Tu vas payerLe mur, dans mon dos: glacé et rude. Mon corps,: tremblant. Le coton de son costume: tiède et épais. Son corps: brûlant. Dans mon cou, ses lèvres qui laissent des trainées de lave et de glace, sur ma peau qui se hérisse de chair de poule et frémit.
Mais c'est ma colère qui m'incendie, Riley... Ma colère qui flamboie, anime le grondement sourd de ma gorge. Mes bras s'enroulent dans ton dos, pour mieux t'attirer à moi. Mes bras sont des lianes carnivores... Ils seront ta chute, ta perdition... Juste le temps de trouver une idée, rien qu'une... Laisse-moi juste le temps.
Tu vas payerN'allume pas d'autre feu à mon ventre que la colère...
S'il te plait,n'allume pas d'au...
...Je ne te désire pas.
Non, je ne te dé...
Jamais.
Le couloir est silencieux et contre la peau presque nue de mon dos, le mur imprime son crépi. La bouche de Riley sur la mienne imprime son désir impatient... Pourquoi? Pourquoi mes lèvres qui s'entrouvrent? qui, instinctives, répondent à l'ordre inexprimé? à cette faim inassouvie? Je veux lui faire payer, regretter son jeu. Elle va payer... Oh, elle va regretter d'avoir voulu me ridiculiser.
Tu vas payerSes doigts sur ma cuisse me tirent un frisson, un gémissement assourdi, que j'étire dans le concert étouffant de nos souffles précipités. Je la hais. Pour ce parfum délicieux qu'elle porte, pour l'or léger qui brille sous sa peau et réchauffe sa blondeur, pour la courbe de ses seins que je sens pressée contre moi et mes doigts qui voudraient parcourir tous les vallons, toutes les collines de son corps...
Je ne peux. Elle doit croire que je n'ai rien remarqué...
Que je suis une petite oie blanche, stupide, folle...
Une conne, une cruche, une crédule...
Tu vas payerJe resserre une main dans sa nuque, l'autre sur ses reins. Pour qu'elles ne vagabondent pas. Je presse mes lèvres aux siennes. Pour leur interdire de parler. De demander. De dénoncer... Je ne sais ce qu'elles feraient, ce qu'elles diraient, si je leur en laissais l'opportunité... Mon corps est faible, Riley. Honteusement, maladivement faible. Il faudra que je l'apaise, ce soir, après... quand j'aurai trouvé ma vengeance.
Tu vas payerlà où ça part en c*****es :
Mes lèvres, si je les laissais faire, pourraient supplier tes doigts de glisser vers l'intérieur de mes cuisses, de remonter, d'aller attiser le feu, là, à l'entrejambe, de me libérer de cette presque-douleur... Je gémirais, j'halèterais... je maudirrais, je supplierais... Je m'abandonnerais... Toute entière. Toute à ta merci... A celle de tes doigts.
Et ... J'aimerais ça, Riley... Avouons-le... J'adorerais ça. J'en ai... j'en ai rêvé, parfois. Je suis une... mauvaise fille. Malgré mes efforts. Je connais ta silhouette par coeur, tes habitudes, tes rires, les nuages qui assombrissent ton regard lorsqu'il se pose sur moi.
Pourquoi m'as-tu approchée, toi qui m'as, dès le premier regard, reconnue?
Tu vas payer
Je te déteste.
Pour cette tentation.
Et tes intentions cachées...
Pour mon corps qui te veut tant...
Pour mes sens qui s'affolent
Et cette humidité honteuse
Au creux de mes jambes.
Ma main se cripse un peu plus sur la nuque.
Tu vas payerUn coup de rein, nos positions s'inversent. C'est toi que je colle au mur, ce sont mes lèvres qui explorent ta nuque, mes doigts qui glissent le long de tes bras. Un poignet. Puis l'autre.
Elle va payer.
Ses mains, je les rassemble au creux de la mienne, contre le mur, au dessus de sa tête. Ma voix lui susurre un « laisse-moi faire. »... un « s'il te plait » fiévreux. « J'ai tellement envie... » et quelques mots qui se perdent dans un grondement sourd... Ne me touche plus! Surtout... Ne me touche plus. C'est moi qui décide, c'est moi qui établis les règles du jeu!
Ne me tente plus.
Ma main libre caresse le bas du dos, la lisière du pantalon, sous le costume, sur la chemise... Je voudrais tant... Je ne peux pas. Pas sans perdre...
Tu vas payerMes lèvres, ma langue, mes dents... Je veux l'entendre gémir, la savoir en mon pouvoir... Je laisse une marque au creux de son cou. Qu'elle souvienne de la leçon, à chaque fois qu'elle croisera son reflet, jusqu'à ce que le bleu s'efface... Que sa honte égale ma rancoeur...
Je remonte les lèvres, jusqu'aux siennes. J'embrasse autant que je mords. Je mords plus que je n'embrasse. Mes doigts se crispent sur ses poignets, sur sa taille. Elle va payer. Je chasse toute trace de douceur, de désir, de plaisir de mes gestes. Il y a un gout de sang dans ma bouche. Ses lèvres ou les miennes. Ou les nôtres. Je ne sais pas lesquelles ont rompu, ont cédé.
Elle va payer
Les barrières qui retiennent ma colère, ma frustration et mes larmes sont si fragiles... Pour les renforcer, je ris tout contre tes lèvres. Je me montre odieuse. Brutale. Monstrueuse. Ma main qui plaquait tes hanches au mur les quitte, rampe sous ton costume, empaume un sein, à travers ta chemise. Je ris. Je serre un peu; brièvement. Puis je te lâche, je m'éloigne, je m'essuie les lèvres. Qui saigne, dis-moi?
« Franchement... tu as vraiment cru que ton petit jeu pouvait marcher, Riley? T'es peut-être pas capable de distinguer un mec d'une fille, ou tu t'en fous... »
J'y ai pensé, tu sais... A te laisser... te laisser continuer. A faire celle qui n'avait rien remarqué. A profiter.
Mais... dis-moi... Où cela nous aurait-il menées?
Je me déteste.
Tu ne seras jamais mienne.
J'aurais voulu, pourtant...
Dans une autre vie.
« Mais ce n'est pas notre cas à tous... Tu avais tant envie que ça de me faire tester les bonheurs de ta... dépravation? »
Je ris.
J'ai la gorge sèche.
Les larmes aux yeux.
Qui a payé? « Voilà. Testé. Détesté. Trouve-toi une salope à baiser et fous-moi la paix. J'ai pas envie de devoir à nouveau te donner une leçon d'anatomie...»