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    Re: defying gravity (lola)

    Jeu 25 Déc 2014 - 17:50
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    Andreas Klein
    Andreas Klein
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    Messages : 4989
    Date d'inscription : 26/10/2013
    Identité HRP : Eugénie.
    Gameplay : RP à la 3ème personne. Nombre de lignes variable.
    Disponibilité RP : Disponibilité Limitée
    Avatar (+ crédits) : Marcus Hedbrandh
    Nationalité/origines : Naturalisé Américain. Originaire d'Angleterre. Père allemand.
    Orientation & situation : Bisexuel et célibataire.
    Métier/occupation : Chef de publicité à Millenium Advertising.
    Études & fraternité/sororité : Diplômé en marketing à l'UCLA.
    Résidence : Appartement dans Eastside.
    Le soleil tarde à se lever. La lune traînasse, pâle et triste. Éclatante et troublante. Sa blancheur vive dans cette obscurité nocturne m'assombrit, me rend morose. La cigarette allumée atteint mes lèvres et je tire doucement dessus, sans en avoir réellement envie, juste pour m'accrocher à cette dose qui me permet de tenir dans l'instant présent.

    Je n'arrivais pas à dormir, alors j'ai cessé de remuer et suis sorti prendre l'air. Pas très loin, juste sur cette terrasse qui me sert à l'occasion de havre de paix ou de lieu pour méditer, quand je suis victime d'insomnies. C'est rare, extrêmement rare et d'ailleurs, il fallait bien qu'il y ait une fille dans l'histoire. Une inattendue, une surprenante.

    Jusqu'au bout de la nuit, je vais me poser les mêmes questions, imaginer les mêmes réponses. Parce qu'au bizarre, seul le bizarre semble correspondre.

    Je ne regrette pas de lui avoir suggéré de rester, néanmoins. Qu'aurait-elle fait, une fois dehors ? Et dans quelle tenue l'aurait-elle fait ? Où diable habite-t-elle, tiens ? Et puis, quel âge a-t-elle ? Vit-elle encore chez ses parents ? Seule ? Avec quelqu'un ? Qui ? Je réalise que je ne sais rien d'elle, si ce n'est qu'elle est liée d'une – trop – forte amitié avec Madison, qu'elle était prête à se faire sauter comme ça, pour faire passer le temps. Avec lui, avec moi. Surtout moi, même si j'ai été incapable de la sauter. Ça n'arrive jamais aux bons moments ces trucs. Jamais. Enfin, ce n'est pas comme si j'allais aller lui présenter mes excuses demain matin, non plus.

    L'heure tourne, lentement.
    Se termine l'incandescence,
    Qui a effacé les tourments,
    Mais a ravivé d'autres carences.

    Il est à peine sept heures et enfin, le soleil pointe le bout de son nez. Il est celui qui m'invite à ouvrir mes yeux, à apprécier cet éclat de lumière fort bienvenu après une nuit à cuver et à spéculer sur tout et rien, mais surtout rien. Comme tous les matins, je me redresse et m'étire de tout mon long. Mes pieds viennent se poser par terre, ou plutôt sur la couverture abandonnée que j'attrape nonchalamment et que je plie à la va-vite avant de la reposer sur le canapé. Puis je me dirige vers la cuisine pour mettre un café en route, deux tranches de pain de mie dans le grille-pain. Tel un robot perfectionné, je prépare machinalement la table de petit-déjeuner, tout du moins le peu que cela implique. Un couteau, un pot de confiture, un verre et une brique de jus de pamplemousse en extra. Tout aussi machinalement, je m'assieds, déguste en lisant les actualités au travers de mon smart-phone. Parce que la vie continue, elle ne s'arrête pas à une panne sexuelle.

    […]

    Presque dix heures du matin, encore la solitude.
    Je me permets une intrusion dans ma propre chambre, sur un pas relativement léger destiné à ne pas la réveiller pour ne pas affronter ses deux yeux juges. Malgré tout, je m'autorise à la regarder dans son sommeil, dans cette couverture et ce drap et qu'elle s'est appropriés pour la nuit. C'est un sentiment bizarre que je ressens. Ni bon, ni mauvais. C'est l'inconnu, la perplexité, le vide. Mais c'est surtout quelque chose que j'ai accepté. Elle qui avait l'air si démunie, si mal dans sa peau, on dirait que la nuit lui a été bien mieux qu'à moi, finalement. Elle semble si bien dormir d'ailleurs que je me mets à rêver debout, qu'elle ait oublié une partie de la nuit. Si seulement cela pouvait être possible. Mais à la place, quel cauchemar éveillé vais-je devoir encore subir à son réveil, quand son regard se posera sur moi ?
    Je contourne le lit, cherche un bermuda et un polo dans mon armoire pour m'en vêtir puis j'attrape mon ordinateur portable avant de m'échapper de cette chambre pleine d'elle, de ce nous approximatif.

    […]

    Une heure de l'après-midi, encore et toujours la solitude.
    Le silence, parementé de temps à autre par le chant des rares oiseaux présents.
    Une douche chaude et salvatrice pour réveiller, mais pas pour faire oublier.
    Un fichier Word de soixante-sept pages que j'alimente, jour après jour, ou presque.
    Quelques messages envoyés, quelques sourires. Rien que ça.

    […]

    « Tu aurais un cachet, contre le mal de tête? »

    Mon sang se fige pendant un très bref instant et je me stoppe net dans la rédaction de ma thèse. Mes yeux eux quittent l'écran et je me tourne pour l'observer, là-bas, à quelques mètres de moi. Contre l'encadrement de la porte, dans ce t-shirt qui n'épouse pas ses formes, dans ce sous-vêtement qui la rend davantage garçonne. Une nouvelle fille, pour une nouvelle journée, c'est ça ?

    Un cachet. Elle me demande un cachet.
    Je peine à afficher une attitude franche et pleine d'assurance, mais il semblerait que pour elle ce soit encore pire.
    Elle me facilite la tâche, à fixer le sol. A rougir. A agir comme une fille qui aurait fait une horrible connerie.
    Peut-être que c'est vraiment le cas et que j'ai oublié ce détail.
    Peut-être que, jusqu'au bout, je ne serai pas seul. Grâce à elle.

    Grâce à toi, Lola.

    Enfin, je détache mon regard d'elle, me lève et me rapproche. Je ne le ressens pas souvent, ce sentiment de gêne, d'embarras, de timidité même. Plus je m'approche d'elle, plus il augmente. J'ose à nouveau la regarder, droit dans les yeux. Et je me dis que si j'avais été un Américain de pure souche, sans doute l'aurais-je prise dans mes bras. Peut-être que les barrières se seraient abaissées plus facilement. Pour exposer mes sentiments, la remercier de ne parler que d'un cachet alors que j'ai été minable avec elle. Mais je ne le fais pas, car je n'y arrive pas. Ce n'est pas une question d'envie, juste d'appréhension et de crainte.

    « Je dois avoir ça. »

    J'arrive à sourire gentiment, malgré tout, et sans même me forcer. D'un geste de tête, je l'invite à me suivre vers la cuisine qui se situe à quelques pas de nous. Je sors un verre, le remplis d'eau et y laisse tomber un comprimé effervescent qui se désagrège aussitôt. Quand elle l'a enfin dans ses mains, je m'accroche au plan de travail derrière moi et fixe le sol, quand ce n'est pas elle. Je perds ma facilité à converser, je perds mon langage, je perds mon assurance.

    Aide-moi...

    « Je n'osais pas aller te réveiller, tu avais l'air de vraiment bien dormir. »

    Oui je t'ai vue, cela ne devrait pas être un secret puisque tu étais dans ma chambre, non ?

    Je retrouve ses prunelles, et l'une de mes mains ma poche, tandis que l'autre s'aventure dans ma nuque, fébrilement. Mon corps, lui, se détache du meuble.

    « Si t'as envie de déjeuner, de prendre une douche... fais comme chez toi. Et je dois avoir des fringues à ma sœur dans mon bureau si tu veux, c'était sa chambre il y a quelques mois et comme il lui arrive encore de venir crécher ici parfois... Vous faites la même taille on dirait. »

    Enfin, ce ne sont que des yeux d'homme.
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    defying gravity (lola) - Page 3 159e90271600af90ceb050e38c0779f982702486
    Je serais juste l'attrape-cœurs et tout. D'accord, c'est dingue, mais c'est vraiment ce que je voudrais être. Seulement ça. Salinger

    Re: defying gravity (lola)

    Jeu 25 Déc 2014 - 21:58
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    Lola C. Sandstrøm
    Lola C. Sandstrøm
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    Messages : 2730
    Date d'inscription : 20/11/2013
    Identité HRP : Marie - alouette / 37 ans, dinosaure du rp
    Gameplay : RP en Je/Elle, indifféremment - min 300 mots
    Disponibilité RP : Disponible
    Avatar (+ crédits) : Ebba Zingmark - Sadja
    Nationalité/origines : Finlandaise et américaine
    Avertissements contenu : dans le passé de Lola:
    homophobie intériorisée
    dépression et psychophobie
    mentions de bipolarité
    violence conjugale
    fausse couche
    chats merveilleux mais nommés d'après des criminels de guerre

    Orientation & situation : homosexuelle, célibataire
    Métier/occupation : styliste d'une marque high end de prêt à porter (LuxaLuxa)
    Études & fraternité/sororité : Stylisme - Gamma
    Résidence : Eastside
    Entre mes doigts, le verre transparent où se dissout un médicament, dans un nuage de bulles. Mon regard se fascine de les contempler bouillonner à la surface, ne s'évade qu'en catamini, rapide, pour se poser sur lui qui ne me regarde pas plus.

    « Je n'osais pas aller te réveiller, tu avais l'air de vraiment bien dormir. »

    Un sourire léger, un son vaguement approbateur, un hochement de tête et mes lèvres, sur le rebord du verre, pour avaler une gorgée du médicament. Je dormais bien: je ne rêvais pas, j'avais tout oublié. J'ignorais qui j'étais, où j'étais… je ne connaissais pas même ton nom, mon passé, mon présent. Je ne m'inquiétais, ne m'embarrassais de rien. C'était la nuit noire en moi, le silence, peut-être des rêves, aucun qui ne m'ait marquée.

    Ton regard happe le mien, comment échapper à ses serres? Comment ne pas me noyer dans ce puits? Je tente un sourire en t'écoutant. Je ne sais ce qui me rend si nerveuse. Est-ce ta gentillesse? Est-ce de savoir que, oui, peut-être, tu peux estimer la taille de mes vêtements, que tu connais mon corps? Que tu l'as vu et touché, ce corps? Que tu l'as habité? Est-ce de te sentir, toi aussi, embarrassé?

    Je resserre mon bras sur mon ventre: mes doigts attrapent ma taille et s'y agrippent. Nue. Saoule, droguée, nue, habillée comme… J'en perds le sourire.

    Mais tes mains te trahissent. Elles s'agitent, elles voudraient s'évader et que tu les suives… Je ne me serais pas attendue à ça… je te croyais fort, en façade et dessous. Sans hésitation ni doute, sans silence ni discordance. Je te regarde, je te détaille, pensive, perdue dans ma contemplation. Je te croyais monstre égoïste, ambitieux, raisonnable et calculateur. Je te croyais petit robot. Et tu es ordonné comme un robot, mais tu aimes les couleurs, par touche…

    Et tu ne profites pas de mes faiblesses pour frapper et me faire chuter. Et tu ne plaisantes pas sur mon état, ou ma tenue, ou … hier… sur hier soir. Tu ne plaisantes pas. Tu ne m'accuses pas. Ce serait si simple, la colère, te moquer, te venger.

    Tu te contentes d'être… prévenant. Et moi, tu me perds. Si tu n'es pas le connard fini que j'avais imaginé, si tu n'es pas un monstre insupportable, quelles seront mes autres légendes qui s'écrouleront, au contact de la réalité? Si les dragons deviennent chevaliers, que deviennent les sorcières et les princesses?

    Des lesbiennes.

    Envie de rire, soudain. Je m'étrangle sur l'aspirine, pose le verre sur la cuisinière et m'appuie au meuble, secouée par la toux, à moitié étranglée. Une quinte. Deux. Trois… Je sens sa main dans mon dos. Je me dérobe. Automatisme.

    Ma tête va me tuer. J'y porte une main, avec un râle de bête agonisante, lorsqu'enfin je parviens à respirer normalement.

    "Je vais commencer par éviter de mourir dans ton appart'… Ca serait pas sympa."

    J'ai la voix rauque, un peu, le regard embué, une larme qui a roulé sur ma joue, que j'essuie du dos de la main. J'essaie de nier mon geste, mon instinct d'anguille, mon besoin de le fuir. Je n'y peux rien, vraiment. Mon corps se souvient: hier, je l'ai forcé. Hier, je ne l'ai pas écouté. Je n'en ai fait qu'à ma tête…

    Mon corps se venge. Il a peur d'être effleuré. Il a peur d'être pris contre son gré, parce que je l'aurai décidé, parce que c'est ma volonté…

    Je n'ose pas le regarder.  J'ai peur qu'il n'ait compris le mouvement que j'ai voulu déguiser en maladresse, en toux, en secousse… Je reprends toujours mon souffle. Je ne bouge plus, j'attends que le mal de tête s'estompe un peu… Je garde les yeux mi-clos. Le verre, je le vide, d'une lampée. Et puis, comme une octogénaire, j'avance, je glisse, prudente, jusqu'à une chaise haute où je me pose.

    "Je suis à peine moins lamentable qu'hier… désolée"

    Et aussitôt, une autre vague d'image. Je pourrais l'accuser d'avoir profité de mon état, je pourrais me fâcher, l'engueuler, faire la révoltée, la dégoutée, la victime. Je pourrais mentir, inverser les rôles, me plaindre. Je pourrais…

    Je ne fais rien. Ce serait plus simple, pourtant. Ce serait malhonnête. Savoir qu'il avait envie de moi me suffisait. Le reste… J'avais presque envie, je n'ai pensé qu'à mon plaisir égoïste, je n'ai pensé qu'à m'oublier et l'oublier, lui. Je voulais un orgasme comme on veut l'amnésie ou l'ivresse: avec détermination, avec désespoir, avec obstination. Le reste s'efface…

    Je l'ai utilisé. Parce qu'il était là…
    Pour ne pas me sentir seule, pour me mentir…
    Et je n'ai même pas fait d'effort, pas même tenté de ...
    J'ai gâché ma soirée, la sienne, la nôtre.
    As-tu deviné?

    J'ai peut-être parlé, sans le réaliser… Sans m'entendre. Sans m'en souvenir. J'ai peut-être songé à une fille, j'ai peut-être appelé son nom. J'ai peut-être pesté que les hommes, c'est dégueulasse… je ne sais pas? Peut-être était-ce ça, l'interruption de ton désir? Je comprendrais…

    Je ferme les yeux, je ne dois pas y songer, je ne dois pas m'inquiéter. On était saouls, tous les deux. Totalement… Ca pouvait pas marcher. Et puis… au fond, je suis soulagée. Il faut juste que je garde les yeux clos, un instant, pour me calmer. Que j'inspire, que j'expire, en comptant jusqu'à trois, cinq, cent, mille…

    " … Je crois que je… "

    … devrais manger un peu. C'est ce que je voulais dire. Changer la discussion, tromper le silence, mes pensées, ma honte. Je glisse un regard vers lui. Il ne me regarde plus, il semble loin. Si loin. Peut-être plus encore qu'à notre rencontre? Mais je vois peut-être mieux sous la façade, ou je me fais de plus belles illusions. Je ne sais pas. Je préfère peut-être ne pas savoir…

    "Je ne sais même pas qui est le plus embarrassé de nous deux… Mais ça devrait être moi."

    Je m'essaie à lui sourire, un peu, en repoussant mes cheveux derrière mon oreille.

    "… J'ai pas vraiment l'habitude de me… m'habiller comme ça puis… enfin… "

    Je détourne le regard. sur une poubelle. J'ai failli le laisser me baiser sur une poubelle… juste par… pour me prouver quoi, déjà? le silence engloutit mes pensées et tout ce que j'aurais pu dire d'autre. J'aurais pu le remercier, si j'étais un peu plus courageuse. Je ne le suis pas. Je fuis son regard, j'ai peur de son jugement.

    Ou de sa gentillesse?
    Je ne sais plus…

    Je m'excuse. Je m'excuse de t'avoir oublié, de ne pas t'avoir mené à l'orgasme, d'avoir été égoïste. J'aurais du… C'est bien le minimum que je puisse faire pour vous, les hommes, quand j'utilise vos corps, vos lèvres, vos sexes, quand je vous prends pour me mentir, pour alléger mes peurs, oublier mes peines. Vous faire jouir et moi jouir un peu plus longtemps de mes illusions, c'est le contrat silencieux, quand nos lèvres se rencontrent. La promesse que vous n'entendez pas, le point d'honneur que je mets…

    Cela non plus, je ne le dis pas.
    Comment comprendrais-tu, toi, quand moi-même, je n'y entends plus rien, à mes constructions, à mes silences, à mon sens de l'honneur tordu, à ma droiture maladroite?

    Je me lève brusquement, j'ignore le lancement dans ma tête, j'ouvre le frigo, j'en tire une brique de jus de fruit, je me sers. Je te jette un regard en coin, un sourire un peu figé, qui s'enfuit, lui aussi.

    Je t'avais giflé, comme ça, sans prévenir. Et toi, tu m'as hébergée. Je prends l'air de la fille qui ne ressent rien. Enfin, j'essaie. De faire comme si rien ne s'était passé. Rien de grave. C'est vrai...il ne s'est rien passé de grave. Je voulais me rouler dans la fange, je n'en ai pas trouvé, pas vraiment. Grâce à toi... Grâce à une panne... C'est peut-etre ça, qui t'embarrasse. Ne pas être une machine à baiser? Avoir des défaillances?

    "Tu as réussi à dormir, sur le canapé?"

    Je devrais te remercier. Je n'ose pas. Je n'y arrive pas...

    Re: defying gravity (lola)

    Sam 27 Déc 2014 - 19:44
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    Andreas Klein
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    Résidence : Appartement dans Eastside.
    Je ne sais pas sur quel pied danser, si encore je savais danser. Une danse banale, où l'homme guiderait et où la femme suivrait naturellement, sans craindre un dérapé, ni un écart. Une danse en toute confiance, une jolie utopie rattrapée par la réalité bancale et fragile. Son agitation, ce désordre... ici et ailleurs, partout autour de nous. Ta crainte que je devrais trouver légitime mais qui me déroute, me perturbe encore plus.

    « Je vais commencer par éviter de mourir dans ton appart'... Ca serait pas sympa. »

    Deux corps vidés de leur essence.
    Des mots pour combler le silence.


    Elle s'assied et j'en fais de même, parce que je ne sais pas quoi faire d'autre, parce qu'à défaut de réussir à nous assembler et d'en tirer du plaisir, nous sommes au moins sur la même longueur d'onde elle et moi. A défaut d'avoir envie d'elle, de son corps mannequin, j'admets ressentir un étrange besoin, celui de continuer à creuser avec elle, toujours plus profondément, cet abris qui peut-être nous sauvera.

    « Je suis à peine moins lamentable qu'hier... désolée »

    Un frémissement sur le coin de mes lèvres. Un sourire qui ne prendra pas d'ampleur, pourtant, suspendu par ces souvenirs à la fois si flous, si précis, de cette nuit partagée. Si j'avais réussi à m'endormir plus tôt, peut-être que j'aurais pu oublier, effacer la honte de ma mémoire. Surpasser, reprendre goût. Mais ce n'est malheureusement pas ça, la réalité. Je me souviens de tout, de ce que mon corps a éprouvé, de ce que son corps a laissé comme trace sur moi. De ses cheveux pourtant caressants sur ma peau, de ses doigts accrocheurs, de ce refuge en elle que j'ai bafoué. Je me souviens de tout.

    « Je ne sais même pas qui est le plus embarrassé de nous deux… Mais ça devrait être moi. »

    Je ne vais pas te remercier pour ça. Prendre le blâme à ma place. Faire grimper le rouge à mes joues par le biais de quelques mots insensés, irréfléchis. Non c'est sûr, je ne vais pas te remercier pour ça. Et encore moins oser te regarder, d'ailleurs... Mes mains liées, sur cette table, sont bien plus intéressantes, ou bien plus neutres.

    « ... J'ai pas vraiment l'habitude de me... m'habiller comme ça puis... enfin... »

    Enfin, tu n'es pas obligée.

    Enfin, je n'y pensais même plus. D'ailleurs, je peine même à me souvenir de sa tenue d'hier, puisque son plus simple appareil a malheureusement eu raison de ma mémoire. Ce n'est pas la joie que ça m'inspire, rien de plus que l'embarras. Un poids énorme sur ma conscience qui n'aide en rien dans cette histoire. Si elle se place en position de coupable, alors que puis-je être moi-même ? N'est-ce pas ridicule ?

    Qui t'a d'abord proposé de venir chez moi ?
    Qui t'a impulsivement proposé de coucher avec moi ?
    Qui t'a ensuite laissée pour insatisfaite ?
    Qui t'a finalement laissée dormir dans mon lit ?

    Seigneur, qui si ce n'est moi ?

    Alors, arrête … épargne-toi, sauve-toi, arrête ça. Cela en devient presque insupportable.


    Les yeux fermés pendant un court instant, je cherche quoi dire, ou plutôt comment le dire. Comment exprimer tout ce qui défile dans ma tête. Comment passer pour un homme un peu plus brave, convaincu. Et si les mots peinent à sortir, je crois que mon corps a sa façon de lui indiquer le fond de ma pensée. Qu'elle se trompe ou qu'elle exagère, tout du moins.

    Lola se lève et je me demande si elle n'a pas entendu mes pensées, si elle ne va pas en profiter pour se sauver, pour m'échapper. Quand la porte du frigo s'ouvre, je relève mon regard sur elle et l'observe dans cette posture de fille qui se porte bien, qui n'a rien vécu de délicat. Son verre se remplit du liquide clair au parfum fruité et je le fixe pour éviter de croiser à nouveau son regard.

    Mais c'est la dernière fois, promis.

    « Tu as réussi à dormir, sur le canapé? »

    Je devrais la remercier. Encore une fois. Combien de fois ?
    Je me détends, tout du moins je m'efforce de le faire. Paradoxal ne signifie pas impossible.

    « Ouais, ça va »

    Hausser les épaules, aussi facilement que l'on ment. Je mens souvent, quand ça m'arrange, mais peut-être qu'elle ne mérite rien de ça. Peut-être que la vérité ne sera pas douloureuse ici. Peut-être même que le mensonge est ridicule... Alors cela m'arrache un bref sourire, quand je réalise.

    « Enfin non pas vraiment, mais ce n'est pas la faute au canapé. J'ai un peu trop abusé de tout hier. »

    De l'alcool, de l'herbe, de toi.

    Je passe mes mains sur mon visage fatigué puis dans mes cheveux avant d'aller les joindre derrière ma nuque, forçant au même moment mes yeux à s'ouvrir sur la réalité. C'est ainsi qu'ils réussissent finalement à se poser sur elle, à la détailler silencieusement tandis que les secondes passent, passent. Et tandis que le temps s'écoule, je prends conscience de plusieurs choses, successivement. Que j'avais une autre Lola, cette nuit. Que le visage de celle-ci détient plus de vérités que celui de la fille de cette nuit, plus d'authencité. Qu'elle n'a rien de l'être méprisable que je m'étais dessiné au fusain dans un coin de ma tête. Que je ne lui en veux plus pour cette gifle, que je ne lui reproche rien de cette nuit, que... je devrais faire le premier pas. Que je devrais nous aider. Tout prend sens.

    Un nouveau sourire en coin, faible, quand mes prunelles ne délogent pas des siennes.

    « Ce n'est pas à toi d'être gênée, tu le sais au moins... ? »

    Si non, je te le rappelle.

    « Je m'en fiche de ce que tu as l'habitude ou non de faire, tu n'as pas à te justifier. Pas à moi. »

    Je détends mes bras, attrape le paquet de cigarettes qui traine sur la table et le fais tourner, machinalement, en regardant l'action d'un regard vide. Puis je reporte mon attention sur elle.

    « Ça sera notre secret. Je n'ai plus qu'à espérer que tu le tiennes bien, enfin il paraît qu'on peut faire confiance aux Gamma Psi. »

    Par expérience, je sais que ce n'est pas toujours le cas. Mon ancienne colocataire me l'a bien assez prouvé mais par chance, il ne s'agissait de rien de sexuel. Cette fois-ci, je mets en Lola beaucoup plus d'espoir. Pour ma réputation de séducteur, pour l'homme que je suis dehors, celui qu'elle connait, celui qui tend à disparaître en terrain privé et qui tolère les faiblesses. Lola a empiété sur ce terrain sans même le vouloir, juste en me suivant. Elle a dû voir en moi un peu plus qu'un vulgaire salopard, finalement. J'éternise mon regard sur elle le temps de faire passer le message puis je me lève en lui faisant un nouveau signe de tête.

    « Suis-moi. »

    Je l'invite à me suivre jusqu'à l'ancienne chambre de ma sœur, transformée en un bureau où tout un tas d'affaires professionnelles traînent ci et là, entre deux ou trois effets personnels comme des cadres photos, des CDs ou encore des partitions de piano égarées. Cette pièce est bien la seule dans laquelle je tolère encore le désordre, pour la simple et bonne raison qu'elle est encore en pleine métamorphose. Je vais faire coulisser la porte du placard et y cherche des vêtements féminins, entre autres choses. Quelques t-shirts, des pantalons, une ou deux robes, des pulls, ma soeur n'a délibérément pas quitté cet endroit. Je les étale à la va-vite sur le canapé-lit et les propose ainsi à Lola qui n'a plus qu'à faire son choix.

    « Enfile ce qui te plaît, elle a tellement de fringues qu'elle ne remarquera même pas les disparitions. »

    Et puis je vais jeter un coup d'oeil à mon écran d'ordinateur, vérifier si je n'ai pas reçu un ou deux mails importants pour le Jody's.
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    Je serais juste l'attrape-cœurs et tout. D'accord, c'est dingue, mais c'est vraiment ce que je voudrais être. Seulement ça. Salinger

    Re: defying gravity (lola)

    Dim 28 Déc 2014 - 18:05
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    Lola C. Sandstrøm
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    Résidence : Eastside
    Je suis à genoux devant les vêtements. Je touche, je caresse, je contemple, je choisis. Je porte une blouse à mon nez, à ma joue. Si douce… Bleue pâle et si douce. Je la prends. Puis un pantalon… Il a raison, je crois, il pourrait m'aller. Une ceinture…

    J'éloigne mes pensées de ce sérieux avec lequel il m'a regardée, comme s'il voulait être sûr que je ne parlerais pas. Comme si, vraiment, je pouvais avoir envie de raconter quoi que ce soit de cette soirée à quelqu'un. Comme si… Comme s'il se sentait obligé de faire peser une menace silencieuse sur moi, pour que je me taise.

    Je le hais. Je le déteste. Je ne le comprends pas.

    Je n'ai pas plus envie que lui que l'on sache que nous avons failli… Lui, le delta, le prétentieux et moi… Moi, cette gamma éplorée que je prétends être. Non. Pas besoin de souligner que nous, ensemble, c'est juste improbable, mauvais pour nos images mutuelles. Car il faut y penser, n'est-ce pas? A notre image… C'est si important.

    Ma tête pourrait exploser. J'inspire, j'expire, je tente de ne pas laisser la colère grandir. La colère, la déception, la solitude, le dégout… Je ne sais plus. Un peu de tout cela, sans doute. D'autres choses encore. Je l'avais cru embarrassé, autant que moi, j'avais pensé qu'il était … humain. J'avais cru que, peut-être, l'image que j'avais de lui était faussée. Qu'un vrai connard m'aurait laissée là, dans la rue…

    Je ne sais plus.
    Mais ce n'était pas la peine de me menacer.
    Comme si, moi, j'étais dangereuse…

    Je me redresse, les vêtements pressés contre moi. Mes pieds nus trouvent le chemin de la salle de bain, les vêtements que je portais hier, que je contemple, touche, jette dans la poubelle… Auxquels je ne veux plus jamais penser. Cette Lola-là ne peut pas exister, je n'en veux pas. Je n'en veux plus…

    Nue, je tends une main sous le jet d'eau, règle la chaleur, regarde l'eau perler, ruisseler le long de mon bras. J'éteins le jet, entre dans la douche, la referme dans mon dos, ouvre ses pots de gel douche, de shampoing, compare les parfums. Je ne pense pas. Je choisis. Celui-là, qui sent le santal. Et cet autre, là, qui ne sent pas trop le mâle, juste le propre…

    L'eau ruisselle sur moi, dans mes cheveux, les alourdit, ne m'allège ni de mes questions, ni de mes souvenirs. Ils continuent à revenir, par vagues, cruels dans leurs précisions, monstrueux dans leurs brumes. Leurs désirs, contre moi, et moi qui me serrais contre, tout contre, moi qui mentais à mon corps et aux leurs. Le gel douche mousse sur ma peau, le shampooing dans mes cheveux. J'augmente la température de l'eau. Je frissonne, dans des nuages de buée.

    Tout ça, pour si peu. Les vêtements, l'alcool, la drogue et le dégout. Pour rien… Rien. Trois corps, pas même un orgasme. Pas un pour sauver l'autre. N'est-ce pas ridicule? Ne suis-je pas ridicule?

    Ce que j'espérais, je ne le comprends pas.

    La fille qui me regarde, dans le miroir, son image distordue là où ma paume a effacé la buée, je ne la reconnais pas. Elle a les cheveux presque bruns, collés au crâne, des yeux trop grands, encore soulignés d'un peu de charbon que ni le sommeil ni l'eau n'ont pu chasser. Elle a les lèvres un peu gonflées, un suçon dans le cou et le teint livide. Je lui pince les joues pour les rougir, je la fais sourire. Je ne la reconnais pas.

    Je m'habille. Je garde son boxer, j'enfile les vêtements de sa soeur. Je n'ai pas besoin de la ceinture mais je la passe, la boucle, la défait, la serre un peu plus, parce qu'elle me plait, parce que je la vole, qu'il me doit bien ça. Je crois. Pas de soutien-gorge. Les siens étaient trop grands, je ne veux plus jamais voir celui d'hier… Je m'en passerai. Tant pis.

    Je plie le drap éponge utilisé, le pose près d'un autre, le sien, sans doute. J'entrouvre la fenêtre, inspire l'air frais. Je fouille dans ses armoires, y trouve un peigne, pas de sèche cheveux, pas d'élastique, pas de pince. Evidemment. La buée, sur la vitre, a diminué. Je prends le temps. démêle mes cheveux, en commençant par les pointes, en les séparant, des doigts, en mèches que les dents du peigne mordent un peu plus haut, avant de glisser. Les mèches démêlées attendent leurs soeurs. Les noeuds me tirent des grimaces légères. Je progresse lentement.

    Je me reconnais presque dans le miroir. Les mèches qui entourent mon front commencent à sécher, retrouvent leur couleur. Je tente un sourire. Dieu qu'il est vide…

    Mon reflet est vide. Je souris presque.

    Mes cheveux. Ils sont tous démêlés, tout sages, raides, encore lourds d'eau. Ils me caressent le dos, y laissent des marques humides. Je me penche sur le lavabo, pour mieux me voir. Je reconnais mon nez, mon front, mes lèvres, mes yeux. Je fais couler un peu d'eau. Je frotte. J'efface ce qu'il restait du maquillage trop lourd d'hier. Mais même ainsi, ce n'est pas ma peau. Ca ne peut pas l'être. Je cligne des yeux, comme une myope, je me cherche dans les traits connus que me montre la glace.

    Je ne peux pas hurler.

    Pourquoi hurler?

    Je me fais peur. Pas assez pour réagir, pas assez pour me débattre ou me secouer. Je regrette les draps. Je regrette le sommeil, son étreinte chaude et réconfortante. Je regrette même le mal de tête qui s'est éloigné. Je n'aurais pas du me lever. Il n'aurait pas ajouté un autre secret au poids des miens. Il ne m'aurait pas regardée comme si j'étais une enfant capricieuse, à qui on fait la leçon, d'un regard.

    Ce regard-là, je le connais. C'est celui de mon père.
    Le regard qui n'a pas besoin de mots, pas besoin d'explications.
    A lui seul, il suffit…

    Oui, je sais… je fais trop de bruit. Pardon.
    … Je vais me taire, promis.
    Je ne rirai plus, je ne parlerai plus de mes journées...
    Bien sûr, je vais repasser. J'ai le temps. Ce que j'avais prévu, je l'annule.
    Je te promets, papa, je ne voulais pas qu'elle pleure…
    Je ne comprends pas pourquoi elle pleure…
    Je suis en retard. Pardon. Ca n'arrivera plus.
    Oui, je sais, elle est fragile…
    Oui, je sais, je suis égoïste.
    Je peux l'aider, je vais l'aider… ce n'est pas tant demander…
    Promis, je vais m'améliorer, elle va sourire.
    Je ne dirai rien à personne, promis.
    Les voisins ne se douteront de rien…
    On forme une famille parfaite, je sais.
    Tous ensemble. tous unis.
    Si on est sage, tous les deux, si on devient meilleur, elle sera heureuse.
    Alors je vais me taire, je vais obéir, je vais m'oublier…
    Promis, je ne ferai pas de bruit.

    Ce regard-là, je le hais.
    Et je hais celle qu'il fait de moi.

    C'est ce regard-là qui me pousse dans les bras des hommes, qui me fait m'inventer une autre vie, qui me fait sourire, me taire, me cacher. Pour ce regard-là, je m'interdis d'exister.

    Pourquoi a-t-il eu ce regard-là?
    Pour que je sois sage, que je me taise, que j'oublie, que je disparaisse.
    Pour que je sois docile et menteuse.
    Encore un autre secret…

    Je te hais.
    Tu t'en fous, de moi.
    Tout ce qui compte, c'est que j'obéisse.
    Tout ce que tu aimes, c'est ta réputation.

    Tout ce qu'il aimait, lui, c'était Elle.
    Elle. La Mère. La Nourricière. La Dingue.
    Ils l'aimaient tous.

    Un fantôme. N'être qu'un fantôme.

    C'est ce à quoi vos regards me condamnent.

    Je me fous de savoir où tu as appris ce regard-là. Peut-être le connaissez vous tous, à la naissance, peut-être est-ce là votre pouvoir secret, à vous, les hommes. Mes doigts tressent mes cheveux. des nattes sages. Je reviens en enfance, peut-être. N'est-ce pas approprié?

    Je ne peux pas être Elle. Je ne veux pas être folle. Je suis moi. Même quand "moi" se dilue, secoué par vos exigences, je ne peux pas être elle. C'est elle, le fantôme, attaché à mes pas, la chaine qui m'entrave. Je la hais. Je l'aime. Je me tais. Je suis sage.

    Je n'ai pas d'élastiques pour nouer mes nattes, elles se déferont, peu à peu.

    Le miroir ment. Je ne lui ressemble pas. Elle n'a jamais pu me ressembler. Ils mentent, tous. Ils inventent, et moi, j'ai si bien appris à leurs côtés. J'éteins la lampe, je soupire, te souris, à toi, dans le miroir, toi, mon ombre, toi qui me colles à la peau et au coeur. Je m'en vais le rejoindre, lui, et obéir à son regard.

    « Ça sera notre secret. Je n'ai plus qu'à espérer que tu le tiennes bien, enfin il paraît qu'on peut faire confiance aux Gamma Psi. »

    Notre secret. Que tu as peur que je trahisse. Je te regarde: j'ai toujours les pieds nus, tu ne m'as pas entendue. J'ai étalé sur un bout de pain un peu de confiture puis je t'ai cherché. Je t'ai déniché. Entre tes livres, tes classeurs, ton univers de rigueur et de chiffres… Devant ton ordinateur. Tu es perdu dans ton univers multimédia, qui te déchire en lambeaux, t'engloutit, te dilue. Le retrouves-tu, dans leurs messages, dans leurs graphiques, le con prétentieux et infidèle? Parviennent-ils à étouffer le garçon chaleureux, gentil, serviable? Celui qui hésite, celui qui partage son joint, celui qui demande, celui que son corps trahit? T'oublies-tu?

    Te rassures-tu, à les lire? Dans tes livres, dans ton travail, te retrouves-tu?

    Tu es si loin. Dans leur monde. Tu sembles fatigué. Peut-être du nôtre?

    Est-ce si grave, mon corps à moi, l'alcool, la drogue et ton impuissance?
    Si cela se savait, serait-ce un drame? Que pourrais-je dire, dis-moi… ? Que tu m'as ramassée en rue, que tu m'as hébergée, que tu as proposé de coucher, que j'ai accepté, que mon corps t'a fait la guerre, que le tien a abandonné… que tu m'as laissé ton lit, malgré tout. Que tu m'as laissé dormir, utiliser ta douche, envahir ton appart'...

    Je pourrais m'inventer déçue, trahie, délaissée, frustrée, salie. Est-ce ce qui t'effraie?

    Es-tu si inquiet, pour si peu de choses? Y tiens-tu tant, à ton image de con parfait, de lover, de mec à filles, de bête de sexe? Je ne suis pas sure de te comprendre. Mais que comprendrais-tu de mes mensonges, si je t'en parlais?

    Je crois que tu m'as entendue. Je vois tes épaules se raidir, j'entends tes doigts hésiter, je te sens te redresser.

    Ne t'inquiète pas. je suis une petite fille sage, docile, gentille. Je ne fais pas de bruit. Je garde les secrets. Même maintenant… Qui sait, dis-moi, que ma mère est … malade? Ils sont si peu, et aucun ne comprend, je crois. Alors, ton si petit secret, ta si petite défaillance… Ne t'inquiète pas, je la garde pour moi. Elle met un peu de douceur sur ta beauté de statue, ton masque de pierre.

    Je comprends, va. On se protège tous comme on peut. Tu as le regard, la réputation, j'ai l'insouciance, les mensonges, un sourire, la dernière bouchée de pain que j'engouffre et qui remplit mes joues, que j'avale précipitamment. Mon index que je suce, pour effacer une trace de fruits.

    Tu me regardes, je hausse les épaules.
    Ton secret, je vais le garder.

    J'approche, il ne faut que quelques pas, je m'appuie à ton bureau, je jette un oeil à tes bouquins. C'est comme du chinois ou de l'Andreassien, c'est ton monde, pas le mien. Je ne te demande pas de parler le lola couramment. Tu me terrifierais.

    " Tu avais raison. On fait presque la même taille, ta soeur et moi. "

    Je souris. De la hanche, je pousse la chaise sur laquelle il est assis, elle pivote un peu. Je m'amuse de la situation, doucement. De son sérieux, de son univers de garçon propre sur lui, de son regard. De nos incertitudes.

    Vois comme nous sommes ridicules!

    Je le décoiffe, d'une main, rapidement, je me redresse, recule d'un pas.

    " Je peux juste prendre un café, avant de partir? Je n'ose pas me servir de ta machine, peur de la détraquer…"

    Il faudrait que je le remercie. Pour l'aide, la soirée, les vêtements, le médicament. Pour avoir essayé. Parce que lui qui a envie de moi, même drogué, ce n'est pas tout à fait rien. Même si ça n'a pas duré…

    Sourire. Continuer.

    J'ai pas envie de crier, promis.
    Je suis sage et j'ai passé l'âge des caprices.
    J'ai pas vraiment envie de sourire, non plus mais j'y arrive.
    Faire semblant, être légère, juste assez distante, juste assez proche…

    " Puis je remets mes talons et je te fous la paix. T'entends plus parler de moi. "

    J'ai envie de hurler, de protester, de pleurer. Je suis fatiguée d'être une petite fille sage, j'en peux plus d'obéir et tous vos secrets, ajoutés aux miens... ils pèsent tant sur mes épaules, si vous saviez...

    "Alors, wonder boy... tu me montres?"
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    Lola, quand elle voit une fille sexy

    Re: defying gravity (lola)

    Mar 30 Déc 2014 - 23:10
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    Andreas Klein
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    Études & fraternité/sororité : Diplômé en marketing à l'UCLA.
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    Encore ce bruit, celui du jet d'eau que l'on met en route et qui vient s'écraser plus bas. Je ne suis plus habitué à l'entendre, quand ce n'est pas moi-même qui l'actionne. Pourtant j'ai longtemps vécu en compagnie de colocataires, bien souvent des filles. Trop souvent... des filles. C'était un quotidien bien agité mais qui pourtant ne me déplaisait pas tant que ça. J'avais ainsi la chance de pouvoir vivre – la plupart du temps – dans un appartement relativement ordonné et soigné, ce qui n'aurait pas autant été le cas avec des hommes je suppose. Et puis, je ne sais pas... La compagnie des filles a ce petit quelque chose d'excitant à vivre, d'imprévisible. Je dois être fou, ça on me l'a déjà dit.

    Une vingtaine de mails reçus depuis hier. Que je sois en congé ou non, il n'y a jamais d'interruption de ce côté-là. Des publicités, bien sûr, de quelques marques ou compagnies dont je ne connais pas toujours l'existence. Un message du producteur de Joshua, ou plutôt une réponse à celui que je lui ai envoyé quelques jours plus tôt au sujet d'un futur déplacement de mon cousin à à l'étranger. Un voyage que je vais effectuer avec lui, très probablement. N'ayant pas l'habitude de reporter les choses, je réponds directement au professionnel pour confirmer notre disponibilité sur la semaine qu'il a proposée. Un autre message de Joshua lui-même qui me présente un nouveau son, en digne artiste inspiré, fidèle ami et collaborateur qu'il est. J'écoute le morceau de musique en question, belle mélodie à la guitare sèche sur laquelle sa voix suave vient s'ajouter, une bonne minute après le début. Comme très souvent, je me laisse le temps d'apprécier le son, autant la composition et les paroles sur lesquelles Josh travaille toujours dur. Et puisque j'ai aussi la musique dans la peau, ma tête entame un mouvement régulier, au rythme même de la mélodie au fur et à mesure que celle-ci s'écoule. C'est bon, vraiment bon. Prometteur, je l'espère. C'est ce que je commence à répondre à mon cousin quand je perçois derrière moi un bruit étranger.

    Je me retourne et elle est là, à la porte, moins hésitante, plus décidée. Le parfum de la propreté et du renouveau sur elle, qui vient pourtant flirter avec mes narines. J'observe ses cheveux roux devenus bruns par l'eau, je croise ses deux billes rondes et assombries par la distance entre elle et moi. Elle la rétrécit néanmoins en se rapprochant et en venant s'acoquiner avec mon bureau, laissant voyager son regard un peu partout sur mes affaires. Cela ne me préoccupe que peu, n'ayant rien à cacher, rien dont je devrais avoir honte.  

    « Tu avais raison. On fait presque la même taille, ta sœur et moi. »

    Ah, oui... Je n'ai même pas fait attention et ne lui adresse d'ailleurs qu'un vague regard, à sa tenue. J'aurais pu le faire avec plus de minutie, autrement, si ça n'avait pas été elle. Ou si cette nuit n'avait pas eu lieu. J'aurais pu la regarder autrement, ne pas me gêner. Après tout, on l'a un peu fait, cette nuit. Elle a dormi dans mon lit, s'est lavée dans ma douche et elle tente même de faire quelques efforts pour m'arracher un sourire. Ça vaudrait bien un regard plus poussé et plus approfondi, non ?

    Allez savoir... Il y a parfois des questions à laquelle aucune réponse ne convient, je crois. C'est peut-être mieux ainsi.

    Je ris malgré tout, quand elle essaye de me perturber et que ma chaise, pourtant plus imposante qu'elle, se laisse entraîner sur le côté.

    « C'est une veine, hein. Comme quoi ça peut servir une frangine. » Dis-je avec une pincée d'assurance et une autre d'embarras. Un peu d'humour aussi, il en faut bien.

    A force de constater qu'elle m'est utile, il faudrait peut-être que j'y croie et que je me fasse à l'idée. Ça, c'est la partie pratique un peu plus délicate, mais que je prends cependant toujours à la rigolade, ne vous méprenez pas. Je ne sais pas si je sauterais d'une falaise pour elle comme certains l'écrivent parfois dans les romans, mais j'accepterais néanmoins de me battre pour elle. Et puis, Julia et moi, c'est trop de plans en commun, dont le principal réside bien sûr dans l'éviction de notre beau-père. Enfin ça, c'est encore une autre histoire. J'ai pleuré sa naissance à ma sœur, certes, mais ça n'a jamais été plus loin, au bonheur de notre dame mère.

    La main de Lola vient ébouriffer ma crinière indomptée du matin et je ronchonne dans ma barbe – naissante – comme je l'aurais fait contre n'importe qui d'autre. Ma main vient chasser la sienne, pourtant déjà échappée. Un sourire apparait sur mon visage, léger, spontané. Un qui fait du bien même si c'est difficile à concéder.

    «  Je peux juste prendre un café, avant de partir? Je n'ose pas me servir de ta machine, peur de la détraquer… »

    Je hausse l'épaule et souris brièvement.

    « Il faudrait que tu le veuilles pour la détraquer... »

    Et elle ne le veut pas, hein ? Elle n'est pas comme ça, finalement.

    « Puis je remets mes talons et je te fous la paix. T'entends plus parler de moi. »

    Quelle sècheresse, pour une fille encore partiellement trempée. Un rictus prend le coin de mes lèvres et je retire mon regard du sien, ne sachant pas trop comment me positionner face à ces paroles lourdes de sens... en surface. Assez déstabilisantes aussi, puisqu'elles sont ambigues. Tout du moins, je les trouve moi ambiguës. Le bout de mes doigts vient caresser la surface tactile de mon ordinateur et je dirige le pointeur jusqu'à un bouton bien précis, celui destiné à mettre la machine en veille.

    « Alors, wonder boy... tu me montres? »

    Ma tête se tourne et je vais croiser à nouveau son regard. Je ne sais pas ce que le mien va dire au sien mais quoi qu'il en soit, je trouve ses propos perfides, presque venimeux. Je suis comme les autres, je ne vais pas décrocher de mon infortune nocturne avant de nombreuses heures, et Lola ne m'aide pas vraiment avec ce surnom fourbe.

    Encore un effort, encore un.

    Mon corps se redresse et je me lève, passe à côté d'elle. Ma main se lève au passage, vient toucher du bout des doigts ses cheveux que j'entortille très rapidement autour de mon index.

    « Si vous voulez bien me suivre, ma Dame. »

    Je laisse mon regard fixé au sien pendant encore une seconde, non sans l'asticoter à mon tour avec un brin de provocation, puis je lâche tout, prends le chemin de la cuisine. Une fois devant la machine, j'ignore pourquoi je le fais mais je lui explique clairement le fonctionnement de l'engin, ce qui est ridicule compte tenu du fait qu'elle ne reviendra probablement jamais ici. Je lui demande ensuite quelle saveur elle souhaite entre deux ou trois différentes et me poste contre un meuble en attendant que le liquide termine de se déverser dans la tasse. Les bras croisés, je m'évade dans mes pensées pendant un long instant, jusqu'à ce que le contenant soit comblé par son contenu, en fait. Je saisis alors l'objet et le donne délicatement à Lola, faisant voyager mon regard de la tasse à elle.

    J'ai réfléchis, un peu, et ce serait bien d'avoir son avis.

    « C'était cool hier soir, malgré tout. »

    Ne me juge pas. Je suis juste sincère.
    La sincérité parfois décroche un petit sourire maladroit.
    Ce doit être parce que je ne suis pas le plus sincère de tous les hommes.


    « La suite a été un peu désastreuse, c'est vrai, mais cet épisode dans la ruelle... c'était plutôt drôle, non ? Tu l'étais en tout cas. »

    Ce qui était un sourire maladroit se transforme en quelque chose de plus pur, de moins réfléchis. Une tendresse qui sort de je ne sais où, de ces bribes de souvenirs que j'ai d'elle sûrement, titubant à moitié, décomplexée et décalée. Où serait-elle allée, si je n'avais pas été l'attirer dans mes filets ? Où serait-elle allée déprimer au sujet de ce gars qui voulait la sauter ? Je crois que tout n'est pas perdu, finalement. Elle était crasseuse hier, certes, mais on était bien, ça aurait pu être pire, sans doute.

    « Et puis, il faut aussi voir le bon côté des choses. Au final tu ne t'es pas morfondu sur ce mec qui t'a refilé sa merde pour pouvoir baiser... D'ailleurs je te conseille de mieux réfléchir la prochaine fois avant de céder à ce genre de plan, ça se finit rarement bien pour les filles dans ton genre, et puis... ça ne te va pas. »

    Tellement pas, en fait.
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    defying gravity (lola) - Page 3 159e90271600af90ceb050e38c0779f982702486
    Je serais juste l'attrape-cœurs et tout. D'accord, c'est dingue, mais c'est vraiment ce que je voudrais être. Seulement ça. Salinger

    Re: defying gravity (lola)

    Mer 31 Déc 2014 - 15:43
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    Lola C. Sandstrøm
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    Soudain. Soudain, c'est fini, le sourire… Moi qui pensais te rassurer. Moi qui pensais détendre l'atmosphère… Tu poses sur moi un regard froid, plus froid qu'un miroir de glace… Ce qui s'y reflète me pénètre l'âme comme un tentacule de givre… Je ne frissonne pas, je ferme juste la porte et je regarde, depuis la fenêtre. Le givre et l'hiver entre nous. Tu as détourné les yeux, et, lorsqu'ils sont revenus vers moi, ils n'exprimaient plus rien.

    Comment fais-tu pour les perdre si vite, les émotions? Moi, elles me vrillent les os et me déchirent le ventre.

    Je crois que ton regard m'effraie, sous mon sourire bravache. Tes mouvements d'humeur me désarçonnent. Tu souriais… Il y a trois secondes, tu souriais… Même ton doigt dans mes cheveux me déstabilise. Il joue, il accompagne ton regard d'hiver et de métal. Décembre me happe, je m'emmure, je ne te montre rien. Et je te suis, sans un mot. T'amuses-tu, froidement? Me déstabiliser est-il un jeu?

    Debout devant la machine, il me désigne les boutons, m'explique, patiemment, d'un air détaché, ce qu'il faut faire. Comme à une enfant. Le silence est-il si lourd qu'il faut le remplir de mots et de rien? Tant de vide… Je choisis une saveur. Vanille. Vanille pour m'y perdre, vanille pour m'y fondre. Pour la douceur, pour la tendresse et le réconfort. Nos regards ne se croisent pas. Nous nous évitons, même penchés sur la même machine, même regardant la même tasse… Nous sommes à des kilomètres, des vies l'un de l'autre.

    J'accepte la tasse de café, nos doigts se frôlent. Il a la peau tiède, la tasse est brûlante… Et sans doute, ses yeux emplis de froid. Je ferme les miens, plonge les lèvres dans la décoction chaude. Je m'appuie a la cuisinière, les jambes croisée. Garder un air nonchalant. Se concentrer sur le gout. Bientôt, je partirais… Je n'emporterai pas le malaise, juste la douceur du café…

    « C'était cool hier soir, malgré tout. La suite a été un peu désastreuse, c'est vrai, mais cet épisode dans la ruelle... c'était plutôt drôle, non ? Tu l'étais en tout cas. »

    En biais, prudemment, je glisse un regard vers lui, vers ses paroles et les souvenirs qu'il ranime. Je pensais que tu voulais oublier? Fermer la porte, me chasser, vite. Ou me provoquer… Ou…

    Que veux-tu?

    Tu souris à nouveau, jusqu'aux yeux. Du soleil, des rivières de lumière. de la chaleur.

    « Tu fais un bon cycliste, même saoul… »

    Je tente un sourire en coin, léger. J'hésite toujours. Que me veux-tu? Je pensais qu'il fallait tout effacer. Je pensais qu'il fallait oublier, enterrer, tuer les souvenirs. Ne surtout rien évoquer. Faire l'indifférente, sourire, partir. Ce n'est pas cela, qu'il faut, pour te faire plaisir? Pour te remercier?

    Quel autre mensonge, alors?

    « Et puis, il faut aussi voir le bon côté des choses. Au final tu ne t'es pas morfondu sur ce mec qui t'a refilé sa merde pour pouvoir baiser... D'ailleurs je te conseille de mieux réfléchir la prochaine fois avant de céder à ce genre de plan, ça se finit rarement bien pour les filles dans ton genre, et puis... ça ne te va pas. »

    Je plonge à nouveau dans mon café. La rondeur dans la bouche, la douceur sur la langue, la chaleur dans la gorge. Hier… Ce que je voulais hier. Tu estimes que c'est bien, que j'y aie échappé? Peut-être. Sans doute. Je ne sais plus. La fille d'hier, c'était une autre. Bien plus désespérée, bien plus paumée. "Les filles dans mon genre"? Quoi? C'est insensible, distant et fort? Ca prend tout au sérieux, ça ne guérit pas facilement? Comment me vois-tu?

    Tu as souri… Ta voix aussi. Pas de moquerie, non, d'autre chose, je ne sais pas quoi… Je ferme les yeux. Essaies-tu d'être gentil? Essaies-tu de… Je me souviens. Ma tête sur ton épaule. Mes bras autour de ta taille. Les escaliers. Tes vêtements puis tes mains…

    Le bon côté des choses, as-tu dit.
    Une autre gorgée de café.
    Un autre regard vers toi…
    L'incertitude...

    Est-ce mon silence qui éteint la chaleur de ton regard?
    Je ne sais plus ce que tu attends de moi, je ne sais plus quand je te comprends.
    Tu ne cesses de te dérober, de m'échapper.

    Pour te voir, toi, sous la carapace… Il faut l'alcool, le joint. Il faut ma joue sur ton épaule, mes bras sur ta taille. Mes doigts dans tes cheveux. Il faut tes barrières abaissées et les miennes annihilées.

    Je ne dis rien. Je ne sais pas quoi te dire. Qu'attends-tu, après ces mots-là? Un remerciement? Que j'acquiesce? Je le vois bien, dans tes yeux, le malaise qui s'accentue. Bientôt tu détourneras le regard, tu trouveras quelque chose à faire, puis, quand nos yeux se recroiseront, tu auras des protections tout autour…

    "Arrête. Arrête ça, s'il te plait."

    J'ai la voix incertaine. Je proteste, faiblement. Tu me fais mal, tu vois? Mais ce ne sont pas les bons mots: tu te retranches. Arrête! Arrête ça… J'ai peur, quand tes regards m'éloignent et t'enferment dans un déguisement.

    Ma main agit seule, vient se nicher dans ton dos, me colle à toi. Mon ventre s'inquiète. Le café est coincé entre nous, dans ma main. Trop impulsive, j'ai été trop impulsive. Mais tes yeux me voient, à nouveau. Moi. Pas mon silence, pas tes doutes, pas la fille d'hier. Moi, maintenant. Je rougis. Je baisse les yeux. Je pose le café dans ton dos, puis la main sur ton épaule. Je ne te regarde plus. Surtout plus. J'ai trop peur.

    Et si je me trompais. Et si tu allais tout mal interpréter?
    Et si mon corps contre le tien, tu le voyais comme un simple jeu?
    Si je te dégoutais, avec ma proximité?

    Je ne sais plus comment t'atteindre, je ne peux pas te parler, pas de loin.
    Je hais devoir te dire tout ça. Je me force.
    Je ne veux pas voir ton regard…

    "Arrête de te justifier et… et de me donner l'impression que … que tu regrettes. Puis de faire le dur, l'insensible. Puis de me donner des leçons. Moi, après, je ne sais plus quoi faire. Je me dis que le garçon sympa, hier, c'était une illusion. Je tente de faire la fille à qui ça arrive tous les jours. Et qui s'en fout. Je fais semblant. Et quand tu me juges, moi, j'ai juste envie de te frapper. "Les filles dans mon genre", c'est quoi?"

    Je ris un peu, un rire douloureux. Je m'éloigne. Tu m'as brûlée. ou alors c'est mon aveu qui me fait trop mal. Je retrouve la cuisinière, mes doigts crispés sur elle, je replonge dans ma solitude, ma honte. Je ne te regarde toujours pas. Tu ne me dois rien, mais le pantin, le masque que tu agites en public me blesseraient. Tu ne me dois rien, mais je m'accroche, malgré tout, je continue à parler. Je veux que tu comprennes.

    Ne salis pas tout. Ne salis pas cette rencontre-là, avec le toi qui me désarmes. Ne gâche pas tout.

    "J'avais juste envie d'être … une autre. Un peu. J'étouffe. Ca ne t'arrive jamais? Il faudrait pouvoir être tellement plus pour exister… Moi, j'avais juste envie de ça, de n'être qu'un corps, un outil, et tant pis… Tant pis pour le reste. J'ai le droit, non?"

    Je récupère le café, sans te regarder. La tasse encore à moitié pleine et qui tremble, mes mots à moitié vide, qu'il faut aligner, additionner, vite, sans te laisser le temps de m'interrompre, en espérant que dans leurs équations, toi, tu pourras trouver un peu de sens. Et plus je parle, moins je me comprends, plus j'angoisse.

    "Et puis… J'ai pas eu ce dont j'avais envie. Juste toi. Et un mec correct, et de la gentillesse et de l'attention et… c'était pas ce que je voulais. Tu me voyais, moi, sous … tout ça. Moi. C'était pas ce que je voulais, mais c'était bien. Peut-être mieux. Alors arrête de t'excuser. T'étais pas en état et moi… moi je voulais juste cesser d'exister… et t'utiliser. Et maintenant, c'est affreux quand tu… fais l'indifférent, je me sens juste… Paumée et sale. Et quand tu t'excuses, je ne suis plus qu'un corps que tu n'as pas pu baiser correctement. "Ce genre de fille" ça me met en prison… Et… Ca ne fait aucun sens, ce que je dis… Tu m'étonnes que tu dises "les filles dans ton genre"... tu ne me vois jamais que bizarre... "
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    Lola, quand elle voit une fille sexy

    Re: defying gravity (lola)

    Dim 4 Jan 2015 - 0:12
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    Je crois qu'elle se méprend, quelque part. Ou peut-être est-ce moi, qui suis définitivement trop maladroit avec elle. Oui, je suis gêné, encore. Ouais c'est lourd, ouais c'est peut-être bête, mais c'est comme ça. J'essaye... De détendre l'atmosphère un peu plus. La détendre elle aussi, lui décrocher un sourire, quelque chose. Un signe qui prouverait une compatibilité quand tout pourtant semble invoquer l'incompatibilité. Avant de conclure sur un rude échec dans la tentative de comprendre l'autre, j'ai vraiment l'espoir profond de tout réparer, d'une façon ou d'une autre. Mais voilà, on se méprend, encore. A défaut de se prendre. On fait les choses à l'envers. Je le vois bien qu'elle est paumée, heurtée, trop sensible à la moindre de mes interventions. Si seulement ça pouvait m'aider à être davantage vigilent, mais je crois que ça ne fait que me foutre davantage la pression. Et si d'ordinaire cela me réussit plutôt bien, avec elle je déchante. Une nouvelle fois.

    Cette fille possède en elle quelque chose de très spécial. J'aimerais trouver quoi. La percer à jour.

    « Arrête. Arrête ça, s'il te plait. »

    Alors, quand je m'essaye à la légèreté, presque à la tendresse, c'est tout ce que je gagne ? Une demande d'arrêter. Un murmure à la fois hésitant et fort de sens, tourbillonnant. Je ne sais décidément pas où elle va me mener. J'accuse cette remarque incompréhensible d'un regard un peu surpris et décontenancé, mais le plus curieux est à venir. Ce rapprochement inattendu qui me laisse d'abord de marbre, immobile puisque je suis incapable autant de la craindre que de la cerner.

    Ce n'est pas de l'indifférence, malgré ce que tes yeux voient peut-être, malgré ce que je t'exprime sans le vouloir. Je crois que nous avons dépassé ce stade depuis très, trop longtemps en réalité. Avons-nous déjà été indifférents l'un envers l'autre, réellement ? Peut-être que si, dans un passé relativement proche, relativement lointain. Je baigne un très bref instant dans le parfum de Madison et une seconde après, c'est celui de Lola qui me submerge. Le sien, aucun autre. Ni celui d'un quelconque gel douche, ni celui de ma soeur dont ses vêtements sont impregnés ; seulement le sien, que je reconnais. Ses yeux sont fuyants quand les miens les cherchent, quand tout mon corps attend l'aveu, la justification.

    La tiédeur, là, puis la chaleur que tu provoques toujours, d'une manière ou d'une autre, en le voulant ou non. Je ne suis pas faible, je ne suis pas juste “homme”. Depuis hier tu me fais vivre, beaucoup, tu me tues, un peu, tu me transformes, tu me fais dysfonctionner. Un peu de tout, beaucoup d'énergie. Ce n'est pas juste toi, Lola, c'est tout ton monde.

    « Arrête de te justifier et… et de me donner l'impression que … que tu regrettes. Puis de faire le dur, l'insensible. Puis de me donner des leçons. Moi, après, je ne sais plus quoi faire. Je me dis que le garçon sympa, hier, c'était une illusion. Je tente de faire la fille à qui ça arrive tous les jours. Et qui s'en fout. Je fais semblant. Et quand tu me juges, moi, j'ai juste envie de te frapper. "Les filles dans mon genre", c'est quoi? »

    Je croyais être déjà désarmé au maximum. Mais il me restait l'armure... Cette chose de spécial qui la définit mystérieusement, est-ce en partie cette faculté qu'elle a de réussir à creuser, toujours plus ? Ma remise en question va-t-elle perdurer jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'une extrême sensibilité ? Je ne sais pas si tout cela est bon, si c'est mauvais. Je ne comprends pas...

    Elle s'écarte, me met davantage dans l'inconfort. Je crois que je divague un moment, que mon regard s'accroche à un point dans le vide face à moi. Ses mots résonnent dans mon esprit, ceux qui étaient d'abord miens. Qu'est-ce que je voulais dire, par “les filles dans ton genre”, au juste ?

    Une apparence. Rien qu'une apparence ?

    … Tout cela, est-ce la rétribution, pour se forcer à être correct ? La rétribution pour se forcer à être celui que je ne suis pas, celui qui serait chaud, froid, chaud, froid. Un peu de ci, un peu de ça, juste pour elle. Pour qu'elle m'apprécie, pour qu'elle me déteste un peu ensuite. Pour un sourire, finalement. Et je suis où, dans tout ça ? Je crois que j'ai perdu la tête cette nuit, mais il faudrait qu'on me le confirme.

    « J'avais juste envie d'être … une autre. Un peu. J'étouffe. Ca ne t'arrive jamais? Il faudrait pouvoir être tellement plus pour exister… Moi, j'avais juste envie de ça, de n'être qu'un corps, un outil, et tant pis… Tant pis pour le reste. J'ai le droit, non? »

    Les sourcils froncés, pour reprendre conscience avec la réalité, pour prendre en considération une  question. Ses paroles font échos en moi, plus que les précédentes. Ce qui me parait d'abord curieux s'éclaircit rapidement quand je réalise pourquoi cela fait sens. Là, mes mains s'agrippent davantage au meuble derrière moi et je détourne mon regard vers elle.

    Oui, tu as le droit. Quelqu'un comme moi ne te dira jamais l'inverse, puisque j'aime aussi avoir ce droit. Qu'il m'a permis d'exister par procuration, moi aussi, à certains moments que je préfèrerai à jamais garder obscurs.

    Et je crois que je suis désolé. Plus que jamais. Par et pour ce qu'elle dit, tout ce que je n'aurais jamais pu dire moi-même ou même penser clairement, à cause d'un putain de blocage, de cette armure. Je n'avais pas le choix, on ne me le donnait pas vraiment, dehors. Mais elle, finalement, elle me le donne ...

    « Et puis… J'ai pas eu ce dont j'avais envie. Juste toi. Et un mec correct, et de la gentillesse et de l'attention et… c'était pas ce que je voulais. Tu me voyais, moi, sous … tout ça. Moi. C'était pas ce que je voulais, mais c'était bien. Peut-être mieux. Alors arrête de t'excuser. T'étais pas en état et moi… moi je voulais juste cesser d'exister… et t'utiliser. Et maintenant, c'est affreux quand tu… fais l'indifférent, je me sens juste… Paumée et sale. Et quand tu t'excuses, je ne suis plus qu'un corps que tu n'as pas pu baiser correctement. "Ce genre de fille" ça me met en prison… Et… Ca ne fait aucun sens, ce que je dis… Tu m'étonnes que tu dises "les filles dans ton genre"... tu ne me vois jamais que bizarre... »

    ... Je le saisis. Par besoin vital, comme un assoiffé aurait besoin d'eau, comme un affamé aurait besoin de nourriture. C'est elle que je fixais, que j'étudiais du regard. C'est vers elle que je me dirige, lentement, quand mes doigts acceptent enfin de décrocher ce meuble dans mon dos. Il y a trop de choses en moi, dans mon esprit, des choses qui me poussent à agir. Peut-être parce que je me sais meilleur avec les gestes qu'avec les mots, que ces derniers se bousculent trop dans ma tête pour que je me risque à en déballer quelques uns maintenant.

    Alors, je ne sais pas si je fais bien ou non, si cela sera la consécration de notre impuissance ou la révélation d'une nouvelle possibilité. Je n'en ai pas la moindre idée quand mes yeus la scrutent un moment, avant de finalement laisser mon corps entamer le reste. Lui retirer cette tasse vacillante de la main pour la poser derrière, puis enrouler mon bras autour de ses épaules pour l'attirer doucement contre moi, ne plus avoir à affronter ce regard perdu.

    Pour lui éviter de continuer à s'épancher là-dessus, sur tout ce qui la fait souffrir à vue d'oeil. Tout ce qui me fait mal à moi aussi, sans même qu'elle ne s'en doute. Lui éviter de déverser un mal-être qui pourrait se solder par autre chose, quelque chose de bien meilleur. Un silence, déjà. Sa tiédeur, que je tente d'apprivoiser. Ses cheveux, que je sens glisser sur mes phalanges. Ne plus essayer d'être. Juste être.

    « Je ne suis pas indifférent, je ne sais juste pas comment me comporter avec toi. »

    Je sais que je joue souvent au salopard, mais ce n'est qu'une image, un rôle... comme le reste. Pour être... apparaître fort. Une habitude. Sale habitude, qui rentre dans la peau. Je sais que tu me comprends, maintenant.

    Mon visage non loin du sien, deux regards dans des directions opposées, et pourtant, ce nouveau murmure.

    « J'ai du mal à te cerner, à savoir ce que tu penses ou veux. C'est différent, d'habitude... »

    Avec les autres filles.
    Avant Grace.
    Ce n'est pas toi.

    « Mais je me rends compte que je n'ai pas été mieux avec toi. Je ne me prends pas assez au sérieux et je t'ai entraînée avec moi là-dedans hier. T'avais pas besoin de ça. »

    Pendant un instant mes paupières s'abaissent, et quand mon coeur martèle trop fort dans ma poitrine, je mets cela sur le compte de la proximité. Elle ne me dérange pas, elle m'interroge, alors je laisse retombe mes bras, je m'écarte un peu, juste un peu. Ce n'est pas facile, mais j'ai soif de ce contact visuel, dans lequel une pointe d'assurance s'ajoute.

    « Tu peux être toi-même avec moi, pas une autre... ça se passera très bien je te l'assure. Fais-moi confiance. »

    J'esquisse un faible sourire en témoignage de ma sincérité. D'une maturité retrouvée. Puis je rattrape doucement la tasse dont je l'avais privée pour la lui présenter à nouveau, entre nos deux corps. Et la porcelaine, fraiche, laisse encore s'échapper un peu de chaleur...
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    Je serais juste l'attrape-cœurs et tout. D'accord, c'est dingue, mais c'est vraiment ce que je voudrais être. Seulement ça. Salinger

    Re: defying gravity (lola)

    Mar 6 Jan 2015 - 21:31
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    Lola C. Sandstrøm
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    Ses doigts se mêlent aux miens, me soulagent du poids de cette tasse, de ce café tremblant.Mais à quoi accrocher mon regard, à présent, sans ce miroir sombre, sans ce parfum? Où lancer les harpons de mes pensées chaotiques?

    Son bras entoure mes épaules, la chaleur de son corps submerge le mien. C'est comme un assaut, c'est comme un choc. Mon souffle, bloqué, mon coeur, crispé. Et mes mains désoeuvrées, qui tremblent le long de mon corps et se plaignent du vide, mes doigts qui s'envolent et se nichent dans les plis de son haut, s'y crispent, s'y agrippent. Je clos les paupières. J'inspire. Fort. très fort. Mes yeux me brûlent.

    Tu sens bon.

    « Je ne suis pas indifférent, je ne sais juste pas comment me comporter avec toi. »

    je pose le front sur ton épaule.

    Indifférent. Qu'est-ce, déjà, ce mot? Insensible, intouchable… éloigné, si éloigné. Impassible, froid, dur. Si tu n'es pas tout ça… Si tu es proche, sensible, si tu es doux, si tu es… Si je te fais douter… Qui suis-je?

    Mes doigts rassemblent un peu plus de tissu, s'agrippent encore plus. J'ai peur d'oublier comment respirer, comment rester debout. Et si rien, jamais, n'était écrit dans la pierre? Et si moi, si peu de chose… Si moi je pouvais te faire vaciller, toi, le géant de pierre?

    Ton souffle, tiède, sur mes cheveux, ta voix, grave, lente.

    « J'ai du mal à te cerner, à savoir ce que tu penses ou veux. C'est différent, d'habitude... »

    D'habitude. Je souris un peu. J'incline le visage, un peu. Le tissu est doux, contre ma tempe. D'habitude. C'est la routine, pour toi, dis, les filles saoules dans ton lit? Et tu lis dans leurs pensées?

    Tu dois être magicien, pour mener cette vie-là, avec ces pouvoirs-là.
    Et moi, je dois être … étrange. Juste étrange.
    Différente.

    J'empêche ton indifférence?

    Si tu ne lis pas en moi, c'est juste que je suis perdue, quelque part, entre les mots et les lignes, Andreas. Il n'y a pas d'autre secret, que celui d'une fille paumée…

    J'avais pas besoin de ça, dis-tu. Peut-être que si. Peut-être qu'on ne reçoit jamais ce qu'on veut, juste ce dont on a besoin. Peut-être qu'on refuse juste de le voir. Peut-être que ça nous fait du bien, cet échec? C'est peut-être le dernier point d'une trop longue liste de garçons et d'errances, qui sait? Tu clôturerais un chapitre, ce serait presque une jolie fin pour une liste cruelle, égoïste.

    Nos regard se croisent presque, ils s'effleurent, je fuis, tu t'écartes. J'ordonne à mes doigts de libérer tes vêtements. Ils n'ont rien demandé. Mes yeux papillonnent vers ton visage, notent les ombre légères, sous les yeux, l'empreinte d'une nuit désertée de sommeil…

    « Tu peux être toi-même avec moi, pas une autre... ça se passera très bien je te l'assure. Fais-moi confiance. »

    Les mots résonnent. Ils ne font que cela, au départ. Ils ne veulent rien dire. Ils ne peuvent rien signifier. Ce ne sont que des mots. Ca ne veut rien dire, les mots. Juste des syllabes, des sons, des consonnes, des voyelles…

    Je déglutis. Mes yeux cherchent la clé du rébus dans les siens. Il doit y en avoir une. Une clé. Une explication. Une pirouette. Un piège. Quelque chose. N'importe quoi. Où est-elle? Où la cache-t-il?

    Fais-moi confiance…

    Comment? Où est-il, le secret, la recette miracle? Celle qui répond à ces mots-là? Comment pourrais-je répondre à ces mots-là?

    Et si je ne sais plus qui je suis, comment serais-je cette fille-là?

    Comment faire si je ne trouve rien, rien que de l'honnêteté, dans tes yeux? Je ne peux pas, je ne peux plus. Ca ne peut pas bien se passer. Il n'y a pas de raison pour que ça se passe bien, pas de raisons pour que tu ne me bouscules pas, que tu ne me blesses pas. Pas de raisons pour que je ne souffre pas plus d'avoir été réelle avec toi que de mentir.

    Pourquoi j'essaierais? Qu'y ai-je à gagner?

    Mais il y a l'honnêteté et la lumière, dans tes yeux.

    Tu sais ce que c'est, être moi? Cesser de mentir, un peu, à peine, et chercher à l'être? Tu sais ce qu'ils font tous, quand j'ose, quand j'essaie?

    «  Je ne peux pas… »

    Ca fait trop mal. Ne me demande pas ça…

    « Tu vas juste être déçu, si je fais ça.»

    Mes cheveux me chatouillent le cou. D'un geste, je les éloigne. Mes doigts jouent dans les mèches humides, les tresses qui se défont, lentement. Je les regarde s'amuser. Je force les mots à quitter mes lèvres.

    « C'est toujours comme ça, c'est pas grave, tu sais? »

    La légèreté laisse un drôle d'arrière goût sur mes lèvres.

    Je ne suffis pas. Jamais.

    Jamais! ce que je suis n'est jamais assez. Il faut toujours être plus, oser plus, avouer plus, il faut toujours changer. Ce que je suis est faux. Il y a une erreur fondamentale, quelque part. Un accroc à corriger, une erreur à effacer. Vois mes parents. Je devrais aimer le droit, être hétéro. Mon parrain? Je devrais être ma mère… ou dans son lit. Madison… Riley… je devrais détruire ma famille, prendre ce risque là…

    Je ne suffis pas. C'est une toute petite vérité, toute simple, toute nue.

    Lola, la vraie, la fille paumée, elle ne suffit à personne. Il faut la transformer, il faut l'améliorer. Il faut la corriger, Lola. Il y a eu une erreur de programmation, quelque part, je ne sais pas où.

    Il suffit d'un effort. Pourquoi tu ne le fais pas? Ce n'est pas compliqué. Tu peux le faire. On ne t'en demande pas tant. Ca change quoi, pour toi? On ne veut que ton bonheur. Tu verras, ça sera mieux, après… Un petit effort de rien du tout, Lola. Qu'est-ce que ça te coute?

    Je n'ai pas envie que toi aussi t'ajoutes au choeur de ces voix là. Je n'en peux plus de les entendre, d'hésiter, d'être prisonnière de leurs contradictions.

    « Les gens à qui je fais confiance, après… Ils veulent m'aider… Je sais bien que je pourrais être… différente. Je ne suis pas parfaite. Je ne fais pas toujours les bons choix… Mais parfois, il n'y a pas de bon choix. Je ne me mêle pas de juger leur vie, moi… »

    J'inspire. Profondément. A fond. Je relève les yeux. Je souris un peu.

    « Alors je n'ai pas vraiment envie de te raconter mes secrets, puis que tu me pousses à être quelqu'un d'autre. Que tu me dises que ça va pas, la Lola que je suis. C'est pas contre toi… C'est juste… Il y a un moment où c'est trop. »

    Je parviens un peu à rire. Ma gorge se fend plus qu'elle ne se réjouit, mais je ris.

    « Et quand je t'ai frappé et hurlé dessus, j'étais moi. Totalement. Et hier… là… en rue. Et puis … maintenant. J'essaie. Mais je peux pas… pas tout le temps. Et c'est pas assez, je suis sure. »

    Je détourne les yeux. Vite.

    « C'est normal, c'est pas ta faute. »

    Re: defying gravity (lola)

    Ven 9 Jan 2015 - 1:57
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    Andreas Klein
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    Mon corps est toujours proche du sien et pour la première fois, d'aussi loin que je me souvienne, cela ne me dérange pas. Cela ne me dérange plus. La proximité, sa chaleur et sa présence tout court, elles ne me perturbent plus, ne me donnent plus envie de m'écarter ou de prendre mes jambes à mon cou. Un sentiment apaisant, puisé dans ce nouveau rôle que je me suis trouvé, plus ou moins spontanément.

    « Je ne peux pas… Tu vas juste être déçu, si je fais ça. »

    Mais il faut qu'elle entretienne le mystère. Dois-je lui en vouloir, d'avoir des choses à cacher, ou de les préserver dans l'ombre ? Qui n'en a pas ? Moi le premier, je sais ce qu'est un masque.

    « C'est toujours comme ça, c'est pas grave, tu sais? »

    Je regarde ses yeux quand ils osent venir à la rencontre des miens, puis je détaille le reste de son visage silencieusement, ses lèvres qui laissent s'échapper des mots que je peine à comprendre. “Toujours comme ça”, dit-elle. Qui sont ces gens avec lesquels elle a lâché prise ? Et pourquoi pas moi ? Est-ce typiquement humain que de croire qu'on vaut aussi bien voire mieux que les autres, dans ce genre de situation ?

    En tout cas, non je ne sais pas … Pas si tu me laisses dans le brouillard.

    « Les gens à qui je fais confiance, après… Ils veulent m'aider… Je sais bien que je pourrais être… différente. Je ne suis pas parfaite. Je ne fais pas toujours les bons choix… Mais parfois, il n'y a pas de bon choix. Je ne me mêle pas de juger leur vie, moi… »

    Juger. Bien sûr. Dans un monde idéal, il ne faudrait jamais juger, ne jamais émettre son avis sur la vie d'autrui puisqu'après tout, c'est sa vie. Mais tout le monde juge tout le monde, depuis la nuit des temps. C'est comme ça.

    Je sais que je suis quelqu'un de particulièrement critique. Ce doit être parce que j'aime ça, juger tout ce qui se présente sous mon nez. De toute façon, on nous prend pour des juges à longueur de journée. Sur les réseaux sociaux, avec les médias, pour tout et n'importe quoi. Je crois que je suis comme beaucoup d'autres, à passer ma vie à juger, tel ou tel phénomène, telle ou telle personne. Est-ce que cela fait forcément de moi quelqu'un de mauvais ? Que peut-elle avoir fait ou que peut-elle être d'aussi gênant ? d'aussi terrible ? Avec la force de ses mots, elle agrandit elle-même son mystère. Mon énigme.

    Elle m'intrigue et je ne la quitte pas des yeux.

    « Alors je n'ai pas vraiment envie de te raconter mes secrets, puis que tu me pousses à être quelqu'un d'autre. Que tu me dises que ça va pas, la Lola que je suis. C'est pas contre toi… C'est juste… Il y a un moment où c'est trop. »

    Le monde de Lola, encore. J'accompagne son rire, faiblement, ou tristement. Je soupire aussi, un peu, avant d'abaisser mon regard pour de bon cette fois. J'aimerais comprendre pourquoi elle tient tant à laisser ce rempart entre elle et moi dressé, quel qu'il soit.

    « Et quand je t'ai frappé et hurlé dessus, j'étais moi. Totalement. Et hier… là… en rue. Et puis … maintenant. J'essaie. Mais je peux pas… pas tout le temps. Et c'est pas assez, je suis sure. C'est normal, c'est pas ta faute. »

    Mes doigts s'agrippent au rebord du meuble, à nouveau. Ce ne sont pas les rappels auxquels elle fait référence qui hantent mes pensées, ce sont plutôt ses derniers mots.

    « Tu n'es pas obligée de me dévoiler tes secrets. En toute franchise, cela ne m'intéresse pas tant que ça. »

    Ou tout du moins, ce n'est pas ce que je recherche en priorité.

    J'espère qu'elle se retournera, qu'elle ne me laissera pas parler à cette joue. Je souris, toujours aussi faiblement mais sincèrement, en gage de ce que nous commençons elle et moi, peu importe de ce dont il s'agit vraiment.

    « Et puis … Je ne vois pas pourquoi je voudrais que tu sois quelqu'un d'autre. Je sais que je passe mon temps à faire le pitre quand je suis avec mes potes, que je dis ou fais des trucs cons souvent, on a de cesse de me le dire, mais ce n'est qu'une attitude, une façade. On est tous un peu comme ça … Ce n'est pas pour autant qu'on est stupides ou sans cœur, enfin la plupart du temps. »

    A mon tour, je ris un peu, par dérision à mon sujet, seulement ça.
    L'espoir qu'elle se laisse aller, oui … Comme hier, dans cette ruelle. L'alcool en moins, les vêtements en plus.
    Pourquoi cela serait-il si dur ?

    Mon corps s'éloigne davantage cette fois et je viens agripper mon autre main au meuble juste derrière moi.

    « Je … Je sais ce que c'est que de cacher aux gens ce qu'on est vraiment. De vouloir être différent aux yeux de ceux qu'on aime, et même ceux qu'on n'aime pas, d'ailleurs. Pouvoir les réjouir, voir la fierté dans leurs yeux, tout ça. »

    Des portraits familiaux défilent face à moi, dans le vide. Les deux plus importants, surtout. La plus présente, le plus absent. Cette unité, malgré tout.

    « Il y en a à qui l'on sait qu'on ne dira jamais rien, question de survie. » Je souris légèrement avant d'enchainer. « Puis il y en a d'autres, pas loin, qui ont les mêmes valeurs que nous, finalement. Beaucoup plus que tu ne le crois. Il y a toujours un moyen de s'en sortir et de vivre malgré tout. Je suis certain que tes secrets, ce ne sont pas des secrets d'État. »

    Avec un brin d'humour, je tourne mon visage vers elle, ce qu'elle voudra bien me montrer. Mon aisance m'étonne moi-même. Étrange, ne même pas avoir honte, ne même pas avoir peur alors que tout cela sort du plus profond de moi-même. C'est tout ce qu'elle a construit avec ses mots, cette confiance qu'elle a instauré sans même s'en rendre compte peut-être. Un terrain apaisé, oui.

    « C'est rare que je parle de moi comme ça. Je ne suis pas non plus le genre de mec qui raffole des confessions féminines … Mais là c'est différent, il y a tout qui est différent avec toi Lola, j'sais pas pourquoi, d'où ça vient. Il y a quelque chose. Je me fiche de connaître tes secrets, ou que tu poses des mots dessus, mais t'as pas à avoir peur de moi, de ce que je pourrais penser. »

    Et finalement, le plus important pour moi serait peut-être dans ces derniers mots, dont je parviens enfin à me libérer.

    « On fait la paix, au moins ? Je préfère ta douceur à tes gifles, ça me motive à faire un effort. »

    Une douceur qu'elle a également su apprivoiser chez moi.
    Ni magicienne, ni sorcière … juste humaine, presque trop.
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    Je serais juste l'attrape-cœurs et tout. D'accord, c'est dingue, mais c'est vraiment ce que je voudrais être. Seulement ça. Salinger

    Re: defying gravity (lola)

    Dim 18 Jan 2015 - 19:27
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    Lola C. Sandstrøm
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    "… ce ne sont pas des secrets d'Etat."

    Sans doute pas, non. Ce sont les secrets de mon univers, de mon monde, du royaume où je tente de régner. Les dissensions internes, les ravages externes. Les voix qui hurlent au loup, les loups qui hurlent à la lune et la lune qui ne dit mot.

    Chacun nos secrets, chacun nos façades, chacun nos silences et nos orgies de paroles. Des cascades de mots derrière lesquelles se cacher, des avalanches sous lesquelles se dissimuler. Peut-être as-tu raison, peut-être, pas loin, y a-t-il ces autres, à qui je pourrais parler. Un peu. Beaucoup. Pour rompre le barrage,pour soulager les loups qui grattent et mordent en moi, pour faire un pied de nez à la lune.

    Pas des secrets d'Etat. Des secrets d'état.

    Je l'écoute parler. A travers le miroir des mots, à travers les intonations de la voix… Une silhouette, un peu floue, un peu distordue. Un dessin d'enfant. Un monsieur patate. Quelque chose comme ça. Un bout de lui, une approximation. Ce que je devine, à travers ses paroles, à travers cette drôle de sincérité qu'il m'assène.

    Ca ne m'étonne pas, tu sais, que tu n'aimes pas les confessions féminines…

    Je souris, un peu, amusée. Et l'amusement se déforme. je ne sais pas ce que tu en fais, avec tes mots. Tout qui est différent, avec moi. Tu dois être fou. Que veux-tu qu'il y ait? Des silences, des non-dits, des apparences. Pas quelque chose. Il n'y a jamais quelque chose, entre moi et un mec. Tout au plus quelques sourires, quelques plaisanterie, une entente de surface et deux solitudes qui s'effleurent un moment. Quelques silences, quelques défenses, quelques aveux. Un "ne me fais pas mal" plié, coincé entre deux mots, deux regards détournés. Une peur presque avouée.

    C'est rien, ça.
    Dis-moi que ce n'est rien.
    Tu me fais peur, là…

    Ce que tu crois voir en moi n'y est pas, Andréas. Ne t'y trompe pas. Il n'y a rien, rien que du vide.

    Et tu te fiches de mes secrets, et je m'effraie de tes mots. Surtout quand tu assures que je ne dois pas avoir peur. Il reste quoi, si tu me retires ça?

    « On fait la paix, au moins ? Je préfère ta douceur à tes gifles, ça me motive à faire un effort. »

    Je buvais une gorgée de café. Je m'y noyais. Pour ne pas lui parler. Et là, je m'étrangle.

    Je ne le regardais pas. Je songeais juste à la vanille, à mes pieds glacés sur le sol et … Je m'étrangle.

    Je tousse comme une enragée. Une fois, deux fois, trois fois… J'inspire. Je le regarde, du coin de l'oeil. Je voudrais plaisanter. Lui dire que la paix, pourquoi pas, on a fait pire, déjà. Ou lui dire que je croyais qu'il adorait ça, les gifles, que c'était pour ça qu'il faisait le pitre, en public.

    Les mots ne viennent pas. Je hoche un peu la tête.

    Tu es vulnérable.

    C'est comme une révélation. Tu es vulnérable. Et si tu peux l'être, face à moi… Si tu prends ce risque-là, peut-être, je peux…

    « J'aime pas les mecs. C'est dégoutant. C'est juste répugnant… »

    Je me sens rougir. Les mots se pressent contre mes lèvres.

    « C'est trop dur, ça a trop d'épaules, pas de poitrine… »

    J'exagère un peu. Je ris un tout petit peu. Je te regarde.

    « C'est plein de poils, ça pique, ça ronfle, ça fait le fort, ça bande, ça débande, ça éjacule, ça sent bizarre, ça fait le fier, ça cherche à impressionner, ça pense que les sentiments c'est pour les filles... Bref. J'aime pas. J'ai beau essayer, ça s'arrange pas. C'est juste... faux. »

    Je termine le café, très vite.

    « Mais je continue à essayer. Et peut-être que je vous déteste tous, parce qu'aucun de vous n'est jamais "le bon". Même si c'est pas votre faute.»

    Je pose la tasse derrière moi. Le carrelage est fascinant.

    « Tu veux quand même faire la paix, tu es sûr?»
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    Lola, quand elle voit une fille sexy

    Re: defying gravity (lola)

    Ven 23 Jan 2015 - 16:46
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    Andreas Klein
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    Cela aurait été mal la connaître que d'espérer un simple “oui” de sa part. Pourtant, il n'aurait rien eu d'évident, celui-là. Ce n'est pas comme si j'avais été le plus adorable des mecs avec elle, depuis le début, depuis Madison. Je ne lui avais pas encore parlé qu'elle me détestait déjà. Mais depuis que nous sommes chez moi, je crois avoir abaissé suffisamment les armes et les défenses pour elle, lui prouver qu'elle pouvait elle aussi abandonner ce combat contre moi, ou contre autre chose ? Je ne fais pas tout ça sans raison, j'en suis conscient, mais la raison m'intrigue toujours. C'est encore cette fragilité de Lola qui fait écho à quelque chose de puissant en moi, caché en profondeur et qu'elle a pourtant su réveiller. Mais elle est imprévisible, mystérieuse. Une fille que je n'ai toujours pas réussi à apprivoiser, alors que ce genre de processus se révèle être toujours si simple, d'ordinaire. Un jeu de rôles, des attitudes calquées, le bon patron pour emballer les autres. Lola, elle, m'a captivé autrement que par son corps ou une facilité qui ne la caractérise pas. Ça fait défaut, c'est plus puissant, ça prend les tripes.

    J'attends sa réponse, je la regarde, je n'ai plus peur de ses prunelles.

    « J'aime pas les mecs. C'est dégoutant. C'est juste répugnant… »

    Son don pour me surprendre avec des réponses que jamais je n'aurais pu espérer. Forcément, je trouve ses mots curieux, cette expression sur son visage aussi. Elle ne s'en amuse pas, de cette prétendue répugnance, elle en est gênée. Alors j'comprends pas. Pourquoi tout ce sérieux … J'comprends pas.

    « C'est trop dur, ça a trop d'épaules, pas de poitrine… »

    Pas de poitrine. Je crois m'étrangler sur le coup. C'est juste une impression, ou peut-être pas. Un léger malaise que je ponctue pourtant d'un petit rire, celui de l'homme qui se voile la face. Mais pas longtemps, vraiment pas longtemps. Bientôt, je comprends. Et ça suffit de faire le con pour se mentir à soi-même, mentir aux autres. Elle est évidente. Lola, la vérité.

    « C'est plein de poils, ça pique, ça ronfle, ça fait le fort, ça bande, ça débande, ça éjacule, ça sent bizarre, ça fait le fier, ça cherche à impressionner, ça pense que les sentiments c'est pour les filles... Bref. J'aime pas. J'ai beau essayer, ça s'arrange pas. C'est juste... faux. »

    Je déglutis, digère ce portrait aussi vrai que péjoratif, mes yeux ancrés dans les siens. Et quand elle abaisse ses paupières pour apprécier son café, j'entends ses derniers mots résonner dans ma tête. J'aime pas. J'ai beau essayer. C'est juste faux. Bien sûr que tout s'éclaircit, mais je prends le temps de poser ces mots, mentalement. Elle aime les filles. Juste les filles. C'est donc ça. Une lesbienne refoulée.

    L'écho mystérieux n'est plus. Ni écho, ni mystérieux.

    Une lesbienne refoulée.
    Et cette nuit, ce mec qui l'a droguée, puis moi, elle a dû me détester.
    L'obscurité s'en va … enfin.

    Ce n'était que ça.

    « Mais je continue à essayer. Et peut-être que je vous déteste tous, parce qu'aucun de vous n'est jamais "le bon". Même si c'est pas votre faute.»

    Mon regard s'était perdu sur le carrelage ; il va la retrouver elle. Ses paroles ne sont plus douloureuses. Pas pour moi, pas pour ma conscience. C'est fini.

    Mais elle, à quel point est-elle dans la merde ? Je comprends sans comprendre, parce que je refoule moi-même une partie de moi, parce que je ne me suis pas autant enseveli qu'elle dans cet enfer sans nom. Ah si, les dégâts de l'homophobie.

    « Tu veux quand même faire la paix, tu es sûr?»

    Elle ne m'inquiète plus, elle m'a même apaisé, à sa façon. Ce sont  d'autres sentiments qui me submergent. Peut-être la peine, la compassion, d'une part. L'amertume et la révolte d'autre part. Parce que j'y suis habitué aussi, que c'est comme une seconde nature, pourtant enfouie en moi. Elle et moi, on n'est pas si contradictoires finalement. On combat la même chose.

    Tourné vers elle, je me demande un moment si je dois lui dire ma vérité. De but en blanc, comme ça.

    J'aime les hommes. J'en ai aimé un, plus que les autres, un qui s'assumait. Un qui m''a attendu, un peu. Un que je n'ai jamais eu la force de présenter, à quiconque, ou presque. Je n'étais pas fier. De nous, de moi. Puis de ma famille, maintenant. T'es pas seule, Lola.

    Écoute-moi bien.

    « Tu as peur de quoi au juste ? Que je sois homophobe, que je trouve les gouines répugnantes et donc que je sois écœuré par toi … ? » demandé-je calmement, yeux dans les yeux, en haussant l'épaule « sois rassurée, j'suis pas comme ça. »

    Mais je suis passé par ce stade. Ce temps où je jouais au mec dégoûté face aux gays. Pour mon image, toujours celle-là oui, et puis j'ai trouvé les gens qu'il me fallait, tu sais. Ce dont je te parlais tout à l'heure. Les gens qu'il te faut. Sont jamais très loin. Faut juste ouvrir les yeux, s'autoriser à vivre pour soi, un peu.

    « Deux nanas qui se pelotent, ça ne me fait ni chaud ni froid, enfin … bref, tu vois. Deux mecs qui s'embrassent, je m'en fous totalement. Tu peux aimer les femmes cougars retouchées de la tête aux pieds que je m'en foutrais aussi … Bon, ça me ferait un peu rire, mais rien de bien méchant. »

    Je ris un peu d'ailleurs, passe ma main dans mes cheveux machinalement. Puis je me détache du meuble pour faire un pas vers elle, détendu.

    « Alors ne fais pas semblant … te force pas à baiser avec des mecs comme hier là. Parce que crois-moi, ça n'embellit pas la réputation d'une fille de faire ça. »

    Je suis le premier à qualifier de “salopes” ce genre de nanas mais ça, je vais le garder pour moi. Ce n'est pas le moment de la heurter. Avec un léger sourire sur le coin des lèvres, je l'observe et rentre mes mains dans mes poches.

    « Donc oui, je veux quand même faire la paix, j'en suis sûr. En fait t'es la seule à te faire la guerre dans cette histoire. »

    Un petit silence. Une réflexion.

    « Tu accepterais de me revoir, bientôt ? Où tu veux, un endroit que t'aimes bien. »
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    Je serais juste l'attrape-cœurs et tout. D'accord, c'est dingue, mais c'est vraiment ce que je voudrais être. Seulement ça. Salinger

    Re: defying gravity (lola)

    Sam 24 Jan 2015 - 21:56
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    Lola C. Sandstrøm
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    «Que je sois homophobe, que je trouve les gouines répugnantes et donc que je sois écœuré par toi … ? sois rassurée, j'suis pas comme ça. »

    Je manque m'étrangler, tant il est... direct. Honnête. Tant il me prend au dépourvu. Je n'avais pas songé à avoir peur de ça... J'aurais peut-être du. Ou je me suis juste reposée sur cet on-dit, ce murmure qui veut que deux filles ensemble, ça vous plaise,à vous tous, dès que vous avez une queue. Quelque chose, dans ma gorge, se serre. J'aurais du m'inquiéter, non? C'aurait été logique mais... mais je ne pensais pas à ça, pas à une possible homophobie...

    Où est-elle passée, cette peur-là?

    Et il rit, doucement, en peignant des tableaux crus et flous à la fois, en m'y plaçant, en haussant les épaules. Il me regarde, il sourit il... Je ne comprends pas. Quelque chose a changé et...

    « Alors ne fais pas semblant … te force pas à baiser avec des mecs comme hier là. Parce que crois-moi, ça n'embellit pas la réputation d'une fille de faire ça. »

    Es-tu si soulagé? Cela te pesait-il tant sur la conscience, notre nuit d'hier? D'avoir profité d'une fille paumée, comme ça, ça te plombait tant le moral que de savoir que c'était ma faute, ma décision, mon erreur te soulage? Je voudrais croire que c'est autre chose. Je cherche dans tes yeux. Je cherche dans tes mots...

    Je ne les aime pas, tes mots. En filigrane, je sais ce dont tu me traites. On le sait toutes. Dès qu'on a connu plus de lits qu'on n'a de doigts dans une main, on sait ce qu'on devient, à vos yeux. Ne me traite ps comme ça, ne fais pas peser cette menace-là. C'est mon corps, c'est ma vie, je fais ce que je veux, comme je veux. Avec des hommes si je veux. Ne me juge pas.

    Tu ne me jugerais pas si c'était avec une fille, mais, maintenant, tu me condamnes si c'est avec un homme? C'est ça? Mais tu veux bien faire la paix, quand même, même si je me comporte comme une trainée. Et tu souris, et tu es si calme, et tu ne réalises même pas que tu m'insultes.

    « Je m'en fous, de ma réputation, tu sais...C'est le dernier de mes soucis »

    Je dis ça a mi-voix, en détournant les yeux. J'aurais peut-être du me taire... Tu veux la paix, tu t'en fous que je sois homo, tant que je m'attaque pas à de pauvres hétéro qui n'ont rien demandé. Ca t'avait tellement paumé, cette nuit? Tu es rassuré?

    « Tu accepterais de me revoir, bientôt ? Où tu veux, un endroit que t'aimes bien. »

    Je termine le café. Je pose la tasse sur la table... La guerre, c'est partout, tout le temps, pas que dans ma tête... Je suis calme, pourtant. Je ne sais ni comment, ni pourquoi. Calme. Un peu triste, un peu déçue, un peu fataliste.

    « Je sais pas. C'est bien beau, ne pas être homophobe. Et je le vois bien, que ça te rassure, que je sois homo... Mais ça sert à quoi, ton ouverture d'esprit, si, quand, je sors avec un mec ou que je couche, tu me prends pour une pute. C'est ça que tu penses, non? En parlant de ma réputation... Il y a que les putes qui font ça comme ça, sans plaisir, systématiquement... »

    Je le regarde, avec un sourire un peu amer sur les lèvres.

    « Dès que j'ose vous avouer que j'ai jamais aimé le sexe, avec un mec... Vous pensez tous ça. Et je peux comprendre. Mais moi, je trouve ça plus simple de coucher avec un mec, et de sortir avec un mec... et peut-être d'avoir une sale réputation plutôt qu'être traitée de gouinasse... Plutôt que le dégout dans les yeux de mes parents. Ou d'être accostée par des mecs qui veulent me prouver que je n'ai les juste encore baisé, que c'est pour ça que je crois être lesbienne. De faire face aux regards de haine. Y en a encore, de la haine, et moi, je peux pas affronter ça... »

    Je hausse les épaules. Je détourne les yeux. J'enfonce les doigts dans les poches du jeans.

    « On peut se revoir. Mais il faut choisir. Soit je suis une trainée et tu me méprises, et tu ne veux pas me revoir. Soit on se revoit, on est potes ou amis... ou je sais pas... on verra. Et tu respectes mes choix. T'es pas obligé d'aimer... Juste de ne pas me traiter comme si j'étais sale. Ou comme si t'avais pitié. »
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    Lola, quand elle voit une fille sexy

    Re: defying gravity (lola)

    Dim 25 Jan 2015 - 2:30
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    « Je m'en fous, de ma réputation, tu sais...C'est le dernier de mes soucis »

    Il existe vraiment des gens sur cette planète qui se fichent de leur réputation, du regard des autres sur eux ? J'ai tendance à croire qu'on peut le prétendre, que ça ne signifie pas pour autant que c'est vrai. Personne ne se fiche jamais complètement du qu'en dira-t-on, même le plus indifférent des hommes … Et Lola, je pense qu'elle est bien loin de ce type-là, malgré ce qu'elle prétend. Le “dernier” de ses soucis … Allez savoir quels sont ceux qui succédent donc à celui-ci.

    En tout cas, j'ai encore faux, soit-disant. Quelque part. Elle est décidément imprévisible, incernable.

    « Je sais pas. C'est bien beau, ne pas être homophobe. Et je le vois bien, que ça te rassure, que je sois homo... Mais ça sert à quoi, ton ouverture d'esprit, si, quand, je sors avec un mec ou que je couche, tu me prends pour une pute. C'est ça que tu penses, non? En parlant de ma réputation... Il y a que les putes qui font ça comme ça, sans plaisir, systématiquement... »

    Face à son sourire sans chaleur, moi je suis immobilisé. Je ne sais même pas quoi lui dire, quoi répondre à cela, si tant est qu'il y ait quelque chose à répondre.

    Elle pense que je suis soulagé qu'elle soit homo ? Moi je ne comprends pas. Vraiment. Alors elle m'embarrasse un peu, parce que j'aimerais répliquer, lui dire que c'est faux. Que la vérité, c'est que je m'en fiche un peu qu'elle puisse aimer les queues ou les nibards. Ça m'a juste permis de comprendre certaines choses avec du recul, oui c'est vrai. Mais si elle pouvait cesser de tourner le problème toujours comme ça l'arrange elle … ça serait bien.

    Quant à la prendre pour une pute … ma foi, non, par contre je sais comment on appelle les filles qui font ce qu'elle a fait hier soir. On les qualifie de filles faciles, de salopes pour les moins douillets. Bon, et alors ? Pourquoi chercher plus loin ? Pourquoi creuser, encore, pourquoi se faire mal ? Pourquoi être si négatif avec soi-même ?

    « Dès que j'ose vous avouer que j'ai jamais aimé le sexe, avec un mec... Vous pensez tous ça. Et je peux comprendre. Mais moi, je trouve ça plus simple de coucher avec un mec, et de sortir avec un mec... et peut-être d'avoir une sale réputation plutôt qu'être traitée de gouinasse... Plutôt que le dégout dans les yeux de mes parents. Ou d'être accostée par des mecs qui veulent me prouver que je n'ai les juste encore baisé, que c'est pour ça que je crois être lesbienne. De faire face aux regards de haine. Y en a encore, de la haine, et moi, je peux pas affronter ça... »

    Les images. Les regards sur ces images. Et elle prétend qu'elle s'en fiche.

    Tout va bien, Lola. Tu ne vis presque pas dans le mensonge, dans le semblant. Presque pas …

    Je découvre qu'il y a ne pas assumer ce que l'on est face aux autres et ne pas s'assumer soi-même au point de chercher à se métamorphoser. Entrer dans un autre moule aux formes inconvenantes. A quel point cela doit-il être invivable ? Croit-elle que je ne comprends rien de ce qu'elle me dit ? Non … la vérité c'est que j'en comprends un peu plus que ce qu'elle ne croit, mais il faut prendre les choses les unes après les autres. Pour l'instant, c'est juste elle qui me captive. Sa vie.

    « On peut se revoir. Mais il faut choisir. Soit je suis une trainée et tu me méprises, et tu ne veux pas me revoir. Soit on se revoit, on est potes ou amis... ou je sais pas... on verra. Et tu respectes mes choix. T'es pas obligé d'aimer... Juste de ne pas me traiter comme si j'étais sale. Ou comme si t'avais pitié. »

    C'est on ne peut plus clair, je crois. Et le choix se fait à la vitesse éclair dans ma tête. Ca me semble fou et cela pourrait sembler incroyable au monde, mais je me dis que je ne peux pas la laisser là, comme ça. J'peux pas lui dire que c'est terminé, que je la méprise, que tout ça n'a servi à rien. Ce ne serait qu'un tissu de mensonges, une montagne de méchanceté ou de lâcheté.

    Ce n'est pas de la pitié. C'est plus fort que ça. C'est positif, Lola, et va falloir que tu le comprennes, sinon on avancera jamais. Tu n'avanceras jamais.

    Autorise-moi à vouloir t'aider. Mais ne posons aucun mot dessus … ça ferait trop mal, ça résonnerait trop, ça frapperait les murs et toi, toi la grande sensible.


    « On va se revoir, alors. »

    Tu n'es pas mon objectif. Tu fais juste sens, quelque part en moi. Tes problèmes, ta façon d'être. On est différents, et semblables. Si on pouvait s'en servir … ça pourrait être le début d'une belle association.

    Je hausse les épaules et souris, doucement.

    « Toi et moi, on ne fonctionne pas pareil, mais ça ne va pas nous empêcher de nous entendre, si ? Rassure-moi, il y a bien un peu d'optimisme en toi … »

    Mon sourire s'élargit avec un brin de malice, pour aller puiser en elle, quelque chose de nouveau, de meilleur. J'aurais pu tendre mon bras, la chahuter, ici ou là ... Je n'ose pas. Elle croit que c'est compliqué, moi je crois que c'est simple. Je vois les choses à ma manière, sûrement, autant tenter de la partager. Les potes, ça sert à ça il paraît. Finalement, je tends ma main vers elle, de façon complice, dans l'espoir qu'elle la saisisse et qu'on ferme cette discussion.

    Et puis, sur un ton détendu :

    « Tu veux peut-être que je te raccompagne jusque chez toi, au fait ? Je réalise que je t'ai peut-être perdue hier soir en te ramenant ici. »
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    Re: defying gravity (lola)

    Dim 25 Jan 2015 - 22:24
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    Disponibilité RP : Disponible
    Avatar (+ crédits) : Ebba Zingmark - Sadja
    Nationalité/origines : Finlandaise et américaine
    Avertissements contenu : dans le passé de Lola:
    homophobie intériorisée
    dépression et psychophobie
    mentions de bipolarité
    violence conjugale
    fausse couche
    chats merveilleux mais nommés d'après des criminels de guerre

    Orientation & situation : homosexuelle, célibataire
    Métier/occupation : styliste d'une marque high end de prêt à porter (LuxaLuxa)
    Études & fraternité/sororité : Stylisme - Gamma
    Résidence : Eastside
    Un ultimatum. Je souris malgré moi, je serre les poings, dans les poches du jeans. Ca doit être un don, une prédisposition, toujours tout gâcher, toujours tout compliquer, ne pas se contenter d'un à peu près, d'une presque vérité... Lui poser un ultimatum, quand nous nous entendions presque... J'aurais pu m'en contenter. C'aurait été simple et sage. Mais non. Si je ne peux tout avoir, moi, je n'aurai rien.

    « On va se revoir, alors. »

    Je relève les yeux, précipitamment, croise son regard, étonnée. Ce n'est pas la réponse que j'avais anticipée. Je ne suis même pas sure que je l'espérais, cette affirmation. Je ne pensais pas qu'il pouvait accepter mes choix, ou cette façon que j'ai eue de l'acculer. Pourquoi accepte-t-il ça? Cela ne lui coûte-t-il rien?

    « Toi et moi, on ne fonctionne pas pareil, mais ça ne va pas nous empêcher de nous entendre, si ? Rassure-moi, il y a bien un peu d'optimisme en toi … »

    Son sourire taquine, ses mots titillent. Et je sens mes lèvres s'étirer, s'entrouvrir, et je sens mon coeur douloureux, qui se serre, qui grandit, qui pourrait exploser. Et je le sens s'envoler, le poids qui me quitte, je la sens disparaitre, barrière qui s'efface. Elle me fait mal, elle me chamboule. J'ignorais à quel point elle était lourde, avant son absence. La douleur euphorique gagne mes os, mes doigts, ma peau. Je serre un peu plus les poings, je souris un peu plus. Je n'ose pas le quitter des yeux, je n'ose pas cligner des paupières. Il pourrait s'effacer.

    Magicien.
    Je t'en ai trop dit, je t'en ai trop offert et...
    Et tu ne piétines rien.

    Un peu d'optimisme. Suis-je si négative? Je cherche en moi une réponse, creuse le silence. Je ne sais pas si je m'aime, dans cette réponse-là. Je m'effraie un peu... Mais je ne savais même pas que j'étais tombée, et tu me relèves, et vu de là-haut, vu à tes côtés, le monde est bien plus lumineux, et tu es bien plus vivant, bien plus beau. Et, peut-être, debout, optimiste, je pourrai mieux avancer.

    « Il va falloir découvrir ça toi-même... »

    Je souris. Follement.

    C'est soudain naturel, de placer ma main dans celle qu'il me tend, de lui sourire et de sentir la chaleur de sa paume sur la mienne. Sans animosité ni doute, sans appréhension ni méfiance. Puisqu'il l'a dit, il ne va pas juger, il ne va pas mépriser... Puisque je veux le croire et que lui aussi, en cet instant, y croit.

    Je fais taire la voix qui prétend que cela ne durera pas. Je ne veux pas l'entendre, pas déjà. Elle pourra revenir plus tard, peut-être, mais je ne veux pas d'elle en ce moment.

    « ... Mh... à moins qu'on ne soit dans un coin que je connais, j'avoue qu'un peu d'aide... ça serait sympa. »

    Mes doigts pressent un peu les siens, plus fort, un instant, puis je me détache pour trouver une fenêtre et regarder le quartier, avec curiosité.

    « Si tu es meilleur cycliste sobre que saoul. C'était drôle hier mais je ne suis plus assez stone pour risquer ma vie à vélo... »
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    Lola, quand elle voit une fille sexy

    Re: defying gravity (lola)

    Mer 28 Jan 2015 - 20:04
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    Andreas Klein
    Andreas Klein
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    PROFIL
    Messages : 4989
    Date d'inscription : 26/10/2013
    Identité HRP : Eugénie.
    Gameplay : RP à la 3ème personne. Nombre de lignes variable.
    Disponibilité RP : Disponibilité Limitée
    Avatar (+ crédits) : Marcus Hedbrandh
    Nationalité/origines : Naturalisé Américain. Originaire d'Angleterre. Père allemand.
    Orientation & situation : Bisexuel et célibataire.
    Métier/occupation : Chef de publicité à Millenium Advertising.
    Études & fraternité/sororité : Diplômé en marketing à l'UCLA.
    Résidence : Appartement dans Eastside.
    Je n'ai pas souvent autant apprécié un sourire ; le sien me soulage aussitôt, pour ce qu'il semble signifier. Une promesse nouvelle, celle d'une maturité qui, d'une certaine façon, nous a plus ou moins échappé depuis hier. Dans ma vie, je n'ai jamais eu pour but de collectionner les ennemis, à vrai dire c'est plutôt l'inverse. Quel que soit mon attitude ou ma façon d'être, je préfère les terrains d'entente propices aux terrains glissants. Je n'ai jamais voulu me mettre Lola à dos. Elle m'a fait goûter la saveur de sa haine pour finalement m'entraîner avec elle sur ce long fil suspendu dans les airs. Déstabilisant, vertigineux. Ma maladresse s'est exprimée comme jamais elle ne l'a fait et j'ai payé le prix de mon indifférence, de mon irresponsabilité.

    « Il va falloir découvrir ça toi-même... »

    Quand elle me tend sa main, je retrouve le sol ferme et ne souffre plus du vide qui m'entoure. Cette fois devrait être la bonne. Peut-être m'accuserez-vous de voir les choses trop simplement ; la vérité c'est que je garde à l'esprit que jamais, jamais rien n'est acquis avec les filles. Les filles comme Lola.

    Cette main tendue était là pour suppléer mes mots manquants, sans cela elle ne se serait jamais présentée. Je ne suis pas comme ça, tactile, tout du moins pas facilement, et puis je trouve que parler, c'est souvent plus simple. Parler, raconter des conneries, se cacher derrière ce fameux masque … Pour elle, j'ai fait tomber le masque, j'espère ne jamais le regretter.

    « ... Mh... à moins qu'on ne soit dans un coin que je connais, j'avoue qu'un peu d'aide... ça serait sympa. »

    Ses doigts pressent les miens qui, s'ils se sont tendus vers elle, se laissent désormais totalement faire. Ma main est sienne pendant cet instant qui ne dure pas assez longtemps, le naturel revenant sûrement déjà au galop. Et je l'observe me contourner, se rapprocher de la baie vitrée du salon pour en inspecter l'extérieur.

    « Si tu es meilleur cycliste sobre que saoul. C'était drôle hier mais je ne suis plus assez stone pour risquer ma vie à vélo... »

    Quelques uns de nos rires sont encore dans ma mémoire, une ou deux frayeurs également, mais pour le reste, c'est plus délicat. Cela ne me semblait pas grave, hier, pourtant j'ai sûrement mis en danger nos vies en conduisant ce vélo aussi saoul que défoncé. Ma foi, le plus important est que l'on s'en soit sortis. Je ris un peu, faisant quelques pas vers elle.

    « Non cette fois, je vais te ramener en voiture. Tu ne crains rien, enfin normalement. »

    Qu'elle se rassure, ce n'est pas dans le centre de Los Angeles que je me lâche le plus sur la pédale, sa vie ne court aucun risque.

    ***

    Quand finalement nous sommes arrivés en bas de chez elle, je me stationne sur une place libre, coupe le contact et pose mes mains sur mes cuisses.

    « Bon eh bien … Il semblerait que ce soit la fin de l'acte 1 Lola et Andreas. Ou plutôt, le début de l'acte II … » je souris en tournant mon visage vers elle « tu me captes quand tu veux pour le continuer. »

    Et en disant cela, je songe à sortir mon téléphone de ma poche mais malheureusement, je l'ai oublié chez moi. J'attrape alors le style qui traine dans ma boite à gants et lui inscris mon numéro dans l'intérieur de son poignet.

    « Tiens, comme ça c'est à toi de t'en servir en premier, ça me plait. »

    Mon regard sur elle gagne en malice. J'aurais en effet très bien pu prendre en note son téléphone mais je préfère largement l'idée que ce soit elle qui doive me contacter.
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    Je serais juste l'attrape-cœurs et tout. D'accord, c'est dingue, mais c'est vraiment ce que je voudrais être. Seulement ça. Salinger

    Re: defying gravity (lola)

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