce centrale pour mettre les vêtements. Là y’a… une fermeture. Mais je me retiens de commenter.

- Okey, du coup tu me passes le matelas et le gonfleur ?

Que je lui demande, alors que j’ouvre la fermeture de la tente, pour accéder à ce qui sera ma future chambre.

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Cet océan de passion qui déferle dans mes veines, qui cause ma déraison, ma déroute, ma déveine. Doucement j'y plongerai, sans qu'une main me retienne. Lentement je m'y noierai, sans qu'un remord ne me vienne.

KoalaVolant

Tu vas réussir à me rendre dingue. On est sur place que depuis un quart d’heure que j’ai déjà envie de t’abandonner au milieu de la forêt. Mais j’ai promis de faire des efforts alors je ferme les yeux pendant une seconde, je souffle un bon coup et je peux enfin te regarder sans qu’aucune lueur meurtrière ne passe dans mon regard. Je savais que tu n’allais pas apprécier l'expérience, je ne sais pas pourquoi j’ai accepté de faire ce road trip avec toi. Enfin si je le sais très bien et ça n’a aucun rapport avec le camping.

Un petit chalet ? Ah mais si tu voulais un week-end romantique cinq étoiles, fallait le dire Princesse !

Un chalet ? Des toilettes sèches ? Non mais qu’est ce que t’avais pas compris dans moto et camping ? On campe avec des tentes et des feux de bois, pas dans des chalet à mille dollars les deux jours. Tu m’aura vraiment tout fait… Et bordel, pourquoi t’es aussi mignon quand tu boudes ! Tu peux pas avoir une gueule de con comme tout le monde ? Fais chier. Allez, on respire et ça va le faire. Je ne sais même pas pourquoi je suis autant sur les nerfs. Est-ce que tu peux sentir mon état de fébrilité à l’idée qu’on se retrouve à deux pour la nuit où mon humour fait le job ? A chaque fois qu’on s’est retrouvé seul, on a fini par s’engueuler et là, au milieu des bois, dans la nuit, pas possible de se barrer. On va devoir se supporter coûte que coûte.

Heureusement, ma technique fonctionne et tu décides de monter la tente. Ton air sceptique face à la toile étire mes lèvres et ma bonne humeur revient. Je laisse nos affaires aux pieds des motos pour le moment et je viens t’aider à monter notre futur chalet. Il vaut mieux qu’on s’y mette à deux si on veut dormir à l'abri ce soir.

Je presse mes lèvres pour éviter de sortir une nouvelle blague qui te ferait abandonner et t’aider à monter la tente. Tu t’en sors pas si mal pour une première mais je me garde bien de te le dire. Notre château prend forme et je porte un regard approbateur dessus quand les dernières sardines sont enfoncées dans la terre. Parfait. Une bonne chose de faite. Mais toutes les bonnes choses ont une fin et tu me fais une nouvelle fois lever les yeux au ciel.

J’attends que tu sois dans la tente pour te passer deux sacs roulés en boule.

On est en moto, je ne pouvais pas prendre de matelas. On a deux tapis de sol et deux sacs de couchage, ça suffira pour une nuit.

Je te passe le matos avant de passer ma tête par la fermeture ouverte.

Tu prends tes marques ou tu veux que je te fasse visiter ?

J’esquive le sac de couchage que tu me lances au visage avant de ressortir en riant. Cette nuit en camping sauvage risque d’être drôle finalement. Pas sûr que tu veuilles m’accompagner une seconde fois alors il faut que je profite de cette occasion. Ton corps qui se déplie hors de la tente attire mon regard encore brillant d’hilarité.

On va chercher du bois pour le feu ? Après on pourra fabriquer des cannes à pêche et aller se poser près du ruisseau en contrebas.

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- Si je voulais un endroit romantique, j’aurai certes été dans les bois, mais dans une bulle ou on peut regarder les étoiles tout en étant protégé, où avec un jacuzzi, tout ça… mais le camping a évoluer depuis le temps, tu devrais le faire aussi !

Puis putain, qu’est-ce que tu me casses les couilles à m’appeler princesse. Tout ça parce que j’ai du gout ? Franchement le chalet c’est pas non plus l’habitation de l’année. Sauf au ski, là c’est incroyable. Mais sinon, ça m’aurait pas choqué plus que ça… Mais soit, okay, on va dormir sous ce morceau de tissu qui ne nous protègera d’absolument rien. C’est ça qui te fait kiffer, alors ?

J’me décide à y mettre du mien mais… comment ça pas de matelas ? Mes yeux s’agrandissent, quand je réalise que je vais dormir sur le tapis qu’il me lance là. Mais putain on va sentir la moindre brindille au sol avec ça ! J’ai plus qu’à mettre un rembourrage avec le sac de couchage mais… j’vais avoir froid putain. Et en plus il me lance des pics ! Putain, tu me gaves.

Ma première réaction est de te balancer le matériel à la gueule, avant de le mettre en place. Voilà qu’on va dormir là. L’un à coté de l’autre. Chacun son tapis, chacun son sac de couchage. Faut pas être claustrophobe. Il finit par se barrer, pour que je puisse finir tranquillement, avant de sortir de notre chambre.

- … Attends, pause.

Non mais il me fait une blague, c’est pas possible.

- T’aurais pu me dire que tu voulais vivre comme à l’époque aussi ! De nos jours il existe un truc génial qui s’appelle un réchaud à gaz… et sur lequel tu peux mettre des conserves ? Des plats déjà tout prêt, pas très fou niveau gout, mais au moins on mange !

Je nous imagine déjà jeûner si on ne pêche rien

- Une canne à pèche, on a pas l’hameçon, déjà. Puis le bois ça va casser ! Encore faire du feu comme à l’ancienne ça peut être drôle mais… dans cinq minutes on va créer un arc avec du bois et tes cheveux, et on va chasser notre repas ?

En fait, c’est la peur qui parle. J’ai jamais fait ça, et j’ai pas envie de ne pas manger, en fait.

- … Par contre le ruisseau à l’autre sympa.

Faut voir un peu de positif, malgré tout.

- Rappelle moi de te demander les détails, la prochaine fois. Et non, je ne suis pas une princesse. Et non, je ne vais pas me barrer pour autant, crois pas.

Je précise, parce que je sais déjà que tu vas me tailler.

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Cet océan de passion qui déferle dans mes veines, qui cause ma déraison, ma déroute, ma déveine. Doucement j'y plongerai, sans qu'une main me retienne. Lentement je m'y noierai, sans qu'un remord ne me vienne.

KoalaVolant

Non mais t’es en train de nous taper une crise de nerf là ? Tout ça pour une tente et une canne à pêche ? Et après tu oses me dire que t’es pas une princesse. Finalement, emmener un total inconnu trouvé sur Tinder aurait peut-être été une bonne idée plutôt que de te laisser venir juste parce que …. Je ne sais même pas pourquoi tu as voulu venir puisque le trip camping sauvage à pas l’air d’être ton truc. Au pire, tu m’aurais dit que tu n'aimais pas ça, j'aurais réservé dans un vrai camping. Ça m'aurait fait chier mais si ça m’évitait de t’entendre gueuler à chacune de mes propositions alors je l’aurai fait.

J’ai envie de t’envoyer chier, de te dire de remonter sur la moto et de me laisser profiter de mes deux seuls jours de congé depuis des mois. Mais si je gueule plus fort que toi, tu vas te braquer et on est bon pour ne plus s’adresser un mot de toute la soirée. Alors je décide de prendre sur moi, je comble l’espace entre nous en quelques enjambées et je pose doucement mes mains sur tes joues pour te forcer à me regarder.

Ok, Ezra, on respire. Tout va bien se passer, ok ? J’avais pas la place pour un réchaud, mais j’ai un briquet pour allumer un feu. J’ai aussi pris à manger et deux bouteilles de vin. La pêche, c’était juste pour se détendre.

Les traits de ton visage se détendent et je m’apaise en même temps que toi. Mes bras retombent le long de mon corps.

Je te laisserai pas mourir de faim et ouai, je sais, la tente c’est pas hyper confort mais on va juste y dormir quelques heures. Si la pêche c’est pas ton truc, on peut se baigner et ensuite on se fera à manger avant de regarder les étoiles. Ça te va mieux comme programme ?

Tu ne pourras pas me reprocher de ne pas faire d’efforts ! Tu aurais été n’importe qui d’autres, je t’aurais laissé taper ta crise tout seul et j’aurais été pêcher tranquillement au ruisseau. Mais t'es toi et mon instinct m'empêche de te laisser seul. Je vais sûrement le regretter rapidement, quand tu nous fera une nouvelle crise mais pour le moment t’as l’air calmé. La tension s’est apaisée et on peut enfin reprendre notre installation.

Je vais aller chercher du bois pendant qu’il fait encore assez jour. Tu m’attends là ?

Je n’ose pas te proposer de venir avec moi parce que tu risques de me dire que tu n’as pas les bonnes chaussures, que tu n’aimes pas marcher dans la forêt ou que tu as peur des araignées. Et maintenant que j’ai réussi à me calmer, ça serait bête de repartir sur une engueulade. Essayons de maintenant ce climat de paix pendant plus de dix minutes.

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Qu’est-ce que je fous là putain… j’ai l’impression que ça fait plusieurs fois que je me pause la question alors qu’on est là que depuis moins d’une heure. Mais pourquoi est-ce que j’ai dis oui déjà ? Hm… j’avoue que c’est plus par égo que par envie. Après, j’avoue aussi que l’idée d’une nouvelle aventure me chauffe beaucoup, mais là je passe d’un extreme à l’autre. Mais… Oui, il y a aussi que ça m’a un peu piqué qu’il envisage d’amener un coup d’un soir ici. J’ai agis par égo, j’crois bien. Et je pense que je vais le regretter.

Est-ce qu’on va vivre un de ses trucs dans les émissions ou un duo se retrouve au milieu d’un endroit, seuls, sans rien, et qui doivent se débrouiller pour survivre ? J’aime bien le concept mais j’ai pas envie d’aller trouver des serpents pour me nourrir, ou tuer des animaux pour me faire des fringues. J’abuse, mais vous avez compris où je veux en venir, hein ?

En quelques secondes, je me retrouve face à lui, le regard dans le sien, le visage bloqué entre ses grandes mains. On pourrait croire que dans une seconde, il allait me tuer en enfonçant ses pouces dans mes yeux, mais… Non. Je l’entend me rassurer, comme un rassurerait un enfant. Au final, c’était pas une histoire de survie, les cannes… tant mieux. J’avoue que ça marche plutôt bien, sa technique.

- Bien joué pour le vin..

J’allais en avoir besoin, c’est sûr

- Commence par ça la prochaine fois… La pêche me dérange pas, tant que notre survie ne dépend pas de la prise qu’on va avoir

Oui, bon, j’me suis un peu emballé, certes. Mais j’ai pas envie de crever dans les bois !

- Je peux t’accompagner, quand même.

Je respire un instant, avant de venir vers toi, mettant juste mes clefs de moto dans ma poche, prenant même les devant pour te montrer que je ne mérite pas le surnom de princesse. Alors il faut quoi, du bois ? Je suppose qu’il faut des grosses buches et des brindilles. Bon, vu ta carrure, je vais te laisser porter le plus gros des buches, hein… Mais je m’aventure un peu plus dans le bois, au loin, ramassant quelques bouts qui me semble bien. J’sens que ça va bien bruler… Il est fin, sec, du très bon petit bois !

- Donc c’est ça, ton kiff ? Quand tu as des jours au calme, tu viens jouer le Tarzan dans la foret ?

Ouais, moi aussi j’peux te taquiner. Puis Tarzan ça te va bien, je trouve. Fous toi à poil avec un espèce de pagne là, et go. Sosie officiel.

- C’est suffisant ?

Je lui montre les morceaux de bois que j’ai pris, obéissant à ses ordres -pour le bois seulement-, avant de tout déposer par loin de notre tente.

- Et bah c’est bon pour moi ! On peut aller pêcher et se baigner. J’ai meme trouvé ça

Je lui montre un long bâton, qui pourrait très bien servir de canne.

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Cet océan de passion qui déferle dans mes veines, qui cause ma déraison, ma déroute, ma déveine. Doucement j'y plongerai, sans qu'une main me retienne. Lentement je m'y noierai, sans qu'un remord ne me vienne.

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L’ambiance se détend considérablement et tu reviens dans mon camp. Ok, je crois qu’on a évité un massacre en pleine forêt. On n’a pas besoin d’un serial killer masqué pour nous buter, on peut faire le boulot tout seul en se sautant à la gorge. Mais mon petit discours fonctionne, je sens tes épaules qui se détendent et ton sourire revient doucement. Mes lèvres font échos aux tiennes et se relèvent dans un sourire discret. Tout va bien. Je relâche tes joues et me recule d’un pas.

J’ai tout prévu, fais moi confiance.

Je ne résiste pas à l’envie de te lancer un clin d'œil provocateur avant de partir à la recherche de bois pour le feu. Je suis surpris que tu me suives sans broncher, pas même une petite réflexion pour la route. Et c’est… Plutôt agréable, je crois. Je plie les genoux pour ramasser du bois sec pour faire le feu, restant non loin de toi. Au cas où.

Ouai, on peut dire que c’est mon kiff.

Je me laisse même aller à rire à ton surnom. Princesse et Tarzan sont perdus dans les bois… On dirait le début d’une bonne blague. Ou d’une histoire de fantôme qu’on se raconte au coin du feu. Tiens, ça me donne une idée pour ce soir.

J’aime bien me retrouver en pleine nature pour décompresser. Quand le club sera lancé, je pense m’acheter un van aménagé pour pouvoir partir avec un minimum de confort. Le camping sauvage passe pour une nuit mais après c’est compliqué. Avec un van, je serais libre.

La liberté a toujours été importante pour moi. Encore plus aujourd’hui qu’avant. Je ne supporte pas de me retrouver enchaîné, que ce soit à un lieu, un taf, une personne. Ça me provoque des angoisses. Je préfère me laisser vivre et profiter de tout. Je relève la tête et observe ton butin.

Ouai, c’est parfait !

Je me relève et hausse un sourcil en inspectant le haut de ta pile, prenant un air faussement inquiet.

Par contre, tu feras gaffe à la mygale sur le dessus de ta pile quand tu la posera.

Puis, je te tourne le dos pour repartir tranquillement vers le campement avec mon propre butin. C’est faux, il n’y a pas de mygale sur le bois. Je ne suis même pas sûr que ça soit possible de croiser une araignée aussi grosse dans le coin mais ça me fait rire de te taquiner. Et le bruit des bûches qui tombent sur le sol fait redoubler mon hilarité.

Malgré ma blague puérile, tu n’as pas l’air de m’en vouloir vu que tu proposes de passer à l’activité suivante. Je prépare la pile de bois pour le feu, on en aura besoin pour se réchauffer quand on reviendra de notre baignade. Je te fais signe de me suivre, et t’entraîne sur un petit sentier qui serpente à travers les hauts arbres. Quelques minutes de marche suffisent pour atteindre le ruisseau qui, en fait, est plus une rivière de plusieurs mètres de large. Parfait ! Je glisse une main dans l’eau pour sentir sa fraîcheur qui nous fera du bien après avoir ramassé du bois.

Mon t-shirt disparaît, tout comme mon jean et mes chaussures. Je garde mon boxer car tu es avec moi sinon j’aurai plongé nu dans l’eau. Il n’y a personne dans le coin alors pourquoi s’encombrer de tissus qui sera long à sécher ? Très vite, je disparaît dans l’eau et réapparaît au milieu de la rivière. Mes pieds touchent toujours le fond, mais l’eau arrive à mes épaules.

Alors, tu viens ?

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Bah voilà ! Pourquoi est-ce qu’il m’a pas proposé un voyage dans la foret après avoir acheté son van ? Oui ça n’aurait pas été tout de suite, mais franchement pour un tel voyage, je peux attendre un petit peu… Puis je ne vais pas le nier : son club est cool, et il a l’air d’avoir déjà son petit succès alors qu’il vient d’ouvrir, donc… c’est même certain qu’il va bien fonctionner. Alors allez, son van, j’suis sur qu’il l’aura d’ici la fin de l’année ! A moi de proposer d’aller faire une autre sortie une fois qu’il l’aura correctement aménagé…

Un petit matelas dans le coffre, en plus… ça a l’air vraiment cool ! Ouvert devant la plage, avec vue sur la mer, avec lequel on pourrait laisser le coffre ouvert. Et partir faire un peu de surf ! Ça a l’air tellement stylé, dit comme ça. Mais pour le coup, je négocierai pour emmener Arwen.. déjà, là, ça me fait bizarre de l’avoir laissé pour la nuit, je ne le fais jamais. Après ça va, j’ai confiance en mon coloc pour bien s’occuper d’elle.

- Ça a l’air stylé, comme plan

Je t’embêterais plus tard avec mon envie de faire parti de l’aventure. En tout cas j’suis fier de ce que je donne pour notre survie, la preuve avec le tas de bois que j’ai dans les mains. Bon, par contre quand tu me parles de mygale… Bien sur que je sais que ce n’est pas une vraie mygale, mais ça aurait pu être une grosse araignée quand même ! Alors ouais, par réflexe, je lâche les branches, et tu te fous de ma gueule. Connard.

Je ramasse le bois, et finit par le déposer à côté de notre camp, avant de reprendre la route, le suivant à la trace. J’veux pas me perdre, donc pas le choix, puis j’avoue que je suis content de voir l’endroit où tu m’amènes, c’est vachement beau… Bon, par contre, je me doutais bien qu’il voulait se baigner, mais mon esprit n’avait pas capté qu’il allait se déshabiller. Mon regard traine, j’avoue, et il va dans l’eau… et ça m’inspire pour pouvoir le faire chier.

Il m’a proposé d’être un plan cul régulier, et j’ai refusé mais… C’est que physiquement, il devait avoir envie, non ? Alors quand il me demande de venir, j’hésite pas.

- Ouais, j’arrive.

Je retire à mon tour mes vêtements, et les pose pas loin de l’eau, pour quand on aura fini de se baigner. Par contre, j’enlève tout. Vas y, regarde moi. Je sais que même si je suis dos à toi, tu vas me regarder. Alors regarde, et vois ce que tu n’auras pas. Et pense bien à l’araignée. Je finis par te faire face, et plonge dans l’eau. Putain elle est froide ! Mais le cadre est incroyable. Je touche rapidement le fond, forcement, et me redresse, ne laissant plus la tête hors de l’eau, le rejoignant à la nage.

- Ah bah enfin une activité interessante ! Et me parle pas de crocodile, ça marchera pas.

Je nage un peu, autour, l’eau ça détend. C’est agréable aussi de sentir le frais sur ma peau.

- C’est quoi le plan d’après ? Parce que ça va être dur de faire mieux que ça…

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KoalaVolant

L’eau est fraîche mais pas assez pour éteindre l’incendie que tu allumes sous ma peau quand tu enlèves tes fringues. Et si moi j’ai joué la carte du fairplay en gardant mon caleçon, toi tu décides clairement de te venger du coup de la mygale. Je sais que je devrais détourner le regard mais c’est impossible. Pas quand tu m'offres ton dos musclé et une autre partie de ton anatomie qui fait réagir mon corps malgré la température de l’eau. Je sais que tu sens mon regard sur toi, pourtant tu prends tout ton temps et moi je fais genre que tout est normal.

Tu finis par te retourner pour me rejoindre et je fais glisser mon regard sur la forêt derrière toi. Les arbres c’est bien les arbres, je me concentre sur la nature pour faire redescendre la pression qui tends tous mes membres et me remets à respirer normalement. Bien joué, Ezra. Je bascule sur le dos pour offrir mon épiderme aux derniers rayons du soleil et me laisse flotter en profitant de ce moment. Je peux presque sentir tout le stress du club se décrocher de mes épaules pour s’écouler dans l’eau. Ça fait du bien de penser à autres choses qu’aux chiffres de la soirée, aux travaux à faire et à tout ce que l’ouverture d’un établissement implique. Ce soir, pour une fois, je bloque toutes ces infos dans mon cerveau et me concentre sur le moment présent. Ici, avec toi. Los Angeles sera toujours là demain.

Mon rire secoue légèrement mon corps et je reprends une position verticale pour pouvoir te parler sans que ma voix ne soit étouffée par l’eau dans mes oreilles.

Il n’y a pas de crocodiles, ni de piranha… Pas contre, les sangsues….

Rapidement, je lève les mains au-dessus de l’eau et laisse un rire m’échapper.

Pardon, pardon, je rigole ! Pas de sangsues promis. Tu peux te baigner en toute sécurité.

Je te suis du regard, tourne en même temps que toi et profite du silence qui nous protège de tout le stress de la ville. J’ai l’impression que nous sommes seuls au monde et c’est une sensation plutôt agréable. Comme si rien ne pouvait nous atteindre dans notre bulle.

Le plan d’après ? Je sais pas, t’as envie de quoi ?

Le but de cette virée c’est de profiter d’un moment de liberté alors je n’ai pas prévu de planning. On peut faire ce qu’on veut quand on en a envie et c’est ça qui est cool, non ?

On peut… Pêcher ou aller boire du vin autour du feu ou aller marcher le long du ruisseau.

On peut aussi se réchauffer autrement qu’autour d’un feu mais je ne le précise pas parce que tu as été clair sur le sujet et que je ne veux pas paraître désespéré. Nous sommes potes et on est ici seulement en tant que potes. Il n’y aura pas de dérapage. Même si tu t’amuses à te désaper devant moi pour tester mon self control.

Tu fais quoi pour te détendre ?

Il faut que je pense à autre chose qu’à ton cul musclé sinon je risque de faire une grosse connerie. Et j’ai zéro envie de devoir te reconduire à L.A. en plein milieu de la nuit parce qu’on se sera pris la tête au point de devoir écourter notre séjour.

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Beautiful Things •• I hold you every night, That's a feeling I wanna get used to But there's no man as terrified As the man who stands to lose you

 

L’eau n’est pas chaude, mais elle fait un bien fou. Mine de rien, la route en moto demande à ce que les muscles soient aux aguets, et on a pas mal conduit pour venir ici… Donc sentir que je peux enfin les détendre à fond… c’est presque mieux qu’un bon massage après une séance de sport ! Puis avoir son corps nu dedans, c’est un sentiment de liberté qui s’ajoute au bien être. Et autre chose s’ajoute : ton regard, Finn. Tu crois que je ne vois pas comment tu me regardes ? Mon entrée dans l’eau, je sais que t’as kiffé.

Du coup, j’suis content de ma petite vengeance ! Mais je pense que je n’ai pas été assez loin quand même… Des sangsues, tu dis ? Tu veux jouer à ça ? Mais je vois que tu ne laisses pas durer ta plaisanterie, et me signale directement que tu es en train de mentir. Vas y, excuse toi. J’suis en position de force, et tu me le prouves à l’instant. Je souris, fier de voir que j’ai l’ascendant, et me baigne comme il dit : en toute sécurité.

De quoi j’ai envie ? J’ai envie de beaucoup de choses, que je ne me permet pas. Si tu savais tout ce dont j’ai envie, là, maintenant. Des choses impossibles, des fantasmes inavoués, à personne. Même pas à moi même, la plupart du temps. Je crois que ça fait beaucoup trop longtemps que je traine dans le célibat. Depuis Adélaïde, pour le coup… Faut que ça change. Peut-être que si je trouve une femme avec qui ça match, mon esprit se retrouverait libéré de toute pulsion ?

- Je pense qu’on peut pêcher demain matin, ça mord souvent tôt le matin, j’crois. Et sinon…

À la nage, je me rapproche de toi. J’ai pied, mais bon, nager est une sensation incroyable. Mes pieds retrouvent le sol, une fois devant toi, te faisant face. Je peux voir les gouttes qui perlent sur tes cheveux, avant de rejoindre l’étendue d’eau dans laquelle on se baigne. Tu sais que tu pourrais donner tes traits à un Dieu des océans, presque ? Poseidon, Aquaman, j’te laisse choisir. Mais c’est un élément qui te va bien.

- Je vote pour le vin.. Après, pour ce qu’on fait en même temps, c’est toi qui choisit. L’avantage de la bouteille de vin, c’est qu’elle est transportable.

Quand je pense à notre métier… On crée tous les deux des boissons incroyable pour que, quand on se retrouve en dehors du boulot, on boive une bouteille toute faite sans originalité. Mais bon, ça nous offre vraiment un break avec le travail. Et à tout moment, j’te trouverai une petite plante aromatique dans la foret qu’on pourra faire infuser vite fait, ou à voir… McGyver des cocktails ! En tout cas, j’te souris, avant de plonger sous l’eau, face à toi. Et non, ce n’est pas pour t’offrir un petit plaisir, mais bien pour passer à côté de toi, et retourner sur la berge, allant rejoindre l’herbe, dans laquelle je m’allonge quelques secondes, le temps que le plus gros de l’eau ne sèche, et que je puisse me rhabiller.

- En vrai, t’avais raison. C’est reposant ici..

Quand on oublie qu’on peut être vu par n’importe qui. On dirait qu’on est dans une bulle.

- C’est con, mais rien que le silence, le bruit juste de la foret… c’est ultra apaisant. J’pense que j’pourrais rester allongé là, les yeux fermés, pendant plusieurs heures…

Et je tente, quelques secondes. Je ferme les yeux, et me concentre sur les bruits de l’eau, des arbres, des feuilles.. Putain, j’suis bien là.

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Cet océan de passion qui déferle dans mes veines, qui cause ma déraison, ma déroute, ma déveine. Doucement j'y plongerai, sans qu'une main me retienne. Lentement je m'y noierai, sans qu'un remord ne me vienne.

KoalaVolant

Je retiens toutes les vannes qui me viennent quand tu me parles de la pêche et de ta théorie selon laquelle ça mord mieux le matin. Te voilà devenu un expert en poiscailles ! Mais je crois que t’es déjà en overdose de mes blagues alors je laisse filer. Tu ne pourras pas me reprocher de ne pas faire d’effort. Pour ne pas qu’une réflexion m’échappe malencontreusement, je plie les genoux et m’enfonce dans l’eau jusqu’au nez. Voilà comme ça, on est tous les deux en sécurité. Je ne retrouve la surface que quand tu nage jusqu’à moi, ton dos parfaitement exposé aux derniers rayons du soleil. Je trouve cette image de toi canon mais plutôt me noyer que de te le dire.

Va pour le vin ! Mais vu la position du soleil, ça va faire juste pour la balade. J’ai pas pris de frontal et se promener dans les bois pendant la nuit fait un peu trop début de film d’horreur pour que ça soit agréable.

Tu sors de l’eau et je te suis quelques secondes plus tard. Et pas du tout pour me laisser le temps de mater ton cul. Absolument pas. Ou peut-être un peu quand même. Je laisse mon corps s’étendre dans l'herbe à côté de toi, laisse les gouttes d’eau dévaler mon corps pour retourner à la terre. Je ferme les yeux et un sourire s'épanouit sur mes lèvres sans que j’en ai vraiment conscience.

Ouai, j’aime cet endroit. C’est paisible et j’ai jamais croisé personne. Ça fait du bien, pour décompresser et déconnecter du quotidien.

J’ouvre un œil et tourne légèrement mon visage dans ta direction. Tes yeux sont fermés et tu as l’air… Serein.

Je suis content que ça te plaise.

J’offre de nouveau mon visage à Hélios et referme mes paupières. J’ai beau faire abstraction de ta nudité, si je l’ai devant les yeux ça risque de devenir difficile de contrôler mes pulsions. L’obscurité va être mon salut.

Et tu verras, le camping sauvage c’est pas si terrible.

Mes lèvres s’étirent et en voulant m’étirer, ma main retombe sur tes doigts. Je la retire brusquement comme si ton contact m’avait brulé. Je ne veux pas que tu te fasses des idées sur mes intentions ou que tu sois mal à l’aise. Quand un vent léger mais frais vient percuter nos épidermes, je me relève pour mettre fin à notre pause bronzette. Je ne sais pas depuis combien de temps on est étendu là mais la température a assez chuté pour qu’une myriade de frissons recouvre mon torse.

On y va ?

Je me relève sur mes avants bras et laisse ma faiblesse pousser mon regard jusqu’à ton corps. C’est pas parce qu’on est pote que je ne peux pas regarder ce que tu me mets sous le nez, non ? En plus, je suis sûr que ça te plait que je te mate. Si tu n’en avais pas envie, tu aurais remis des vêtements ou au moins des sous-vêtements.

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Beautiful Things •• I hold you every night, That's a feeling I wanna get used to But there's no man as terrified As the man who stands to lose you

 

Donc le mec s'y connait tellement en survie qu'il est capable de s'orienter avec la position du soleil .. franchement j'avoue que moi, sans mon téléphone portable qui m'indique l'heure, je n'aurai eu aucune idée ou pas de si il était trop tard pour faire la balade... alors que lui, un seul regard en l'air et il devine que nous n'aurons pas le temps. Soit. Je te fais confiance de toute façon, je te suis dans tout ce que tu me diras de faire. Presque tout. Abuse pas non plus hein... J'hoche la tête, pour te montrer que je t'ai écouté. Effectivement si on peut éviter le scénario du tueur en série au fin fond de la forêt ... déjà que l'idée d'avoir des araignées qui me grimpent dessus cette nuit ne m'enchante pas, alors me faire éventrer, très peu pour moi...

- bah c'est pas grave, tu nous fais un feu, et on se fait un feu de camp avec bouteille de vin ! Ça paraît tout aussi sympa. Puis au moins si on boit un peu trop, on est à côté des tentes...

Ça sera bien plus simple pour moi de rouler jusqu'à mon pseudo lit... roh quand j'y pense, je vais dormir par terre bordel .. bonjour le mal de dos demain matin. Une part de moi me dit que m'allonger sur Finnegan sera bien plus confortable. Et je secoue la tête, chassant la pensée. Commence pas Ezra, c'est pas le moment et clairement pas l'endroit. Mais il me casse les couilles aussi, pourquoi est-ce que je suis la ? Pourquoi il n'est pas resté un souvenir de jeunesse ?

La vérité, c'est que je sais au fond de moi que je ne peux pas le zapper. Et c'est un problème.

C'est aussi pour ça que je ferme les yeux, et que je me laisse totalement porter par l'instant. Il faut que je me détende, et le lieu est propice à ça... il faut que j'en profite. Il me rassure en disant qu'il n'a jamais croisé personne. Tant mieux, je peux faire ce que je veux sans crainte. Genre être à poil.

- je te dirais si j'ai aimé mon expérience une fois qu'elle sera terminée...

C'est-à-dire à notre retour. En attendant, je continue de me détendre, et de laisser le soleil sécher ma peau, ses rayons chauds pouvant aussi parfaire mon bronzage. Mon peu de bronzage. Par contre j'ai pas de crème pour les tatouages et ça, c'est déjà un autre problème. Mes pensées cessent quand je sens sa main se poser sur la mienne.... est-ce qu'il a fait exprès ? Putain, il l'a retire direct, sûrement que non du coup, il n'a pas fait exprès. Mais ça m'a fait un truc. C'est con, c'est qu'une main, mais j'sens que ça me réchauffe de l'intérieur et rien a voir avec le soleil... puis ce vent, qui contraste et me donne un autre type de frisson... c'est sérieux ? Ne me faites pas de truc comme ça ... mon corps réagit bien trop. Merde. J'ouvre les yeux, et en plus je vois ton regard, posé sur moi. Arrête de me regarder comme ça, Finn. Qu'est-ce que tu veux ? Mon corps semble comprendre seul, et comme pour lui faire passer un message.... j'vais pas passer par quatre chemin, j'commence a sentir le sang affluer bien plus bas. Putain. Mes fringues, vite.

- ouais, on y va

Je me lève, histoire de vite me tourner... ouais je te donne tout le loisirs que tu veux de regarder mes fesses mais .. vaut mieux ça que l'avant, après tu vas te dire que j'ai envie. Je vais jusqu'à mes vêtements, et j'enfile mon boxer, ainsi que mon pantalon. Putain, comment je peux la ranger pour que ça se voit le moins possible ? Fuck. J'attrape mon t-shirt à la main, histoire de fuir vite. J'commence à marcher vers le camp du coup, me rappelant plus ou moins du chemin, et pose mes affaires à côté de notre tente, avant d'installer un petit endroit au centre pour le feu.

- passe le vin, j'm'en occupé pendant que tu gères le reste.

Et j'ouvre la bouteille, tout en pensant à d'autres choses, pour relâcher la pression. Ça marche assez bien, faut juste pas que je concentre mon attention sur lui. Sur nous....

Mais tes paroles raisonnent dans ma tête.

Il n'y a jamais personne ici.

Que toi. Et moi.

Le feu. Le vin. On dirait un film, mais est-ce que je veux que ça passe de film d'action à film romantique ? Pas sûr.

Pourtant, je te rejoins, bouteille dans la main, buvant plusieurs gorgées comme si ça allait m'aider. Je viens à côté de toi, et te donne la bouteille. Faut qu'on en parle, Finn. Mais jsais pas comment.

- bon, tu la fermes et tu m'écoutes.

Comme si parler comme ça allait aider a ce que je puisse dire ce que je pense.

- j'ai pas besoin de te redire que je veux pas de tout ça. Mais j'vois comment tu me regardes, comment on se cherche. J'ai autant envie de te casser les couilles que de te voir nager à poil dans le lac. Donc...

Comment dire ça, bordel ...

- ... j'ai vu un film y'a longtemps. Deux potes qui se retrouvent parfois, genre... quelques fois par an, histoire de calmer leurs... pulsions ?

C'est clairement des pulsions que j'ai, non ?

- genre c'est notre Vegas. Et tout ce qui se passe à Vegas reste à Vegas.

J'te reprend la bouteille, guettant la moindre de tes réactions. J'ai peur. Mais c'est sorti comme ça, et... putain, Ez, t'aurais dû la fermer ! J'reprend plusieurs gorgées, te fixant. Dis quelque chose putain !!

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Cet océan de passion qui déferle dans mes veines, qui cause ma déraison, ma déroute, ma déveine. Doucement j'y plongerai, sans qu'une main me retienne. Lentement je m'y noierai, sans qu'un remord ne me vienne.

KoalaVolant

A peine le temps de passer mon pantalon que tu as disparu. Je balaye rapidement les bords du lac mais le craquement d’une branche un peu plus loin dans la forêt m’indique que tu as déserté les lieux. Je reste comme un con, mes doigts encore en train de boutonner mon fute, figé avec une sale impression d’avoir encore merdé. Pourtant, j’ai respecté tes limites et je n'ai rien dit qui aurait pu t’énerver. Si t’es venu pour faire la gueule princesse, t’aurai mieux fait de rester chez toi. J’enfile rapidement mon t-shirt avec des gestes un peu trop brusques qui trahissent mon énervement et m'élance derrière toi. Tu serais bien capable de te perdre entre le lac et le campement.

Bonne nouvelle, tu as réussi à te repérer jusqu’aux tentes. Mauvaise nouvelle, tu continues d’être tendu. Mais j’ai pas envie de te courir après, pas aujourd’hui alors je te laisse t’occuper dans ton coin avec les bouteilles et je me lance dans une mission allumage de feu. Enfin, mission est un bien grand mot puisque j’ai un briquet et que ça va me prendre dix minutes à tout casser pour nous faire un truc pas trop mal. Je me contente de poser les plus grosses bûches en dessous, de couvrir avec des brindilles et d’allumer quelques mèches pour faire flamber le tout. Voilà parfait ! Je dispose même deux bûches autour pour qu’on puisse s’asseoir dessus. Si c’est pas royal !

Je pose mes fesses sur mon siège de fortune et laisse les flammes réchauffer ma peau, et sécher mes fringues par la même occasion. Je te sens t'asseoir à ton tour, j’attrape la bouteille et en prends une longue gorgée. Le ton directif de ta voix et ta nervosité apparente ne me disent rien qui vaille. Mais comme un bon petit soldat, je la ferme et je t’écoute parler. Peut-être que tu veux juste t’excuser pour ton attitude après la baignade après tout. Tu t'excuses, je m’excuse pour les blagues et on passe tous les deux une bonne soirée.

Ok, bon pour les excuses on repassera. Je prends une nouvelle gorgée de vin parce que je vais avoir besoin d’alcool pour la suite, et te cède la bouteille. Je respire doucement par le nez pour calmer les battements de mon cœur qui menacent de me transformer en Hulk à tout moment. Je ravale les insultes qui me viennent et tente de rester civilisé.

Tu veux qu’on se fasse un remake de Brokeback Mountain, Ez ?

Cette conversation est totalement surréaliste. Inspire, expire.

C’est ça que je suis pour toi ? Un putain de secret que t’as envie de garder bien loin de ta petite vie parfaite de foutu hétéro ?

Bon, quelques insultes m’ont échappé et ma respiration accéllère sous le coup de la colère mais je maîtrise encore un peu.

Non, Ezra. Putain, non !

Je me lève et fais quelques pas pour me dégourdir et laisser la colère s’échapper autour de moi.

Je suis pas une pute que tu peux appeler quand tu as envie de calmer tes pulsions ! Je ne vais pas t’emmener loin de ville pour que tu puisses baiser sans avoir peur qu’on te surprenne. Je mérite un peu plus de respect que ça !

Mes doigts se glissent dans mes cheveux parce que je ne sais pas quoi faire, quoi te dire, comment réagir. Je suis en colère mais surtout je suis blessé. Quand je sens que je peux reprendre la parole sans t’insulter de tous les noms, je me retourne pour te faire face et tenter de comprendre ce qui peut bien te passer par la tête.

Je suis quoi pour toi, Ez ? Un jour, tu veux qu’on soit juste pote et le lendemain, tu me proposes un plan à la con où tu me dis que tu veux qu’on se cache pour baiser quelques fois dans l’année.

Ma voix est plus calme mais je n’arrive plus à te regarder dans les yeux. Je suis perdu et je me sens vraiment comme un con. Je récupère la bouteille de vin entre tes mains et reprend une bonne dose de courage liquide.

Tu sais, je t’ai emmené là parce que je pensais que ça te plaira. Le lac, la quiétude de la forêt. Tu as dit que tu voulais qu’on soit juste pote et je suis prêt à respecter ça parce que.. Putain, parce que je tiens à toi. Je ne suis pas là juste pour te baiser ou pour satisfaire tes pulsions.

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tw: évocation de drogue

Putain, j’en reviens pas. J’ai fini par oser. J’sais pas comment d’un coup je me suis senti pousser des couilles, mais incroyable. Est-ce que ce n’est pas un pas vers la maturité ce que je viens de faire ? Après tout, c’est bien la première fois que je formule à voix haute mon envie profonde… et que je peux même mettre des mots sur cette attirance, même si j’avoue que ce n’est pas encore ça. Mais j’sais pas, j’me sens… libéré ?

J’avoue que j’ai peut-être pas utilisé les bons mots pour commencer… Lui dire de la fermer, personnellement j’aurai pas aimé, mais… Oui, bon, bah c’est mon caractère quoi, donc je ne peux pas trop le réprimer. Pas tout le temps du moins. En tout cas, heureusement que la bouteille de vin est là, elle agit comme une aide bienvenue, même si elle n’est que psychologique pour le moment. Mais peut-être que sans, je n’aurai rien dit.

En tout cas, je vide mon sac, et lui fait cette proposition. Celle d’être des amants, parfois, et que ça n’influe pas réellement sur notre quotidien. Ça me parait une bonne option, personnellement ! Du moins, c’est ce que j’aimerai : Pouvoir vivre ma vie, tout en sachant que je ne perd pas Finnegan dans ma quête de la relation parfaite. Et je ne vais pas faire semblant, savoir que sexuellement, je peux l’avoir… ça me plait. Il faut croire que la fois dans le bureau ne m’a pas suffit.

Voilà ! C’est ça, le film. J’me rappelais pas du titre, j’l’ai vu qu’une seule fois, et j’avoue que c’est pas le genre de film que je regarde habituellement, trop…. Romantique ? En tout cas, alors que j’allais dire que c’était exactement de ça que je voulais parler, je le vois qui s’énerve, et qui me répond de manière véhémente. Merde, ça ne se passe pas comme prévu…

- Calme toi, c’est…

J’ai même pas le temps de finir ma phrase qu’il se lève, et commence à marcher. On dirait un putain d’ours en cage. J’fais tout pour ne pas bouger, de peur qu’il me saute dessus et qu’il m’arrache la carotide. J’veux pas qu’il soit juste un secret, mais… Ouais, au final j’avoue que c’est quand même pas mal résumé. Est-ce que c’est égoïste ?

- J’te prends pas pour une pute…

Pour le coup, c’est vrai. Et je pensais pas lui manquer de respect en faisant cette proposition. Wow, d’un coup j’me sens submerger, essayant de comprendre ce que j’ai dis qui a pu le faire vriller comme ça. Et en y pensant, c’est sûrement tout ce que j’ai dis… Merde, putain j’perd le contrôle là. Et lui aussi. Surtout qu’il me pose une question qui me fait serrer les dents. Comment ça, t’es quoi pour moi ?

Je sens que t’es pas juste énervé, et j’avoue que ça me fait chier. Ça me calme, même. Moi qui avait envie de t’engueuler du plus profond de mon âme, je me calme, et te regarde… même si toi, tu m’évites. Putain, j’ai merdé, et… ouais, ma demande était sûrement beaucoup trop égoïste, pour le coup. Je lui laisse la bouteille, il risque d’en avoir plus besoin que moi. Et je le laisse finir, sans le couper, pour ne pas l’énerver encore plus avant de prendre la parole.

- … Je m’attendais pas à ce que tu le prennes comme ça

Et avant même qu’il se remette à gueuler, je reprends.

- On est pote, ouais. Te revoir après quinze ans, ça m’a rappelé qu’on rigolait bien ensemble, avant. Et ouais, j’me suis dis que c’était une étape qu’il fallait qu’on retrouve.

Sauf que j’ai fais les choses à l’envers. Comment j’me suis retrouvée les jambes autour de ta taille alors qu’on a même pas eu de vraies discussions sur la vie ?

- L’endroit me plait, crois pas que je sois venu ici juste pour… ce que je t’ai dis. C’était vraiment pour décompresser, et… faut croire que ça m’a un peu trop détendu. Mais je suis pas venu ici juste dans l’idée de te lâcher ça et de baiser sous la tente, j’te jure.. J’voulais juste passer un bon moment. J’sais pas pourquoi j’t’ai dis ça.

J’regrette d’avoir ouvert ma bouche. J’aurai rien du dire, rien du faire. Au final, on va finir la soirée à jouer au roi du silence autour du feu. Super… Mais le fait qu’il tienne à moi, ça raisonne dans ma tête. J’dois répondre quoi moi, à ça ? Après je suppose qu’il parle en général, pas… vous avez compris. Ça serait bizarre, on vient juste de se revoir. Ou alors peut-être qu’il s’attache vite, j’sais pas.

- J’suis désolé, okay ? J’aurai pas du, c’est vrai que j’t’ai demandé qu’on soit pote, et… J’vais m’y tenir aussi. Oublie ce que j’ai dis.

Mais au fond de moi, ça me fait un peu mal, de me dire qu’on va juste être amis. Putain, j’suis un faible, j’aime pas ça.

- On va se poser, boire, manger, regarder les étoiles, et passer une bonne soirée. Sauf si tu préfères rester chacun de son côté. J’comprendrais aussi.

J’suis étonné d’être resté calme, mais… J’m’attendais pas à ça. Et ça me fait chier de l’avoir mit dans un état pareil.

- J’savais que j’aurai du prendre de quoi fumer…

Que je murmure, comme pour moi même. Pour le coup, ça aurait peut-être calmé mon coeur et mon esprit qui s’est emballé comme un con. En tout cas, cette situation me rend triste. Et j’suis incapable de dire si c’est parce qu’il m’a recalé, ou parce que je l’ai mis dans un état tout sauf cool. Peut-être les deux.

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Cet océan de passion qui déferle dans mes veines, qui cause ma déraison, ma déroute, ma déveine. Doucement j'y plongerai, sans qu'une main me retienne. Lentement je m'y noierai, sans qu'un remord ne me vienne.

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