It's about you and me.
« Save me from myself... »
Do you wanna be my hero ?
Pourquoi il pleut aujourd’hui ? Pourquoi ? Mon père m’avait balancé la moitié de mes affaires le jour où j’lui ai dit que j’étais bisexuelle. Être en short et tshirt alors que tout le monde est en bonnet, gants, écharpe, c’est pas vraiment crédible. Je dois toujours inventer des excuses comme quoi mon organisme y est habitué et que je ne supporte pas les pulls ou autre à cause de la texture. Lamentable. Ca se voit que les gens ne me croient pas, mais bon, la plupart me répugnent et me donnent envie de vomir et j’crois que de leur côté, c’est la même me concernant.
J’avais 2 heures de cours tout juste aujourd’hui. L’histoire de la photographie… Je déteste l’histoire et encore plus le prof que je dois me taper. Parfois il dit des trucs intéressants mais la seconde d’après j’ai une forte envie de meurtre. Heureusement que c’est en amphi comme ça je peux me mettre au fond et dormir si nécessaire ou partir discrètement par la porte d’en haut.
Enfin finit, j’en pouvais plus. On était pas beaucoup dans l’amphi, on est 300 à la base et là on devait être à peine la moitié. Si j’avais su, j’ne serais pas venue mais qu’est-ce-que j’aurais fait ? Le foyer pour SDF était complet et Fred était à l’autre bout de la ville pour aller parler avec sa copine via Skype à un café-bar qui le laissait utiliser un PC gratuitement. C’était tellement déprimant tout ce bordel… Je voyais des groupes d’amis partout, je mourais de froid, ça m’étonne même que je ne sois pas encore malade. Que pouvais-je faire de plus de toute manière ? D’un air dépité, j’allais sur le trottoir d’en face et je marchais lentement, sous la pluie, mon sac gris « Eastpak » sur mon dos que j’avais trouvé abandonné dans le refuge pour SDF. Là-bas, on a le malheur d’égarer un sac, un petit stylo, on peut être sûr de ne pas le retrouver si on revient sur place le chercher. C’est œil pour œil, dent pour dent. Faut pas croire qu’entre SDF on se soutient, bien au contraire, c’est parfois la guerre. J’me suis déjà reçue un coup de poing en pleine face par un mec de 45 piges, SDF depuis plus de 20 ans, juste car j’ai eu le malheur de m’asseoir sur son « lit fétiche. »
J’étais dehors sur un trottoir, assise en train de regarder les voitures passer et repasser. Il pleuvait des cordes et ça n’arrêtait pas depuis ce matin. Je voyais des jeunes de la fac passaient devant moi et se foutre ouvertement de ma gueule mais je préférais les ignorer sinon j’allais monter au quart de tour et ce n’était pas bon signe… Surtout pour eux. J’avais encore mon ancien téléphone portable sur moi, il ne me servait à rien. Je n’avais plus de forfait, mon père avait tout résilié. Heureusement il avait jeté mon chargeur de téléphone avec mes fringues… Il a pas dû faire attention. De toute façon ma chambre était un vrai dépotoir. Je suis du style bordélique, mes fringues étaient juste une montagne de linges sales, mélangée au propre, pour vous dire… A quoi me servait mon téléphone du coup ? Je jouais aux jeux d’ici que j’avais téléchargé et lorsque j’avais envie d’écrire, j’écrivais des sms en mode « brouillon » et ça me passait le temps… Comment j’en suis venue là sérieux… Une larme commença à couler le long de ma joue. « NON PUTAIN ! » Hurlais-je d’un coup dans la rue, en la séchant immédiatement. Des passants ont eu peur et se sont éloignés de moi en courant limite. « Bah quoi ? » Leur disais-je en leur parlant méchamment, en les fusillant du regard. Puis d’un coup je sentais des yeux rivés sur moi avec assistance. Je me retournais légèrement, en restant assise sur le trottoir, je tombais nez à nez avec des genoux. « Salut genoux… » Me disais-je dans ma tête et lorsque je levais ma tête, je reconnus de suite CES yeux. Ces yeux que je connaissais si bien… Qui m’énervaient et me rassuraient à la fois. « Putain, tu fou quoi ici… » Lui disais-je, en baissant automatiquement mon regard, pour regarder mes vieilles converses bonnes à jeter tant elles étaient nases.
J’avais 2 heures de cours tout juste aujourd’hui. L’histoire de la photographie… Je déteste l’histoire et encore plus le prof que je dois me taper. Parfois il dit des trucs intéressants mais la seconde d’après j’ai une forte envie de meurtre. Heureusement que c’est en amphi comme ça je peux me mettre au fond et dormir si nécessaire ou partir discrètement par la porte d’en haut.
TROIS HEURES PLUS TARD.
Enfin finit, j’en pouvais plus. On était pas beaucoup dans l’amphi, on est 300 à la base et là on devait être à peine la moitié. Si j’avais su, j’ne serais pas venue mais qu’est-ce-que j’aurais fait ? Le foyer pour SDF était complet et Fred était à l’autre bout de la ville pour aller parler avec sa copine via Skype à un café-bar qui le laissait utiliser un PC gratuitement. C’était tellement déprimant tout ce bordel… Je voyais des groupes d’amis partout, je mourais de froid, ça m’étonne même que je ne sois pas encore malade. Que pouvais-je faire de plus de toute manière ? D’un air dépité, j’allais sur le trottoir d’en face et je marchais lentement, sous la pluie, mon sac gris « Eastpak » sur mon dos que j’avais trouvé abandonné dans le refuge pour SDF. Là-bas, on a le malheur d’égarer un sac, un petit stylo, on peut être sûr de ne pas le retrouver si on revient sur place le chercher. C’est œil pour œil, dent pour dent. Faut pas croire qu’entre SDF on se soutient, bien au contraire, c’est parfois la guerre. J’me suis déjà reçue un coup de poing en pleine face par un mec de 45 piges, SDF depuis plus de 20 ans, juste car j’ai eu le malheur de m’asseoir sur son « lit fétiche. »
17H04.
J’étais dehors sur un trottoir, assise en train de regarder les voitures passer et repasser. Il pleuvait des cordes et ça n’arrêtait pas depuis ce matin. Je voyais des jeunes de la fac passaient devant moi et se foutre ouvertement de ma gueule mais je préférais les ignorer sinon j’allais monter au quart de tour et ce n’était pas bon signe… Surtout pour eux. J’avais encore mon ancien téléphone portable sur moi, il ne me servait à rien. Je n’avais plus de forfait, mon père avait tout résilié. Heureusement il avait jeté mon chargeur de téléphone avec mes fringues… Il a pas dû faire attention. De toute façon ma chambre était un vrai dépotoir. Je suis du style bordélique, mes fringues étaient juste une montagne de linges sales, mélangée au propre, pour vous dire… A quoi me servait mon téléphone du coup ? Je jouais aux jeux d’ici que j’avais téléchargé et lorsque j’avais envie d’écrire, j’écrivais des sms en mode « brouillon » et ça me passait le temps… Comment j’en suis venue là sérieux… Une larme commença à couler le long de ma joue. « NON PUTAIN ! » Hurlais-je d’un coup dans la rue, en la séchant immédiatement. Des passants ont eu peur et se sont éloignés de moi en courant limite. « Bah quoi ? » Leur disais-je en leur parlant méchamment, en les fusillant du regard. Puis d’un coup je sentais des yeux rivés sur moi avec assistance. Je me retournais légèrement, en restant assise sur le trottoir, je tombais nez à nez avec des genoux. « Salut genoux… » Me disais-je dans ma tête et lorsque je levais ma tête, je reconnus de suite CES yeux. Ces yeux que je connaissais si bien… Qui m’énervaient et me rassuraient à la fois. « Putain, tu fou quoi ici… » Lui disais-je, en baissant automatiquement mon regard, pour regarder mes vieilles converses bonnes à jeter tant elles étaient nases.