Re: TG - SOIRÉE DÉGUISÉE

Bordel ce que cette soirée part vraiment en sucettes. Ça crie par ci, ça crie par là, ça balance des insultes, secrets et autres trucs propres aux nanas. Bordel ce qu’elles piaillent ! ‘fin t’as raison, les réunions de meufs ont tendance à s’terminer comme ça et bien sûr, toujours à cause d’un mec. Machin a trompé truc avec bidule, on s’croirait dans cette merde qui dure depuis quarante ans où le fils des Newman se met à sortir avec la femme du frère de la sœur de la cousine de son ennemi juré. Bon ok, c’est pas ça et on s’en fout au fond, l’idée est là. Tout le monde couche avec tout le monde, j’me demande s’ils ont déjà pensé à s’faire une partie de baise géante, ça calmerait tout le monde quoi. En tout cas, j’envie pas la place de ce mec, enfin c’est cool, autant de meufs aussi bonnes qui se battent pour lui mais bon, j’tiens trop à ma tranquillité d’esprit. Ou bien comme les dindes qu’elles sont, on les jette dans la boue et on repart avec la gagnante. Bah quoi, ça peut être cool quoi, des filles dans la boue qui se batte pour ta queue, moi j’signe direct. Ok, toi ca va, j’sais que ça risque pas d’arriver pour moi, mais bon, pas grave, tant que j’ai ma main droite. Puis la nana qui m’avait engagé disparait, Miranda dans les escaliers avec sa copine, l’ex si j’ai bien compris l’histoire et je m’demande ce que j’fous là. J’suis même pas étudiant, j’ai pas d’vagin pour être chez les gammas machin. Personne bouge, enfin, ça sent le calme avant la tempête et ça commence à m’emmerder cette histoire. Y a personne pour se décider à mettre un peu d’ambiance dans c’truc, après tout c’est une fête oui ou merde ? Puis, j’remarque un mec qui est plus calme que les autres, plus dans mon mood et bien sûr qui enlève doucement ses fringues. Ouuuuuuh ! Enfin un, ça change ! Bon j’pense qu’il aura besoin d’un peu de musique lui. J’allume mon téléphone et cherche vite fait la musique de Magic Mike puis balance le son à fond. « Donne tout ce que t’as ma poule ! » que je crie en frappant dans mes mains. Généreux comme j’suis, j’vais pas le laisser tout seul. Je choppe donc une chaise que j’fous au centre de la pièce « Mes demoiselles et messieurs, les strip-teaseurs que vous avez demandés sont arrivés ! » que j’déclare avant de suivre ce mec que j’connais pas mais que je kiffe pourtant déjà. Au rythme de la musique, j’commence à enlever mon t-shirt, dévoilant une rangée d’abdos qui feraient palir Brad Pitt, prends ça dans ta gueule le sex symbol de mes deux…ouais, ok, c’est vrai qu’il est chaud, chut j’suis pas gay.

J'étais tranquille dans mon coin, je passais une bonne soirée avec Blake certes un peu calme jusqu'à présent mais, bon j'étais certaine que l'ambiance viendrait. Nous avions rejoins mon amie Jersey que je connaissais depuis quelques temps déjà, des petits groupes de part et là papotaient bien gentiment. Puis, je ne sais pas trop d'où c'est venu mais, voilà que Théa & Knox faisait leur apparition aux bras l'un de l'autre. Je pinçais les lèvres brièvement. Collins et moi nous connaissions très bien,j'étais à l'époque ce qu'on pouvait presque assimiler à une meilleure amie bien que les choses furent ambigües avant que je ne choisisse son meilleur ami, mon ex fiancé. Je n'avais même pas eu le temps de répondre à Jersey que les choses s'enchainèrent vitesse grand V. La blonde alpha à si mauvaise réputation chauffa le petit groupe derrière nous. J'avais eu vent que Lexie & Knox s'était remit en couple et j'étais heureuse pour lui, je pensais qu'il avait enfin trouvé la fille qui lui conviendrait. Puis j'avais vu les coups de tweets sur le net. Soudainement nous nous retrouvions trempés par la faute de Collins qui se mettait à attaquer de front le petit groupe derrière nous. J'ouvrais des yeux ronds comme des soucoupes encore plus quand je vis miss Blackwell abattre son poing sur le nez de Knox. Ceci dit se fut les paroles mal attentionnées et irrespectueuses qui me scotchèrent le plus. Que donc lui prenait-il a lui, franchement quand j'avais lu tout ça sur le net, j'avais évité de le juger lui accordant le bénéfice du doute, je ne voulais pas croire ce que je venais de mes yeux voir. Pourtant là, il me désola, il me déçu réellement. Les choses enflaient bien que Miranda tente de calmer les choses tant bien que mal, la seule réellement intelligente pour le coup. Je posais ma main sur le bras de Blake. Tu m'excuses juste quelques secondes, je reviens... Je me dirigeais alors d'un pas décidé vers Knox Je n'avais rien contre cette Théa, je la gratifiait d'un fin sourire pâle brièvement. Rien de plus, rien de moins, je n'avais aucune envie de prendre parti dans cette histoire. Je posais alors ma main sur le bras de Collins et le faisait se retourner vers moi. Je ne sais pas ce qui s'est passé à un moment dans ta vie pour que tu deviennes aussi exécrable que ça. Honnêtement, je t'accordais le bénéfice du doute à propos de ces tweets mais, là Knox tu tournes très mal. Tu ferais mieux d'aller passer la soirée ailleurs avec ta...Nouvelle conquête? J'étais vraiment très déçue devant ce comportement bien peu élégant qu'il avait. Force était de croire qu'il s'était perdu à un moment ou un autre. Tu devrais réfléchir à la portée de tes actes darling. Tu risques d'y perdre plus que tu ne le pense à force... Bonne soirée Knox. Oui, il ne se rendait peut-être pas réellement compte qu'il pouvait perdre un peu son "monde" en la jouant ainsi. L'amour c'est beau mais, les amitiés valent la peine d'être considérées. Je laissais le jeune homme alors sur ces paroles rejoignant Blake. Je devais lui toucher deux mots, je suis désolée pour tout ce bordel, honey. Tu veux peut-être de quoi t'essuyer un peu? dis-je en souriant devant son air imperturbable mais, étonné. La musique à reprit alors je tourne mon regard vers la salle et c'est là que je vois Snow mon frangin en train de se déshabiller pour un striptease. Oh mon dieu non s'il vous plait pas ça!!!! Et c'est là que je crie soudain. Bordel Snow rhabilles-toi j'ai pas envie de voir mon frangin à poil bon sang. Je sais qu'il a du m'entendre, la honte quoi, je me retourne pour regarder Blake. Bon dieu, sauve moi de cette horrible vision.lui dis-je rouge de honte.

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Tu avais enfin trouvé une nana (Ocyllie) disposant d'humour dans cette soirée pour gamines. Tu avais de suite capté qu'elle plaisantait -voir à moitié-, tu ne l'avais donc pas ajouté au club des emmerdeuses de service. " J'crois pas qu'elles courent après moi, elles détestent le fait que je sois avec Thea c'est tout. La jalousie tu sais. Quel est ton prénom ? Je t'ai jamais vu auparavant... " avais-tu demandé en secouant ta tête pour te remettre de tes émotions. Quelques secondes plus tard, Thea était revenue, ses répliques te faisaient toujours autant rire. Savoir que tu n'étais pas seul à être pointé du doigt te rassurait. Et au beau milieu de cette agitation, ton ex Romane avait fait son apparition ! Mais bon Dieu, toutes tes fréquentations se trouvaient au même endroit. Fallait le faire. Et encore un discours moralisateur teinté de dégoût. Leur estime ne te tenait guère à coeur. " J'men fous Romane, mais j'men fous, comme tu le dis tu ne sais pas ce qui s'est passé dans ma vie. Si je réagis comme ça c'est qu'il y a des raisons " Enfonçant le clou, la petite blonde (Romane) t'avait laissé, tu préférais encore ce genre d'interventions que celle des autres. En fin de compte tu avais sous estimé ta petite amie, cette dernière était bien plus piquante que tu l'imaginais. Elle avait remué le couteau dans la plaie en se foutant avec finesse de la gueule de Miranda. " Bien joué celle là" avais-tu commenté en ajoutant un coup de coude complice à ta blonde. Soudain sans t'y attendre, car si c'était le cas tu aurais prévenu Thea, Jersey avait accouru en votre direction, lui collant violemment son poing au visage. Ce n'était pas tout, la salope avait osé te cracher au visage. Plus grossier tu meurs. Essuyant sa bave écoeurante de tes yeux, tu t'étais de suite retourné vers Thea qui s'en était pris une belle. " Elle va le payer j'te le promet "  Après ce nouveau coup, un asiatique était intervenu pour écarter la folle alliée. Laissant la jeune femme (Thea) en compagne d'Ocyllie, tu avais foncé vers le duo (Joshua&Jersey) poussant avec colère la blondasse sans éducation. Cette dernière avait reculé en vacillant plusieurs secondes. Tu aurais tellement pris ton pieds si elle avait fini cloué au sol. " Bravo, tu as l'équilibre même en haut de ses talons de pute ! Écoutes-moi bien, t'as intérêt de flipper après ce que tu viens de faire parce que je vais pas te lâcher, je vais te pourrir ta vie de traînée. Et si j'étais toi j'irais plutôt voir un chirurgien pour arranger ta tronche, il vaut mieux attaquer à la source du problème " lui offrant à contre coeur un sourire narquois, tu avais fait demi tour pour rejoindre ta dulcinée. Le visage elle aussi endolori. " Rentrons. Ils ne méritent pas notre attention. " tu avais attrapé son visage entre tes mains, scrutant les dégâts qui n'étaient pas bien grave en soi, mais un peu de glace atténuerait la douleur. " Ça va aller ? " l'avais-tu interrogé d'une voix beaucoup plus posée que celle que tu avais sélectionné pour t'attaquer au troupeau de pintades.  

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je t'ai cherchée partout, même ailleurs. je t'ai trouvée, où que tu sois, je m'endors dans tes regards. même sans toi, je ne serai plus jamais seul, puisque tu existes quelque part. @marclévy ≈ vous revoir › alaska.  

Il ne vit pas Knox leur foncer dessus, d’une main, il agrippa Jersey pour être sûr qu’elle ne tombe pas sur le cul, de l’autre, il poussa JJ pour l’éloigner de la bagarre, sachant parfaitement qu’elle était une tête brûlée qui risquait de faire une connerie. Il essayait de conserver le calme olympien qui le caractérisait bien, mais se fut impossible en entendant les paroles du jeune homme. « Bravo, tu as l'équilibre même en haut de ses talons de pute ! Écoutes-moi bien, t'as intérêt de flipper après ce que tu viens de faire parce que je vais pas te lâcher, je vais te pourrir ta vie de traînée. Et si j'étais toi j'irais plutôt voir un chirurgien pour arranger ta tronche, il vaut mieux attaquer à la source du problème. » Il haussa un sourcil complètement choqué. Il détestait quand les gens s’en prenaient à ses amis et il trouvait ça encore plus lâche que ce soit un mec qui s’en prenne à une fille comme ça, s’il avait pu la frapper il l’aurait sûrement et ça non, Josh ne pouvait le tolérer. Il s’était retourné l’air de rien comme si on pouvait en rester là. Après avoir j’étais un coup d’œil à Jersey, il se racla la gorge s’avançant vers le grand brun. « Hey Knox ! » Il lui offrit un beau sourire avant de lui écraser son poing dans la mâchoire, le faisant reculer de plusieurs pas sous la surprise. Il aurait pu en rester là… Il aurait pu, mais il ne pouvait pas. Il le choppa par le col avant de le pousser violemment contre un mur. Les gens qui le connaissaient devaient sûrement être surpris de le voir si violent lui qui était le premier à être pacifiste et calme. « Touche ou insulte Jersey encore une fois et je te tue ! » Il savait qu’il venait d’ouvrir la guerre par ce geste mais Lexie et Jersey étaient impliquées dans l’histoire, les deux étaient ses amies et non… on ne touchait pas à ses amis. Il fixait le jeune homme dans les yeux, priant pour que ses poumons ne se mettent pas à faire des caprices si une bagarre éclatait…

RJ allait péter son câble. Il sentait la moutarde lui monter au nez. Progressivement. Prête à exploser. Il avait osé le mouiller, ce connard. Bon dieu, voilà qu’il devenait grossier, ce qui n’était pas son genre. Il écoutait discrètement ce qui se disait et franchement, il s’en taponnait le coquillard, leurs histoires de fesses encore une fois, n’était pas de son rayon. Il ne se mêlait jamais des histoires pareilles, quand bien même cela concernait des amis. M’enfin, vous savez ce qu’on dit, les filles et leur crêpage de chignon, les hommes n’y avaient pas leur place. Il ne dit rien pendant un long moment, attendant que les filles finissent de balancer ce qu’elle avait à dire. Puis y a eu de la musique, il ne s’en formalisa pas non plus. Bien trop occupé à inspecter l’étendu des dégâts, ce tissu était apparemment délicat, cela allait lui couter cher de se le faire nettoyer avant d’aller le rendre. Il avait assez d’argent pour s’en acheter un, ce n’était pas le problème, mais comme il ne comptait pas le porter à nouveau, il n’en avait pas vu l’intérêt. Puis, il avait violemment bousculé Jersey et Joshua, pour celui-ci, il se foutait complètement de son sort. Néanmoins, il fut très surpris de voir celui-ci agripper violemment Knox et le plaquer contre le mur. Un sourire apparut sur le visage de RJ alors qu’il se dirigeait vers ce couple curieux, poussant sans ménagement l’asiatique, ne lui prêtant pas plus d’intérêt que cela, ce n’était pas son combat mais le sien. Sans attendre une seconde, il déversa le contenu de la bouteille sur la tête de Knox avant de la balancer sur le côté. « Viens donc t’en prendre à quelqu’un de ton calibre au lieu de venir faire le fier avec les nanas » lança-t-il d’un ton sec et provocateur, il savait que cela ferait son effet « Allez, Nonox prouve-nous que t’as des couilles et que tu prends pas uniquement les filles comme cibles» RJ était plus que chaud.

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I CAN LIVE UNDERWATER

When I fall to my feet wearing my heart on my sleeve, all I see just don't make sense. Because all I need is the love you breathe. signature by anaëlle.

Tordant. Les héros de la soirée en exclusivité : un bridé (Joshua) aussi épais qu'une paille et un gringalet (RJ) qui pleurait lorsqu'on lui touchait son précieux nez. Hilarant. Malgré les droites que tu t'étais pris, tu n'avais pas perdu conscience. Ils ignoraient sûrement ton passé de combattant, de guerrier pour sa patrie. Ce n'était pas deux pecnos qui allaient t'effrayer. " Bande de cons, vous ne savez pas à qui vous vous en prenez " le chintoc qui te maintenait contre le mur avait pris un coup de boule dans la tronche sans savoir d'où le coup était sorti. Enfin libéré tu avais sauté sur le gars qui te prenait le plus la tête ces derniers temps, RJ la mauviette. Attrapant son cou de poulet, tu l'avais serré aussi fort que possible à terre, à cheval sur lui. Son visage devenait rouge, tu devenais incontrôlable, ta rage s'était échappée. " Tu tiens vraiment à crever pour des salopes? " lorsque ses yeux s'étaient exorbités, tu l'avais lâché mais tu n'avais pas pu t'empêcher de profiter d'un moment de flottement de sa part pour lui rouer trois coups de poings de part et d'autre de son visage "d'ange". Te relevant après l'avoir légèrement assommé, tu avais frotté ton pantalon en défiant tous les regards alentours. Puis avant de terminer cette soirée abominable, tu avais foutu un coup de pied dans les côtes de RJ. " Choisis mieux tes amis à l'avenir crétin " Le moment était venu de partir, tu avais eu ta dose de connerie pour les dix prochaines année à venir. Attrapant le poignet de Thea, tu l'avais conduite dehors et vous étiez rentré comme vous étiez arrivé, en amoureux.

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Parce qu’elle n’aimait rien faire comme les autres, c’est en homme que Riley avait décidé de se déguiser ce soir. Les années folles n’était-ce pas également celles du pantalon ? Un bel hommage selon elle aux féministes de l’époque parmi lesquelles elle aurait forcément figurée si elle était de ce temps là. La poitrine cachée derrière une large chemise et un costume trois pièces, les cheveux relevés et plaqués derrière un chapeau, le visage légèrement caché par celui-ci, un peu de maquillage et voilà qu’elle passait pour un homme peut-être un peu gringalet, même si les épaulettes de son costume l’aidait à ne pas paraître trop fluet. La cravate fine de l’époque, la démarche gangster. La voilà devenue John Dillinger pour la soirée. Comme elle avait travaillé un peu tard, elle n’avait fait son apparition qu’en milieu de soirée. Vu les filles qui la dévisageait, elle ne doutait pas que son costume marchait à merveille. Si elle savait pensa t-elle avant de traverser la foule et de rejoindre le bar. Un petit groupe était attroupé dans un coin, mais Riley décida de ne pas y prêter attention. Elle était là pour s’amuser, pour décompresser, elle n’avait pas toujours la chance d’avoir des soirées à elle, il était hors de question qu’elle laisse qui que ce soit la gâcher. Même si elle aurait accouru si seulement elle avait reconnu les protagonistes. Mais c’est une petite rousse (Lola) qui attira son attention. Seule dans un coin, avec sûrement la même envie de se tenir à l’écart de toutes querelles pour ce soir. Une petite rousse dans une toge qui la rendait divine. Une déesse et Riley n’hésita pas avant de s’en approcher quand bien même elle savait pertinemment qui se cachait derrière ses traits. C’était l’occasion de s’amuser. « Les déesses sont des personnages mythiques tu sais ? ». Elle ne savait pas trop quel personnage la rousse avait décidé d’interpréter ce soir, une reine peut-être mais il fallait bien avouer que son habit se confondait aisément avec ceux des déesses antiques.

Le boulot s'était terminé avec un peu de retard sur les horaires habituels. Un ou deux clients difficiles, il avait suffit de cela... Il en aurait fallu plus pour gâcher ma bonne humeur, plus pour me saper toute envie de participer à cette soirée.

J'avais choisi un costume simple à enfiler: le coton d'égypte, fin, souple, doux, se drapait élégamment, quelques épingles décorées, une ceinture, un compas, une équerre... Des sandales de cuir... La coiffure avait demandé un peu d'entrainement, mais une double couronne de tresses et quelques ondulations avaient fini par retenir ma chevelure folle.

J'avais rejoint la foule, avec un peu de retard... Les costumes à l'antique n'étaient pas rares, avais-je constaté dans un soupir. Peut-être aurais-je pu trouver une idée plus originale? Assise dans un coin j'observais d'un oeil doucement moqueur, tristement résigné, mes condisciples se déchirer. Peut-être, en bonne Gamma, aurais-je du aller défendre ma consoeur (LISA)...

Je n'ai jamais été une bonne gamma.
J'ai toujours fait « comme si »...
Mais pas ce soir, non...
Elle n'a qu'à se sortir d'affaire seule.

J'ai mon troisième mojito à la main, le temps de le suçotter, des silhouettes connues à détailler, et, peut-être, plus tard, j'irai danser. Je n'ai nulle envie de me prendre la tête... Le coton sur ma peau nue est doux, le parfum à mon cou enivrant et l'alcool plaisant et presque gratuit. Que demande le peuple?

« Les déesses sont des personnages mythiques tu sais ? »

Je sursaute. La voix (RILEY) était voilée et basse mais m'a frappée, au coeur de la musique. Peut-être pour sa note de moquerie amusée? Mon regard se pose sur une silhouette mince aux épaules carrées sous une veste sombre de costume de gangster. Sous le chapeau, les angles d'un visage vaguement familier, un regard scrutateur presque invisible. Nosu avons déjà du nous croiser...

« Mh... Et quel est le légendaire gangster qui confond une néo-platonnicienne et une déesse? Que je sache si nous finirons tous les deux tués par la vindicte populaire? »

Je ris doucement. Je crois que j'ai oublié de manger, dans ma précipitation à me préparer.

« Un verre, dangereux jeune homme? Je n'ai nulle bourse que tu puisses me dérober, mais un verre... je peux l'offrir. En essayant de me rappeler où nous nous sommes déjà croisés... »

Dans la vie il y avait un bon nombre de choses qui m’échappaient et la stupidité combinée de Thea et de Knox figurait dans le haut du panier. Comment un garçon aussi gentil, doux et doté de qualités que Knox était devenu aussi con en aussi peu de temps ? La question pouvait très sérieusement se poser, je ne le reconnaissais plus et malgré tout ce que je pouvais dire, malgré tous les enfantillages et la méchanceté gratuite que j’utilisais j’étais emmerdée d’un tel changement. J’étais touchée par le virage qu’il avait amorcé habilement, il rebondissait et me surprenait de la plus affreuse des manières. Cependant je n’avais pas vraiment eu le temps pour continuer mon trip nostalgie en me remémorant les bons moments, au contraire, la garce portant le nom de Thea s’était interposée en parlant d’une manière très inappropriée à Miranda que je ne connaissais pas encore énormément mais qui avait le même point de vue que moi concernant l’affreuse blondasse, mon sang n’avait fait qu’un tour et je m’étais donc jetée sur elle pour lui mettre mon poing sur la figure. Ce n’était pas la première fois de toute manière, nous avions déjà utilisé la force toutes les deux lorsqu’il était question d’un homme que nous avions en commun alors je ne vous cacherais pas que de recommencer ne me dérangeait pas du tout. Après Thea je m’étais attaquée à Knox, sur le coup de la colère j’avais été très garce dans mes propos, je n’en pensais pas la plupart mais je voulais au fond lui ouvrir les yeux, chose qui me paraissait impossible à en voir ses réactions plus stupides les unes que les autres. Toujours énervée je lui avais craché au visage, chose pas très féminine ni même intelligente mais lorsque je m’énervais la moindre notion précédemment citée ne rentrait plus en compte, je ne pensais plus à rien et je laissais place à l’improvisation. « Eh !! » Alors que je m’apprêtais à continuer mon petit discours c’est Joshua fraichement arrivé qui était intervenu, il m’avait pris le bras pour m’éviter d’en remettre une à la garce qu’était Thea si elle l’ouvrait une fois de plus. « On est adulte non ? Vous pouvez pas parler ou simplement vous barrer chacun de votre côté ? » Il avait raison au fond, mais il me connaissait également suffisamment bien pour savoir qu’une telle chose était quasiment impossible pour moi. « Tu sais bien que je suis incapable de garder mon calme Joshua… Ce n’est pas la première fois et probablement pas la dernière non plus ! » Je commençais enfin à me calmer, je m’étais défoulée et putain, ça m’avait mine de rien fait le plus grand bien. « Tu veux pas qu’on sorte prendre l’air tous les deux ? » Je n’avais pas besoin de prendre l’air pour me calmer les idées. « Si tu veux… » J’étais prête à le suivre, il avait toujours accepté de se plier à mes conseils alors il était temps que je lui montre que moi aussi je savais le faire. Romane n’avait pas été trop longue avant de venir également donner son avis à Knox. Au final j’avais l’impression que tout le monde se retournait plus ou moins contre lui et peut-être bien qu’il le méritait finalement. Pourtant, se rendait-il seulement compte de ce qu’il était en train de faire ? Il massacrait les unes après les autres toutes ses amitiés pour une pouf sans même chercher à savoir pourquoi nous ne l’aimions pas.

Il était temps pour moi de suivre Joshua. Nous avions commencé à nous éloigner du troupeau pour rejoindre l’extérieur mais c’était bien entendu sans compter sur Knox qui, pour le coup, me surprenait et arrivait même à me faire un petit peu peur. Il était arrivé sans crier gare, m’avait poussé avec une violence tellement forte que je m’étais séparée du bras de Joshua contre lequel je me tenais et que je m’étais rattrapée au mur à deux doigts de finir séchée comme une carpette au sol. « Bravo, tu as l'équilibre même en haut de ses talons de pute ! Écoutes-moi bien, t'as intérêt de flipper après ce que tu viens de faire parce que je vais pas te lâcher, je vais te pourrir ta vie de traînée. Et si j'étais toi j'irais plutôt voir un chirurgien pour arranger ta tronche, il vaut mieux attaquer à la source du problème » Jamais de toute ma vie je n’avais vu Knox me parler sur un tel ton, il me parlait comme à une merde, allait même jusqu’à me menacer et me critiquer ouvertement. En temps normal pour n’importe quel blaireau je n’aurais pas prêté le moindre crédit aux propos qu’il tenait mais venant de lui, j’étais touchée au plus profond de mon âme, si seulement je n’étais pas aussi sensible lorsque cela provenait des gens en qui j’avais confiance, en qui je tenais… Malgré toute la colère je sentis les larmes me monter aux yeux, pas parce que j’étais triste, mais parce que la haine que j’éprouvais contre lui, contre Thea, contre tout le monde me donnait la rage. Sans que je puisse avoir le temps de le voir venir Joshua avait perdu son calme pour la première fois devant moi et s’était jeté sur Knox pour faire parler ses poings. Le voir monter au grade pour prendre ma défense me touchait également énormément… Je dirais même que c’était presque sexy, mais ça, je m’interdisais même de le penser puisqu’il était mon meilleur ami et que Tylian était en train d’entrer dans ma vie romantiquement parlant. « Touche ou insulte Jersey encore une fois et je te tue ! » Le voir bondir dans la fausse aux lions pour mes beaux yeux ne pouvait qu’attester du lien fort qui nous unissait tous les deux et je m’estimais heureuse d’avoir des gens comme lui sur lesquels compter. « Viens donc t’en prendre à quelqu’un de ton calibre au lieu de venir faire le fier avec les nanas » RJ s’attaquait à son tour à Knox pour me défendre peut-être indirectement, là aussi j’étais touché… Je dirais même que cela me touchait en quelque sorte plus que venant de Joshua puisque nous n’étions pas proches au point d’être certaine qu’il me défendrait. « Allez, Nonox prouve-nous que t’as des couilles et que tu prends pas uniquement les filles comme cibles» Knox était parvenu à maitriser rapidement Joshua qu’il avait envoyé valser dans le décor puis RJ qu’il avait tenté d’étrangler si fort que je m’étais préparée à lui sauter dessus pour l’empêcher d’aller plus loin. Manque de pot pour moi, je n’allais pas pouvoir faire parler mes poings, il s’était redressé, fier de lui comme l’abruti qu’il était et avait empoigné sa connasse pour quitter la fête. Tant mieux, qu’il se casse, les deux représentaient de près ou de loin à un gros paquet de déchets, de la crasse qu’il ne fallait pas approcher au risque de contracter une maladie. Approchant de RJ à toute vitesse je m’étais agenouillée à ses côtés. « Est-ce que ça va aller ? » Il avait très logiquement porté ses mains à son cou que Knox avait serré très fort. M’accrochant à ses mains je lui avais demandé, presque supplié. « Laisse-moi voir ! » Il n’y avait rien d’endommagé, on ne sait jamais, il avait cependant besoin de se relever et de respirer. « On va monter dans une chambre pour que je regarde s’il ne t’as pas cassé quelque chose l’autre bouffon… Et pas d’objection ! » En attendant qu’il soit prêt j’étais rapidement allée voir Joshua. « Est-ce que ça va ? Tu sais… Tu n’aurais pas dû… Mais… Merci ! » J’avais déposé un bref baiser sur sa joue. Il n’était pas venu ici tout seul et à moins d’avoir quelque chose de cassé je me doutais bien qu’il allait rejoindre sa copine. « Il faudra qu’on fasse en sorte de se voir en dehors des moments comme le bal et des bagarres… Je suis certaine qu’on a beaucoup de choses à se dire. » Je faisais bien entendu référence à la jeune femme qui semblait l’accompagner à présent, je n’étais pas au courant ! L’abandonnant pour rejoindre RJ j’attendais de voir s’il était prêt à monter.

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Il n’avait pas vu le coup de boule arriver… Oh non pas du tout et il avait sentit son nez craquer sous l’impact. Heureusement qu’il avait la tête dure à vrai dire, mais il recula de plusieurs pas pour se retenir à un meuble posant alors son bras sous ses narines pour ne pas faire d’effusion de sang. Il était sonné. « Nappeun saekki…. » C’était fou de voir à quel point sa langue maternelle revenait rapidement quand il était en colère. Il ne put cependant pas intervenir quand Knox se jeta sur RJ, de une parce qu’il était presque content de voir RJ se faire massacrer, de deux parce qu’il n’en avait juste pas la force. Heureusement que le meuble l’aidait à rester debout en fait. Il regardait le grand brun comme un fou prêt à être enfermé… Comment on pouvait tolérer ça dans une université. A vrai dire, il n’avait envie que d’une chose : le dénoncer à l’administration pour le faire virer d’ici. Il se redressa, laissant sa tête basse et son bras sous son nez lorsque Jersey vint vers lui pour l’embrasse. « Kwenchana. » Dire qu’il allait bien et le dire en coréen montrait qu’il n’allait pas bien mais ce n’était pas la peine de l’inquiéter. A vrai dire, il était jaloux de la voir s’occuper de ce salopard d’RJ. Il grogna faiblement avant de passer à côté de JJ, d’une rousse et d’une autre femme (Lola et Riley) qu’il ne reconnut pas. Une fois dans les toilettes, il se pencha au-dessus du lavabo laissant le sang couler avant de rincer son visage à l’eau glacée pour arrêter l’hémorragie. Décidément, chaque fête virait au cauchemar en ce moment. Il se retenait d’une main à l’évier en soupirant avant de regarder sa tête dans le miroir. Ce n’était pas vraiment beau à voir…

JJ aurait voulu intervenir durant l’altercation, aider Joshua d’une manière ou d’une autre mais elle en avait été complètement inapte. Les souvenirs de la précédente soirée encore très présents dans l’esprit. Pourquoi toutes les soirées prenaient-elles une direction aussi catastrophique ? Et qui était ce mec qui venait insulter tout le monde, frappé avant de s’en aller en vainqueur. Elle ne comprenait et peut-être n’en avait-elle pas envie. C’était censé être une fête, ils étaient censés s’amuser et là elle devait reconnaitre que toute envie l’avait quitté. Elle regardait Joshua au sol, impuissante. Son comportement à lui aussi, elle ne le comprenait pas. Quoique si…il était loyal envers ses amis Joshua. Un peu trop pour son propre bien, elle était la première à le reconnaître. La preuve étant qu’il n’était pas du tout genre bagarreur, plutôt le mec qui cherchera toujours un moyen d’apaiser les tensions, les esprits pour que tout se passe le plus agréablement possible mais pas ce soir. Il était parti au combat, oubliant visiblement de revêtir son armure. Lorsqu’il passa enfin devant elle, elle put remarquer qu’il était dans un très mauvais état, de quoi en rajouter encore à son inquiétude et ni une, ni deux, elle se lança à sa suite bien qu’elle sut qu’il ne tenait pas franchement à avoir de spectateur à sa douleur. Et puis, zut, tant pis, il connaissait suffisamment sa meilleure amie pour savoir qu’elle n’écoutait pratiquement personne. En plus, il était temps qu’elle prenne soin de lui, pour une fois. « Ca va ? » lança-t-elle pour savoir qu’elle était là. Questions stupide, elle en avait conscience et sans attendre de réponse de la part de l’asiatique, elle prit son visage délicatement dans ses mains pour inspecter les dégâts. « Viens, on part d’ici, on va aller soigner tout ça et se faire une bonne glace » proposa-t-elle avec un petit sourire avant de prendre sa main dans la sienne. Elle détestait vraiment le voir dans cet état. « y a plus rien à faire ici, la fête est finie »

Il avait mal. Il était énervé. Enervé, oh ça oui alors. Encore plus que ce fils de pute se soit barré. Oui, vous avez bien lu, fils de pute. Il ne qualifiait les gens ainsi que lorsqu’il était hors de lui et c’était le cas présentement. Il était complètement fou de rage. Et il n’y avait que la douleur qui l’avait empêché de partir à la suite de Knox, mais il se promit cependant que ce n’était pas terminé. Oh, loin de là. Il était quelque peu rancunier le RJ et les festivités venaient à peine de débuter, ça, il pouvait en faire le serment. La prochaine fois qu’il verrait ce lâche qui servait de frère à sa meilleure amie, il n’en ferait qu’une bouchée, voilà une promesse d’homme et ceux qui le connaissaient personnellement savaient qu’il mettait toujours ses mots en exécution. Cette fois ne ferait pas exception à la règle. Knox Collins prépare-toi, la prochaine fois sera ton enterrement, je te le promets. Il se remit difficilement debout, comme lui avait ordonné Jersey et sans pester en plus, de toute façon, il avait trop mal pour se le permettre. Ils montèrent alors, non sans avec l’aide de la blonde. Elle le conduisit dans une chambre de filles, manifestement mais il ne se s’attarda pas sur la décoration, quittant violemment l’étreinte de la jeune femme pour s’avancer au centre de la pièce, en proie à sa colère. Elle lui bouffait littéralement les entrailles, il pouvait le sentir. Il basculait peu à peu dans la haine. Et sans crier gare, il se mit à ré-décorer un peu cette chambre qu’il trouvait trop rangée à son goût, un peu de désordre manière tornade qui était venue rendre une petite visite. « Je vais le buter, je te jure je vais le buter » Il n’était que haine et c’était sans doute la première fois qu’il en voulait autant à quelqu’un, au point d’en trembler, au point de se sentir capable de le tuer. « Tu devrais vraiment retourner à ta fête, j’en ai pas encore fini avec la décoration » dit-il mauvais, le regard dans le vide. Il avait toujours mal, bien sûr, mais disons que son ressentiment prenait le pas sur sa douleur.

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I CAN LIVE UNDERWATER

When I fall to my feet wearing my heart on my sleeve, all I see just don't make sense. Because all I need is the love you breathe. signature by anaëlle.

Laisser Joshua alors qu’il était venu prendre ma défense lorsque les choses avaient commencé à mal tourner n’était pas facile mais j’agissais en priorité sur ce qui me paraissait le plus urgent et il me semblait bien que RJ était celui qui, actuellement, était dans le plus mauvais état. Je m’inquiétais pour lui et c’est donc plus autoritaire que jamais qu’il avait pu comprendre qu’il n’allait pas devoir broncher. Il s’était donc gentiment relevé, avec beaucoup de mal, et je l’avais soutenu le temps de monter tous les escaliers et de rejoindre l’une des chambres qui se trouvait à l’étage. Je n’avais pas choisi la première parce que tous les couples alcoolisés choisissaient en général celle-là pour aller faire des trucs pas très catholiques et je ne voulais donc pas tomber sur un truc crade. Non, je m’étais plutôt dirigée dans une des chambres au hasard puis j’avais refermé la porte derrière nous. Je n’avais pas besoin d’être voyante pour ressentir toute la haine que ressentait RJ, il bouillonnait et devait même être un peu frustré de ne pas avoir pu en faire davantage. Knox avait choisi de fuir et au fond de moi je trouvais cela préférable. RJ s’était avancé et avait débuté une petite séance de défoulement visant à foutre en l’air tout ce qui lui tombait sous la main, pauvre jeune Gamma qui allait rejoindre sa chambre tôt ou tard et retrouver la plupart de ses affaires éparpillées un peu partout. Je le laissais pourtant faire, comprenant tout à fait qu’il puisse avoir besoin d’exprimer sa colère, sa rage. « Je vais le buter, je te jure je vais le buter » Il respirait la haine, tremblait de tous ses membres. « Tu devrais vraiment retourner à ta fête, j’en ai pas encore fini avec la décoration » Alors là, certainement pas. Il regardait droit devant lui, l’occasion parfaite pour venir m’emparer de ses poignets alors qu’il s’apprêtait à s’attaquer au reste de la décoration de la chambre. Ainsi je l’avais forcé à me faire face, à me regarder dans les yeux. « Tout vient à point à qui sait attendre RJ, un jour la roue tournera pour Knox et tu pourras te venger mais pas maintenant… Pas ce soir, tu devras me passer sur le corps autrement, je ne veux pas qu’il t’arrive quelque chose ! » J’étais sincère et ça me faisait bizarre d’admettre à haute voix que je tenais quand même au petit brun. « C’est de la provocation, il n’attend que ça et tu es bien trop supérieur à lui pour te laisser avoir aussi bêtement ! » Lâchant l’un de ses poignets pour pouvoir passer ma main sur son visage afin de retirer un peu de sang venant d’une plaie peu importante je reprenais. « Et puis, tu peux te mettre le doigt dans l’œil si tu penses que je vais partir et te laisser dans cet état, il en est hors de question ! Je reste et tu vas me laisser vérifier que ce bâtard ne t’a rien cassé ! » Mon ton était à la fois tendre et résolu, montrant que je ne plaisantais pas. « Maintenant retires ton t-shirt ! »

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Près d’elle, je laisse mon regard vagabonder sur sa tenue, le coton ne colle pas à sa peau nue, il l’effleure ça et là et laisse entrevoir des parcelles de sa peau que j’imaginais douces, quand elle bouge. Puis je sens son parfum remonter le long de son cou pour atteindre mes narines et mon cerveau déjà séduit par un sens. L’anonymat me permet de l’approcher et de la regarder, comme jamais je ne l’avais regardé. Et mon dieu qu’elle est belle. Un sourire fin et discret envahi mes lèvres, lorsqu’elle tombe dans mon piège, son mojito devait être dosé ou peut-être n’était-ce le premier. « J’avoue, j’ai séché les cours sur l’antiquité … Peut-être que je devrais m’y remettre … ». Tout en subtilité, si on pouvait appeler ça comme ça, je continuais à jouer. Lâchant un nouveau sourire quand j’entendais son rire facile venir titiller mes oreilles. « John Dillinger, je te rassure je suis plutôt aimé par la populace, de toute façon, elle n’a pas d’autre choix … ».  Dillinger n’avait pas eu mauvaise réputation, il était peut-être le plus doux des gangsters, le moins meurtrier. Même si la peur faisait détester le personnage autant que le craindre. Il avait été tué par le FBI. « A mes côtés, tu n’auras pas à t’inquiéter de quoi que ce soit … ». Avec un malin plaisir, je tenais mon personnage. «  Et sache que lorsque je m’adresse à une femme ce n’est pas pour lui dérober sa bourse … ». Mon ton suave me permettait de ne pas paraître lourde ou vulgaire, on pouvait simplement penser que je plaisantais, même si l’idée était bien ancrée dans mon esprit. Déposant ma main au bas de son dos, je l’entraînais vers le bar où je demandais un énième mojito pour elle et un whisky pour moi. C’était une manière de paraître homme, mais j’avais l’habitude de consommer ce genre d’alcool en travaillant dans un bar, je savais au moins apprécier les liqueurs. « C’est impossible, je suis mort en 1934 ». Lançais-je pour faire diversion lorsqu’elle évoqua la familiarité de mon visage que je cachais un peu plus derrière mon chapeau. « Tu n’es pas allé éclairer la foule de ta sagesse … ». Je faisais référence à la bagarre qui n’était pas passée inaperçue, même pour moi, car j’avais cru entendre Joshua juré quelques mètres plus loin.

La chaleur de sa main rayonne, à travers le coton, dans le creux de mes reins. J'ai la tête qui tourne, un peu, à peine, juste assez pour clore les yeux et savourer, avant de le suivre, avant de le laisser me guider..

Il a des sous-entendus et des gestes délicats, il me laisse le choix, une liberté que je savoure. Un luxe rare..Je peux feindre ignorer ses allusions  et gouter la douceur de cette attention, m'en enivrer silencieusement, sans paraitre le remarquer. Un jeu de funambule, un parcours d'équilibriste. Mais le fil qu'il a tendu entre nous, il le crée solide: je peux danser au dessus du vide et frémir de vertige...

« Mon portefeuille est soulagé de l'apprendre... John... »

Je garde un ton léger en énonçant cette réalité sur le ton de la plaisanterie. En effet, il n'y a pas de petite épargne... Mais il n'a pas à le savoir. J'accepte le verre qu'il me tend. Ce n'est sans doute pas sage... Je serai sage un autre soir. Je peux survivre à quelques risques... Et il m'intrigue. Il a ce quelque chose de familier sur lequel je ne parviens pas à mettre le doigts.. Se dissimuler un peu plus, comme il le fait n'est qu'un autre signe du secret qu'il me cache.

Je trouverai.
J'ai l'habitude de la dissimulation...
S'il savait à quel point, il n'essaierait pas.

« Oh... Depuis que la foule m'a lapidée en 415, je la regarde s'ébattre et se débattre. Hypatie... Enchantée»

Mon regard se pose sur les derniers remous de la bataille, mes lèvres se pincent, désapprobatrices. L'image de ma maison va s'en retrouver salie, je me demande bien qui a pu laisser les choses se dégrader à ce point. »

«  Et ils ne veulent pas de sagesse, ils veulent des émotions faciles. Du pain, de l'alcool, de l'amour, des jeux... Nous sommes peut-être plus compliqués que les romains, mais pas plus sages. »

J'avais levé mon verre avec un sourire, pour le remercier, en parlant d'alcool.

« Ca serait .. triste. Je suppose. »

La menthe froissée se mêle au parfum de l'alcool sous mes lèvres. Je le détaille du regard. Plus grand que moi, mais pas tant. Une silhouette mince, des mains  longues, presque féminines, des épaules carrées soulignées par la coupe de la veste...

« En vérité, je suis mauvaise philosophe. J'aurais du choisir un autre déguisement, désolée. »

Le verre se vide au rythme de mes paroles et de mon malaise diffus, entre le sang qui chante dans mes veines, ma peau qui s'éveille et le mystère qu'il propose. Je souris un peu plus, pour compenser mes propos.

« Carpe Diem. Et ... voyons.... je dois connaitre deux ou trois lieux communs. Rien d'autre. Je préfère vivre. Réfléchir.. bah... à quoi bon? »