Re: BLAKE & FAME ▷ Do you wanna be my hero ?

It's about you and me.

« Save me from myself... »

Do you wanna be my hero ?

J'ouvris enfin mes yeux... Lorsque je les ouvrais, j'avais une couverture sur moi. J'ai eu peur l'espace de deux secondes ne comprenant pas où j'étais. Je me mis en position assise d'un coup et je me calmais aussitôt. Ah oui c'est vrai, je suis chez Blake... J'étais encore fatiguée, j'étais sèche depuis le temps, c'était déjà plus confortable que lorsque c'était trempe. Je regardais autour de moi, le soleil était à peine là. Quelle heure était il? Je cherchais tant bien que mal l'heure et j'eu l'idée de regarder le décodeur de la télé : 07h42. Bien, c'était tôt... Quoique lorsque je dormais dans la rue, j'étais déjà levée à cette heure ci. C'était pas conseillé de faire la grasse mat que cela soit au foyer ou encore dans la rue. Pourtant je devrais être habituée à me lever à cette heure ci, mais hier je m'étais couchée tôt. Il était même pas 21h que je m'étais écroulée sur le canapé. 21h -> 7h, ça fait long non ? Et pourquoi je suis encore fatiguée ? Je ne comprends pas. Plus on dort et plus on est fatigué. La logique s'il vous plaît ?

Je me levais ensuite, je ne voulais pas refermer les yeux, allez savoir pourquoi. Car j'avais développé une sorte de peur à force de dormir dehors? Combien de fois j'me suis réveillée en sursaut à cause des cas sociaux qu'il y avait au foyer ou des abrutis qui se bagarraient dans la rue.

Sans attendre une seule seconde, je me dirigeais vers la cuisine. Mon ventre criait famine, je n'avais pas mangé depuis hier matin. J'aurais pu manger hier soir mais j'étais trop occupée à m'engueuler avec Blake. Quand j'y repense je suis bien conne, tout pourrait se passer bien mais je me démerde pour que ça parte en couille, comme si j'me refusais d'avoir une relation amicale normale. Fallait toujours qu'il y ait une sorte de bagarre.

J'arrivais enfin à la cuisine, j'ouvris le premier placard, il y avait une sorte de brioche. Où était le nutella ? Me demandais-je. Ou encore la confiture. Je fouillais d'autres placards et je trouvais enfin le nutella. Je pris une petite cuillère déjà lavée, qui trainait près de l'évier pour étaler mon nutella sur mon morceau de brioche. Putain que ça faisait du bien... Enfin de la nourriture. C'était tellement jouissif cette sensation, manger. Oui c'est con, mais maintenant je n'ai plus le même regard sur la bouffe qu'avant. Chaque morceau est crucial pour mon organisme.

Perdue dans mes pensées, je fermais les yeux et dégustais cette brioche au nutella avant de me retourner violemment pour me resservir à nouveau lorsque je fis tomber le pot de nutella. "Nooooonnn!" Disais-je à voix basse en voyant le nutella étalé partout à mes pieds. Pourquoi il a fallu que ce soit un emballage en verre et non celui en plastok là? Putain... Je finissais de manger rapidement mon morceau de brioche, je passais un coup d'eau sur la cuillère pour la laver avant de partir à la découverte de la serpillère. J'espérais juste que je n'ai pas réveillé Blake. J'avais honte d'un coup, honte. J'avais l'impression d'être incrustée chez lui, comme si j'étais pas la bienvenue et que j'étais là en "voleuse" et que là j'allais me faire prendre par le proprio avant qu'il appelle les flics. Pourtant je savais que Blake était au courant de ma présence, c'est lui qui m'a forcé... Le fait d'être SDF m'a fait développer des sortes de "défense" qui me font vite paniquer pour un oui ou un non, j'suis lamentable sérieux.

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Rapidement je m'étais endormi à mon tour. Je n'avais même pas fait attention au moment de la journée. Est-ce qu'on était en fin de journée, la nuit, le lendemain matin, je n'en savais que dalle. En tout cas je le ressentis vers 4 heure du matin. Chiffre qu'affichait mon portable quand je l'avais chopé en m'explosant les yeux. Puis la télé toujours en continue, le son devenait un foutu bourdonnement qui me cassait la tête. Je me trainais hors du lit, en me dirigeant vers le salon avant de me rappeler que Fame était là. Sérieux l'oubli c'était mon truc. De peur de la réveiller je n'entrais pas dans la pièce pour aller récupérer des bricoles. Je détournais mon chemin pour accéder silencieusement à la cuisine et me servir un verre d'eau. Puis bien claqué, mais pour une fois pas nerveux de me réveiller en pleine nuit je retournais me coucher. Jusqu'à ressentir l'impression de n'avoir pas fermer l'œil suite à cette épisode, en attendant un truc se briser, alors que plus de trois heures venaient de s'écouler. Je passais la main sur mon visage allant au ralenti jusqu'à l'endroit du bordel. Restant à l'entrebâillement de la porte, et m'y callant je regardais Fame toute confuse. Ce qui me fit sourire. "Laisses t'inquiètes je vais ramasser. Vas dans le placard à côté du frigo y a un autre pot si tu veux" soufflais je la voix encore rauque de fatigue. Aussitôt dit aussitôt fait. Je m'occupais de la merde sur le sol pour aller me laver les mains et mettre un café en route."Tu veux boire quoi ?" Puis je me retournais la scrutant du regard, sans trop rien dire d'autre. J'étais complètement ailleurs en fait. Chaque geste que je faisais était machinal. Mais malgré le manque de sommeil j'étais plutôt de bonne humeur. Ne pas être seul était rassurant.

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J'ai fait un bon de deux mètres en entendant sa voix rocailleuse. Je le regardais avec de gros yeux, il avait la tête dans le cul, c'était marrant à voir. J'avais envie de le clasher sur ça mais non je m'abstenais. J'en avais eu ma dose hier soir, c'était ça qui m'avait tant épuisé. "Merci..." Disais-je doucement avec un air un peu gêné. Il m'invite et je casse un truc, bien, tout est clair... Puis lorsqu'il nettoyait je me dirigeais vers l'autre pot de nutella qu'il m'a indiqué, je l'ouvris aussitôt et je mangeais le nutella à l'aide de mon doigt. J'avais tellement faim. Mais tellement... Je revins à la cuisine, il avait finit de nettoyer. Il avait l'air tant fatigué. C'était ma faute. "Euh... Un chocolat chaud... Mais tu peux aller dormir, je sais me servir d'un microonde tu sais ?" Je riais timidement en me redirigeant vers le salon en marchant rapidement pour me mettre la couverture sur mes épaules pour qu'elle continue à me tenir chaud. En short et débardeur, même dans une maison avec le chauffage, je sentais le frais. Je m'assis gentiment sur la chaise en continuant à manger le nutella du bout de mon index. Je crois que je mangeais tellement rapidement que je m'en mettais un peu partout sur le visage mais j'en avais rien à faire. C'était tellement bon et ça me faisait tellement chaud au coeur.

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Je levais ma main à son excuse montrant que je m'en moquais surtout en la voyant presque gênée. Ca faisait bizarre de la voir comme ça. C'était rare, limite du jamais vu quoi ! Je n'allais tout de même pas m'en servir pour la mettre en rogne, ca gâcherait le tout. Je m'activais à nettoyer l sol en deux, trois mouvements tout en la laissant se servir dans le placard. Et je me retrouvais à rire face à elle quand elle se mit à manger le Nutella avec son doigt. C'était bien une nana, surtout pour autant aimer cette pâte aux noisettes. Franchement le beurre de cacahuètes c'est mille fois mieux. Vraiment pas de goût, j'vous jure ! "On ne sait jamais" taquinais je, pour une fois sans chercher la guerre, juste pour plaisanter. Puis je reprenais aussitôt "Ouais j'vais y retourner" J'allais tout de même lui prendre le cacao que je déposais sur la table, près d'elle. De haut en bas je la reluquais revenir, toujours avec ses fringues d'été, recouverte simplement d'une couverture qui en toute franchise ne devrait pas changer grand chose. Je soupirais en levant les yeux au ciel et disparaissais pendant deux bonnes minutes. Je fouillais dans mes fringues avant de revenir dans la salle à manger et de lui tendre un long pull, enfin long sur elle"Vas y mets ça j'en peux plus de te voir avec ses fringues, tu me donnes froid !" grondais je en frissonnant presque. Jusqu'à rire soudainement en la pointant du doigt "Ca va t'aimes pas trop le Nuella?" Je lui faisais un clin d'œil soufflant "Bon je retourne au lit, si tu veux un truc fouilles partout, et si tu cailles va rechercher un vêtement dans ma piaule." J'avais l'intention de partir mais me retourner juste après avoir franchi la porte "Au fait si t'as faim ou autre, comme j'ai rien ici, y a de la tune, à côté de la télé et une épicerie à deux pas de l'appart" En enfin je me retannais dans le lit.  

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"Oui papa gateau." Plaisantais-je vu la situation. C'était bizarre. J'avais l'impression de revenir en enfance où il fallait que je me lève tôt pour l'école et que mon père me préparait tout et me disait quoi faire. La bonne époque où il était bien avec moi. Bref je vais éviter de m'y plonger trop longtemps. Je continuais à manger mon nutella, j'avais l'impression de goûter la meilleure chose au monde lorsque je sentis un pull m'atterrir sur la gueule. Je fis un léger bon de surprise et je le regardais puis me mis à rire. "Ca va, j'suis pas une petite frileuse..." Mentis-je alors que je me les gelais malgré la couverture. Je l'enfilais aussitôt sans rechigner ce qui n'était pas logique vu ce que je venais de lui dire bon en même temps rien n'est logique entre lui et moi, alors bon.
Il continua à me dire ce qu'il fallait que je fasse pour avoir chaud ou ou s'il fallait que je mange encore un peu pour combler le vide dans mon ventre. Ca me faisait plaisir et chaud au coeur qu'il prenne soins de moi et qu'il ait confiance surtout. Après tout j'suis une SDF, j'pourrais faire de la merde chez lui, le pourrir, faire les doublés de ses clés en cachette, tout voler et m'enfuir... Mais non, il me faisait confiance. Je me contentais de sourire à ses propos avant de le laisser repartir. "Genre j'peux me pointer dans sa chambre comme ça? Ok je retiens." M'avouais-je à voix basse lorsque j'me suis retrouvée seule dans la cuisine. Je pris enfin mon chocolat chaud qui avait finit de chauffer dans le microonde et je le dégustais autant que le chocolat. "Putain que c'est bon..." Disais je en me léchant les babines. J'étais là sur une chaise dans la cuisine, recroquevillée sur moi meme, mes jambes nues sous le gros pull de Blake. Il tenait chaud, plus chaud que la couverture, c'était déjà ça. J'espérais surtout à ce moment là que mes affaires au foyer pour SDF ne soient pas trouvées. Seulement Fred savait où était ma cachette secrète.
20 minutes s'écoulèrent. J'avais enfin finit de boire mon chocolat chaud et le nutella était bien entamé. Mais j'avais envie de quelque chose de chaud à manger. Genre... Un cookie bien chaud ou une autre pâtisserie tout droit sortie du four. Je me dirigeais là où Blake avait mis un peu d'argent. Il y avait en tout 30$ à première vue, je n'en pris que 5. Je ne voulais pas non plus le ruiner et je n'étais pas là pour le cambrioler. Je partis de chez lui vêtu de mon short, mes converses que j'avais renfilé au passage, mon débardeur et son gros pull qui m'allait aussi long qu'une robe mi-cuisse. Je marchais rapidement, une fois dehors. Un réflexe de la rue sûrement, tête baissée, marche rapide et en moins de 10 minutes j'étais à l'épicerie. J'y entrais et là mon coeur se serrait. J'avais déjà vu cette femme... Elle était déjà venue au foyer... Pourquoi ? Je ne sais pas. "Bon... Bonjour." Disais-je la voix tremblante. Je ne voulais pas m'attarder dessus. "Pour moins de 5$ vous me recommandez quoi?" Lui demandais-je, me forçant à être polie et chaleureuse même si j'en avais pas tant envie. "Excusez moi mais on se connait non?" Me demanda-t-elle. M'avait-elle remarqué au foyer? "Euh non désolé." Lui répondis je au tac au tac. "Un beignet au chocolat me suffira, merci." Je voulais vraiment écourter cette conversation. "Vous n'avez pas froid avec juste ça sur vous?" Continua-t-elle. "Euh, qu'est ce que ça peut vous foutre?" Merde, j'voulais être cool et me tirer, mais là elle me cherchait avec ses questions. "Mademoiselle... Où avez vous trouvé cet argent?" Je la fixais dans le blanc des yeux. "Je ne l'ai pas volé si c'est ce que vous croyez. Bon merde, le client est roi, fermez la, servez moi, j'vous paie et j'me tire, ok?" Je la tuais du regard, elle me saoulait avec ses putains de questions. "Soyez plus polie mademoiselle, vous êtes au foyer j'vous ai déjà vu." "Au foyer de quoi ? Non désolé, y'a erreur, allez, merde! Ou j'me tire!" Commençais je à m'exciter. "Mademoiselle laissez moi vous aidez... Je peux appeler des gens des services sociaux pour qu'ils vous aident..." Elle le faisait exprès ou quoi? "Mais putain de merde!!!! Je vais bien!!! Foutez moi la paix! C'est quoi ce service ????" Elle me regarda avec un air apeuré. Tant mieux, elle n'a que pas me chercher. "J'vais les appeler!" Elle se foutait de moi en gros? Je serrais mes poings, j'voulais tout casser et j'me tirais enfin en courant, repartant bredouille, vers l'appart de Blake. Je courais encore et encore puis une fois entrée, je claquais la porte violemment derrière moi. Je l'avais tellement claqué fort que j'en ai vu le meuble à l'entrée trembler. Je m'en fichais pas mal que  Blake dormait, j'étais trop en colère pour penser à ça sérieux. Je me mis en boule sur le canapé, j'enlevais mes chaussures. Je pris ma tête entre mes mains et je basculais légèrement sur place. J'étais énervée, j'voulais tout détruire mais fallait que j'me calme. Faut rien que j'casse, j'suis pas chez moi. Que devais je faire désormais? Elle va appeler les services sociaux et me décrire physiquement. Ils vont venir au foyer me chercher et vont me casser les couilles. Ils vont appeler mon père, ils vont prévenir la fac de mon arnaque et tout va s'écrouler. "Calme, calme, calme..." Me répétais-je dans ma tête en m'arrachant presque les cheveux.

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Un large sourire dessinait mon visage malgré la fatigue que mes traits faisaient ressortir. A ce moment précis elle me faisait trop rire, on aurait une enfant face à moi. Je la trouvais trop mignonne c'était super étrange de la voir avec ce comportement et avoir ses réactions. Au moins ça prouver, en quelque sorte, qu'elle allait bien. En tout cas je me rassurais avec ce genre de pensée. Et c'est en affichant une moue ravie que je retournais posément me coucher en la laissant tranquille à la maison. Je ne m'inquiétais pas le moins du monde de ce qu'elle allait bien pouvoir faire alors que je serais en pleins songe. Je lui faisais suffisamment confiance même si bien des gens m'auraient mis en garde. De toute manière les autres se sont des abrutis, et si on se comportait mal envers eux c'est parce qu'ils le méritaient, un point c'est tout. Je m'endormais super facilement contrairement à mes autres nuits. La savoir ici plutôt que dehors devait me rassurer. Je ne savais pourquoi mais parfois ça m'inquiétait de la savoir ailleurs. Malgré qu'elle soit bien sauvage, les gens à l'extérieur restaient bien cinglés, et le mot était faible pour les définir. Les gens étaient près à tout désormais, et depuis bien longtemps déjà. Soudainement d'un sursaut je me réveillais. Putain c'était quoi cette porte d'entrée. Bizarrement j'étais certain que Fame n'avait pas craquer et ne s'était pas tiré. Mais ça ne me soulageait pas, une sale impression me prit. Et je pensais que ça aurait été mieux la fuite que ce que j'aurai pu retrouver en sortant de ma chambre. Je me précipitais à l'extérieur de la pièce sans l'appeler mais en accélérant mon allure jusqu'à la retrouver dans la salon. Plus précisément en boule sur le canapé, les doigts accrochés à ses cheveux entrain de tirer plus fortement qu'un geste habituel. J'avais souvent vu ce genre de comportement pendant ces 5 ans années passés. Mais chaque personne avec ce genre de crise voyaient la guerre ca n'était pas pareil. Vraiment la voir dans cette état ça me paniquait. Surtout que je présumais qu'elle allait super mal réagir à ce que je tente de la calmer. Je passais au dessus et me précipitais vers elle. Je m'abaissais à sa hauteur et très doucement j'enroulais mes doigts à chacun de ses poignets et me mis à tirer doucereusement dessus pour qu'elle lâche ses cheveux et réussisse à se contrôler. "Fame Regardes moi. Allez, regardes moi ça va aller." soufflais je la voix posée à la limite de la tendresse pour ne surtout pas la brusquer. Sinon c'était foutu. "C'est Blake, calmes toi. Je suis là, calmes toi" répétais tout en formant une légère pression suite à chacun de mes mots pour la faire lâcher ses cheveux lentement. Je me sentais de plus en plus pour elle en fait. Comment aurait-elle pu se vréer une panique, d'un coup, comme cela ?  

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Je ne faisais que me répéter dans ma tête "calme toi calme toi" j'avais à la fin plusieurs voix comme des échos et ça ne s'arrêtait pas, c'était sans cesse, permanent, continuel. Je ne me rendais même pas compte de la force que j'exerçais sur mes cheveux. Quand j'étais énervée, je n'avais aucunes notions de douleur. Je pourrais me cramer la main que je ne sentirais rien à part un bref picotement. Tout était déchainé dans ma tête. Je repensais à mon père me jeter dehors, la haine qu'il avait dans ses yeux, je repensais à nos derniers hurlements, je repensais aux SDF du même foyer que moi qui étaient souvent violents envers moi, entre eux. Je revoyais la pitié des gens dans la rue lorsqu'ils me voyaient assise contre un mur comme une pauvre imbécile et je repensais aux derniers mots de cette... Dame. Elle m'a reconnu, j'ai vu de la pitié, de suite elle s'est dit que j'avais volé cet argent, donc que j'étais une branleuse, une mauvaise personne, pourquoi elle a appelé les services sociaux et non la police alors ? Je repensais aux mots de Blake où il me disait qu'il en avait rien à cirer de ma situation, qu'il pourrait me cracher à la gueule dans la rue si je continuais ainsi. Je fais pitié, je suis à jeter. Je ne vaux rien. Je mérite de crever. A qui j'allais manquer ? Je n'ai pas d'amis, j'ai rien. Je n'ai plus de famille. Mon père était ma seule famille. Blake me déteste au fond, je ne sais même pas pourquoi il me garde. De la pitié... Ou lui aussi comptait il appeler quelqu'un pour m'aider ? J'étais tellement dans mes pensées noires que je ne remarquais même pas la présence de Blake à mes côtés. J'avais les larmes aux yeux mais ça ne voulait pas couler. Je le sentis prendre mes poignets entre ses doigts, je lâchais mes cheveux mais tout mes muscles étaient contractés. J'ouvris mes yeux deux secondes et je vis son visage puis les refermais aussitôt, je baissais mon regard, je ne voulais pas croiser son regard de... Pitié... De... Je sais pas. J'étais folle. Dire que je commençais à aller bien avec mes cachets là tout partait en couilles. Je sentais mes doigts se braquaient, je les pliais comme si je voulais attraper quelque chose mais c'était dans le vide. "Elle... Va appeler les services... Sociaux" Disais-je en serrant mes dents, je ne savais pas ce que je voulais. Crier ? Pleurer ? Mon cerveau était tellement endommagé à cet instant précis que j'avais l'impression de perdre la tête... Ca me rappelait moi plus jeune... C'était dans ce genre de moment que je me scarifiais où je n'avais qu'une envie : crever.

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La voir dans cet état vraiment, ça me déchirait le cœur. Jamais encore je n'avais pu voir cette facette d'elle. Et rien que ça pouvait montrer la détresse intérieur qu'elle pouvait ressentir tous les jours. Tout ça à cause d'un saloperie de paternel. Et encore une fois je m'estimais heureux d'avoir toujours été orphelin. De ne jamais avoir été adopté. Ainsi je ne souffrais pas d'un quelconque manque. Ce qui me tuait c'était moi, rien d'autre. Pas de personne de mon passé. Pas de vrai déception. Et surtout pas quelqu'un qui m'avait donner une grande partie pour tout me reprendre d'un coup parce que je ne correspondait plus à ce qu'il voulait que je sois. Rien que d'imaginer ce qu'elle pouvait éprouver me faisait souffrir. Elle était toute jeune. Elle est jolie, intelligente, elle avait tout pour elle cette fille. Elle avait la vie devant elle. Elle devrait la croquer et pourtant. Je sentais une étrange douleur au fond de moi en la voyant perdue dans cette crise. Il n'y avait bien évidemment aucune pitié. Il n'y en avait jamais eu, malgré ce qu'elle pouvait penser. Si ca aurait été le cas, elle serait pas ici. Et je serais encore moins face à elle à souffrir de la voir dans cette état. En fait j'étais en colère, en colère de la voir si mal alors qu'elle méritait mieux. Quand je voyais toutes ces petits putains qui se prenaient pour des reines alors qu'elles ne valaient pas la moitié d'une merde ca me mettait hors de moi. Fame, elle, méritait tellement plus qu'une vie aussi merdique. Tant bien que mal j'essayais de la consoler. Sachant que c'était quasi en vain, il n'y avait qu'elle qui pouvait réellement se soulager de ça. Mais, j'essayai et continuais quand même, avec un peu de change peut être que je réussirais à la soulager. Alors doucement je la faisais lâcher ses cheveux, et s'infliger une douleur physique, son mental était déjà suffisamment atteint. Je voyais ses yeux pleins de larme, mais aucune coulaient, pourtant il aurait fallut pour exprimer, extériorisé ce qui se passait. A ses paroles je la fixais longuement alors que ses paupières étaient closent. Qui va appeler les services sociaux. En temps normal j'aurai pris la personne dans mes bras, ou j'aurai eu des gestes plutôt tendre pour la consoler. Mais je ne pouvais pas avec Fame, pas que je ne le voulais pas ou autre. Mais elle était tellement imprévisible, je ne voulais pas risquer de la faire s'emporter davantage. Je devais attendre ses réactions et laisser faire. "Qui Fame ? Qui va appeler les services sociaux ?"questionnais je la voix douce et je poursuivais toujours de la sorte "De toute manière même si c'est le cas. Qu'est ce que ca ferait, je dirais que tu vis chez moi, et puis c'est tout. Ils ne peuvent rien te faire Fame, je t'assure. " Je me tus un instant pour la laisser comprendre mes mots le temps qu'ils montent jusqu'à sa conscience. "S'il te plait calme toi Fame, ca me fait flipper de te voir dans cet état. T'as pas à t'inquiéter je t'assure, faut juste que tu te calmes. Tu n'es pas toute seule, je suis la ok ? "

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Je l'écoutais sans l'écouter. J'entendais sa voix. Pourquoi j'étais comme ça ? Enervée et triste à la fois. Juste car elle a osé me menacer ? C'est même pas sûr qu'elle les appelle et je suis dans un état pitoyable comme si c'était normal d'être ainsi, que je devais être ainsi, que c'était mon rôle, ma destinée. Pourquoi être heureuse dans un monde de merde où la société est une putain d'éducatrice qui nous pète tous les couilles et qui nous détruit à petit feu ?

Mes doigts étaient pliés puis tendus, j'essayais d'arracher l'invisible, impossible de me décontracter. "Personne peut m'aider je te dis, personne..." A quoi bon avoir des ennemis lorsque l'on a soi même ? A quoi bon d'être populaire si derrière nous tout n'est que chaos ? Je le laissais toujours tenir mes poignets, ma tête toujours baissée, je collais mon front à mes cuisses, vu que j'avais replié mes jambes vers mon ventre pour être comme dans une sorte de boule. Je devais essayer de me calmer mais je n'y arrivais pas. Je pensais à toutes ses choses négatives qui m'étaient arrivées. Pourquoi aller bien ? A quoi cela rime ? "Ca sert à rien... Tout ne sert à rien, je sers à rien..." Disais-je d'une voix tremblante. Je sentais tout mon corps tremblé comme si j'allais exploser d'une minute à une autre. "Pourquoi t'es là? Je suis une cause perdue."

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Je poussais un  long soupir en fait elle me mettait les nerfs avec ses paroles. Alors aussitôt je la corrigeais. "Non tu ne veux te faire aider de personne c'est différent !" Je savais que j'étais mal placer pour dire ça, puisque j'étais comme elle à ce niveau. Mais qu'est ce qu'elle en savait. Au moins j'écoutais un minimum ce qu'on me disait. Et je ne voulais juste pas être sauver pas n'importe qui, c'était tout, alors qu'elle préférait s'enfoncer plutôt qu'avancer. Je pouvais le comprendre dans une sens vu la merde qui ne faisait que lui tomber dessus. Mais dire ça avec une tel fatalité personne n'en avait le droit à part ceux qui ne voulait pas s'en sortir. Alors ouais là j'aurai pu faire attention à mes mots, mais sérieux quand tu veux aider quelqu'un faut lui cracher à la gueule. Au pire des cas elle réagit mal et alors ? Au moins je lui aurais dit la vérité et peut être que ça la ferait bouger. "Séreux Fame ce qui t'arrive ce n'est pas une fatalité, si tu veux t'en sortir  tu t'en sors. Maintenant faut que tu te demandes ce que tu veux faire. Soit tu bouges ton cul pour t'en sortir, soit tu te laisses sombrer, mais tu n'as pas le droit de dire ça, et personne ne la ce droit. Si tu veux rester au plus bas restes y, mais à un moment tu ne pourras t'en prendre qu'à toi même. Parce que c'est vrai qu'on t'a poussé à être aussi mal, mais le rester c'est parce que tu le veux bien au bout d'un moment." Puis ca me gonflait de faire ce genre de discours j'étais pas là pour faire ça sérieux. Ce n'était pas une morale mais ce qui m'agaçait c'est que ça y ressemblait fortement. Et d'un seul coup je me redressais en la claquant contre canapé, la faisant relever la tête par la même occasion. "Fermes ta gueule séreux à me sortir que tu ne sers à rien. Si ca ne serait pas le cas tu ne serais pas ici putain ! Wow je peux tout encaisser sérieux, mais ce genre de parole c'est trop ! " Je regrettais mon geste peut être un peu trop brusque mais ça me mettait hors de moi ce genre de parole. Mais pour me rattraper je soupirais la voix légèrement plus posée. "Désolé mais stop. Je te promets que bientôt ma main elle va partir, et la y aura zéro regret. Faut que tu te secoues Fame." Quoiqu'elle pouvait traverser j'admettrais pas ça. Fallait qu'elle bouge. Qu'elle se réveille. Qu'elle sorte de ce foutu cercle vicieux. Si elle avait besoin d'aide je serais là, mais sinon rien. Puis je finissais en haussant les épaules "Si je suis là c'est bien parce que ce n'est pas le cas."

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Il me poussa brutalement contre le dos du canapé, ce qui me fit lever les yeux et donc les ouvrir par la même occasion. Je restais choquée, scotchée, j'étais trop faible et trop perdue pour répondre comme je lui ai répondu hier. Je le regardais avec de gros yeux, je baissais mes mains les posant sur mes cuisses, je savais qu'il avait raison, je le savais... Si je suis là c'est car je ne veux que personne m'aide et pourtant une partie de moi le veut. Comme si j'étais habitée en fait, comme s'il y avait deux personnes en moi. C'était ça... J'étais bipolaire, je dois sans cesse me battre contre my "sad face" et parfois j'ai l'impression que c'est peine perdue. "Baffe moi alors." Lui répondis-je sur un ton calme... Peut-être trop calme. Mais c'est peut être ce dont j'avais besoin ? Qu'on me secoue ? Qu'on... Me bouge. Qu'on m'aide ? Les mots "aidez moi" étaient tellement durs à dire, je ne les ai jamais dit de ma vie, pourquoi commencer maintenant ?

Là dans ma tête, diverses pensées se bagarraient. Des positives. Des négatives. J'étais paumée. Je n'étais qu'une pauvre meuf paumée. Et tout ça ça a commencé avec quoi ? Car elle a osé me regarder avec un air de pitié et de dégoût et m'a menacé d'appeler les services sociaux. "Baffe moi." Répétais-je encore. Comme si j'avais besoin de ce geste pour faire partir la "sad part" de moi. Comme si j'avais un putain de démon à l'intérieur, et il fallait qu'il s'échappe. Il était en train de gagner et je ne voulais pas qu'il gagne. Je n'ai jamais voulu qu'il gagne. Je ne veux pas être triste. Je ne veux pas être une cause perdue. Je veux montrer à mon père que je suis capable de vivre sans lui, de vivre bien. "Vas y." Je le regardais dans le blanc des yeux, je me sentais toute petite face à lui. Il était là, debout, avec son air agressif, énervé, peiné peut-être, je ne sais pas. Qu'attendait-il de moi? Que je souris et que j'oublie ? "Vas y" répétais-je encore comme si je n'étais pas sûre qu'il veuille le faire.

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« Save me from myself... »

Do you wanna be my hero ?

Je la regardais. Je ne détachais ,plus mes yeux d'elle. Est -ce -que je devais le faire ? La baffer. Je n'avais jamais frappé une fille. En tout cas pas avec une gifle. J'étais brusque certes mais pas au point d'être violent. Pourtant ça me démeangeais. Ma main tremblait d'envie. Ce n'était même plus de colère. Simplement une envie pressante. Pressante pour voir si ça allait changer quelque chose. Si enfin Fame se réveillerait. Si elle allait réagir. Ou juste rester sur ce canapé à se morfondre. Elle pouvait le faire. J'étais loin d'être contre. Mais tu en as le droit quand après t'oses te relever. Garder ta tête haute puis avancer. Tu ne peux pas pleurer pour pleurer et continuer le lendemain, puis une semaine après et mois et encore et encore. C'était pervers. Anormale et putain si faible. Et sincèrement Fame ce n'était pas ça. Je sais qu'elle voulait se donner une certaine contenance. Un côté intouchable et c'était tout à son honneur. Mais chaque personne à des faiblesses. Sauf que ce n'est pas pour autant qu'il fallait rester scotcher dessus. Au contraire tu dois bouger. T'empêcher de sombrer. C'est ca la vie ! Prendre des coups mais être capable de se relever au bon moment. Et là, maintenant c'était son moment à elle. Elle devait prouver aux gens qu'elle valait mieux que tout ce qu'ils pouvaient dire sur elle. Qu'elle était plus que la jeune femme perdue. Et surtout qu'elle valait nettement mieux que tous réunis. Parce que moi je le savais, et désormais elle devait le comprendre. Alors après une dernière seconde d'hésitation et une légère pointe d'excuse dans le regard je laissais ma main s'éclater contre l'une de ses joues juste après avoir murmuré "J'espère que tu m'excuseras Fame" Je ne sais pas à quoi m'attendre. A ce qu'elle pleure, non, enfin je n'en savais rien. Je ne savais plus trop comment elle pourrait bien réagir. A ce qu'elle m'en veuille ? C'était fort probable. Avant de te relever tu voulais toujours mettre la faute sur quelqu'un et après tout je venais de la gifler, il y avait de quoi, même si c'était pour son bien. Je restais debout face à elle, le regard vide. Le visage fermé, à attendre.  

It's about you and me.

« Save me from myself... »

Do you wanna be my hero ?

Et il fit ce que je voulais. Il me baffe. Ma tête se retourna légèrement sur le coup de la gifle et je restais là sans rien dire. J'avais les yeux grands ouverts rivés sur la fenêtre et enfin une larme coula... Enfin... Putain que ça faisait du bien. Je mis ma main sur ma joue qu'il venait de me baffer et je le regardais. Je levais légèrement ma tête vers lui, la bouche un peu entrouverte, ma main frottant ma joue comme pour m'assurer que c'était réel et je pleurais. Les larmes coulaient et ça faisait du bien, oui j'me répète mais ça faisait tellement longtemps que je n'avais pas pleurer, tellement longtemps... "Merci..." Lui disais-je avant de me lever et de le prendre dans mes bras. J'étais folle ? Il venait de me baffer et je le remercie en lui faisant un câlin. Mon front était collé contre son épaule, mes bras autour de sa taille et je le serrais légèrement et je pleurais. Je ne me forçais pas, ça partait tout seul et d'un coup, tout devenait plus clair. J'avais encore des pensées négatives certes, je le méritais... Je méritais tellement qu'on me baffe plus souvent. Comme hier soir où il m'a... Invité chez lui et où je lui ai pourrit sa soirée. "Merci..." Répétais-je encore, je n'avais que ce mot à ma bouche puis je pleurais de plus en plus. Je ne voulais pas me retenir, non, ça faisait 3 mois que je n'avais pas pleuré alors que j'en avais besoin. C'est fou comme ça fait du bien. Vous savez ce que ça fait de ne pas pleurer alors qu'on en a vraiment en vie ? Ca empire notre état et ça nous fait davantage péter un câble. C'est une sensation que je ne souhaite à personne tant c'est horrible, tant c'est chiant, casse couille et j'en passe des noms d'oiseaux. Je ne parlais plus, la seule chose qu'on pouvait entendre c'était ma respiration et mes petits bruits que je faisais lorsque les larmes coulaient. Plus ça allait et plus je m'évadais, plus je me laissais aller, plus je me sentais revivre.

It's about you and me.

« Save me from myself... »

Do you wanna be my hero ?

Je n'étais pas vraiment nerveux en attendant une quelconque réaction de sa part. En fait j'étais plutôt perdu. Ca me faisait chier de pas regretter mon geste. Vraiment, je ne ressentais rien. Bon il n'y avait déjà pas soulagement de l'avoir fait, au moins c'est que je n'étais pas anormal. Peut être qu'il n'y avait aucun mal être suite à mon geste parce que j'avais eu raison de faire ça ? Après tout ça pouvait la soulager. Pas obligatoirement sur le coup, mais au moins plus tard. Je devais me conforter grâce à cette idée de toute manière. Je ne pouvais rien faire de plus et ni supprimer cette action. Est-ce que je l'aurai fait si j'aurai eu le choix ? Non, je ne pense pas. C'était pour son bien à elle non ? Le reste on s'en tape. On passe au dessus, c'est tout. Son premier réflexe fut de déposer ses doigts sur sa joue, qu'on pouvait apercevoir plutôt bien rouge. Elle ne disait toujours rien. Seconde réaction, une larme qui coule le long de sa joue et là son remerciement. Bizarrement j'en ressentis un immense soulagement. J'avais trop peur de me faire de faux en espoir en me disant qu'elle aurait bien réagi à l'acceptation de sa demande. Et d'un seul coup je la sentais se coller à moi. Je restais quelques secondes interdit sans rien faire. Ca allait au delà du normal. Balançant ma tête, je sortais de mes esprits et me réveiller, en passant mes bras à sa taille et la prenant contre moi. Je glissais lentement une main dans ses cheveux pour les caresser tandis que je l'entendais pleurer silencieusement. "Ca va aller maintenant" murmurais je sans rien ajouter de plus, ca suffisait. Je renforcés simplement ma pression autour d'elle le temps qu'elle se laisse aller. N'envisageant aucun geste attendant juste chacune de ses réactions.

It's about you and me.

« Save me from myself... »

Do you wanna be my hero ?

Je sentais une légère pression sur mon corps comme s'il voulait être sûre que je ne tombe pas, relachant complètement mes muscles. Je pleurais, je me vidais et que ça faisait du bien. Je n'étais même plus sûre de savoir pourquoi je pleurais au fond... Il y avait tellement de choses qui m'avaient détruites, et tellement de fois où je ne dirais rien à part hurler et faire genre que ça va alors qu'au fond j'hurlais au secours... J'étais fatiguée en plus, je sentais mes jambes tremblaient mais par la pression des bras de Blake autour de moi, je restais debout. Je me mordais la lèvre inférieure pour calmer mes bruits lorsque je pleurais, mais c'était trop fort... Fallait que ça s'évacue d'une manière ou d'une autre. Si Blake n'avait pas été là j'aurais été capable de me scarifier de nouveau pour me vider de mon sang et me laisser partir loin de ce monde qui me fait péter un câble... Mais pleurer... Ca faisait du mal mais en même temps tellement de bien.

30 bonnes minutes s'étaient écoulées où j'étais restée dans ses bras à pleurer, sans rien dire. Je ne pouvais pas parler mais je commençais à me calmer. J'avais du mal à respirer comme si je venais de sortir de 15km de course. J'avais oublié ce que c'était.... Pleurer. Je séchais délicatement de mes doigts les larmes qui bordaient encore mes yeux pour qu'elles coulent et disparaissent enfin. Puis à ma grande surprise ça me faisait du bien d'être dans ses bras. Ca faisait des années que je n'avais pas vécut ça. Avec mon père on s'entendait bien avant mais il se comportait avec moi comme si j'étais un mec, donc les gestes d'attention, il connaissait pas vraiment. Quant à mes amis on avait jamais été aussi proche, je mettais à chaque fois une barrière et pour mes pseudos aventures d'un soir, ce n'était que du cul. Rien d'émotionnel, de sentimental, only sexuel et après on partait chacun de notre côté sans se soucier des états moraux de l'un ou de l'autre.

J'avais arrêté de pleurer, j'essayais de respirer correctement, mais je ne bougeais pas mais il fallait bien que je bouge. Je ne pouvais pas rester là, planter devant lui. Je me demandais même ce qu'il pensait. Il devait trouver ça si... Bizarre. On se connaissait juste depuis un mois et en un mois il m'a juste vu péter des câbles et rien d'autres et malgré tout, il était toujours là. Je m'essuyais une dernière fois mes yeux et je posais mes deux mains sur son torse pour me redresser et m'écarter de ses bras qui étaient toujours enroulés autour de moi. Je ne savais pas quoi dire, j'me sentais bête. J'le regardais avec une petite mine puis je me mis légèrement à rire. "Je dois avoir une mine affreuse..." Essayais-je de plaisanter.