Re: come as you are + (friends)

Owen est heureux ce soir, mais affreusement préoccupé. Il a le regard partout, les jambes qui s'activent sans cesse. Je suis sure qu'il n'a pas soufflé un bon coup depuis que tous ces invités sont arrivés. Il me salut quand même avec beaucoup d'enthousiasme et ça fait plaisir à voir. Rapidement il m'explique que les nouveaux colocataires sont un certain Atom que je distingue rapidement au fond de la salle, et un autre Bailey qui n'est apparemment pas arrivé. De toute façon, impossible de retenir les prénoms des gens si je n'ai pas de tête qui puisse coller avec. Owen m'accompagne jusqu'au bar afin qu'on puisse se servir à boire, et c'est là que je croise Luke. Un vieil ami du Mexique que j'ai récemment tenté d'escroquer, malencontreusement. Je suis un peu honteuse en le revoyant. Il me tend une bière, me demande si ça va et, sans même que j'ai le temps de répondre, s'en retourne à ses préoccupations. A croire que les deux colocataires, sont vraiment trop actifs ce soir. Je souris rapidement à Owen et  lui dis quand même : « Tu devrais te reposer et profiter de ta fête aussi oui ! » Mais il est déjà reparti. Toujours aussi actif, et pourtant j'ai tellement de questions à lui poser.

Je me retrouve seule devant cette table inondée de bouteilles, alors j'en profite pour prendre une canette de despé. Cette bière me rappelle un peu trop le Mexique des fois. Tout le monde a l'air très actif ici, et je remarque un nouvel arrivant (RJ), un grand brun assez classe dont je ne pourrais pas oublier la gueule. On s'est déjà croisé dans un bar, et croyez-moi, ce type est un con. J'hallucine un peu de le voir ici et me demande s'il est vraiment ami avec Owen. Une nana (Alice) le rejoint bien vite, et heureusement d'ailleurs. Puis une autre arrivante ; à croire que la liste des invités s'allongent à n'en plus finir. Owen va ouvrir et la nana (Gia) qui débarque lui brandit une bouteille de champagne sous le nez, avant de l'embrasser presque sauvagement. Je ris entre mes dents ; elle a l'air un peu folle et rigolote cette fille. Et je crois qu'Owen a des choses à me raconter. Vraiment. Un peu plu loin, il y a le jeune asiatique (Josh), sa bière à la main. Je ne le connais pas -à vrai dire je ne connais pas grand monde ici- mais je me dis que c'est l'occasion de faire connaissance. Je suis peut-être un peu sauvage de nature, mais c'est le moment d'avancer et de rencontrer de nouvelles personnes. Alors je m'approche de lui (Josh), toute souriante, et me présente gentiment, tentant de bien articuler malgré mon doux accent latino. « Salut, je suis Felia. Enchantée. » Je revois encore les affiches sur les arrêts de bus, persuadée d'y avoir vu son portrait. « Ma question est bizarre mais, tu ne serais pas un peu célèbre ? Parce que je crois avoir vu ta tête sur une affiche, dans la rue. »

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CAUSE I GOT ME FOR LIFE

Oh, it's just me, myself and I, solo ride until I die, cause I got me for life. Oh, I don't need a hand to hold even when the night is cold I got the fire in my soul. signature by anaëlle.

« Non c’est vrai, je ne pense pas une fille capable de me détrôner. Je n’sais pas pourquoi j’ai dit ça, en fait. » Ah je reconnais là ma Lilice, toujours aussi modeste et humble. Elle aime quand je la caresse dans le sens du poil. Avec le temps, j’ai appris à la dompter la belle brune. Mon regard se tourne aussi vers RJ. Aish, il pouvait pas rester en Angleterre ou je ne sais où celui-là hein ? « Très prochainement ! J’enchaîne les représentations en juin, entre l’université et l’école où je travaille, il faudra que tu viennes me voir, hein, je compte sur toi pour applaudir comme un fou et crier des “Alice je t’aime !” passionnés à la fin du show. » « Oh ? » Oh vraiment ? C’est vraiment une bonne nouvelle pour elle ça, je suis content. Elle me fait rire avec sa façon de raconter ça. « Oh oui, je vais venir en hurler plein, mais seulement si on fait l’amour après ! » Je plaisante… Mais forcément, c’est à ce moment-ci qu’Owen débarque et j’ai ma gueule de souris gênée avant de me masser la nuque et de juste continuer à boire. Bon, ça c’est fait. Elle dépose un baiser sur ma joue et je lui offre un sourire entendu avant de me poser mollement sur le rebord d’une fenêtre pour profiter de la fraîcheur de la nuit. J’ai vraiment du mal à être social d’un coup. Mon regard s’accroche néanmoins sur une jeune femme… (Gia) Son visage, il me perturbe intensément. J’ai tellement, tellement l’impression de l’avoir déjà vu quelque part mais… c’est comme un souvenir lointain et brouillé. « Salut, je suis Felia. Enchantée. » Cette voix enjouée me sort complètement de mes pensées et me force à ne plus regarder la belle asiatique. C’est une latino qui me fait face, tout sourire. « Ma question est bizarre mais, tu ne serais pas un peu célèbre ? Parce que je crois avoir vu ta tête sur une affiche, dans la rue. » Ah. Ouais. Ah. Je ne suis pas encore habitué à répondre à ça, j’ai tellement peur de passer pour un GROS prétentieux… « Euh… oui sans doute. » Je masse ma nuque avant de lui tendre la main. « Joshua Armstrong, je suis chanteur. » Je souris un peu. On va zapper de dire que j’ai sorti un album et fait une tournée dans le pays, là, ça ferait vraiment prétentieux. « Felia, c’est beau, c’est de quelle origine ? »

Perdu dans la contemplation de la pièce, son regard revint régulièrement sur la brune et son compagnon d’infortune. Parait-il qu’il était devenu célèbre, avec un peu de volonté, RJ parvenait à faire fi de l’existence du nouvel artiste en vogue, il ne croyait pas vraiment à la longévité de sa carrière et dans le fond, il s’en fichait pas mal, tant qu’il demeurait loin de son champ de vision, voilà tout ce que le jeune anglais réclamait. Comme si quelqu’un là-haut l’avait entendu, Alice, s’éloigna bien vite du bridé pour se rapprocher de lui et bientôt il oublia la présence de Joshua pour se concentrer sur celle de son ex. Il prit la bouteille qu’elle lui tendait, sachant pertinemment qu’elle l’avait déjà portée à sa bouche, un de ces sourires qu’elle adorait en prime. « Si tu tenais tant à ce que je goûte de nouveau à tes lèvres, un baiser aurait été plus pratique tu sais ? » parlant, il s’approcha un peu plus d’elle, de cette ligne pleine qui avait su le satisfaire dans le temps, puis il but pour dissimuler son expression légèrement narquoise. Levant les prunelles pour étudier brièvement la pièce, il ne put que remarquer un visage familier qu’il ne se serait jamais attendu à voir ici, peut-être que si au final, que savait-il de cette fille (Félia) finalement ? Mis à part cette envie qu’il avait de lui en foutre une alors qu’il était le premier à condamner la violence faite aux femmes, assurément ! « Il faut croire qu’il y a des choses qui ne changent pas » fit-il finalement, bien décidé à zapper le second énergumène de cette soirée. L’étude de la jeune femme sur sa personne ne passa bien sûr pas inaperçu et il était content d’avoir travaillé son allure « Ce que tu vois te plait ? » Il regratta un instant ses paroles, après tout, leur relation n’était toujours pas définie et devait-il, plutôt pouvait-il se permettre ce genre de commentaire ? « Au fait, on fête quoi ? » Ses lèvres communièrent de nouveau avec la bouteille, de façon complètement étudiée pour animer quelques réminiscences chez la jeune femme.

C'est l'arrivée de Siam qui me sauve. Cette blonde que j'ai à peine entrevue, donc j'ai retenu le nom à cause des chats...

« Tout va bien ? » demande-t-elle.

Et rien ne va. S'il faut l'avouer ? Non. Rien ne va. J'étais en train de fouiller les affaires d'un ex... Qu'est-ce qui peut justifier ça ? Je me recroqueville, en entendant Luke... Il a raison. Sa colère, je la comprends. Et pourtant... Pourtant, il fallait bien chercher ?! Il faut bien comprendre...

« ...des secrets, des trucs dont vous ne voulez pas parler, et à ce que je sache, j'vous ai JAMAIS FORCE à dire quoi que ce soit. .. »

Pourquoi parle-t-il de ça ? Je ne veux pas entendre parler de mes secrets, je lui jette un regard implorant qu'il ne voit pas. Tais-toi, Luke.. Tais-toi. S'il te plait. Tout le monde t'entend... Elle aussi, avec son regard clair étonné. Lui (Owen) aussi, qui se profile dans ton dos, avec sa force placide et ses mots gentils.

Le dos de ma main essuie une nouvelle rivière sur ma joue, qui est venue se déverser là sans demander mon avis. Je me redresse, j'évite leurs regards, les yeux collés au sol. Et je file.... Je veux leur échapper, à tous les trois. Oublier qu'ils m'ont vue dans cet état-là, dans cette position-là. Noyer ma honte. J'attire bien un regard surpris, lorsque je tends un verre vide vers le goulot d'une bouteille que l'on se partage... J'ai sans doute encore les yeux rouges... Je souris.

Puis il y a la voix (Gia). Chaude. Sophistiquée. Légèrement teintée d'accent...

« Lila » dit-elle. Et elle me glace le sang. Et je souris. Autant que possible. A m'en faire mal.

« C'est Lola, en fait. »

Je lève les yeux vers ces traits qui, le temps d'une soirée, le temps d'une nuit, m'avaient fait me sentir belle et désirée... Ces traits qui avaient mentis. Ce visage qui avait juste besoin de compagnie, d'un autre corps contre lequel se blottir.

Ce visage que j'ai fui.

...
Elle s'annonce affreuse, cette soirée. Inquiétante.Pleine de fantômes...

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Lola, quand elle voit une fille sexy

Et les mots de Félia résonnent encore un peu dans ma tête. Je sais pas trop pourquoi, mais j’ai l’impression qu’on m’a déjà dit quelque chose de semblable ce soir. Est-ce que j’en fais trop ? Nah, je veux seulement tout voir et aimer un peu tout le monde. Pas de quoi en faire un drame. Je m’en voudrai demain, quand ce sera le désordre total et que je remarquerai que quelqu’un est parti avec ma brosse à dents, mais ça aura valu le coup. Cette fête est géniale.

[ * * * ]

Je veux pas savoir ce qu’il se passe entre Luke et Lola, tant que personne n’assassine personne chez moi. Je le traine avec moi vers la cuisine, histoire de lui changer les idées. Sa chambre semble avoir été désertée, lieux de mauvais karmas. « Murdoch, je crois qu’on est dûs pour une petite visite vers le congélateur. » Que je lui lance, n’ayant pas oublié la généreuse attention de Josh.

En chemin vers la cuisine, on cogne à la porte. J’ouvre, m’attendant à découvrir ma soeur, ou un type du boulot, mais non. Surprise, ça oui. Gia se trouve dans l’embrasure de la porte, sulfureuse comme à son habitude. Je dois avouer que je ne m’attendais pas du tout à ça. Je cligne un peu des yeux, me demandant si j’ai pas trop bu. Elle s’approche, plante ses griffes dans mon cou et me salue d’un baiser qui me laisse franchment sans mots. Gia semble contente de son effet. Elle abandonne une bouteille de champagne entre mes mains, n’ayant visiblement pas besoin d’introduction pour se mêler à la foule. Je remarque que j’ai la gueule grande ouverte, ayant probablement l’air du dernier des attardés.

Le truc, c’est que je me demandes qui a vu quoi. Je fais un tour sur moi-même. L’air innocent. Avant de retrouver Luke dans la cuisine. Mes doigts trouvent la poignée du congélateur et j’en extirpe un pot de glace. Je sors huit cuillères, en donne une à mon collocataire et plonge la deuxième dans le pot. « Tu sais, je crois qu’il n’y aurait pas de guerre dans le monde, si on avais tous accès à de la glace en permanence... » Et sur cette lancée philosophique, je pars me balader avec mon pot et mes cuillères, entre deux bouchées partagées entre mecs.

Mon coeur me porte vers Josh qui discute avec des gens. Je fais balader une grosse cuillère pleine de glace devant ses lèvres, interrompant peut-être quelque chose, je sais pas. Je lui serre un peu l’épaule, parce que de le caliner en publique, c’est pas une super idée depuis qu’il est célèbre. Il a fini par prendre la cuillère, peut-être par peur que ça dégouline sur ses beaux habits, alors je le laisse un peu tranquille.

Je recule un peu et tombe dos à dos avec quelqu’un. « Je suis déso ... » Et fallais que je tombe sur RJ. Faut blamer la bière, mais mes pensées sortent en mots et voilà. Je me colle un peu sur Alice et je parle plutôt fort pour un type qui tente du chuchoter. « Alice, il me fait peur ce type. Il est si pâle. ... tu crois que c’est un vampire ? » Que je lui demande, absolument sérieux. Sauf que je souris comme un con, parce qu’elle est là. Faut vraiment que j’apprennes à me la fermer quand je bois, sinon demain matin, elle saura tous mes secrets.

À l'intérieur, c'est comme un univers complètement différent. J'apprends à découvrir l'homme et le chaos l'entourant ; l'homme dans son habitat naturel. L'homme avec ses amis, également et évidemment ; l'homme définir par ses interactions sociales. Pourtant, malgré tous les indices qui me sont présentés, je suis incapable de reconstituer le puzzle, tant il y a d'informations que je dois initialement assimiler. Pour commencer, Luke me déclare que je peux lui demander quoi que ce soit et que je peux me comporter comme si j'étais chez moi. Il me semble donc naturel de lui répondre par un timide :

- Merci. avant de me remettre à sonder la salle du regard. Y-a-t-il des gens que je connais au milieu de cette foule, au moins ? Visiblement non. C'est alors que je me retrouve tiré malgré moi contre ... Chaleur ... Étouffante ... Si ... Confortable ...

Je n'ai pas besoin de me retourner pour savoir exactement de qui il s'agit. C'est lui. Fidèle à lui-même, aussi chaleureux et enthousiaste que jamais. C'est lui, qui me déclare qu'il est content que je sois venu. Pour le coup, je suis content, si content d'ailleurs que je suis content de ne pas être face à lui, de peur qu'il me remarque trop facilement virer au rouge. Il est ... Content de ... Me voir moi ! Ma joie s'estompe cependant rapidement lorsqu'il me présente rapidement les autres personnes présentes, accompagnant ce récapitulatif d'un verre (probablement de l'alcool, malheureusement ...). Lorsqu'il me cite des noms, j'essaie, pour ma part, d'identifier des visages. Ma concentration se perd cependant mon visage s'arrête sur un visage, au loin, stratégiquement dissimulé dans cette foule de visages. Il s'agit d'elle (Alice). Me voilà complètement pétrifié à l'idée de me retrouver face à elle à nouveau. La dernière que nous nous sommes vus, on ne peut pas dire que les choses se soient bien terminées, en même temps ... Et si elle m'a assuré, après coup, que ce n'était pas grave, cette expérience m'a laissé un goût bien amer en bouche ainsi qu'une certitude renouvelée et inébranlable que j'étais bel et bien 100% homosexuel, pour le meilleur et pour le pire. Note mentale : il me faudra donc marcher stratégiquement de sorte à ne pas croiser son chemin. Il vaudrait mieux ... Pour elle et pour moi, je pense.

Je reviens à moi-même lorsqu'Owen me parle de Josh et, sans réfléchir, voilà que mon regard se pose sur l'ancien chef de ma confrérie. Mon visage s'illumine rapidement d'un sourire sincère. Josh ! Cela fait tellement longtemps que nous ne nous sommes pas vus ! Depuis avant l'été dernier, je crois bien. Je suis impatient de pouvoir prendre de ses nouvelles !

Owen repart alors, me laissant seul avec mon triste sort, et ce verre d'alcool que je m'empresse de regarder avec un air suspect avant de le reposer hâtivement quelque part, sur une table basse, en toute discrétion. Puis, j'attends. Quoi ? Je ne sais pas trop, à vrai dire. C'est ironique : lorsque je suis dans un environnement qui m'est familier, je suis probablement la personne la moins timide de la salle. Lorsque je suis dans un environnement nouveau, cela dit ...

Autant dire que faire le premier pas m'est presque impossible.

C'est pour cela que lorsqu'une voix me demande comment je vais, je suis presque soulagé. Me retournant pour faire face à Morgan, c'est par automatisme et par réflexe que je me retrouve à lui parler dans notre langue natale.

- Ciao, Morgan ! Come stai ?

Je suis conscient qu'il m'a posé la question en premier mais vu que je viens de la lui reposer, je vais plutôt attendre qu'il me réponde.

Traduction(s) :

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2013

2018

2023

Wow, il y a vraiment beaucoup de monde ici ce soir. Owen et Lachlan ont mis les petits plats dans les grands pour nous offrir à Atom et à moi une première soirée digne de ce nom. Nous avons emménagé il y a très peu de temps, mon déménagement ne remonte qu’à une poignée de jours à peine. J’ai déballé mon dernier carton hier matin, fin prêt pour notre soirée « d’intégration » comme j’aime l’appeler. C’est le passage obligatoire dans une colocation qui se respecte, accueillir les nouveaux dignement et leur offrir les ressources nécessaires pour apprendre à connaitre les amis des autres colocataires. J’ignore très sincèrement ce que cette cohabitation va donner, peut-être que nous allons finir par tous nous insulter, la guerre froide s’installera peut-être même et nous forcera à faire pression pour que l’un ou l’autre fasse ses valises et se casse au plus vite. Optimiste comme je l’ai toujours été, je préfère croire que tout se passera bien, que tout ceci marque le début d’une belle amitié avec trois mecs qui ne m’inspirent que du bien pour le moment. Je n’ai pas encore vraiment eu l’occasion de les découvrir individuellement, je dirais seulement qu’Atom m’a l’air d’être le plus proche caractériellement parlant de moi, il est plus calme, posé. De quoi me permettre d’avoir une épaule sur laquelle me reposer lorsque les deux autres zozos auront de trop grosses envies de faire la fête ? Je ne veux pas m’arrêter sur des aprioris, on verra bien ce que l’avenir nous réserve et cette indépendance nouvelle m’inspire, elle me met d’une humeur particulièrement festive. Tellement rare depuis mon retour à Los Angeles qu’il est important de le souligner. En temps normal je me tiens loin de l’alcool, des soirées avec du monde. Je suis plutôt adepte du stéréotype de la soirée plus intime, avec des pizzas, de la musique en fond et de bonnes crises de rires. Vieux avant l’heure ? Possible oui ! Lorsque je débarque, après tout le monde, je constate que je ne connais personne… Ou presque. Je descends les derniers escaliers, lentement mais surement, et analyse la scène du regard. De loin, je repère Oscar avec qui j’ai un peu discuté à une époque, nous nous sommes éloignés, c’est tellement dommage d’ailleurs. Et si le moment était venu pour moi de rattraper le temps perdu ? Une profonde inspiration pour me donner du courage et je m’élance, d’un pas décidé, jusqu’à lui. « Salut ! » Je l’aborde avec un grand sourire, sincèrement heureux de le revoir. Il y a mieux comme introduction, certes, mais je fais avec les moyens du bord. Il n’est pas tout seul, mais bon, ce sera l’occasion d’apprendre à connaitre ses amis. Je ne crache jamais sur de nouvelles rencontres.

Parfois on pousse les mauvaises portes. Siam se dit qu'elle a encore fait le mauvais choix lorsqu'elle se retrouve face à Lachlan et cette jeune femme recroquevillée au sol. Elle aurait voulu partir, fermer les yeux et oublier ce qu'elle venait de voir. Mais c'est loin d'être dans sa nature, de fermer les yeux sur ses problèmes et ceux des autres. Alors elle pose cette question, une question aussi naïve que soupçonneuse qui entraîne instantanément la colère du jeune homme. Elle l'observe dans un silence forcé, parce qu'il ne lui laisse pas le temps de s'expliquer, parce qu'il la surprend avec ses mots qui résonnent encore dans son esprit. Non Siam ne révélera pas ses secrets. Mais elle ne pensait pas lui avoir demandé de lui livrer les siens. Peut-être avait-elle été maladroite ou indiscrète au cours d'une discussion. Peut-être que c'est la raison de son silence jusque là ... Quoi qu'il en soit, elle n'a jamais voulu le blesser.

C'est la présence d'Owen dans son dos qui lui permet de respirer à nouveau. Elle lui lance un regard désolé parce qu'un coup d'éclat, c'est la dernière chose qu'elle voulait lui infliger. Il éloigne subtilement Lachlan et quelques secondes plus tard c'est la jeune femme Lola, qui quitte la pièce sans même un mot ou un regard.

Mal à l'aise, Siam abandonne sa veste sur le lit et retourne au salon. Tout le monde est occupé, accompagné. Elle se sent seule au milieu de la foule, regrettant ces soirées qu'elle passait chez elle, en Afrique du Sud entourée de son cercle d'amis. Son regard s'arrete sur l'autre solitaire de la soirée : Lachlan. Elle devrait le laisser tranquille mais Siam déteste laisser les choses en suspend. D'un pas incertain, elle le rejoint dans le coin cuisine et levé les mains en l'air dans un signe de reddition lorsque leurs regards se croisent. « Ne t'énerve pas ... Je viens juste m'excuser. »

Je détaille les traits du jeune asiatique en face de moi (Josh). C'est fou comme il a l'air d'avoir une peau parfaite, comme si l'affiche que j'avais eu l'occasion de voir dans la rue n'était pas retouchée. D'ailleurs, quand je lui en parle, il hésite un peu sur ses mots, comme s'il était gêné. Ca serait plutôt à moi de l'être ; imaginez qu'il ne le soit pas et que je sois totalement à côté de la plaque. « Euh… oui sans doute. » Vague réponse. J'esquive un sourire puis attrape sa main pour le saluer. Ouais, c'est comme ça qu'on fait ici, en Californie. J'ai découvert ça récemment, et franchement, je trouve ça étrange. Parait-il que c'est une marque de respect, ou quelque chose de ce genre. « Joshua Armstrong, je suis chanteur. » Je hoche la tête, cherchant au fond de moi où j'avais déjà entendu ce nom. A la radio surement, à la télévision aussi peut-être. « Génial ! » J'aurai aimé entendre sa musique. Peut-être même d'ailleurs que je connais un peu ou que, comme avec son prénom, je l'ai déjà entendu quelque part. Mais il me devance et enchaîne avec une nouvelle question. « Felia, c’est beau, c’est de quelle origine ? » Je le suis pour me poser prêt de la fenêtre et prendre un peu l'air. J'en profite d'ailleurs pour sortir un cigarette de mon sac et m'en griller une. Par politesse, je lui en propose une ; on ne sait jamais, les grandes stars aussi ont souvent l'habitude de ce genre d'addiction. « Mmmh, très bonne question. Je ne sais pas si c'est lié à là d'où je viens... » Je précise au cas où ça puisse l'intéresser. « En fait, je suis née au Guatemala, puis j'ai déménagé au Mexique. Et me voici finalement en Californie. » Je pense que ça se remarque un peu, principalement avec mon accent assez prononcé et ma tendance incontrôlée à continuer de rouler les R dans mes phrases. « J'ai connu Owen en arrivant d'ailleurs. Il m'a hébergé. » Jadis, à l'époque où je traînais encore dans les rues sales et froides, comme une véritable débauchée. « T'as l'air de connaître du monde un peu ici toi , ça va. » Dis-je en jetant un nouveau coup d’œil vers l'entrée où se trouve l'amie de Josh (Alice) et l'horripilante énergumène (RJ). En tout cas, s'il ne connait pas ce beau monde, sa popularité fait que c'est ce beau monde qui doit le connaitre. Un peu.

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Oh, it's just me, myself and I, solo ride until I die, cause I got me for life. Oh, I don't need a hand to hold even when the night is cold I got the fire in my soul. signature by anaëlle.

RJ ne résiste pas bien longtemps à l’appel de l’alcool et m’emprunte ma bouteille, ce qui me fait sourire … Tout du moins jusqu’à ce qu’il en ajoute une couche, se rapprochant au passage de moi. Je ris en m’appuyant contre le mur, sans quitter son regard. « Depuis quand je me gêne pour obtenir ça ? » Un baiser, j’entends … Il ne doit pas avoir oublié que je ne me fais jamais prier quand je désire quelque chose, et encore moins pour ce genre de choses-là.

Quand je le détaille de tout son long, appréciant chaque parcelle de lui, une question s’échappe de ses lèvres, une que j’aurais tout aussi bien pu poser et qui ne m’étonne pas de lui. Je me redresse légèrement et sur un ton railleur, je déclare : « C’est pas mal. Ta mission de voler la vedette aux autres avec ton style n’aura pas manqué je suppose, pour changer. » Haussant l’épaule, comme si cela pouvait m’être indifférent alors que ça ne l’est pas, j’ai le malheur à cet instant de dévier mon regard de mon ex pour le placer un peu plus loin derrière lui, sur une scène qui me choque presque. Une inconnue (Gia) se rapproche d’Owen et va plaquer ses lèvres contre les siennes comme si … comme si c’était parfaitement normal. Comme si elle lui disait “bonjour mon chéri”, sauf que l’idée peine à se faire une place dans mon esprit. Non mais sérieusement, c’est QUI cette bimbo ?

…

Plus tard, la voix de RJ me rappelle à l’ordre, me faisant aussitôt occulter cette scène absurde qui est en train de se passer derrière lui. Il me demande de sa voix suave ce que l’on fête et moi, quand je relève mes prunelles sur lui, je me confronte à un mec en train de boire une bière comme s’il était en train de tourner dans une pub pour Schweppes … Je le maudis alors, silencieusement, pour avoir toujours cette façon d’être, bêtement élégante qui ne le quitte jamais, même quand il boit de la bière. C’en serait presque perturbant et aussi injuste. « Euh, l’arrivée de deux nouv… » RJ se fait bousculer et une silhouette apparaît, celle d’Owen. Outre sa démarche bancale car trop alcoolisée, c’est le rouge sur ses lèvres que je remarque. Que ça me plaise ou non, je n’ai pas vraiment le temps d’y réfléchir car il se rapproche de moi et me murmure quelques mots aussi absurdes que drôles. Je quitte les yeux de l’Anglais pour les poser sur celles d’Owen. « Il est autant un vampire que toi tu es sobre. » Et dans la seconde qui suit, sans réfléchir, je lève ma main et vais essuyer les traces de rouge sur ses lèvres, comme s’il s’agissait de saleté. Sans lâcher sa bouche du regard, j’attaque. « Avec ce maquillage, toi aussi tu fais peur. Ça ne te va vraiment pas le rouge pouffiasse aux lèvres. » Et c’est peu de le dire. « Tu nous la présenteras, d’ailleurs ? » C’est sur ces mots que je retrouve son regard avec, je l’avoue, une pointe de fierté. Pour ce qui est de la déception … Ça, je tente de le garder pour moi.

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Avec une insupportable vanité, elle s'était imaginé pouvoir sonder le cœur de tout le monde. Les évènements avaient montré qu'elle s'était complètement trompée. Austen

Tu ne le connais peut-être pas, et pourtant ça ne t'empêche pas d'avoir été mise au courant de la soirée improvisée qu'il organise. Tout se sait, sur le campus, surtout lorsqu'il s'agit de soirées telles que celle-ci. Généralement, il n'est pas nécessaire de sortir le grand jeu pour te convaincre de pointer le bout de ton nez chez quelqu'un ou bien pour apparaître là où tu n'es pas nécessairement attendue. Si tout le monde te connaît - de nom, ou pas, toi pourtant, tu connais si peu de gens. Et malgré les règles principales que tu t'étais faites, il y a de cela quelques années, avec Brynn, tu comptais bien y remédier, le temps d'une soirée. Qui sait? Peut-être étais-tu plus agréablement sociable que tu ne le laissais paraître, au fond? Peut-être avais-tu le coeur mielleux et plein de bonnes intentions, derrière toute la superficialité qui te caractérisait et sous laquelle tout le monde t'associait depuis des lustres déjà.

Sur place, tu te faufiles au travers des gens bloqués dans la cage d'escaliers qui ne daignent même pas s'ôter du chemin pour laisser passer quiconque souhaite entrer dans l'appartement du prénommé Owen. Colocataire? Tu n'avais aucune idée de qui cela pouvait bien être, surtout que tu ne connaissais d'abord pas le propriétaire : comment aurais-tu pu connaître son subalterne. Euh, son compagnon de chambre, plutôt. Ouah, c'est bien Abso, tu fais des progrès. , penses-tu, pour toi-même, en pénétrant sur les lieux de la soirée, qui semblait déjà battre son plein. Tu ne mis pas de temps avant d'apercevoir quelques têtes connues et une majorité de têtes inconnues. C'était le temps de mettre tes nouveaux objectifs en route, bien qu'aussi étonnant cela puisse-t-il paraître : tu en étais effrayée. Littéralement. Des "quand dira-t-on" et des regards suspicieux, des sourires de dégoût à ton égard... tout ça. Qui ne tente rien n'a rien, comme le dirait ton sage frère, Clarence.

Tu t'arrêtes devant l'immense table qui ne sert qu'à soutenir les bières et les verres alcoolisés rouges habituels, qui n'attendent que d'être pris. Tentée par l'un des verres, tu le portes à tes lèvres pulpeuses pour en boire le nectar. Délicieux. S'il fallait commencer la soirée seule et vaincre des peurs stupides, alors valait mieux commencer par boire un bon coup..

J’ai conscience de mon acte. Embrasser Owen comme ça, je pense que je risque de me faire étriper si une fille dans les parages est en amour pour lui. Mais qu’importe, ce n’est pas comme si je n’étais pas capable de me défendre. Au contraire…

J’abandonne très vite mon hôte pour voir un peu ce qu’il se passait ici. Au début, je ne vois pas tout le monde pour la simple et bonne raison que la jeune « Lila » attire mon attention. Au début, je suis surprise et je tombe un peu de haut quand elle m’avoue son véritable prénom. Lola.

« Je ne suis plus à une cachoterie près. Tu as d’autres choses à m’avouer ? »  Je me rapproche de la jolie rousse et glisse lentement ma main sur sa cuisse, discrètement. Je ne veux pas attirer l’attention sur « nous », je ne connais pas son statut à ce propos.

Je glisse mes lèvres à son oreille : « Je m’occupe de toi d’ici la fin de soirée, ne t’en fais pas. ». Puis je m’éloigne de la rouquine dans l’espoir de trouver un verre pour me désaltérer, entre séduction et « surprise », je commence à avoir besoin de me requinquer.

Contre toutes attentes, je me retrouve proche d’Absolem. Je ne l’avais pas reconnue, elle était de dos pour moi. « Abso ? » Tant de mois sans la voir. Ça remonte à Noël. Je suis un peu perturbée de la revoir.

Seulement, je n’ai pas le temps de me reposer sur mes lauriers. J’aperçois alors ce visage. Ce garçon (Joshua) à peine plus jeune que moi de quelques années. Un autre asiatique, ce n’est pas tant trouver un coréen parmi la fête, c’est simplement que CE coréen a un visage tellement familier que ma mémoire m’offre des flashbacks que je pourrais considérer … comme très douloureux.

Mon regard ne quitte plus l’asiatique. Des images, des sensations… la douleur… si forte… à tel point que je ne me rends pas compte que les larmes ont décidés de se jouer de moi. Pauvre poupée encore fragile. Je suis obligée de me reculer, d’heurter lentement le mur pour m’y tenir sans m’effondrer. C’est… trop horrible de repenser à cela en ce moment même…

Ce soir, je devrais faire la fête ! Pas pleurer !

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Il parvenait à éclipser les autres par sa seule entrée ? Dire qu’il était flatté serait un doux euphémisme, surtout venant la brune mais il se contenta de lui offrir un sourire, ne parvenant pas à défaire son regard de sa personne, elle avait ce quelque chose de magnétique qu’il ne s’expliquait pas et avait depuis longtemps accepté tel quel. Alors qu’elle s’apprêtait à lui fournir plus d’amples informations sur cette soirée afin qu’il sut au moins les grandes lignes, ils furent interrompus par une personne qu’il identifia comme Owen, merci Swaggy_Bitch qui lui permettait de suivre brièvement l’existence de son ex sans qu’il ait à mettre les pieds dans le plat de lui-même. « Les anglais ont la vie dure malgré ce temps idyllique » répondit RJ, se sentant dans son droit même si le blond ne s’adressait pas à lui. Il était là et avait une voix à faire entendre, pour autant il ne se montrait nullement agressif, plutôt amusé. « Heureusement, nous compensons tout ça par d’autres points non-négligeables qui savent séduire la gente féminine » parlant, ses prunelles s’accrochèrent à celles d’Alice, le message était pour elle et à ses yeux le dénommé Owen n’avait aucune espèce d’importance, même s’il voyait très clairement qu’il en avait pour la brune, à son grand dam. Au moins, il était certain qu’une vague nostalgique aurait traversé son ex de part et d’autres suite à ses paroles, le bon vieux temps où il n’y avait qu’eux. «Il me semble qu’une discussion intéressante sur le maquillage vous attend, je vais donc vous laisser » Petit sourire commercial comme il savait si bien le faire et il se pencha vers Alice pour lui donner sa bouteille, puis ses lèvres se posèrent sur la commissure des siennes. « Merci pour la bière et je te dis à très vite, nous avons une discussion à terminer » puis se redressant, il se tourna vers Owen « Au revoir » dit-il poli avant de déguerpir vers Absolem qu’il avait repéré tout à l’heure en compagnie d'une jolie asiatique, un visage qu’il était heureux de voir à en croire son expression faciale. Il posa une main d’une tendresse amicale sur son cou ensuite celle-ci s'aventura sur son dos « Bae, ça fait plaisir de te voir par ici -portant son attention sur celle qui l'accompagnait- Bonsoir, je suis RJ, enchanté » se présenta-t-il à la jeune femme avec un sourire éclatant avant de se servir quelque chose à son tour, la première boisson qui lui tomba sur la main. « Laisse-moi deviner, tout comme moi, tu ne connais pas les propriétaires ? » Il s’adressait à son amie cette fois.

C’est avec grande déception que j’écoute les mots d’Alice, alors bon, RJ est pas un vampire. Pourtant, je pourrais jurer qu’il scintille imprimé sur du papier glacé. Je blâme Riley et ses magazines de mode qui traînent dans la salle de bain. Ça me donne de ces idées. Sauf qu’elle s’approche pour me toucher le visage. Et je souris comme un con, malgré ses mots, malgré les manières franchement pas subtiles de Gia, malgré le rouge que j’ai probablement aux lèvres comme aux joues. « ouh, ça te vas bien, la jalousie. » Que je lui lance, un peu trop jovial, un peu trop content de sa réaction. Et tout ce que je sais, c’est que j’en veux plus, de cette Alice, dans ma vie, dans mes jours et dans mon coeur. C’est pas rationnel, je la voyais se pâmer sur les mots de l’autre type, celui bien comme il faut avec ses airs de connard qui ne doit rien à personne, et pourtant, malgré que mes lèvres en aient touchées d’autres, je voudrais que celles d’Alice, que ces moments où elle blague à m’en crever le coeur et la bonne humeur. Et elle demande, alors je répond, la main fichue derrière la tête, à me gratter le dos, pour m’occuper, pour pas la toucher. « Oh ... ça, c’est ma boss. T’en fais pas, elle n’a pas besoin d’introduction. » Je ne m’en fais pas pour Gia. Avec une personnalité comme ça ...

Je réalise juste maintenant que RJ a disparu. Il semble avoir fait connaissance avec une blonde que je n’ai jamais vu de ma vie. C’est signe que la fête est sympa quand les inconnus commencent à envahir la place. Je remarque que Bailey est enfin arrivé. C’est pas l’envie qui manque d’aller l’accueillir comme il se doit, mais quelque chose attire mon attention.

Une invitée sur le plancher, prise 2.

Gia semble mal, comme je ne l’ai jamais vue. Ses airs de princesse capricieuse ont laissé place à une expression terrorisée. Ses joues semblent inondées. Je sais pas quoi faire d’autre que de m’agenouiller à côté d’elle. « Hey, qu’est-ce qui se passe ? » Que je lui lance, remarquant maintenant qu’elle a les yeux scotchés à Josh. Je devrais pas blaguer, mais c’est plus fort que moi. « Me dis pas que t’es une de ces groupies qui fonds en larmes devant le grand Joshua Armstrong. Fais pas cet air, je te le présente si tu veux ... » Et je me sens con, de pas savoir quoi dire. Faut pas pleurer en ma présence, ça me rends inapte, ça me donne envie de devenir superman pour pouvoir soulever le poids du monde de ses épaules. « Gia ... ? » Je vais avouer, elle commence à m’inquiéter. Tous ces drames me font dégriser. Faut sourire et s’amuser, c’est une fête, pas un enterrement.

Être seule toute une soirée? Ça ne t'es jamais arrivé, et il semblerait que ce ne soit pas aujourd'hui la première expérience à vivre. Il y a tellement d'invités, que l'appartement, bien que spacieux de son propriétaire se remplit à une vitesse fulgurante. Étonnant, pour un garçon qui t'es inconnu et dont tu ne soupçonnais l'existence avant ce soir.

Une voix s'élève alors tout prêt de toi. Une voix lointaine qui te rappelle bien vite sa provenance : Gia. Elle peine à te reconnaître. Plutôt, serais-ce la surprise de te revoir ainsi, de te tomber dessus, alors que ça fait des mois que tu ne donnes plus signe de vie? Un sourire orne tes lèvres à la vue de la jeune femme. Quel plaisir de la revoir, si belle et si vivante, tout juste devant toi. En disparaissant de la vie de tous, tu t'étais forcée à croire que le monde extérieur n'existait plus, ce qui t'avait rendu la tâche moins ardue. Gia., réponds-tu dans une simplicité étonnante, venant de toi.

Mais la joie que tu éprouves à la revoir s'estompe bien vite pour laisser place à une inquiétude sans pareille. Entre temps, une main chaude et virile se pose contre la peau fraîche de ton cou. Tu frissonnes à cet agréable contact, tournant la tête de quelques degrés afin de constater que ce n'est que RJ, qui fait d'ailleurs descendre sa caresse jusqu'au milieu de ton dos. Tu te mords la lèvre inférieure en lui jetant un coup d'oeil, puis en reportant un instant ton attention sur Gia, réellement inquiète de ce qui lui arrive. Elle semble être dans un tout autre monde, un monde lointain. Ses larmes te le confirment bien vite. Hum.. moi aussi, chéri. Si les frissons te parcourent encore la nuque et la colonne vertébrale, tu les oublies pourtant, pour te concentrer sur les larmes discrètes de la jeune asiatique qui demeure tout de même une connaissance et une amie, pour toi. Viens.., souffles-tu à ton meilleur ami. Ce n'est pas dans ton habitude de te soucier de ceux qui ont les émotions un peu trop facile, mais sachant que Gia n'est pas comme ça, tu fais des efforts. T'approchant de la jeune femme, tu remarques que le propriétaire et l'organisateur de la soirée en est au même point que toi. Tu te penches vers Gia, qui est déjà un peu moins grande que toi et qui se retient par le mur, adossée contre celui-ci. Qu'est-ce qui s'passe? Un truc ne va pas..? Tu lances un regard à RJ, espérant qu'il t'ait suivie, car tu voulait tout de même passer la soirée avec lui, après tout, maintenant qu'il était là.